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Méta
Archives de catégorie : Patients
Erreur médicale, événement indésirable associé aux soins, évènement porteur de risques
Le nombre des erreurs médicales est difficile à évaluer, en effet elles ne sont pas toujours imputables à un médecin, certaines relèvent d’un aléa ( allergie à un anesthésique par exemple..). La technicité de la médecine ne cesse d’augmente… Continuer la lecture
Médecine et société : le monde moderne (et ancien).
1
2
3
Le patient a rendez-vous à 8 heures 30 à la consultation de chirurgie viscérale d’un grand hôpital parisien. Il arrive à 7 heures et demie, il est le premier et la dame de la caisse lui dit que la consultation commence effectivement à 8 heures 30. Le chirurgien arrive à 9 heures. La salle d’attente est pleine et le patient sait pourquoi : tout le monde avait rendez-vous à 8 heures 30 ! Le chirurgien regarde une jeune femme qui est assise et qui est arrivée bien après notre patient et lui dit de le suivre. Sans explications.
Ce n’est pas le monde moderne, c’est encore le monde ancien : quand j’ai commencé les consultations de chirurgie à l’hôpital Cochin en 1977, tout le monde avait déjà rendez-vous à la même heure.
4
Un patient se fait enlever en ambulatoire une formation cutanée pour lequel son médecin traitant lui a parlé d’une très infime possibilité de cancer. C’est le dermatologue à qui il a été adressé qui officie dans son chic cabinet parisien.
Ambiance cosy mais agitée (beaucoup de monde).
Le patient demande au dermatologue de lui expliquer ce qu’il pense de la tumeur après l’ablation. Le dermatologue : « Je n’ai pas le temps. » Le patient : « Vous n’avez pas le temps ? – Non, on verra cela après. – C’est cancéreux ? » Le dermatologue s’en va sans répondre.
L’infirmière le conduit au comptoir pour payer. Il dit : « Je n’ai pas le temps de payer. On verra cela après. Au revoir. »
Quelque temps après il reçoit une note d’honoraires à son domicile (son médecin traitant l’a prévenu qu’il avait reçu l’anapath et que ce n’était pas cancéreux). Il n’y fait pas attention. Il est toujours en colère.
Quelque temps après sa femme reçoit une note d’honoraires le concernant.
Cette fois il écrit un courrier au dermatologue lui disant 1) qu’il ne paierait pas tant qu’il n’aurait pas reçu d’explications ; 2) qu’il pensait que le dermatologue avait rompu le secret médical en envoyant une note d’honoraires à sa femme ; 3) qu’il allait porter plainte au Conseil de l’ordre.
Plus de nouvelles.
C’était : Histoires avec paroles.
N’oubliez pas : l’alcoolisme tue.
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To refuse or not to refuse
« Ca dure depuis la semaine dernière, mais je n’ai pas réussi à avoir un RDV avec vous avant… » « C’est mission impossible pour avoir un RDV avec vous » Madame et Monsieur D. sont un couple d’octogénaires très attachants. Leur médecin vient … Lire la suite → Continuer la lecture
Les MMT sont partenaires de Doctors 2.0 and You : évènement parisien unique en Europe !
Les 4 et 5 juin à Paris nous serons nombreux à participer à la 5ème édition de la Conférence Doctors 2.0 and You pour aborder tous les thèmes de santé […] Continuer la lecture
Mais il a mal …
R. 3 ans arrive à la Maison Médicale de Garde à 22h accompagné de son père. « – Bonsoir! Qu’est ce… – Alors hier, on a attendu 7 heures aux urgences…et on est ressorti avec juste du doliprane, alors là, faut … Lire la suite → Continuer la lecture
Patients sur Internet, le rôle des Médecins 2.0
C’est une réalité, les patients surfent sur Internet à la recherche d’informations santé Que ce soit en France, en Suisse ou ailleurs, les chiffres de la Banque mondiale sont clairs, […] Continuer la lecture
Valeurs et préférences d’une patiente, la conne et la tête de gland.
Il le fallait certainement pour vous mais aussi pour infomer les autres patients et les médecins qui exercent à l’hôpital ou dans les cliniques, voire dans des cabinets de médecine générale.
Eh bien, Solène, en lisant votre billet, je constate que, mutadis mutandis, rien n’a changé. Rien du tout.
L’hôpital est resté un machin sans âme, une machine aveugle, un système lourd, une institution faite pour les soignants, pour les administratifs, pour les plombiers, pour les jardiniers, pour les brancardiers, pour big pharma, pas pour les soignés, ces cochons de payants qui ont en plus l’arrogance de ne pas être bien portants et de se plaindre voire de s’organiser en collectifs, mais où, cerise sur le gâteau, les soignants, instruments institutionnels de la déshumanisation des soignés, sont désormais les victimes de leur propre regard déshumanisant puisqu’ils finissent par se manger entre eux avec l’assentiment froid des managers et des partisans de l’assainissement des finances publiques… La gestion privée du public est venue faire un tour par là, mais pire, la gestion des malades comme des animaux en batterie, comme des sujets numérotés, comme des esclaves de la science, comme des facteurs intermédiaires de la bonne conscience sociale, et tout le monde de penser que c’est moderne, que ceux qui sont contre cela sont des vieux réactionnaires de gauche et de droite, que le monde est en marche dans le concert mondialisant de la Grande Révolution Pharmaceutique mondiale passant par des génériques fabriqués en Chine, par des programmes de dépistage du cancer du sein dans des pays où il n’y a pas de quoi manger ou par des campagnes de vaccination dans des pays où il n’y a même pas de savon pour se laver les mains.
