Suivez nos nouveaux articles en vous abonnant à notre newsletter
Systémique médicale
Fermer l’aperçu
Loading...1 bouffée matin et soir
Fermer l’aperçu
Loading...Alors comment ça va ?
Fermer l’aperçu
Loading...Alors Voilà.
Fermer l’aperçu
Loading...Anti-Dr. Knock
Fermer l’aperçu
Loading...Antisèches de consultation en médecine générale
Fermer l’aperçu
Loading...Armance
Fermer l’aperçu
Loading...ASK
Fermer l’aperçu
Loading...AtouSante
Fermer l’aperçu
Loading...Atoute.org
Fermer l’aperçu
Loading...Behind The Mask
Fermer l’aperçu
Loading...Betadine Pure
Fermer l’aperçu
Loading...Blog de Laurent Vercoustre
Fermer l’aperçu
Loading...Boules de Fourrure
Fermer l’aperçu
Loading...Box de consultation – 2 Garçons, 1 Fille : 3 Sensibilités
Fermer l’aperçu
Loading...Chroniques d'un jeune médecin quinquagénaire
Fermer l’aperçu
Loading...Coffee break science
Fermer l’aperçu
Loading...Comme des briques roses
Fermer l’aperçu
Loading...De l'O2 dans le gaz
Fermer l’aperçu
Loading...DE LA MEDECINE GENERALE, seulement de la médecine générale
Fermer l’aperçu
Loading...Dernières nouvelles du front
Fermer l’aperçu
Loading...Doc GOMI - Derniers articles
Fermer l’aperçu
Loading...docadrenaline
Fermer l’aperçu
Loading...Docteur JD – Votre blog santé | docteurjd.com
Fermer l’aperçu
Loading...Dr Jacqueline Rossant
Fermer l’aperçu
Loading...dr.niide.over-blog.com
Fermer l’aperçu
Loading...Droit-medical.com
Fermer l’aperçu
Loading...Expertise citoyenne
Fermer l’aperçu
Loading...Farfadoc
Fermer l’aperçu
Loading...Formindep
Fermer l’aperçu
Loading...hic et nunc
Fermer l’aperçu
Loading...Journal de bord d'une jeune médecin généraliste de Seine-Saint-Denis
Fermer l’aperçu
Loading...Juste après dresseuse d'ours
Fermer l’aperçu
Loading...L'école des soignant.e.s
Fermer l’aperçu
Loading...Le blog de Borée
Fermer l’aperçu
Loading...Le Blog de Georges Zafran
Fermer l’aperçu
Loading...Le blog de Granadille
Fermer l’aperçu
Loading...Le Blog de Stockholm
Fermer l’aperçu
Loading...Le Carnet de Julien Bezolles
Fermer l’aperçu
Loading...Le fils du Dr Sachs
Fermer l’aperçu
Loading...Le kiné, ce héros ? Si on en parlait...
Fermer l’aperçu
Loading...Les billets d'humeur du dr
Fermer l’aperçu
Loading...Les carnets d'un médecin de montagne
Fermer l’aperçu
Loading...Litthérapie
Fermer l’aperçu
Loading...Ma blouse, mon badge (mon stétho et tout le reste)
Fermer l’aperçu
Loading...Medcritic
Fermer l’aperçu
Loading...Médecine et politiques publiques - Blog de Jean-Pascal Devailly
Fermer l’aperçu
Loading...Médecine – Grange Blanche
Fermer l’aperçu
Loading...Médecine – Journalisme et Santé Publique
Fermer l’aperçu
Loading...Médicalement Geek
Fermer l’aperçu
Loading...Médicalistes
Fermer l’aperçu
Loading...Mike De Bakey
Fermer l’aperçu
Loading...Openblueeyes
Fermer l’aperçu
Loading...PerrUche en Automne
Fermer l’aperçu
Loading...Pharmacorama
Fermer l’aperçu
Loading...Pour raisons de santé
Fermer l’aperçu
Loading...Promenade de santé
Fermer l’aperçu
Loading...Réalités Biomédicales
Fermer l’aperçu
Loading...Rédaction Médicale et Scientifique
Fermer l’aperçu
Loading...Sante au travail
Fermer l’aperçu
Loading...SommatinoRoots
Fermer l’aperçu
Loading...ten0fiv
Fermer l’aperçu
Loading...Tous les articles - Le Diabète dans tous ses états
Fermer l’aperçu
Loading...Un Druide.
Fermer l’aperçu
Loading...UrgenTIC
Fermer l’aperçu
Loading...Visites médicales du permis de conduire
Fermer l’aperçu
Loading...We are all basically alone
Fermer l’aperçu
Loading...Winckler's Webzine
Fermer l’aperçu
Loading...
