Archives de catégorie : dessin

Et c’est le buuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut!

En ce moment, les résidents ne parlent que de l’Euro2016… J’envisage donc d’adapter ma pratique professionnelle en conséquence 😉

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On t’avait pourtant dit de pas appuyer sur ce fichu bouton!

À l’hôpital, descendre les poubelles peut s’avérer très dangereux…

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Le petit jeu du dimanche #1

Cette jeune aide-soignante est un peu distraite, elle ne respecte pas vraiment les codes de bonne conduite… Trois erreurs professionnelles se sont glissées dans ce dessin, saurez-vous les retrouver? (oui ben on s’occupe comme on peut hein!)

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Quand je serai vieille…

Quand je serai vieille, je ne veux pas qu’on m ‘appelle « ma ptite dame » ou « ma jolie ». Je veux être respectée et conserver mon identité jusqu’à la fin. Je ne veux pas qu’on me retourne dans tous les sens sans même me prévenir pendant les soins. Je veux qu’on me touche avec douceur et qu’on m’explique ce qu’on me fait. Je ne veux pas qu’on me juge et qu’on dise de moi que je suis difficile ou compliquée. Je veux qu’on me traite avec bienveillance et qu’on accepte que je ne sois pas toujours de bonne composition.

Quand je serai vieille, je ne veux pas dormir dans des draps d’hôpital, je veux mon linge de lit. Je ne veux pas être lavée au gant jetable, je veux mes affaires de toilette. Je ne veux pas qu’on me serve mes repas dans des barquettes en plastique, je veux une jolie vaisselle comme à la maison.

Quand je serai vieille, je ne veux pas d’une couche, je veux une protection. Je ne veux pas d’un bavoir, je veux une grande serviette. Je ne veux pas d’un verre canard, je veux un verre ergonomique.

Quand je serai vieille, je ne veux pas qu’on parle devant moi comme si je n’étais pas là. Je veux pouvoir discuter avec ceux qui s’occuperont de moi. Je ne veux pas qu’on s’empare de mon fauteuil sans me prévenir pour m’embarquer à toute vitesse à l’autre bout du couloir. Je veux qu’on m’annonce qu’on va changer de pièce et qu’on chemine à un rythme qui ne me donne pas le vertige. Je ne veux pas qu’on me dise de faire dans ma protection sous prétexte que je suis trop longue à installer aux toilettes. Je veux que mes besoins élémentaires soient respectés et ma dignité conservée.

Quand je serai vieille, je marcherai moins bien, j’entendrai moins bien, je comprendrai moins bien. Mais je serai toujours capable d’aimer telle ou telle personne, d’avoir envie de tel ou tel menu, d’avoir peur de tel ou tel événement.

Quand je serai vieille, je veux juste qu’on ne m’enlève pas le droit d’être moi. Continuer la lecture

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"The cider house rules" – John Irving

« The Cider House Rules », de John Irving. Traduction française « L’oeuvre de Dieu, la part du diable »
 
Je renonce à vous faire un résumé du livre, parce qu’il y a tellement dedans que j’ai l’impression de le trahir en essayant de raconter l’histoire en quelques lignes. Alors je vous donne quelques impressions, en vrac, en espérant que ça vous donne envie de le lire malgré tout.

Le Dr Wilbur Larch, accro à l’éther, et les infirmières Nurse Angela et Nurse Edna, qui accueillent les femmes pour avorter (illégalement), ou accoucher d’un enfant non désiré qui sera accueilli à l’orphelinat Saint Cloud’s, dans le Maine des années 20.
L’un des orphelins, Homer Wells, qui finit par élire domicile à Saint Cloud’s faute de pouvoir être adopté. Sauf peut-être par le Dr Larch, qui en fait son apprenti, et a tant de mal à montrer son affection pour celui qu’il considère comme son fils.
Melony, la non-adoptable du dortoir des filles. Ecorchée vive, violente. Et fidèle envers et contre tout.
La lecture de David Copperfield aux gamins de l’orphelinat, « Princes of Maine, Kings of New England ».
La description d’un apprentissage médical, hors cadre facultaire, un maître, un élève.
Le destin tout tracé que le Dr Larch imagine pour Homer. « to be of use ».
Puis le départ d’Homer pour travailler dans une pommeraie, la part initiatique du roman, où comment le parcours d’une vie finit par servir de révélateur à ce que laissait entrevoir le début.