Ces grosses structures hospitalières, tout comme l’Education Nationale dont nous parlons souvent sur ce blog, sont des modèles de dysfonctionnement, des modèles d’inutilité fonctionnelle, des modèles de décervélation des acteurs, ce qu’avait si bien décrit Illich en son temps même si ses solutions n’étaient pas à la hauteur de son diagnostic (suppression des hôpitaux et de l’école).
Dans ces machines délirantes qu’avaient décrites par anticipation Gilles Deleuze et Félix Guattari (L’anti Oedipe) il y a donc des hommes et des femmes qui sont entraînés par le mouvement, des hommes et des femmes qui ne sont ni plus beaux ni plus moches que vous et moi, des hommes et des femmes qui se font broyer en broyant parfois les autres, qui participent à un cérémonial sans croyance, à une liturgie de la rentabilité, à un culte sans dieu, à un dogme qui prend l’économie pour la finalité de l’existence, l’homo economicus, des hommes et des femmes qui broient en se broyant et il y en a aussi quelques autres, des hommes et des femmes aussi, qui tentent de jouer en solo la carte de l’indépendance, de l’éloignement, du retrait, de la dissidence, en se comportant comme des humains, toutes choses égales par ailleurs pour ce qui est de la compétence ou de leur efficience, en tentant de protéger leurs patients et en se protégeant eux-mêmes mais qui ne peuvent que rater lamentablement puisque c’est le système qui dirige, un système aveugle, un système dirigé par lui-même, sans théorie du complot, un système 2.0 de l’acceptation passive et de la résignation collective.
La seule question, Solène, qu’il est loisible de se poser : est-ce que votre témoignage va servir à quelque chose ? Est-ce que l’interne, la conne comme vous l’avez appelée, est-ce que l’étudiant, la tête de gland comme vous l’avez baptisé, auront changé après qu’ils vous auront lu ? Mais vous auront-ils lue ?
Solène, permettez-moi de vous le dire, vous avez eu de la chance, vous avez été reçue par deux médecins, un médecin en formation qui vous a dit avec sa tête de gland, non mais, les médecins, écoutez, cela n’arrive pas tous les jours, prenez-en de la graine, « Bonjour, je suis étudiant en médecine, c’est moi qui vais m’occuper de vous aujourd’hui.« , et l’autre, la conne qui vous a dit « Bonjour madame, je suis l’interne.« , vous avez donc eu la chance d’être examinés par des médecins polis qui se sont présentés, on vous a même expliqué ce que l’on allait rechercher et ce qu’il était possible de faire comme constatation, vous avez eu de la chance de voir deux médecins et un échographe et un médecin qui a su lire sur l’écran et vous donner le diagnostic…
Certains ont été choqués par le ton (1) de votre billet mais on me dit que c’est le ton actuel, c’est comme cela, tout le monde parle (et écrit) comme cela, de nos jours, donc, vous avez été mal reçue mais vous, dans votre tête, vous les avez aussi mal reçus, les deux médecins, votre empathie n’a pas été à la hauteur de celle que vous attendiez d’eux, mais peut-être le sentaient-ils, non, je ne pardonne pas l’attitude stéréotypée de ces médecins institutionnels, mais, ce qui est amusant, c’est que vos commentaires, ceux que vous écrivez pour réagir aux commentaires de votre billet, eh bien, ils sont polis, bien écrits, sans gros mots…
Vous avez été choquée par le fait que la conne ait fait sortir Monsieur (mon homme) sans vous demander votre avis et sans lui demander le sien mais il me semble que c’est une coutume française que de faire sortir la famille lorsque l’on réalise des actes médicaux. Vous avez sans doute pensé que vous étiez la participante en vrai d’un feuilleton américain (Urgences, Grey Anatomy ou, mon favori, Doctor House) où la famille a le droit ou presque de tout voir. Il est amusant de constater que s’il s’était agi d’un accouchement on aurait intimé l’ordre au Monsieur de rester… (2)
Enfin, il y a le problème de l’annonce : « Bon, il y a une poche, mais elle est vide. » Attention, on entre dans le tragique : quoi de plus horrible que d’entendre une phrase pareille alors que vous, Solène, aviez fantasmé grave (vous le dites plus loin : je l’ai vu courir dans le jardin, avoir du chocolat partout autour de la bouche, me regarder faire des gâteaux, sourire, dire ses premiers mots, faire ses premiers pas…) mais comment vouliez-vous que la conne vous l’annonçât ? Comment dire les choses autrement que ce qu’elles sont ? Il est vrai que la conne vous dit : « Ne pleurez pas madame, vous savez on ne l’a même pas vu à l’écho alors c’est comme s’il n’avait même jamais existé !« . Solène, vous étiez enceinte de six semaines. Ce que dit l’interne (arrêtons ces niaiseries, cette interne est aussi un être humain, elle lit peut-être Sandor Maraï ou Anaïs Nin, ou Philip Roth et Maurice Blanchot, elle a aussi un coeur, un uterus, que sais-je?) est frappé sur le coin du bon sens et fait aussi, à l’impossible nul n’est tenu, super post freudien à la mode. L’argument utilisé par l’interne est d’ailleurs fort, nul doute que nous n’hésiterions pas à le réutiliser en d’autres circonstances… Solène, vous trouvez pourtant que ces propos sont stupides. Pas tant que cela. Cette interne est formatée, elle peut, dans la même journée aux urgences, faire des échographies et dire que le bébé bouge, que le coeur du foetus bat, que la poche est vide ou… que le bébé est mort. Elle est confrontée, cette jeune femme que vous ne décrivez pas, aux fausses couches spontanées comme aux demandes d’interruption de grossesse…
En vous lisant Solène, tous les médecins sont des cons ou des connes, l’externe, l’interne et l’hôpital, ça pue la mort et le désinfectant.