Archives
- octobre 2023
- septembre 2023
- août 2023
- juillet 2023
- juin 2023
- mai 2023
- avril 2023
- mars 2023
- février 2023
- janvier 2023
- décembre 2022
- novembre 2022
- octobre 2022
- septembre 2022
- août 2022
- juillet 2022
- juin 2022
- mai 2022
- avril 2022
- mars 2022
- février 2022
- janvier 2022
- décembre 2021
- novembre 2021
- octobre 2021
- septembre 2021
- août 2021
- juillet 2021
- juin 2021
- mai 2021
- avril 2021
- mars 2021
- février 2021
- janvier 2021
- décembre 2020
- novembre 2020
- octobre 2020
- septembre 2020
- août 2020
- juillet 2020
- juin 2020
- mai 2020
- avril 2020
- mars 2020
- février 2020
- janvier 2020
- décembre 2019
- novembre 2019
- octobre 2019
- septembre 2019
- août 2019
- juillet 2019
- juin 2019
- mai 2019
- avril 2019
- mars 2019
- février 2019
- janvier 2019
- décembre 2018
- novembre 2018
- octobre 2018
- septembre 2018
- août 2018
- juillet 2018
- juin 2018
- mai 2018
- avril 2018
- mars 2018
- février 2018
- janvier 2018
- décembre 2017
- novembre 2017
- octobre 2017
- septembre 2017
- août 2017
- juillet 2017
- juin 2017
- mai 2017
- avril 2017
- mars 2017
- février 2017
- janvier 2017
- décembre 2016
- novembre 2016
- octobre 2016
- septembre 2016
- août 2016
- juillet 2016
- juin 2016
- mai 2016
- avril 2016
- mars 2016
- février 2016
- janvier 2016
- décembre 2015
- novembre 2015
- octobre 2015
- septembre 2015
- août 2015
- juillet 2015
- juin 2015
- mai 2015
- avril 2015
- mars 2015
- février 2015
- janvier 2015
- décembre 2014
- novembre 2014
- octobre 2014
- septembre 2014
- août 2014
- juillet 2014
- juin 2014
- mai 2014
- avril 2014
- mars 2014
- février 2014
- janvier 2014
- décembre 2013
- novembre 2013
- octobre 2013
- septembre 2013
- août 2013
- juillet 2013
- juin 2013
- mai 2013
- avril 2013
- mars 2013
- février 2013
- janvier 2013
- décembre 2012
- novembre 2012
- octobre 2012
- septembre 2012
- août 2012
- juillet 2012
- juin 2012
- mai 2012
- avril 2012
- mars 2012
- février 2012
- janvier 2012
- décembre 2011
- novembre 2011
- octobre 2011
- septembre 2011
- août 2011
- juillet 2011
- juin 2011
- mai 2011
- avril 2011
- mars 2011
- février 2011
- janvier 2011
- décembre 2010
- novembre 2010
- octobre 2010
- septembre 2010
- août 2010
- juillet 2010
- juin 2010
- mai 2010
- avril 2010
- mars 2010
- février 2010
- janvier 2010
- décembre 2009
- novembre 2009
- octobre 2009
- septembre 2009
- août 2009
- juillet 2009
- juin 2009
- mai 2009
- avril 2009
- mars 2009
- février 2009
- janvier 2009
- novembre 2008
- octobre 2008
- septembre 2008
- août 2008
- juin 2008
- mai 2008
- mars 2008
- février 2008
- janvier 2008
- décembre 2007
- novembre 2007
- octobre 2007
- septembre 2007
- août 2007
- juillet 2007
- juin 2007
- mai 2007
- avril 2007
- mars 2007
- février 2007
- décembre 2006
- novembre 2006
- septembre 2006
- mai 2006
- mars 2006
- février 2006
- octobre 2005
- septembre 2005
- janvier 2005
- décembre 2004
- novembre 2004
Catégories
- Actualités
- addictions
- agence france presse
- alcoolisme
- Anecdotes
- Apprentissage
- argent
- COVID-19
- Divers
- DragiWebdo
- déontologie
- Ethique
- Grand public
- Hôpital
- Intégrité scientifique
- justice
- Le Figaro
- le Monde
- Le Quotidien du médecin
- libération
- législatif
- médecin
- médecine
- médicament
- Méthodologie de recherche
- pharmacie
- police
- politique
- Polémique
- pouvoir
- psychiatrie
- Recommandations
- Risques (réduction des)
- Santé
- Santé publique
- Science
- Slate.fr
- soigner
- sport
- tabagisme
- veille bibliographique
- Violences
- Virologie
- épidémie
- épidémiologie
Méta
Archives de catégorie : sexe
Monsieur Bitàlair, suite et fin (enfin!)
La début, c’est là.
La petite mise au point, c’est ici.
Et la fin, c’est maintenant.
C’est la demi-heure suivante que tout se joue. Jusqu’ici, je n’avais d’yeux que pour la crasse et la violence de la situation. Mais un « détail » a changé la donne.
Monsieur Bitàlair est assis sur une chaise de la cuisine. Une serviette sur les épaules, une autre sous les pieds. Machinalement, il s’allume une cigarette. Machinalement, je m’écarte. Il ne grogne plus, ne m’insulte plus. Je profite du répit. Je dirais même que je le savoure. Je laisse Monsieur Bitàlair finir sa cigarette et m’accroupis pour lui essuyer les pieds. Jusqu’ici, je n’avais pas prêté attention à cette partie de son anatomie, trop occupée à prier pour qu’il ne se casse pas lamentablement la figure dans la douche. Maintenant, je vois. Et je regarde. Et je suis stupéfaite. Ses pieds sont tordus. Ses orteils sont tordus. Ses ongles ne sont plus des ongles mais des griffes. Je reprends une paire de gants et vais remplir une bassine d’eau chaude. Ça n’est pas du goût de Monsieur Bitàlair qui se remet à grogner.