Beaucoup d’affection dans ce roman, de l’auteur pour ses personnages, des personnages entre eux. De celle qui se voit au grand jour, de celle qui se cache, de celle qui est tue.
Beaucoup de choses sur la filiation, biologique ou adoptive, connue ou inconnue, reconnue ou cachée, source d’affection ou de violence.

L’un des principaux thèmes, qui occupe toute la première partie du livre et revient ensuite de façon régulière, est celui de la pratique obstétricale et gynécologique, le respect du choix des femmes. Le droit à l’avortement dans de bonnes conditions d’hygiène, sans douleur, et sans jugement. C’est le point de discorde entre le Dr Larch et Homer, qui refuse de pratiquer les avortements (d’où la scène illustrée dans le dessin ci-dessus).
Au travers des échanges entre le Dr Larch et Homer, la réflexion est développée posément, calmement. Avec beaucoup d’évidences, et de respect.
A noter que toute la partie médicale du roman est particulièrement riche et juste, basée sur les livres et les récits du grand-père de John Irving, qui était professeur d’obstétrique à Harvard.
Tout cela fait de « The Cider House Rules » une lecture qui devrait être obligatoire en fac de médecine (mes futurs étudiants n’ont qu’à bien se tenir, ils auront droit à une liste de lecture. Et de films et de séries, je suis pas sectaire).

Et en ces temps où certains clament leur opposition fanatique à l’IVG, c’est une lecture on ne peut plus salutaire.

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Stress

Bon bon bon…
La rentrée c’est bientôt…
Je suis censée connaître l’anatomie du corps humain. Et la physiologie.
Mouais. J’ai un bac littéraire moi! (avec mention… eh ouais!)
Donc, pour résumer, je peux disserter sur les émotions et les sentiments, je peux chanter à tue-tête tout le final de Faust (celui de Gounod bien sûr) avec Marguerite, Faust et Méphistophélès (même que je fais tous les rôles, même pas peur), je peux même vous faire un debout au galop sans les mains (ouais je me la pète grave et j’assume) sur un super canasson nommé Laïba (coucou DocAdrénaline)… Mais…
Je suis pas foutue de situer la rate, le pancréas et tous ces bidules flasques et bizarres qui sont dans le corps humain.
La vie serait plus simple si nous étions tous des mollusques non?

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Monsieur Bitàlair (3)