Une note d’espoir ? Il est possible d’apprendre à annoncer, non parce qu’il existe des procédures désormais institutionnalisées, protocolisées, les fameuses consultations d’annonce, dont on me dit qu’elles vont être étendues à nombre de situations cliniques banales, l’annonce d’un cor au pied, mais parce que les jeunes médecins que vous avez vus, celui que j’étais avant ma sortie de l’hôpital (et j’ai honte de dire combien je ne savais rien à cette époque et, plus encore, que je ne savais pas qu’il pouvait y avoir des problèmes de ce type), ils vont apprendre, ils vont s’aguerrir, ils vont apprendre les vraies choses de la vie (et de la mort), tout seuls, en lisant des livres ou grâce au compagnonnage.
Voilà, Solène, je suis tellement content que les patient(e)s s’expriment, surtout quand ils disent du mal de l’institution hospitalière (je plaisante), qu’ils continuent à le faire pour, comme on dit aujourd’hui dans le langage énarchien convenu, bouger les lignes. Qu’ils parlent, qu’ils écrivent. Je ne sais si cela changera d’un iota la situation actuelle (dont mes collègues hospitaliers ne cessent de me dire qu’elle se dégrade de plus en plus) mais au moins les réactions passionnées que nous avons lues ici ou là pourraient faire avancer les choses dans le sens de la compréhension mutuelle (non, je ne suis pas converti au sentimentalisme ou au lyrisme). Que le corps médical (pas d’infirmières, pas d’aide-soignants, pas de secrétaires dans ce billet : Solène, voudriez-vous les exonérer de ce fiasco total ?) ne s’illusionne pas trop sur son rôle réel et sur sa perception en général dans le public et que les patients n’en demandent pas trop au système de santé qui, tel la plus belle fille du monde (mais personne, à part Patrick Pelloux, ne croit que les urgences françaises sont les plus belles du monde), ne peut que donner que ce qu’il a, c’est à dire de la sueur, des larmes, des joies aussi mais également des odeurs d’antiseptique et de choux farcis.
J’espère avoir compris une infime partie de vos valeurs et de vos préférences.
(1) Solène, vous faites sans doute partie des jeunes femmes qui pensent que la meilleure façon de s’émanciper du patriarcat et du machisme ambiant, c’est de parler comme un charretier, comme un mec qui regarde le foot à la télé en buvant des bières et en grignotant une pizza en se grattant les poils de torse (ou d’ailleurs), d’écrire putain à tous les coins de phrase, de traiter les gens de con, de conne ou de connasse à tout bout de clavier (je rappelle ici que putain, con et conne son dérivé ou connasse son super dérivé (au masculin : connard), sont des insultes qui désignent à la vindicte publique des femmes ou des organes de femmes, mais passons…). Ainsi Solène, voulez-vous nous épater en écrivant de façon ordurière pour dire avec emphase « Moi, on ne me la fait pas… je suis émancipée… J’ai le droit de parler comme je veux, je peux échapper aux convenances, faire un pas de côté pour m’extraire de la bien-pensance qui assigne aux femmes, fussent-elles féministes et libérées, une attitude correcte… » Dont acte. Chomski a écrit quelque part qu’utiliser les mots de l’adversaire c’est lui donner une légitimité qu’il ne mérite pas. J’ajouterai ceci : si être émancipée (et chacun a les droit de faire ce qu’il veut, veut, comme dit la chanson) c’est, pour une femme, se mettre dans la peau des hommes que je déteste (les beaufs, les kékés, les jackie), c’est à dire écrire comme ils parlent, je jette l’éponge.