Monsieur Bitàlair. Petite mise au point avant de finir.
Avant de continuer, une rapide mise au point s’impose : les faits que je relate ici se sont déroulés en début d’année 2012. À l’époque, j’étais enceinte et je venais d’apprendre que, pour cette raison, mon contrat ne serait reconduit qu’après mon congé maternité, ce qui, avouons-le, était clairement du foutage de gueule. De plus, ma demande de formation avait été, pour la troisième fois, rejetée. Autant vous dire que je n’étais donc pas au top de l’investissement professionnel.
Madame Grandchef, mon adorable patronne, avait plein de qualités (enfin, je crois… mais je n’en suis pas sûre), mais elle avait un énorme défaut : elle ne semblait pas avoir lu le code du travail. Elle, ça ne la gênait pas, mais nous, les pauvres filles qui trimions à la tâche dans des conditions de merde pour un salaire de merde, ça nous gênait un peu, parfois.
Les conditions de travail de la femme enceinte, elle s’en foutait.
Le droit de retrait, elle s’en foutait.
La sécurité de ses employées, elle s’en foutait.
Nous étions envoyées chez des personnes dépendantes, parfois malades, parfois violentes.
Nous faisions des transferts sans matériel.
Nous faisions des actes que nous n’étions pas toujours autorisées à faire.
Nous avions des horaires de merde et pas toujours légaux.
Mais nous n’avions pas le droit de nous plaindre, parce qu’il y avait plein de monde qui attendait notre place, nous répétait-elle. Alors nous subissions.
Donc oui, ce texte est irrévérencieux. Oui, il donne une image lamentable de l’aide à domicile. Oui, ma façon de parler de cet homme malade n’est absolument pas professionnelle. Oui, c’est insultant. Oui, je devrais être capable d’établir une communication adaptée.
Sauf qu’à l’époque, je n’étais pas capable de mieux. Et j’écris comme je l’ai ressenti… Il y a trois ans. Et vous l’aurez compris, mon ressenti n’était pas très positif à l’époque.
Mise au point finie, je passe à la suite;-)
Continuer la lecture
Monsieur Bitàlair (version longue, revue et corrigée)
C’est une histoire à quatre personnages, une histoire que vivent peut-être des milliers de personnes. Une histoire de travail et de mépris. Une histoire banale dans un monde banal.
Les protagonistes ? Un vieil homme dément, son fils dépassé, une aide à domicile fatiguée et une patronne méprisante.
Le scénario ? Sur ordre de la patronne méprisante, l’aide à domicile fatiguée doit intervenir chez le vieil homme dément qui vit avec son fils dépassé. Un scénario classique dans les services d’aide à la personne.
Le vieil homme dément, c’est Monsieur Bitàlair.
Le fils dépassé, c’est Junior.
La patronne méprisante, c’est Madame Grandchef.
L’aide à domicile fatiguée, c’est moi, Babeth.
Un matin, je débarque donc chez Monsieur Bitàlair avec mes couettes innocentes et ma petite fiche de liaison sur laquelle il est sobrement écrit « aide à la toilette et entretien du logement ». Foutaises!
Je frappe à la porte. Pas de réponse. Je re-frappe. Grognements divers et variés à l’intérieur. La porte reste close. Je re-re-frappe. Et j’entre. Je ressors aussitôt. L’odeur. Putain, cette odeur! Pisse et clope. Je sens que ça va être génial. Allez Babeth, courage, vas-y! Je re-entre. Splitch splotch. Bizarre cette sensation d’humidité sous mes pieds. Une fuite? Une inondation? Splitch splotch. Ça colle un peu. Oh mais suis-je bête? (Oui, je le suis, mais parfois je me pose la question pour vérifier) Une forte d’urine ET du splitch-splotch… Mais oui mais c’est bien sûr! Je patauge dans la pisse! Ô joie, je sens que ça va être encore plus génial que prévu.
Pénombre. Je hasarde un « bonjour ». Pas de réponse. Enfin si, un truc inaudible, comme un grognement venant des entrailles du taudis de la maison. Splitch splotch. Il va falloir que je trouve d’où vient le grognement, j’ai une aide à la toilette à faire. Et un « entretien du logement ». En une heure. Ben c’est pas gagné.
Grognements et éructations, je crois que j’ai localisé Monsieur Bitàlair. J’avance prudemment. Splitch splotch. C’est pas possible, il y en a partout, une inondation de pisse. J’ouvre les volets au fur et à mesure que je passe devant. La clarté remplace la pénombre, et je suis désespérée face à ce qui m’attend. Une heure pour la toilette et le ménage. Non mais c’est du foutage de gueule! Monsieur Bitàlair est devant moi. Avachi dans son lit, baignant dans sa pisse et ses excréments, grognant et vociférant.
Je ne suis pas la bienvenue. « Ordure! Pute! Salope! Fous le camp! » Douces paroles et chaleureux accueil que voilà. Pas grave. Respire. Euh… Non, mauvaise idée. Reste polie. Prends sur toi. Plus que 55 minutes, ça va passer vite. Bon bon bon. Ce monsieur n’a visiblement pas très envie d’une aide à la toilette. Va falloir négocier.