Bon bon bon… Je vous sens fébriles et impatients. Faut dire que j’ai lâchement laissé l’histoire de Monsieur Bitàlair en suspens, le temps de vous annoncer une bonne nouvelle, et puis le temps de m’occuper de Georges, et aussi le temps de tomber malade (c’est fou comme un gros rhume peut vous pourrir la vie), et puis aussi le temps de plein d’autres choses.
Bref, reprenons.
Je débarque donc chez Monsieur Bitàlair avec mes couettes innocentes et ma petite fiche de liaison sur laquelle il est sobrement écrit « aide à la toilette et entretien du logement ». Foutaises!
Je frappe à la porte. Pas de réponse. Je re-frappe. Grognements divers et variés à l’intérieur. La porte reste close. Je re-re-frappe. Et j’entre. Je ressors aussitôt. L’odeur. Putain, cette odeur! Pisse et clope. Je sens que ça va être génial. Allez Babeth, courage, vas-y! Je re-entre. Splitch splotch. Bizarre cette sensation d’humidité sous mes pieds. Une fuite? Une inondation? Splitch splotch. Ça colle un peu. Oh mais suis-je bête? (Oui, je le suis, mais parfois je me pose la question pour vérifier) Une forte d’urine ET du splitch-splotch… Mais oui mais c’est bien sûr! Je patauge dans la pisse! Ô joie, je sens que ça va être encore plus génial que prévu.
Pénombre. Je hasarde un « bonjour ». Pas de réponse. Enfin si, un truc inaudible, comme un grognement venant des entrailles du taudis de la maison. Splitch splotch. Il va falloir que je trouve d’où vient le grognement, j’ai une aide à la toilette à faire. Et un « entretien du logement ». En une heure. Ben c’est pas gagné.
Grognements et éructations, je crois que j’ai localisé Monsieur Bitàlair. J’avance prudemment. Splitch splotch. C’est pas possible, il y en a partout, une inondation de pisse. J’ouvre les volets au fur et à mesure que je passe devant. La clarté remplace la pénombre, et je suis désespérée face à ce qui m’attend. Une heure pour la toilette et le ménage. Non mais c’est du foutage de gueule! Monsieur Bitàlair est devant moi. Avachi dans son lit, baignant dans sa pisse et ses excréments, grognant et vociférant.
Je ne suis pas la bienvenue. « Ordure! Pute! Salope! Fous le camp! ». Douces paroles et chaleureux accueil que voilà. Pas grave. Respire. Euh… Non, mauvaise idée. Reste polie. Prends sur toi. Plus que 55 minutes, ça va passer vite. Bon bon bon. Ce monsieur n’a visiblement pas très envie d’une aide à la toilette. Va falloir négocier.
Première étape : le sortir du lit. Enfin non. Faire en sorte qu’il accepte de quitter le lit, nuance. Respect de la personne toussa toussa. Manque de pot, Monsieur Bitàlair n’a pas l’air enthousiaste à l’idée de quitter sa couche douillette. Pas grave, je vais commencer par l’entretien du logement,  on verra plus tard pour le reste. Ça tombe bien, il faut que je change les draps.
Étape numéro un : check. Passons à l’étape numéro deux : la douche!

À suivre… Continuer la lecture

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Activisme

Vous vous souvenez de ce que vous faisiez le 2 octobre 2010? Non? Moi oui : je débutais ce blog. J’avais un boulot que j’aimais et je me croyais à l’abri du chômage, je vivais dans un HLM un peu glauque mais je savais que j’en partirais bientôt, j’étais maman d’une petite fille et j’espérais que la famille s’agrandirait.
Deux ans et demi plus tard, j’ai quitté mon HLM, la famille s’est agrandie, et je suis (presque) au chômage. Deux points sur trois, c’est pas si mal en fait. Et puis, last but not least, le blog continue. Au début j’avoue que je n’avais pas d’idée précise, je voulais juste écrire, raconter, vider un peu mon sac. Des blogs, il y en a plein, partout, tenus par plein de monde, alors un de plus un de moins…
Alors j’ai écrit. Des petites choses, des émotions, des histoires… Timidement d’abord. Des billets courts, des sentiments un peu vagues. Et puis, au fur et à mesure, l’envie d’écrire est devenue plus importante, plus fréquente. Le blog a pris de plus en plus de place et, avec lui, tout ce qui tournait autour. Il y avait mon boulot, ma famille, ma vie, tout ce qui était « moi », et il y avait Babeth, son boulot, ses lecteurs. Moi et Babeth. Babeth et moi. Moi et MES amis, Babeth et SES amis. Une frontière nette entre les deux.