(2) La conne (alias l’interne) a exigé sans demander, ce qui peut paraître un abus de pouvoir. Mais on peut envisager ceci : le corps d’une femme a une signification complexe, et même dans l’esprit de la conne (certes influencé de façon pavlovienne par l’institution bicéphale, le corps de la femme, fût-il sur médicalisé ou, comme dirait Marc Girard, simplement médicalisé), n’est pas un objet, pas plus que son uterus n’est pas une couveuse naturelle, est une machine à fantasmes et le Monsieur pourrait en avoir une idée différente que celui de l’idée médicalisée… S’agit-il de pudeur de la part de la conne ou d’impudeur de la part de Solène ? Le thème de l’homme qui doit assister à l’accouchement pour montrer son implication a déjà été discuté de nombreuses fois sur des blogs (dont ICI) ou sur des forums. Dans le cas précis il s’agit d’un acte médical avec une sonde dans le vagin et il est possible que la conne (voyez Solène comment parler vrai rend parfois le discours ridicule) n’assume pas ce qu’elle va peut-être découvrir et pense ne pas pouvoir se dépatouiller avec ce qu’il faudra dire ou, plutôt comment réagir (en tant que médecin conne, en tant que femme, en tant que futur mère ou déjà mère, et cetera) avec les réactions de la patiente et de son compagnon, ami, futur père ou futur ex père, quand la mauvaise nouvelle sera annoncée. De façon plus générale les actes médicaux ou les consultations sont le plus souvent, mais pas à l’hôpital, il faut en convenir, des actes singuliers et le déshabillage dans une salle d’examen est un acte violent qui n’a rien à voir avec le déshabillage dans une salle de bain ou dans une chambre à coucher cela devient, sans préparation, un acte collectif avec la patiente, la médecin (la conne) et l’étudiant médecin (le connard ou la tête de gland). Le médecin devrait théoriquement, et des affaires récentes nous ont montré le contraire, faire la part entre le corps médical de la patiente, son corps érotique et son corps sexuel (pour les différences, on me dit dans l’oreillette qu’une thèse est en cours de rédaction…), et itou pour le Monsieur. Imagine-t-on, donc, Monsieur venant se faire examiner les roucous, se faire mettre un doigt dans l’anus ou une sonde d’échographie pour évaluer sa prostate, pendant que Madame, sur injonction de la bien pensance machiste, doit assister à l’examen, pour être là ? Solène, qui est une femme libérée, n’imagine même pas que Monsieur (mon homme) puisse être gêné de voir sa femme, petite amie, compagne, maîtresse, copine, en position gynécologique, une sonde dans le vagin et angoissée à l’idée que le saignement soit signe de mort foetale…
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Dans les commentaires de son dernier article le Pr Vallancien est interpellé par un confrère généraliste. Je retranscris l’échange : Cher Professeur, Apparemment vous aviez effectivement toute votre place à cette inauguration : http://www.formindep.org/Le-LEEM-inaugure-une-permanence-au.html Il ne vous suffit plus de servir le discours des firmes, il faut que vous appeliez à la sanction de ceux […] Continuer la lecture
Médecin + Patient = 3
S’informer, partager (pour des soins de qualité). Sur Twitter #9Conseils Tout citoyen, tout patient doit pouvoir accéder à des informations médicales de qualité. Pour lui permettre de trouver les réponses […] Continuer la lecture
Le retour de Diane. Histoire de consultation 163.
(PS. La demande de retrait du domperidone par La Revue Prescrire (ICI) se situe dans ce contexte. Je rappelle que je demandais le retrait de Diane 35 bien avant que l’affaire Marion Lara ne survienne (LA). Ce qui m’a été reproché. L’interdiction des produits une fois commercialisés pose un certain nombre de problèmes que je vais tenter de résumer ainsi :
- Les partisans de la non interdiction pensent que l’information du public et notamment de la possibilité d’effets indésirables graves règle le problème : je prescris un produit potentiellement dangereux à un patient averti qui prend lui-même sa décision (voir ICI). Précisons cependant que ces partisans de la non interdiction ne sont pas des jusqu’au boutistes car la majorité d’entre eux ont approuvé le retrait du Mediator : ils prennent en compte le rapport bénéfices / risques, disent-ils.
- L’Evidence Based Medicine nous apporte un éclairage identique : son questionnement pourrait aboutir à la prescription d’une molécule « dangereuse » ou d’un examen complémentaire potentiellement dangereux (comme le dosage du PSA) en accord avec le patient (en tenant compte de ses valeurs et de ses préférences).
- Les partisans du non retrait parlent également de paternaliste à l’égard de ce retrait : faire le bien des patients malgré eux.
- Le retrait peut permettre aussi à des médecins consuméristes ou incompétents qui prescrivent le produit en sachant sa dangerosité mais en se réfugiant derrière la rareté des effets indésirables graves (voir plus haut) de les aider à se mettre en accord avec leur conscience.
- Pour le domperidone, je pourrais proposer une solution swiftienne : que la non prescription de domperidone devienne un indicateur du ROSP. Ainsi les médecins prescrivant de la merdre seraient récompensés en arrêtant d’en prescrire.)
C’est un jour à couper sa vigne
Mr.R, polonais de 58 ans m’a raconté que pour la Saint Valentin, il allait couper sa vigne..(dans le 93 oui!),que la légende de la Saint Valentin venait d’une histoire plutôt triste de deux amoureux qui était morts des vignes…d’après lui… … Lire la suite → Continuer la lecture
Le bénéfice du doute
Je donne toujours le bénéfice du doute à mes patients…comme à tout le monde dans la vie d’ailleurs… S’ils sont en retard, avant de m’énerver, j’attends de voir s’ils ont une bonne raison. Quand je sens que l’on me raconte … Lire la suite → Continuer la lecture
L’ère de la télé surveillance est en route. A propos de l’apnée du sommeil. Un texte du docteur Dany Baud.
Je publie un texte du docteur Dany Baud qui me paraît essentiel. Je tenterai de le commenter dans le billet suivant.