Première étape : le sortir du lit. Enfin non. Faire en sorte qu’il accepte de quitter le lit, nuance. Respect de la personne toussa toussa. Manque de pot, Monsieur Bitàlair n’a pas l’air enthousiaste à l’idée de quitter sa couche douillette. Pas grave, je vais commencer par la réfection du lit, on verra plus tard pour le reste. Ça tombe bien, il faut que je change les draps.
Trouver du linge propre n’est pas une mince affaire. Mais je suis futée…
Draps et taies d’oreiller propres, c’est bon, j’ai tout, il ne me reste qu’un « petit » détail à régler : virer ce type malpropre de sa couche malpropre !
– Monsieur Bitàlair, il faut que je refasse votre lit, pourriez-vous vous lever s’il vous plaît ? (admirez le ton courtois alors que ce type vient de m’agonir d’insultes).
– Dégage salope ! (mince, raté)
Bon bon bon… Je vais bien, tout va bien…
Pas grave, je vais faire comme si. Je commence à défaire le lit, sous les vociférations du charmant monsieur qui l’occupe. Je suis gaie, tout me plaît… Les draps sont imprégnés d’urine et de… je ne préfère pas savoir. J’ai bien fait de mettre des gants. Monsieur Bitàlair grogne encore, je fais la sourde oreille. Je ne vois pas pourquoi, pourquoi ça n’irait pas…
Finalement, je finis par obtenir ce que je voulais (une augmentation ?). L’homme grognon quitte son lit et me regarde finir en m’insultant.
Étape numéro un : check. Passons à l’étape numéro deux : la douche!
Monsieur Bitàlair se tient maintenant devant moi. Debout, il est moins impressionnant. Faut dire qu’il est vieux… et tout tordu… et pas très stable sur ses jambes. Mais il est toujours aussi en colère. Les insultes pleuvent. Inutile de répondre, ça ne ferait qu’envenimer la situation. Pourtant ça me démange. J’ai tout à la fois envie de soupirer, l’insulter, rigoler, partir en claquant la porte, gueuler un bon coup, manger un sandwich (oui, j’ai faim).
– Je suis payée pour venir vous faire une aide à la toilette, Monsieur Bitàlair. J’ai tout mon temps, vous êtes le dernier sur mon planning, alors je vais attendre que vous ayez fini de m’insulter mais je ne partirai pas d’ici sans avoir fait mon travail.
Purée, parfois, je m’épate moi-même! Oui parce qu’en vrai j’ai plutôt envie de lui dire « casse-toi pov’con! » mais ça ne serait pas très professionnel, et puis il est chez lui, c’est plutôt à moi de partir.
Silence. Monsieur Bitàlair est venu à bout de son stock d’injures. Il avance vers moi, je m’écarte pour le laisser passer tout en lui demandant où se trouve la salle de bain. Pas de réponse. Forcément, après les injures, le mépris. Bien bien bien, je vais chercher toute seule alors. Pendant que Monsieur Bitàlair se grille une clope dans la cuisine (la douce odeur de tabac/pisse/crasse, un délice qui me fait immédiatement passer ma petite fringale), je trouve la salle de bain. Je prépare des vêtements propres (enfin, je prépare ce que je trouve), règle l’eau de la douche… et j’attends. Monsieur Bitàlair ne bouge pas. Bon, si le bénéficiaire ne vient pas à toi, tu iras vers le bénéficiaire (proverbe inventé à l’instant).
– Monsieur Bitàlair, vos affaires sont prêtes, on peut y aller?
– Non! Casse-toi salope!
– Monsieur Bitàlair, vous me l’avez déjà demandé tout à l’heure, et je vous ai déjà répondu que je n’en ferais rien. Je vous attends.
Mon calme m’étonne. C’est le calme avant la tempête.
Parce qu’en vrai, je le regarde, et il me donne envie de vomir. En vrai, il est sale, il est moche, il pue, d’ailleurs tout est sale et moche et pue chez lui, une heure ne suffira jamais, il faudrait des jours pour venir à bout de la crasse ambiante.
En vrai, je suis épuisée, la journée a été longue, la semaine aussi, j’ai hâte de rentrer chez moi, au calme, et surtout, au propre.
En vrai, je suis démoralisée, parce que la situation me semble totalement irréelle. Je me tiens debout dans la cuisine d’un type que je ne connais pas et qui me crache sa putain de fumée au visage en m’insultant. Et le pire, c’est que je ne trouve rien d’autre à faire que de rester plantée là à attendre qu’il daigne bouger son séant de cette maudite chaise !
En vrai, j’ai juste envie de l’insulter, de lui hurler dessus, de lui éructer la haine et le dégoût qu’il m’inspire, puis d’appeler Madame Grandchef et de lui dire ce que je pense de sa façon de traiter son équipe. Parce que le pire dans l’histoire, ce n’est pas l’attitude de Monsieur Bitàlair. Il est odieux, irrévérencieux, dégoûtant, agressif et j’en passe, mais à la limite, on pourrait (presque) s’y habituer.
Le pire dans l’histoire, c’est que Madame Grandchef sait tout cela. Elle le sait depuis longtemps, et elle ne fait rien.