Et puis, une IRL. Je deviens Babeth, je rencontre des gens, Babeth devient moi. Certaines personnes que je connaissais via Babeth deviennent des gens que je connais en vrai, des gens que je n’appelle plus par leur pseudo mais par leur prénom. La frontière n’est plus si nette. Cela ne me dérange pas, au contraire. J’aime bien ce mélange de vies, j’aime ce que je découvre. Mon secret est bien gardé, peu de gens connaissent ma double identité. J’avance sans crainte, dans une vie comme dans l’autre, et je dois avouer que je trouve cette situation plutôt excitante.
Le blog vit sa vie. Les requêtes que je vois passer dans les stats me font parfois grincer des dents (que celui ou celle qui se morfond chaque semaine avec « auxiliaire de vie boulot de merde » se dénonce!), mais je me rends compte que le blog est plutôt bien indexé.
D’ailleurs, tout à l’heure, en lançant la requête « blog auxiliaire de vie », j’ai eu une jolie surprise : 

Surprise et heureuse de voir que ce que j’écris est lu. Regain de mégalomanie? Non. Juste sincèrement heureuse qu’on puisse s’intéresser à un métier qui ne fait pas franchement rêver.
Du coup, j’en viens à la deuxième surprise de la journée : The BOBS. Noooon, pas le bob Ricard de quand on était gosse voyons! BOBS comme Best Of Online Activism. Vous ne connaissez pas? Rassurez-vous, moi non plus! C’est tout expliqué ici : https://thebobs.com/francais/
Bref, y a une histoire de blogs, une histoire de votes, et y a une corrélation entre les deux. Rien à gagner, rien à perdre, mais autant vous l’avouer, je suis très très très fière (oui, très très très, parfaitement!) d’être dans les finalistes, surtout que j’ai appris ça ce matin, apprenant par la même occasion que je participais à un concours! Oui parce que dans l’histoire, la vraie surprise c’est que je ne savais même pas que j’étais inscrite! Bref, je m’égare.
Il y a donc 34 catégories, vous me trouverez dans la catégorie « meilleur blog français ». On peut voter tous les jours jusqu’au 7 mai, c’est ici que ça se passe : https://thebobs.com/francais/category/2013/best-blog-french-2013/  (et soit dit en passant, y a plein d’autres catégories très chouettes, avec plein de blogs à découvrir).
Voilà voilà!

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Monsieur Bitàlair (2)

À suivre… Continuer la lecture

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Monsieur Bitàlair (1)

À suivre…

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L’aide à domicile expliquée aux enfants

Voilà comment Amélie voit mon métier : on prépare la soupe en chantonnant et on se fait des copines! C’est vraiment chouette d’être auxiliaire de vie finalement!
Par contre je sais pas où elle a été chercher le truc de la soupe au micro-ondes, on n’a pas  de micro-ondes. Continuer la lecture

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Vade retro gastro!!!

À la maison, au boulot, à l’école, chez les beaux-parents… La gastro est partout!
Burp!

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Chez Babeth

Dans la tête de Babeth,
il y a des noms, des prénoms, des âges et des adresses qui se mélangent,
et des clés dans leurs cachettes.
Des cuisines, des menus, des temps de cuisson, des goûts et des dégoûts, 
et des recettes.
Des bananes pas trop mûres pour Henriette, une petite sole pour Suzette, trois pommes gala pour Georgette, deux endives pour Louisette,
et plein d’autres emplettes.

Dans les mains de Babeth,
il y a un chiffon, un balai, une serpillière, plein de produits qui font briller,
et une balayette.
Du savon, du parfum, de la crème pour le corps, une brosse à cheveux,
et un gant de toilette.

Dans le sac de Babeth,
il y a trois ou quatre plannings, un téléphone, un stylo, un carnet, des bonbons,
et des lingettes.

Dans le réseau de Babeth,
il y a les collègues, l’infirmière, le médecin, le kiné, la pharmacienne,
et la caissière de la supérette.

Dans le coeur de Babeth,
il y a l’histoire d’amour entre Joséphine et son beau marin mais chut,
elle est secrète!
L’enfance de Marie-Paule, la guerre, les rêves de voyages,
et la poudre d’escampette.
Les poissons de Marcel et le chat d’Antoinette, qui mange de tout,
sauf des croquettes.
La dépression d’Aline, la folie de Lucien, le cancer de Simone,
c’est pas la fête.