Odieux agenda et hidden agendas
(Illustration : Le siège de la National Security Agency dans le Maryland (USA)) Continuer la lecture
La relation entre le médecin, le patient et les outils de la Santé digitale dans le domaine du diabète : première Matinale de Doctors 2.0 & You
Les MMT, partenaires du congrès « Doctors 2.0 & You, » fondé par l’un de nos membres, vous informent de la première Matinale de Doctors 2.0 & You, consacrée au Diabète 2.0, […] Continuer la lecture
Carte blanche.
Vous me direz, après une aussi longue absence, c’est plutôt de Page Blanche qu’il faudrait parler ! Il faut dire qu’il s’est passé dans ma vie des choses qui ont été trèèèès intéressantes pour moi, mais beauuuucoup moins pour vous (pêle-mêle : … Lire la suite → Continuer la lecture
Test d’inventaire de Burn Out de Maslach : pour diagnostiquer un épuisement professionnel
Le burn out est un épuisement professionnel, à la fois physique et mental, qui atteint surtout des personnes qui aident les autres ( les soignants, les enseignants, les travailleurs sociaux, etc). Le test d’inventaire de Burn Out de Maslach et […] Continuer la lecture
Une histoire de courbe
F. a 3 ans. Je la vois pour la première fois. Je suis sa grand-mère qui est très malade et progressivement je vois arriver au cabinet tous les membres de la famille. La vraie « médecine de famille ». Elle n’a pas … Lire la suite → Continuer la lecture
Vaccin Gardasil et polémique.
Vaccin contre le cancer du col de l’utérus … Rappel deux vaccins sont sur le marché : Gardasil® et Cervarix® Les doutes sur l’intérêt et l innocuité de cette vaccination sont […] Continuer la lecture
Médecine 2.0: Internet, le médecin et son patient
La médecine est une science de connaissance, maîtriser cette gigantesque source d’informations qu’est Internet est devenu pour le médecin indispensable. Quels sites utiliser pour répondre aux questions cliniques que vous […] Continuer la lecture
Refondation de la médecine générale. Réflexion 8 : la question fondamentale des patients.
Mais la question cruciale qui remet en cause la médecine générale (et la médecine en général) c’est l’irruption du patient en tant que sujet. Et c’est en médecine générale que le problème est le plus aigu puisque le médecin généraliste n’exerce le plus souvent pas en institution, il est chez lui, c’est à dire dans son cabinet libéral, il n’est pas protégé par des structures (les murs de l’hôpital, les jardiniers, les administrateurs, …), il est en première ligne.
Un certain nombre de médecins sont d’ailleurs persuadés (les blogs médicaux sont remplis de témoignages d’incivilités) qu’ils doivent éduquer leurs patients qui ne sauraient pas, par essence, comment il faut se comporter, être respectueux, et cetera, dans un cabinet médical. Les fils de la bourgeoisie (quel est le pourcentage de doctorants en médecine nés dans la classe ouvrière ?) « éduquent » le peuple… Les médecins ne sont pas là pour éduquer les patients ou les futurs patients mais pour les informer, ce que l’on appelait jadis l’instruction.
Il sera utile de distinguer la notion purement kantienne de l’autonomie, de celle de John Rawls et de celle, par exemple, de Ivan Illich, ce dernier lui donnant une valeur démédicalisante alors que les tenants de Rawls en retiennent, parfois malgré eux, un sens surmédicalisant.
de leur statut d’humain rationnel et capable de décider pour eux-mêmes (la survenue de la pensée libérale en quelque sorte dans notre monde latin soumis à l’autorité naturellede l’expertise), ont surpris beaucoup de médecins et les ont décontenancés. A l’évidence, il est nécessaire de considérer que les personnes qui consultent en nos cabinets sont effectivement des individus, des citoyens (comme dit le politiquement correct), qui pensent, qui ont un passé, un avenir, des opinions, des croyances, des ambitions, des projets de vie et des connaissances, qui ne les rendent plus aussi corvéables et malléables à merci que jadis (nous aborderons plus loin les problèmes posés par les connaissances des patients, par la science dite profane, par l’expertise non médicale et par les liens d’intérêts qui les concernent).
Trop facile car le consumérisme médical est avalisé par les médecins qui participent, parfois à leur corps défendant et par le biais des conférences dites de consensus, à la fabrique des maladies (disease mongering) (LA) tout en en tirant un profit intellectuel (pas seulement pécuniaire) de cette situation expertale et marchande et parce que l’arrogance est parfois l’attitude avouée et revendiquée par le patient client qui se sert du médecin en l’instrumentalisant parfois pour obtenir ce que ses Valeurs et Préférences lui dictent (en changeant de médecin si besoin).
L’épidémie de sida a commencé en 1981, le virus a été isolé en 1983 et la première trithérapie efficace est apparue en janvier 1996. Les associations de patients, AIDS, Act Up, ont participé au processus, se sont expertisées, ont même participé à l’élaboration des protocoles d’essais cliniques. Elles se sont comportées en activistes et en groupes de pression.
Le Téléthon a aussi été un déclic en 1987. Une association de patients a eu l’aval des pouvoirs publics, sans compter l’aide gratuite de la télévision publique, pour lever des fonds et pour devenir, in fine, un véritable laboratoire pharmaceutique.