Elle sait que nous sommes insultées à chaque intervention chez lui.
Elle sait que Monsieur Bitàlair nous menace.
Elle sait aussi qu’il peut se montrer violent.
Elle sait surtout que les infirmières, pour toutes ces raisons, n’y mettent plus les pieds.
Elle sait tout cela, et elle nous laisse nous débrouiller avec. Elle nous laisse seules face à Monsieur Bitàlair. Elle nous laisse seules face à son mépris, à sa crasse, à sa maison puante, à sa violence.
Elle nous laisse seules et nous acceptons cela. Nous acceptons d’être insultées et méprisées. Nous acceptons de patauger dans l’urine et de travailler dans une atmosphère enfumée. Nous acceptons ce que les infirmières ont fini par refuser. Nous acceptons tout ça pour un salaire de misère. Nous acceptons et nous faisons notre boulot (presque) comme si de rien n’était.
Finalement, qui est le pire ?
Monsieur Bitàlair qui nous insulte ?
Madame Grandchef qui ferme les yeux ?
Ou nous qui nous résignons ?
Je suis donc là, face à ce type qui ne bouge pas. Lui assis, moi debout. Lui, avec ce calme arrogant de celui qui a tout son temps et moi, avec cette colère sourde de celle qui n’en peut plus. Lui, vieux, malade. Moi, moins vieille, enceinte. Oui, enceinte. Parce que c’est tellement plus drôle d’envoyer les femmes enceintes chez les fumeurs alcooliques violents. Parce que Madame Grandchef, c’est pas trop son problème tout ça. Parce qu’on fait pas le ménage avec notre utérus après tout !
La journée a été longue et j’ai hâte de rentrer chez moi. J’accélère le mouvement. Il ne veut pas bouger ? Pas grave. C’est moi qui vais bouger. Je m’approche. Il lève les yeux. Je me rapproche. Il me regarde. Je suis près de lui. Il ouvre la bouche. Je suis tout près. Il gueule.
– Qu’est-ce tu veux encore ? Dégage !
– Je vais vous aider à enlever vos vêtements Monsieur Bitàlair. Je commence par le haut.
Sans lui demander son avis, je passe derrière lui et commence à retirer son t-shirt. Il résiste un peu, j’insiste un peu. Finalement, il capitule. Si on m’avait dit qu’un jour j’obligerais un homme à se déshabiller !
Je continue. Pantalon, slip, chaussettes. Je vous épargne la description des vêtements imprégnés d’urine et de selles, je mettrai les nausées sur le compte de la grossesse !
Monsieur Bitàlair est nu, face à moi (je sens comme une tension sexuelle dans cette phrase, non?)
Cet homme qui nous insulte, qui nous méprise, qui a fait fuir les infirmières libérales et pleurer certaines de mes collègues, se tient là, face à moi, dans son simple appareil et, à ce moment précis, n’a plus rien de redoutable. Ce n’est qu’un amas de chair et de peau et, au creux de cette chair, quelques organes, en plus ou moins bon état. Ce n’est qu’un homme.
La tâche me semble soudain d’une simplicité foudroyante. Je dois laver cet homme et cette maison, rien de plus. Je dois finir mon heure, remplir le cahier de liaison et faire signer ma feuille de présence. Quand j’aurai fini, je rentrerai chez moi, je retrouverai ma maison propre et ma famille normale. Lui restera ici, au milieu de sa crasse et de sa haine. Demain, tout recommencera. Une auxiliaire viendra frapper à sa porte, il l’insultera, elle fera quand même son boulot. Qu’importent ses insultes, sa crasse et son mépris. Qu’importent notre fatigue, notre colère et notre peur. On a un boulot, on le fait, et si ça ne nous plaît pas, libre à nous de postuler ailleurs.
Aujourd’hui, c’est moi, Babeth, 34 ans, enceinte.
Hier c’était Amandine, 19 ans et jolie comme un cœur.
Avant-hier c’était Martine, 50 ans et pas très envie de jouer.
Et demain? Peut-être Julie, 25 ans, enceinte elle-aussi?
Peut-être Sonia, 42 ans, débutante?
En tout cas, certainement pas Madame Grandchef! Pas elle, non, avec son joli petit tailleur et ses talons aiguilles. Pas elle, avec son brushing impeccable et sa voiture de fonction. Pas elle, avec son regard froid et sa voix trop posée. Et d’ailleurs, que ferait-elle, elle, la grande dame, face à ce corps nu? Comment s’y prendrait-elle pour le faire aller de la cuisine à la douche? Comment supporterait-elle la fumée et l’odeur? Comment garderait-elle son calme dans cette situation?
Il faudra que je lui demande un jour. Mais pas maintenant. D’abord, il faut que je lave Monsieur Bitàlair.
Ce dernier, justement, ne semble toujours pas disposé à quitter sa chaise. Je couvre ses épaules avec une serviette (j’ai beau être passablement énervée, je n’en oublie pas la pudeur, bien qu’il ne semble pas en faire cas) et, m’armant de courage, je lui propose à nouveau une douche.
– Monsieur Bitàlair, on peut y aller ?
Ma voix est presque amicale. Je dis bien « presque ». Parce qu’en vrai, non.