Et dans la vie de Babeth,
il y a  des joies et des peines, des sourires et des larmes, des mains tendues et des dos tournés, des naissances et des morts, des envies, des projets…
Et sa vie est plutôt chouette.

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Devant mon café

Vite fait bien fait, parce que je file bosser, deux ou trois petites choses.
Notre voiture part définitivement à la casse. 10 ans, presque 320 000 kilomètres, elle aura bien vécu. J’avoue que j’ai un petit pincement au coeur, c’est la première voiture que j’ai conduite. À la place nous aurons une Renault 19. Grand âge mais petit kilométrage. J’ai hâte de la découvrir!
Le blog change un peu. J’ai rajouté quelques boutons  : Twitter, Facebook, Mail. Trois réseaux, trois façons de donner des nouvelles et d’en prendre, car je sais qu’on n’exprime pas les mêmes choses selon les lieux.
J’ai de nouveau la patate, du coup je me lance dans la VAE. À coeur vaillant rien d’impossible! Et puis je reprends mes gribouillages, Amélie est ravie d’essayer aussi, ça nous fait des petits moments rien que toutes les deux. Ces moments sont précieux depuis que Georges est là! Collant, Georges? Oh, si peu! 🙂
Bon, vous voyez, j’avais pas grand-chose à raconter en fait, c’était juste pour donner des nouvelles! Allez zou, je file bosser! À bientôt ici, ou ailleurs!

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Les petits ruisseaux…

Luna a seize ans. Elle a deux adorables petites soeurs, un chéri, et une tumeur. Elle tient un très beau blog, dans lequel elle raconte sa maladie, l’hôpital, la peur de mourir. Elle a beaucoup d’amis sur les réseaux sociaux, normal, une jeune fille si courageuse, si gentille, si malade. En quelques mois est née une formidable solidarité autour d’elle. Jusqu’à ce qu’un jour, plus de Luna. Le cancer a gagné. Ça arrive parfois, même quand on est une gentille jeune fille, même quand on a beaucoup d’amis. Forcément, c’est injuste, et forcément, on voudrait faire quelque chose. La cousine de Luna, via son blog, annonce la date de la crémation. On s’organise, on se cotise, et on fait livrer un gros bouquet au funérarium. Et là, stupéfaction. Pas de Luna dans les obsèques. Inconnue au bataillon. Inconnue à l’hôpital également. Alors on réfléchit, on recoupe les informations, on s’envoie des tas de mails, et on en arrive à la conclusion qui s’impose : Luna n’existe pas. Elle n’est que le personnage sorti de l’imagination maladive d’une jeune fille tout à fait banale, tout à fait en bonne santé, et tout à fait mythomane. Le mensonge aurait été parfait sans l’intervention de la « cousine » (elle-même), laquelle avait eu l’imprudence de laisser son numéro de téléphone à certains contacts. Numéro récupéré, nom de famille et ville très vite retrouvés, maman de « Luna » immédiatement prévenue des agissements de sa fille. Je ne sais pas ce qu’aura donné la suite mais vu la colère de la mère au bout du fil, j’imagine que la petite mythomane a sans doute passé un sale quart d’heure! (Luna, si tu me lis, désolée, mais c’était nécessaire)

Jaddo est médecin généraliste. Je ne vous ferai pas l’offense de vous la présenter mais je vais juste vous reparler du jaddothon. Pour résumer, y’a deux vilains pas beaux qui ont piqué la caisse et cassé le moral à une gentille et jolie doc (et en vrai, je peux vous dire que Jaddo est vraiment une gentille et jolie doc), sur ce y’a Dominique le vrai gentil qui est arrivé tel Zorro sur son cheval (et en vrai, je peux vous dire que Dominique est vraiment un vrai gentil), y’a eu plein de dons, plein de petits mots, plein d’amour, et le moral de la gentille et jolie doc est remonté d’un coup (ou presque) (pour lire l’histoire, c’est et ).