Il y eut ensuite la création d’associations de consommateurs, tels le CISS en 1996 (Collectif Interassociatif sur la Santé : LA), associations dont la devise est « Toujours plus de médecine et de sécurité » – ce qui est souvent incompatible- et qui ont adhéré aux deux Eglises soeurs, celle de Dépistologie et celle de préventologie.
Et nous sommes en plein dans l’ère des réseaux sociaux et des forums, de la médecine 2.0, de l’intelligence collective dans laquelle les acteurs traditionnels du marché (Big Pharma, Big Matériel) ont joué leur rôle habituel de sponsoring et, pour tout dire de corruption (mais je ne répèterais jamais assez que le corrompu est toujours plus coupable que le corrupteur) et dans ce nouveau paradigme sont apparues les entreprises de communications créées pour fédérer les patients consommateurs avec ses gourous, ses médecins amis (1), ses agences de publicité, ses cabinets d’avocats spécialisés, ses sites, ses campagnes (dont la plus emblématique est Octobre Rose où Estée Lauder vend sa camelote) et, la phase ultime est la Fabrique des Patients (patient mongering) qui met en avant le patient, comme les myopathes sur France Télévisions, en en faisant un témoin, un expert (qui peut mieux parler de sa maladie que celui qui en est atteint ?) et un avocat des bonnes causes (sponsorisées).
Mais j’ai oublié tant de choses que les commentaires vont compléter…
J’ajoute ceci :
Oublions la posture analytique du médecin qui n’est plus à la mode (mais dont il aurait intérêt à prendre conscience tant elle est sous-jacente dans les relations inconscientes qui sous-tendent la consultation et tant, dans le phénomène du burn-out par exemple, les problèmes transférentiels / contre transférentiels sont souvent dominants).
Retenons la malice des médecins qui, faute de pouvoir traiter les patients, soit en raison de la résistance des douleurs physiques et morales des maladies chroniques, soit en raison du fait que les maladies de civilisation (HTA, diabète, maux de dos) ne peuvent être soignées ou prévenues qu’en changeant de paradigme civilisationnel, ont décidé de leur faire endosser les maladies et les traitements en inventant (les marketeurs ont dû s’en donner à coeur joie), l’empowerment, l’éducation thérapeutique, l’entretien motivationnel et les stages d’appropriation de la maladie.
Quant à la malice des patients elle est d’instrumentaliser les médecins amis en les bombardant experts et ainsi des médecins généralistes sont-ils devenus des spécialistes mondiaux de maladies orphelines exerçant dans les beaux quartiers.
Jadis, quand nous étions externes dans les hôpitaux de l’Assistance Publique de Paris et qu’on nous enseignait, les bons jours, une médecine que nous ne pratiquerions jamais, (nous le savions mais nous n’imaginions pas que le gouffre pût être aussi profond), et que nous étions confrontés, jeunes gens idéalistes, à l’incohérence de l’organisation des soins (nous ne pensions pas ainsi, nous pensions que rien ne pouvait être pire pour un malade que le bordel de ces hôpitaux où la personne humaine n’était pas respectée, où le malade était considéré comme un objet d’examen inerte et sans pensées, les visites au lit du malade ayant toujours été pour nous un moment terrible de souffrance où nous comprîmes, pour certains, que nous n’avions rien à faire dans les hôpitaux), nous nous disions entre nous que le seul obstacle au bon fonctionnement des hôpitaux (et les administratifs ne rôdaient pas encore sous le lit des hospitalisés et dans les salles de repos), était la présence des malades. Un hôpital sans malades, voilà ce qui aurait convenu à nos maîtres et enseignants.
Image sulpicienne et anglo-saxonne de la relation médecin patiente. Crédit : ICI
Refondation de la médecine générale. Réflexion 8 : la question fondamentale des patients.
Mais la question cruciale qui remet en cause la médecine générale (et la médecine en général) c’est l’irruption du patient en tant que sujet. Et c’est en médecine générale que le problème est le plus aigu puisque le médecin généraliste n’exerce le plus souvent pas en institution, il est chez lui, c’est à dire dans son cabinet libéral, il n’est pas protégé par des structures (les murs de l’hôpital, les jardiniers, les administrateurs, …), il est en première ligne.
Un certain nombre de médecins sont d’ailleurs persuadés (les blogs médicaux sont remplis de témoignages d’incivilités) qu’ils doivent éduquer leurs patients qui ne sauraient pas, par essence, comment il faut se comporter, être respectueux, et cetera, dans un cabinet médical. Les fils de la bourgeoisie (quel est le pourcentage de doctorants en médecine nés dans la classe ouvrière ?) « éduquent » le peuple… Les médecins ne sont pas là pour éduquer les patients ou les futurs patients mais pour les informer, ce que l’on appelait jadis l’instruction.