La douceur de ma voix est trompeuse, et elle a le mérite de convaincre Monsieur Bitàlair de me suivre.
Cahin-caha, il se lève, grogne, avance, grogne, se rend dans la salle de bain, grogne. Cahin-caha, je le suis.
La toilette est un véritable périple. Monsieur Bitàlair titube, manque de tomber, se rattrape à mon bras, je titube, manque de tomber, me rattrape au lavabo.
Pénétrer dans la douche lui est difficile. Il est instable, manque de tomber. Pas de tapis de douche antidérapant, pas de poignée à laquelle se raccrocher. Je l’aide comme je peux, c’est-à-dire mal. Parce que c’est tout aussi casse-gueule pour moi, avec mon gros ventre et mes petits bras pas musclés.
La douche est… comment dire… pittoresque. Pendant que je savonne son dos, Monsieur s’astique la nouille, manquant de glisser. Se branler ou rester debout, il faut choisir camarade ! Monsieur Bitàlair, joueur, tente les deux… S’il tombe, tant pis, je serai incapable de le retenir au vol, il doit bien faire deux fois mon poids. Je l’en avertis, mais il s’en fout (sans mauvais jeu de mots).
Fin de la branlette et fin de la douche. La sortie est tout aussi épique que l’entrée. Je ne sais si je dois mettre le frissonnement de Monsieur Bitàlair sur une réaction post-branlette ou post-douche. Dans le doute, je l’enveloppe au plus vite d’une grande serviette… et m’empresse de rincer le bac.
Rapide coup d’œil à la pendule. Je suis censée faire la toilette ET le ménage en une heure, et ça fait déjà une demi-heure que je suis ici. Mais comment font mes collègues ?
En une demi-heure j’ai à peine fait la réfection du lit et la douche. Il me reste tant à faire. Soupir de découragement. La tâche me semble démesurée. Allez Babeth, ce n’est pas en t’apitoyant sur ton sort que tu avanceras, respire un coup et continue ! Non, pas par le nez… trop tard !
À suivre…
Monsieur Bitàlair (5)
Résumé de l’épisode précédent
Babeth, l’auxiliaire à couettes, doit faire « l’entretien du logement et l’aide à la toilette » chez Monsieur Bitàlair. La maison est plutôt délabrée, le bénéficiaire aussi, Babeth est sur le point de renoncer…
À la fin de l’épisode précédent, Monsieur Bitàlair est tranquillement assis dans sa cuisine, crachant presque voluptueusement sa fumée de clope à la figure de cette bonne à rien envoyée par la mairie (moi), tandis que cette dernière refoule silencieusement sa colère (pardon, sa haine) derrière un masque qu’elle veut impavide (et ouais, t’as vu ça un peu comme ça en jette quand une auxiliaire de vie te raconte la scène!).
Je suis donc là, face à ce type qui ne bouge pas. Lui assis, moi debout. Lui, avec ce calme arrogant de celui qui a tout son temps et moi, avec cette colère sourde de celle qui n’en peut plus. Lui, vieux, malade. Moi, moins vieille, enceinte. Oui, enceinte. Parce que c’est tellement plus drôle d’envoyer les femmes enceintes chez les fumeurs alcooliques violents. Parce que Madame Grandchef, c’est pas trop son problème tout ça. Parce qu’on fait pas le ménage avec notre utérus après tout !
La journée a été longue et j’ai hâte de rentrer chez moi. J’accélère le mouvement. Il ne veut pas bouger ? Pas grave. C’est moi qui vais bouger. Je m’approche. Il lève les yeux. Je me rapproche. Il me regarde. Je suis près de lui. Il ouvre la bouche. Je suis tout près. Il gueule.
« – Qu’est-ce tu veux encore ? Dégage !
– Je vais vous aider à enlever vos vêtements Monsieur Bitàlair. Je commence par le haut »
Sans lui demander son avis, je passe derrière lui et commence à retirer son t-shirt. Il résiste un peu, j’insiste un peu. Finalement, il capitule. Si on m’avait dit qu’un jour j’obligerais un homme à se déshabiller !
Je continue. Pantalon, slip, chaussettes. Je vous épargne la description des vêtements imprégnés d’urine et de selles, je mettrai les nausées sur le compte de la grossesse !
Monsieur Bitàlair est nu, face à moi (je sens comme une tension sexuelle dans cette phrase, non?)
Cet homme qui nous insulte, qui nous méprise, qui a fait fuir les infirmières libérales et pleurer certaines de mes collègues, se tient là, face à moi, dans son simple appareil et, à ce moment précis, n’a plus rien de redoutable. Ce n’est qu’un amas de chair et de peau et, au creux de cette chair, quelques organes, en plus ou moins bon état. Ce n’est qu’un homme.
La tâche me semble soudain d’une simplicité foudroyante. Je dois laver cet homme et cette maison, rien de plus. Je dois finir mon heure, remplir le cahier de liaison et faire signer ma feuille de présence. Quand j’aurai fini, je rentrerai chez moi, je retrouverai ma maison propre et ma famille normale. Lui restera ici, au milieu de sa crasse et de sa haine. Demain, tout recommencera. Une auxiliaire viendra frapper à sa porte, il l’insultera, elle fera quand même son boulot. Qu’importent ses insultes, sa crasse et son mépris. Qu’importent notre fatigue, notre colère et notre peur. On a un boulot, on le fait, et si ça ne nous plaît pas, libre à nous de postuler ailleurs.
