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Méta
Archives de catégorie : associations de patients
Influences des firmes pharmaceutiques et associations de patients
Fin septembre 2020, deux journées ont été organisées sur le partenariat de soin avec le patient par le Centre d’Innovation du Partenariat avec les patients et le Public, entité du département d’enseignement et de recherche de médecine générale (DERMG) … Continuer la lecture
Ce que l’on peut partiellement retenir de juillet et d’août d’un point de vue médical.
Bali : rizières de Jatiluwih (photo personnelle)C’est un pêle-mêle non exhaustif :Il n’est pas nécessaire d’indiquer le nombre de séances lors de prescriptions de kinésithérapie : voir ICI. J’ajoute qu’à Mantes et dans son territoire (chic, non ?) les … Continuer la lecture
Bonne année 2018 et bilan 2017.
Voici ce que l’on aurait pu retenir de l’année 2017 :
- Il n’est plus possible de nier l’effarant sur diagnostic du cancer du sein et ses conséquences désastreuses, le sur traitement des femmes (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie), et le chiffre de 50 % rapporté par une récente étude néerlandaise (voir LA), pour abasourdissant qu’il soit, confirme ce qu’a toujours affirmé (à partir de données solides) Peter Goetzsche de la Nordic Cochrane (LA, par exemple). Il est urgent de reconsidérer le dépistage organisé du cancer du sein chez les femmes de 50 à 74 ans. Comme site spécialisé le site Cancer Rose est une référence en français, voir ICI.
- Agnès Buzyn est définitivement la représentante de ce que j’appelle le complexe santeo-industriel et la propagatrice de ce que Marc Girard nomme, à la suite encore de Peter Goetzsche (Gøetzche Peter. 2013, Deadly Medicines and Organised Crime: How Big Pharma has Corrupted Healthcare. Radcliffe.), la criminalité médico-pharmaceutique. Toutes les actions de la ministre sont en outre marquées par le sceau du mandarinat arrogant et sans réplique et de l’entre soi parigo-parisien de l’AP-HP et du septième arrondissement réunis. Elle défend l’hôpital contre les soins premiers, elle soutient l’industrie pharmaceutique avec une indécence inouïe (allant jusqu’à refuser le déremboursement de médicaments inefficaces et dangereux comme les pseudo anti Alzheimer), elle est au centre de la calamiteuse décision de la onze-vaccination obligatoire des nourrissons en utilisant des arguments fallacieux et en travestissant une conférence dite citoyenne, elle nie les effets indésirables du dépistage organisé du cancer du sein (voir le point 1.), elle nomme des copains et des coquins aux postes de responsabilité, elle valorise les liens et conflits d’intérêts. Ce qu’elle entreprend est pire que ce que nous avions anticipé (ICI). Mais mous aurons l’occasion d’y revenir.
- La dérive de l’oncologie, telle que ses pratiques sont organisées à partir des autorisations de mise sur le marché de produits anti cancéreux aux Etats-Unis d’Amérique, prend une tournure mafieuse : des produits qui n’améliorent pas l’espérance de vie (ou de 3 mois en moyenne) sont commercialisés à des prix étourdissants sur des critères de substitution dont le plus fameux est le Progression Free Survival à la base d’essais cliniques de non infériorité ou d’essais pratiqués dans des pays en développement avec un bras placebo indigne ; des produits autorisés sans essais contrôlés, des produits autorisés sur la base de bio marqueurs et non sur l’histologie… Ainsi des oncologues peuvent-ils prescrire des médicaments inefficaces en promettant de l’espoir (on peut se demander si les oncologues sont encore des soignants) et en entraînant des souffrances atroces et des effets indésirables indignes, sans demander l’avis des patients. (Progression Free Survival : c’est une nouvelle notion, mais surtout un nouveau critère d’essai clinique, qui signifie que le patient a survécu et que la tumeur n’a pas progressé — la progression étant définie par une augmentation de 20 % de la taille de la tumeur mesurée au scanner : il y a PFS si le patient est vivant avec une augmentation de 19 % ou une réduction de 16 % ! Le problème vient de ce que le PFS ne prédit pas une augmentation globale de survie.)