Il sera utile de distinguer la notion purement kantienne de l’autonomie, de celle de John Rawls et de celle, par exemple, de Ivan Illich, ce dernier lui donnant une valeur démédicalisante alors que les tenants de Rawls en retiennent, parfois malgré eux, un sens surmédicalisant.
de leur statut d’humain rationnel et capable de décider pour eux-mêmes (la survenue de la pensée libérale en quelque sorte dans notre monde latin soumis à l’autorité naturellede l’expertise), ont surpris beaucoup de médecins et les ont décontenancés. A l’évidence, il est nécessaire de considérer que les personnes qui consultent en nos cabinets sont effectivement des individus, des citoyens (comme dit le politiquement correct), qui pensent, qui ont un passé, un avenir, des opinions, des croyances, des ambitions, des projets de vie et des connaissances, qui ne les rendent plus aussi corvéables et malléables à merci que jadis (nous aborderons plus loin les problèmes posés par les connaissances des patients, par la science dite profane, par l’expertise non médicale et par les liens d’intérêts qui les concernent).
Trop facile car le consumérisme médical est avalisé par les médecins qui participent, parfois à leur corps défendant et par le biais des conférences dites de consensus, à la fabrique des maladies (disease mongering) (LA) tout en en tirant un profit intellectuel (pas seulement pécuniaire) de cette situation expertale et marchande et parce que l’arrogance est parfois l’attitude avouée et revendiquée par le patient client qui se sert du médecin en l’instrumentalisant parfois pour obtenir ce que ses Valeurs et Préférences lui dictent (en changeant de médecin si besoin).
L’épidémie de sida a commencé en 1981, le virus a été isolé en 1983 et la première trithérapie efficace est apparue en janvier 1996. Les associations de patients, AIDS, Act Up, ont participé au processus, se sont expertisées, ont même participé à l’élaboration des protocoles d’essais cliniques. Elles se sont comportées en activistes et en groupes de pression.
Le Téléthon a aussi été un déclic en 1987. Une association de patients a eu l’aval des pouvoirs publics, sans compter l’aide gratuite de la télévision publique, pour lever des fonds et pour devenir, in fine, un véritable laboratoire pharmaceutique.
Il y eut ensuite la création d’associations de consommateurs, tels le CISS en 1996 (Collectif Interassociatif sur la Santé : LA), associations dont la devise est « Toujours plus de médecine et de sécurité » – ce qui est souvent incompatible- et qui ont adhéré aux deux Eglises soeurs, celle de Dépistologie et celle de préventologie.
Et nous sommes en plein dans l’ère des réseaux sociaux et des forums, de la médecine 2.0, de l’intelligence collective dans laquelle les acteurs traditionnels du marché (Big Pharma, Big Matériel) ont joué leur rôle habituel de sponsoring et, pour tout dire de corruption (mais je ne répèterais jamais assez que le corrompu est toujours plus coupable que le corrupteur) et dans ce nouveau paradigme sont apparues les entreprises de communications créées pour fédérer les patients consommateurs avec ses gourous, ses médecins amis (1), ses agences de publicité, ses cabinets d’avocats spécialisés, ses sites, ses campagnes (dont la plus emblématique est Octobre Rose où Estée Lauder vend sa camelote) et, la phase ultime est la Fabrique des Patients (patient mongering) qui met en avant le patient, comme les myopathes sur France Télévisions, en en faisant un témoin, un expert (qui peut mieux parler de sa maladie que celui qui en est atteint ?) et un avocat des bonnes causes (sponsorisées).
Mais j’ai oublié tant de choses que les commentaires vont compléter…
J’ajoute ceci :
Oublions la posture analytique du médecin qui n’est plus à la mode (mais dont il aurait intérêt à prendre conscience tant elle est sous-jacente dans les relations inconscientes qui sous-tendent la consultation et tant, dans le phénomène du burn-out par exemple, les problèmes transférentiels / contre transférentiels sont souvent dominants).
Retenons la malice des médecins qui, faute de pouvoir traiter les patients, soit en raison de la résistance des douleurs physiques et morales des maladies chroniques, soit en raison du fait que les maladies de civilisation (HTA, diabète, maux de dos) ne peuvent être soignées ou prévenues qu’en changeant de paradigme civilisationnel, ont décidé de leur faire endosser les maladies et les traitements en inventant (les marketeurs ont dû s’en donner à coeur joie), l’empowerment, l’éducation thérapeutique, l’entretien motivationnel, la décision médicale partagée, les réseaux de soins et les stages d’appropriation de la maladie.
Quant à la malice des patients elle est d’instrumentaliser les médecins amis en les bombardant experts et ainsi des médecins généralistes sont-ils devenus des spécialistes mondiaux de maladies orphelines exerçant dans les beaux quartiers.
Jadis, quand nous étions externes dans les hôpitaux de l’Assistance Publique de Paris et qu’on nous enseignait, les bons jours, une médecine que nous ne pratiquerions jamais, (nous le savions mais nous n’imaginions pas que le gouffre pût être aussi profond), et que nous étions confrontés, jeunes gens idéalistes, à l’incohérence de l’organisation des soins (nous ne pensions pas ainsi, nous pensions que rien ne pouvait être pire pour un malade que le bordel de ces hôpitaux où la personne humaine n’était pas respectée, où le malade était considéré comme un objet d’examen inerte et sans pensées, les visites au lit du malade ayant toujours été pour nous un moment terrible de souffrance où nous comprîmes, pour certains, que nous n’avions rien à faire dans les hôpitaux), nous nous disions entre nous que le seul obstacle au bon fonctionnement des hôpitaux (et les administratifs ne rôdaient pas encore sous le lit des hospitalisés et dans les salles de repos), était la présence des malades. Un hôpital sans malades, voilà ce qui aurait convenu à nos maîtres et enseignants.