Aujourd’hui, c’est moi, Babeth, 34 ans (à l’époque) enceinte.
Hier c’était Amandine, 19 ans et jolie comme un coeur.
Avant-hier c’était Martine, 50 ans et pas très envie de jouer.
Et demain? Peut-être Julie, 25 ans, enceinte elle-aussi?
Peut-être Sonia, 42 ans, débutante?
En tout cas, certainement pas Madame Grandchef! Pas elle, non, avec son joli petit tailleur et ses talons aiguilles. Pas elle, avec son brushing impeccable et sa voiture de fonction. Pas elle, avec son regard froid et sa voix trop posée. Et d’ailleurs, que ferait-elle, elle, la grande dame, face à ce corps nu? Comment s’y prendrait-elle pour le faire aller de la cuisine à la douche? Comment supporterait-elle la fumée et l’odeur? Comment garderait-elle son calme dans cette situation?
Il faudra que je lui demande un jour. Mais pas maintenant. D’abord, il faut que je lave Monsieur Bitàlair.
À suivre…
Monsieur Bitàlair (4) (version corrigée)
Avant de continuer les aventures de ce charmant monsieur, voici la version corrigée de l’épisode 4, dont la fin diffère « un peu » de ce billet.
Résumé de l’épisode précédent
Babeth, l’auxiliaire à couettes, doit faire « l’entretien du logement et l’aide à la toilette » chez Monsieur Bitàlair qui, comme son nom l’indique… Bref.
Problème numéro un : l’état du logement.
Problème numéro deux : l’état du bénéficiaire
Problème numéro trois : les deux ensemble.
Bref, c’est pas gagné.
À la fin de l’épisode précédent, Monsieur Bitàlair a accepté de sortir de son lit. Babeth doit maintenant profiter de l’occasion pour lui proposer une aide à la toilette (autrement dit, une douche et un change complet).
Monsieur Bitàlair se tient maintenant devant moi. Debout, il est moins impressionnant. Faut dire qu’il est vieux… et tout tordu… et pas très stable sur ses jambes. Mais il est toujours aussi en colère. Les insultes pleuvent. Inutile de répondre, ça ne ferait qu’envenimer la situation. Pourtant ça me démange. J’ai tout à la fois envie de soupirer, l’insulter, rigoler, partir en claquant la porte, gueuler un bon coup, manger un sandwich (oui, j’ai faim).
Mais je ne fais rien. Je le regarde et j’attends. Et je le lui dis.
– Je suis payée pour venir vous faire une aide à la toilette, Monsieur Bitàlair. J’ai tout mon temps, vous êtes le dernier sur mon planning, alors je vais attendre que vous ayez fini de m’insulter mais je ne partirai pas d’ici sans avoir fait mon travail.
Purée, parfois, je m’épate moi-même! Oui parce qu’en vrai j’ai plutôt envie de lui dire « casse-toi pov’con! » mais ça ne serait pas très professionnel, et puis il est chez lui, c’est plutôt à moi de partir.
Silence. Monsieur Bitàlair est venu à bout de son stock d’injures. Il avance vers moi, je m’écarte pour le laisser passer tout en lui demandant où se trouve la salle de bain. Pas de réponse. Forcément, après les injures, le mépris. Bien bien bien, je vais chercher toute seule alors. Pendant que Monsieur Bitàlair se grille une clope dans la cuisine (la douce odeur de tabac/pisse/crasse, un délice qui me fait immédiatement passer ma petite fringale), je trouve la salle de bain. Je prépare des vêtements propres (enfin, je prépare ce que je trouve), règle l’eau de la douche… et j’attends. Monsieur Bitàlair ne bouge pas. Bon, si le bénéficiaire ne vient pas à toi, tu iras vers le bénéficiaire (proverbe inventé à l’instant).
– Monsieur Bitàlair, vos affaires sont prêtes, on peut y aller?
– Non! Casse-toi salope!
– Monsieur Bitàlair, vous me l’avez déjà demandé tout à l’heure, et je vous ai déjà répondu que je n’en ferais rien. Je vous attends.
Mon calme m’étonne. C’est le calme avant la tempête.
Parce qu’en vrai, je le regarde, et il me donne envie de vomir.
En vrai, il est sale, il est moche, il pue, d’ailleurs tout est sale et moche et pue chez lui, une heure ne suffira jamais, il faudrait des jours pour venir à bout de la crasse ambiante.
En vrai, je suis épuisée, la journée a été longue, la semaine aussi, j’ai hâte de rentrer chez moi, au calme, et surtout, au propre.
En vrai, je suis démoralisée, parce que la situation me semble totalement irréelle. Je me tiens debout dans la cuisine d’un type que je ne connais pas et qui me crache sa putain de fumée au visage en m’insultant. Et le pire, c’est que je ne trouve rien d’autre à faire que de rester plantée là à attendre qu’il daigne bouger son séant de cette maudite chaise !