- L’affaire Levothyrox est une métaphore fantastique sur l’état de délabrement des esprits de ceux qui pratiquent le système de santé français : les experts pharmacologues qui n’ont jamais vu un malade, les experts cliniciens qui n’ont jamais écouté un malade, les agences gouvernementales qui savent a priori ce qu’est un malade et comment il ne va pas réagir (ou réagir), les cliniciens qui prennent ce qu’ils ne comprennent pas pour de la khonnerie émanant d’un malade a priori « chiant » ou dérangé, les TSHologues qui cultivent la politique des critères de substitution (si la TSH est bonne, la patiente n’a qu’à fermer sa goule, c’est qui le chef ?) comme les psychiatres qui jugeraient de l’état d’un.e patient.e sur un simple taux de sérotonine, les journalistes qui chassent le scoop, les associations de patient.e.s qui se tirent dans les pattes et qui n’ont donc pas, par la grâce empoisonnée d’être malade, la vérité révélée, les politiques qui n’écoutent que le bruissement des sondages, les pharmacie.nnes qui donnent des leçons de médecine derrière leurs comptoirs protégés pour ne pas lever le secret médical, les docteur.e.s qui n’arrivaient rien compris à la bio-équivalence ou qui, après avoir compris ou fait semblant de comprendre, ne comprennent toujours pas que c’est une notion bidon, les autres médecin.e.s qui parlent de marge thérapeutique étroite alors qu’il s’agit sans doute d’une maladie à fluctuation évolutive large ou, mieux, d’une maladie pour laquelle la zone de corrélation clinico-hormonale normale est très imprécise (et qui ne s’en étaient pas formalisés avant), les commentateur.e.s qui ne se sont pas rendu compte qu’il y avait à la fois un sur diagnostic, un sur traitement, et une réponse différente au traitement selon que les patient.e.s n’en avaient pas besoin, souffraient d’un cancer de la thyroïde opéré, irradié ou non, d’un Basedow après traitement éradicateur ou d’une thyroïdectomie (ou d’une hémithyroïdectomie) pratique pour des raisons bizarres ou imprévues ou inconnues, mais surtout : il y avait des praticien.nes qui ignoraient ce qu’était l’effet nocebo ou un nocebo (ce n’est pas pareil) et qui en profitent désormais pour acculer les patient.e.s dans les cordes à cause de ce phénomène universel tout comme les patient.e.s expert.e.s refusent qu’on en parle pour ne pas se faire traiter de crétin.e.s parce que certain.e.s malades pourraient être accusé.e.s d’y avoir succombé et que cela ruinerait leurs théories sur les excipients cliniquement actifs ou sur le dogme de la corrélation TSHémie/humeur… Enfin, l’affaire Levothyrox, mais il faudrait développer, espérons que nous aurons l’année 2018 pour développer, enfonce le clou de la catastrophique aventure des génériques pour les patients, les pharmaciens et les médecins (l’écriture inclusive vient d’en prendre un coup).
- La santé publique est entrée définitivement dans le monde de la grande distribution. On ne pourra plus revenir en arrière. Les lobbys industriels et politiques verrouillent la question. Ils placent leurs pions aux postes clés de l’Etat et surtout dans les agences gouvernementales (avec la bonne vieille pratique du pantouflage : ICI). Ils arrosent. Ils organisent les hôpitaux (et les cliniques) comme des entreprises, imposant un manageriat industriel, une culture du rendement, une politique des indices, à base de flux tendu, de reporting, de sous-effectifs, de salaires de misère pour les « apprentis » (i.e. les internes), d’utilisation de travailleurs étrangers pour boucher les trous (et y compris les médecins)… Ils organisent l’industrialisation des cliniques appelées désormais hôpitaux privés et contrôlées par de grands groupes financiers. Ils favorisent la multiplication des examens complémentaires qui conduisent au sur diagnostic, au sur traitement, à l’incidentalome, en implantant des scanners, des IRM, des pet-scans… Ils organisent les conférences de consensus à l’origine de recommandations (guide-lines) toujours autant prescriptrices et dévoreuses de ressources. Ils financent les associations de patients pour pouvoir disposer d’un levier sentimental sur les pouvoirs publics. Ils détruisent consciencieusement la médecine libérale et la médecine générale en particulier, ce qui aura d’incalculables conséquences sur la santé publique… Le regroupement des médecins dans des maisons de santé situées en périphérie rappelle tant ce qu’est devenu le commerce mondialisé… Les lobbys favorisent les mutuelles qui, initialement solidaires deviennent assurancielles, et cela va entraîner la faillite complète du système et/ou l’impossibilité pour certains types de populations de se faire pratiquer des examens inutiles et coûteux. Je m’arrête là pour ne pas lasser l’auditoire.
- L’arrogance de la médecine, celle qui pouvait prétendre contre toute raison (et notamment contre les travaux des épidémiologistes non à la botte des autorités académiques), que nous vivions dans les pays « développés » un âge d’or de la santé publique grâce aux progrès de la médecine, en prend un coup : l’espérance de vie à la naissance est en train de stagner, voire de reculer (aux Etats-Unis d’Amérique depuis deux ans consécutifs : « “And the key driver of that is the increase in drug overdose mortality.”« ) dans certains sous-groupes populationnels ; quant à l’espérance de vie en bonne santé, son déclin est amorcé dans tous les pays développés. Cette arrogance de la médecine est un phénomène bien connu des marketeurs, cela s’appelle la sur promesse. Et cette sur promesse va conduire au point suivant : puisque les médecins ne peuvent ou ne veulent assumer les désirs de la société (immortalité, indolence, scanners à répétition) les non médecins, les gestionnaires, les apprentis sorciers, les citoyens vont dire aux médecins ce qu’il doivent faire, « j’ai envie de », et, à la fois se tourner vers des techniques ou des traitements non éprouvés ou insuffisamment évalués, tester la médecine non officielle, et cetera. Pour assouvir ses désirs.