Odile/Yaelle/Noa/Salomé.  Quatre prénoms. Une seule et même personne. Quatre histoires. Non. Une histoire (vraie) et trois fictions. Peut-être plus. Peut-être que Luna, c’était déjà Odile? Qui sait? Là encore, une jeune fille (plusieurs), un drame, une solidarité. L’histoire est (très bien) racontée . Allez lire, c’est instructif.

Opale vit une période pas facile. Et quand je dis « pas facile », je suis sympa. En fait, Opale vit une période difficile. Très difficile. Extrêmement difficile. Heureusement, là encore, il y a les réseaux sociaux. Et sur les réseaux sociaux, il y a Tamimi. Et Tamimi, c’est un peu une fée. Alors voilà, magie d’Internet et magie des fées, l’anniversaire d’Opale devient une journée merveilleuse : fleurs, chocolats, livres, cadeaux… Et de l’amour, plein.

Et puis moi, Babeth. Babeth et ses histoires de vieux, Babeth et Amélie, Babeth et Georges, Babeth et son père. Babeth et Madame Grandchef, Babeth et Madame Petitchef, Babeth et sa voiture pourrie. Babeth et son embrayage. Babeth et son appel au secours. Et puis vous. Vous qui lisez ce blog, vous qui laissez parfois un petit commentaire. Vous qui échouez sur cette page après un lien posté sur Twitter ou ailleurs. Vous qui avez cliqué.

Certains me connaissent en vrai, d’autres pas. Certains lisent ce blog depuis longtemps, d’autres pas. Certains ont cliqué, certains m’ont laissé des petits mots, certains m’ont proposé des solutions… Et au milieu de vos mots et de vos gestes, je n’ai pas reçu un seul mail d’insultes, pas un seul jugement du type « tu l’as bien mérité sale feignasse », pas un seul troll.

Et moi? Moi je suis épatée. Épatée par votre confiance, épatée par votre gentillesse. Épatée par vous, tout simplement.

Bon… Vous voyez où je veux en venir j’imagine? J’ai pris sur moi pour écrire le précédent billet, parce que j’avais honte. Je prends sur moi pour écrire celui-ci, mais pas pour les mêmes raisons. J’ai tellement de choses à vous dire que je  ne sais comment les dire, il y a tellement d’émotions qui se mélangent que je ne sais comment les exprimer.

Alors on va faire simple : MERCI

Voilà. Merci à chacun d’entre vous. Merci d’être vous, merci de m’avoir fait confiance, merci de m’avoir aidée. J’ai le moral regonflé à bloc, vraiment. La voiture, honnêtement, c’est mort, elle est trop vieille pour être réparée, mais on a trouvé une solution de rechange, et vos dons vont nous permettre de financer cette solution.

Quant au boulot, je ne désespère pas.  Je vais FORCÉMENT trouver quelque chose de mieux.

Allez, c’est pas tout ça mais revenons aux choses sérieuses, le prochain billet sera un vrai billet d’auxiliaire de vie, promis!

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La quinqua

 