En vrai, j’ai juste envie de l’insulter, de lui hurler dessus, de lui éructer la haine et le dégoût qu’il m’inspire, puis d’appeler Madame Grandchef et de lui dire ce que je pense de sa façon de traiter son équipe. Parce que le pire dans l’histoire, ce n’est pas l’attitude de Monsieur Bitàlair. Il est odieux, irrévérencieux, dégoûtant, agressif et j’en passe, mais à la limite, on pourrait (presque) s’y habituer.
Le pire dans l’histoire, c’est que Madame Grandchef sait tout cela. Elle le sait depuis longtemps, et elle ne fait rien.
Elle sait que nous sommes insultées à chaque intervention chez lui.
Elle sait que Monsieur Bitàlair nous menace.
Elle sait aussi qu’il peut se montrer violent.
Elle sait surtout que les infirmières, pour toutes ces raisons, n’y mettent plus les pieds.
Elle sait tout cela, et elle nous laisse nous débrouiller avec. Elle nous laisse seules face à Monsieur Bitàlair. Elle nous laisse seules face à son mépris, à sa crasse, à sa maison puante, à sa violence.
Elle nous laisse seules et nous acceptons cela. Nous acceptons d’être insultées et méprisées. Nous acceptons de patauger dans l’urine et de travailler dans une atmosphère enfumée. Nous acceptons ce que les infirmières ont fini par refuser. Nous acceptons tout ça pour un salaire de misère. Nous acceptons et nous faisons notre boulot (presque) comme si de rien n’était.
Finalement, qui est le pire ?
Monsieur Bitàlair qui nous insulte ?
Madame Grandchef qui ferme les yeux ?
Ou nous qui nous résignons ?
À suivre.
Les maladies ont un genre
En dehors des maladies liées à un organe sexuel (sein, prostate, ovaire, testicule, etc.), il est intéressant, pour la recherche fondamentale et clinique, de considérer l’épidémiologie en fonction du sexe. Ainsi, une différence de répartition peut expliquer l’influence d’une hormone … Continuer la lecture → Continuer la lecture
Monsieur Bitàlair (3)
Bon bon bon… Je vous sens fébriles et impatients. Faut dire que j’ai lâchement laissé l’histoire de Monsieur Bitàlair en suspens, le temps de vous annoncer une bonne nouvelle, et puis le temps de m’occuper de Georges, et aussi le temps de tomber malade (c’est fou comme un gros rhume peut vous pourrir la vie), et puis aussi le temps de plein d’autres choses.
Bref, reprenons.
Je débarque donc chez Monsieur Bitàlair avec mes couettes innocentes et ma petite fiche de liaison sur laquelle il est sobrement écrit « aide à la toilette et entretien du logement ». Foutaises!
Je frappe à la porte. Pas de réponse. Je re-frappe. Grognements divers et variés à l’intérieur. La porte reste close. Je re-re-frappe. Et j’entre. Je ressors aussitôt. L’odeur. Putain, cette odeur! Pisse et clope. Je sens que ça va être génial. Allez Babeth, courage, vas-y! Je re-entre. Splitch splotch. Bizarre cette sensation d’humidité sous mes pieds. Une fuite? Une inondation? Splitch splotch. Ça colle un peu. Oh mais suis-je bête? (Oui, je le suis, mais parfois je me pose la question pour vérifier) Une forte d’urine ET du splitch-splotch… Mais oui mais c’est bien sûr! Je patauge dans la pisse! Ô joie, je sens que ça va être encore plus génial que prévu.
Pénombre. Je hasarde un « bonjour ». Pas de réponse. Enfin si, un truc inaudible, comme un grognement venant des entrailles du taudis de la maison. Splitch splotch. Il va falloir que je trouve d’où vient le grognement, j’ai une aide à la toilette à faire. Et un « entretien du logement ». En une heure. Ben c’est pas gagné.
Grognements et éructations, je crois que j’ai localisé Monsieur Bitàlair. J’avance prudemment. Splitch splotch. C’est pas possible, il y en a partout, une inondation de pisse. J’ouvre les volets au fur et à mesure que je passe devant. La clarté remplace la pénombre, et je suis désespérée face à ce qui m’attend. Une heure pour la toilette et le ménage. Non mais c’est du foutage de gueule! Monsieur Bitàlair est devant moi. Avachi dans son lit, baignant dans sa pisse et ses excréments, grognant et vociférant.Je ne suis pas la bienvenue. « Ordure! Pute! Salope! Fous le camp! ». Douces paroles et chaleureux accueil que voilà. Pas grave. Respire. Euh… Non, mauvaise idée. Reste polie. Prends sur toi. Plus que 55 minutes, ça va passer vite. Bon bon bon. Ce monsieur n’a visiblement pas très envie d’une aide à la toilette. Va falloir négocier.
Première étape : le sortir du lit. Enfin non. Faire en sorte qu’il accepte de quitter le lit, nuance. Respect de la personne toussa toussa. Manque de pot, Monsieur Bitàlair n’a pas l’air enthousiaste à l’idée de quitter sa couche douillette. Pas grave, je vais commencer par l’entretien du logement, on verra plus tard pour le reste. Ça tombe bien, il faut que je change les draps.
Étape numéro un : check. Passons à l’étape numéro deux : la douche!
À suivre… Continuer la lecture
Monsieur Bitàlair (2)
À suivre… Continuer la lecture