Image sulpicienne et anglo-saxonne de la relation médecin patiente. Crédit : ICI
Connexions
J’aime beaucoup Mme M. Entre quelques petits problèmes de santé, ses allergies et ses problèmes d’épaule, elle se confie à moi.Elle vit des moments difficiles, des doutes sur la fidélité de son mari puis une récente séparation qui est difficile. … Lire la suite → Continuer la lecture
Un scanner pour dépister le cancer bronchique, plutôt qu’une radio
Une étude américaine réalisée sur plus de 50 000 patients, dont les résultats ont été récemment publiés dans le New England Journal of Medicine, l’a démontré : un scanner thoracique basse … Continuer la lecture
On ne mesure pas
Ce matin, en plein milieu d’une matinée comme les autres, j’ai ouvert la porte et dans ma salle d’attente,j’ai vu Mr G. Mr G. est revenu. Voilà comme ça… C’était trop dur là-bas. Et surtout il a des projets qu’il … Lire la suite → Continuer la lecture
On n’a pas le même maillot mais on a la même passion…
Etre médecin généraliste, c’est parfois croiser le chemin des gendarmes. Bon, je ne parle pas des deux fois où c’était par l’intermédiaire d’un soudain flash que je les ai croisé (je vais essayer de faire sauter mes PV par @PetiteBulle2, ma capitaine préférée!). Je parle de la nécessité pour les gendarmes d’avoir recours à un […] Continuer la lecture
On n’a pas le même maillot mais on a la même passion…
Etre médecin généraliste, c’est parfois croiser le chemin des gendarmes. Bon, je ne parle pas des deux fois où c’était par l’intermédiaire d’un soudain flash que je les ai croisé (je vais essayer de faire sauter mes PV par @PetiteBulle2, ma capitaine préférée!). Je parle de la nécessité pour les gendarmes d’avoir recours à un […] Continuer la lecture
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Terre d’accueil
Mr A. a 30 ans. Il est professeur d’université, d’une famille aisée et cultivée… Il était… Mr A. désormais cherche en vain n’importe quel emploi, de balayeur à serveur en passant par maçon et éboueur…. Mr A. a une grande … Lire la suite → Continuer la lecture
Tout le monde. Tout le temps. Tout de suite.
Est-il possible pour un médecin généraliste d’être disponible tout le temps, tout de suite, pour tout le monde? Cette interrogation m’est venue récemment en échangeant avec @fraslin sur Twitter sur l’accès des patients à un médecin généraliste dans les zones où la démographie médicale évolue de façon défavorable ; la discussion portait sur la nécessité […] Continuer la lecture
Tout le monde. Tout le temps. Tout de suite.
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Quelques exemples de communautés de patients
Nous serons plusieurs MMT à intervenir les 6 et 7 juin à Paris à la prochaine édition du congrès Doctors 2.0 & You, organisé par un de nos membres, Denise […] Continuer la lecture
Servez-vous, y’en a pour tout le monde.
Aux médecins qui sont clientélistes mais se plaignent de trop travailler, Aux médecins qui pleurent de ne pas trouver de successeurs mais ne font rien pour en trouver, Aux médecins qui se plaignent du peu d’intérêt des jeunes pour le métier mais ne veulent pas de stagiaires chez eux et ne font rien pour donner […] Continuer la lecture
Servez-vous, y’en a pour tout le monde.
Aux médecins qui sont clientélistes mais se plaignent de trop travailler, Aux médecins qui pleurent de ne pas trouver de successeurs mais ne font rien pour en trouver, Aux médecins qui se plaignent du peu d’intérêt des jeunes pour le métier mais ne veulent pas de stagiaires chez eux et ne font rien pour donner […] Continuer la lecture
Servez-vous, y’en a pour tout le monde.
Aux médecins qui sont clientélistes mais se plaignent de trop travailler, Aux médecins qui pleurent de ne pas trouver de successeurs mais ne font rien pour en trouver, Aux médecins qui se plaignent du peu d’intérêt des jeunes pour le métier mais ne veulent pas de stagiaires chez eux et ne font rien pour donner […] Continuer la lecture
Se traiter par les plantes, moins dangereux ?
« Vrais » médicaments versus traitements à base de plante ? Quelle différence ? Sujet à controverses. Dans les deux cas l’objectif est le même : soigner, soulager, prévenir […] Continuer la lecture
Bérénice, 33 ans
Elle vient consulter pour a une bricole. Pas grand chose. Un nez qui coule. Elle sourit beaucoup et semble sur un nuage. Quand elle ôte son T-shirt, je vois la rondeur débutante de son bas-ventre. Je lui demande « alors vous l’avez gardé? ». Oui oui, elle l’a gardé. Malgré le choc du début, quand[…] Continuer la lecture
Dépistage cancer prostate-PSA- « Sur-diagnostic », donc « sur-traitement »
Un article récent du BMJ (cliquez ici) est très instructif et l’argumentaire scientifiquement bien étayé. On pourra y lire que le dépistage du cancer de la prostate par l’analyse /interprétation […] Continuer la lecture