Elle a cinquante ans, un mari, deux grands enfants, une maison. Une vie normale. Elle travaille à l’usine, comme beaucoup dans la région. Son mari aussi d’ailleurs. Les enfants ont quitté la maison, ils font des études à la grande ville. Cahin-caha, ça va à peu près. Jusqu’à ce que l’usine ferme. C’est la crise ma ptite dame, va falloir trouver autre chose et fissa, y’a les études des enfants à payer. S’ils pouvaient avoir une vie meilleure que leurs parents, ma foi ça serait pas mal. Oh on leur demande pas de faire de grandes études hein, après tout l’important c’est qu’ils soient heureux dans ce qu’ils font, mais s’ils pouvaient éviter l’usine et les trois huit, ce serait déjà un soulagement.
Alors la ptite dame, la voilà au chômage. Et le crédit de la maison qu’il faut payer, les enfants à qui il faut envoyer de l’argent, les courses, les factures… La vie quoi! Son mari retrouve du travail, pas du tout dans la même branche mais il s’adapte, faut bien. Mais pour elle, c’est plus dur. L’usine l’a cassée, elle a le dos en vrac. Pas facile pour chercher du travail. Trente ans d’usine sur son CV, c’est bien beau mais ça ne lui sert pas à grand-chose. Elle scrute les annonces, envoie des candidatures tous azimuts, pointe chaque mois à Pôle Emploi… Mais rien, nada, niet, niente. C’est la crise pour tout le monde, c’est pas le moment d’être au chômage.
Heureusement, le conseiller en charge de son dossier se démène pour l’aider à rebondir (ils aiment bien ce mot à Pôle Emploi, ça fait dynamique) et a la brillante idée de lui faire faire un bilan de compétences. Voici donc Véronique assise dans une petite salle surchauffée, avec quelques autres quinquagénaires au chômage, remplissant son formulaire avec application. Que sait-elle faire? Quelles sont ses qualités? Quelle est sa disponibilité? Des questions, des réponses, des cases à cocher, on mélange le tout, on secoue et… Magie! Véronique est faite pour l’aide à la personne! Pas de doute, c’est une vocation chez elle. Fonce Véronique, les faibles et les opprimés n’attendent que toi, toi et ton sourire, toi et ta gentillesse naturelle, toi et ton amour du travail bien fait!
Alors elle fonce Véronique, elle a trouvé sa voie, elle va leur montrer à Pôle Emploi que c’est une battante, une vraie, une qui rebondit. Et la voilà inscrite à une formation : Assistante de vie aux familles. Avec ça, c’est sûr, elle va trouver un métier, un vrai.
Pendant ce temps, le conseiller est content, sa chômeuse quinqua sort de la liste des demandeurs d’emploi de catégorie A (demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi) pour sauter directement en catégorie D (demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie…). Et ça, pour le conseiller, c’est tout bénef!
Véronique fait donc sa formation et elle apprend plein de choses : comment faire une pâte brisée (sujet d’examen, attention, ça rigole pas), comment balayer efficacement mais aussi comment s’occuper des enfants, des personnes âgées, des personnes handicapées…
Et voilà notre quinqua diplômée et opérationnelle sur le marché du travail, à la conquête du vaste, très vaste secteur de l’aide à domicile. Sauf que notre petite dame, souvenez-vous, elle a mal au dos. En formation elle a galéré mais ne s’est pas plainte, elle avait pas envie de passer pour la vieille de service, mais maintenant, pour travailler, elle sent que ça va être plus dur. Un dos, elle n’en a qu’un, et il doit tenir jusqu’à la retraite, minimum, donc va falloir l’épargner un peu.
Alors Véronique cherche, postule, passe quelques entretiens, sans jamais rien dire de son dos, parce que la priorité c’est de trouver quelque chose, elle est en fin de droits et le crédit maison court toujours. Forcément, avec son sourire et son diplôme tout neuf, elle trouve assez vite un employeur. Quelle chance! Quelle chance pour l’employeur surtout, qui voit en elle une chômeuse en bien mauvaise posture prête à tout pour travailler, et surtout prête à accepter les horaires tordus dont personne ne veut.
Véronique commencera donc avec un petit CDD 20h/semaine. Chic, ça va lui laisser du temps libre, c’est bien! Quelle naïve! Car 20h, pour une auxiliaire de vie, c’est pas comme pour une vendeuse. Un petit exemple? Allez, rien que pour vous, le planning de rêve de Véronique
Lundi : 8h-10h, 11h-13h, 18h-20h
Mardi : 9h-10h30, 11h30-15h, 19h-21h
Mercredi : 12h-12h30
Jeudi : 8h30-11h, 18h-19h
Vendredi : 15h-16h30
Samedi :  12h-13h30
Et oui, ça c’est rigolo, pour faire un petit, tout petit 20h, Véronique va quand même travailler six jours par semaine, avec une amplitude horaire pouvant aller jusqu’à 12h (oui, je sais, y’a plein de professions où c’est comme ça… mais on parle pas du même salaire). Mais attention, si ça se passe bien, l’employeur a laissé entendre que les heures pourraient augmenter. Ô joie!
Précision utile : Véronique habite à trente kilomètres de son lieu de travail. Trente kilomètres  c’est pas énorme, y’a pire, mais voilà, quand on a une heure de pause entre deux interventions, on fait quoi? Rentrer et revenir, c’est faire soixante kilomètres en une heure, bof. Bon… ben autant rester dans sa voiture non? Véronique part donc le lundi vers 7h30, rentre à 13h30, repart à 17h30, rentre à 20h30. Et ainsi de suite. Rien qu’en trajets domicile-travail, cela fait 19 fois 30 kms = 570 kms… sans compter les kilomètres effectués sur place. Avec une moyenne de cinquante kilomètres supplémentaires par semaine, la voici à 620 kms, rien que pour le boulot. Avec sa vieille voiture, elle fait le plein tous les 800 kms, lequel lui coûte environ 60 euros, cela donne donc environ 200 euros de carburant par mois, pour un salaire de… tadam… 640 euros mensuels!
Alors si vous suivez, vous aurez remarqué qu’il reste à Véronique 440 euros par mois… Merveilleux n’est-ce pas? Pour info, le seuil de pauvreté est fixé à 954 euros, je dis ça je dis rien.
Alors la question que je vous pose est la suivante : Honnêtement, que gagne Véronique à travailler? Un épanouissement professionnel? Un équilibre personnel? Un compte en banque bien garni? Une expérience significative dans le domaine de l’aide à la personne?
Non. Véronique se ruine le dos, est tout le temps crevée, bousille sa voiture… Pour (presque) rien. Ah non, pardon, pour 640 euros. C’est vrai que ça change tout. Mais bon, le principal, c’est que la chômeuse quinqua ait retrouvé un (vrai) travail. Son conseiller est content, son banquier et son garagiste aussi, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
On dit merci qui?
Quant au dos de Véronique, il est comme sa voiture, il s’use… Mais il fera l’objet d’un prochain billet.

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Parfois j’aurais envie de…

Mais je peux pas!
Un petit billet rapide. Hier j’ai revu une ex-collègue, elle était fatiguée, non, plutôt épuisée. Les conditions de travail n’ont pas changé, elles ont même empiré. Personne ne dit rien, chacun(e) fait son travail en silence et subit. 
De toute façon, avec trois millions de chômeurs, qui peut se permettre de faire la fine bouche?
Finalement, je ne suis pas mécontente d’être à la maison, je profite des sourires de Georges et d’Amélie, je passe du temps avec eux, et je me remets tout doucement des émotions de cet été.
J’ai encore plein de billets en tête, pas d’inquiétude pour nourrir le blog… en attendant la suite!

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Tout nouveau…

Un jour, j’ai rencontré Gélule et Docteur Couine, je veux dire rencontré en vrai. Alors en vrai elles sont belles et drôles et adorables, et en plus, mais là je vous apprendrai rien, elles savent dessiner. Et ça, ça m’épate! Parce qu’elles savent raconter des histoires ET les dessiner… Je vous vois rire mais en vrai c’est quand même génial de pouvoir faire les deux en même temps. Alors bon… il se trouve qu’en ce moment j’ai plus grand-chose à raconter (vous êtes trop polis pour me le dire, vous êtes gentils quand même!), et à part vous parler de mon père ou vous montrer des photos de Georges… Ben voilà, ce blog s’ennuie, et moi aussi. Alors zou, en attendant de replonger dans mes souvenirs (pas si lointains) d’auxiliaire de vie, voici quelques petits billets à venir en dessins 🙂 Soyez indulgents, c’est du niveau Petite Section à tout casser, mais je me suis drôlement amusée à les faire!

Chapitre 1 : essai de personnages

La suite bientôt…

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