- Une médecine sans médecins. Le rêve grandiose du complexe santeo-industriel est de pouvoir à terme se passer des médecins en tant que décisionnaires. Les financiers auront toujours besoin de médecins conseillers des princes et des industriels pour donner des idées, pour borner les discours, pour fournir des éléments de langage, pour endormir les consommateurs, pour publier des articles allant dans le sens des politiques pré définies par les accumulateurs de profits. Nous ne nions pas que les médecins aient creusé leur tombe tout seuls et qu’ils continuent de se tirer des balles dans le pied en embrassant l’intelligence artificielle, les robots opérateurs, la onze-vaccination obligatoire, la gestion des maisons médicales de soins par les mairies, les préfets ou l’ARS ou la télé médecine, nous n’ignorons pas que la gestion des hôpitaux et des cliniques par les médecins n’était pas irréprochable (mais c’était la médecine alapapa) mais nous sommes certains que la gestion de ces mêmes hôpitaux et cliniques par les gestionnaires (qui, auparavant, travaillaient dans les yaourts ou dans l’industrie automobile) est calamiteuse.
- L’inintérêt de certaines pratiques médicales et de standards de soin (non démonstration de leur efficacité voire démonstration de leur nuisance) a été dévoilée dans 46 % des cas à partir d’essais cliniques contrôlés publiés par Cifu et Prasad (Ending medical reversal, 2005, pp 83-87). Et quand le faisceau de preuves est suffisant pour les invalider, rien ne change : voir point 1.) mais aussi : LA. Il est grand temps a) de ne pas généraliser des pratiques sans qu’elles aient été démontrées IRL ; b) de remettre en cause celles qui ont fait la preuve de leur inefficacité et/ou de leurs nuisances.
- Les associations de patients sont une autre face du consumérisme de la santé publique. Donner la parole publique aux patients est indispensable quand on sait avec quel mépris condescendant on les a laissés pendant des décennies. On ne les informait pas par ignorance et on a continué à ne pas les informer par arrogance. Mais il s’avère, au delà des polémiques sur les associations de patients et leur financement, au delà des controverses sur la parole médiatisée des patients (cf. point 4) et leur utilisation compassionnelle ou non, qu’il n’est pas possible de ne pas écouter et comprendre. Les soignants devraient réfléchir à cette situation : quand ils deviennent malades, quand ils souffrent d’une maladie qu’ils connaissent pour l’avoir traitée chez des patients, leur regard change, ils se rendent compte de faits, de détails, de sensations qu’ils ne pouvaient qu’ignorer, et ils regardent les patients avec un autre regard. Et ils changent leur pratique sauf si leur pratique est uniquement fondée sur des intérêts pécuniaires.
- Le pouvoir inégalé de l’Eglise de Dépistologie. Cette Eglise a un pouvoir considérable de nuisance dans la société. Son credo bienveillant, s’attaquer à la maladie avant qu’elle n’apparaisse (et il arrive que l’Eglise de Dépistologie ne soit pas d’accord avec l’Eglise de Préventologie) s’accompagne de pratiques non bienfaisantes, voire franchement malfaisantes. Rappelons notre athéisme dépistologique militant : un test de dépistage en cancérologie doit atteindre 3 objectifs : 1) il doit détecter des cancers précocément ; 2) il doit diminuer la mortalité liée au cancer qu’il recherche ; 3) il doit améliorer la survie globale c’est à dire diminuer la mortalité quelle qu’en soit la cause. Sinon… il faut l’abandonner. Je rappelle qu’à ce jour aucun test de dépistage de cancer n’a atteint les 3 objectifs.
Gardons courage.
Bonne année 2018.
Crise Levothyrox : ce que nous aurions pu apprendre.
- Le profond mépris des soignants pour les soignées (vous ne m’enlèverez pas l’idée que le fait que l’immense majorité des patients soit des femmes explique en grande partie la façon dont le corps médical a réagi — et l’idéologie médicale est si genrée que les femmes docteures sont aussi méprisantes que leurs collègues masculins pour les patientes qui se plaignent).
- Ce mépris genré (que l’on retrouve dans des pathologies dites « féminines », les femmes migraineuses, les femmes dépressives, la contraception féminine, et cetera) s’est nourri d’une grande indifférence (ceci expliquant cela) : comment prescrire les hormones thyroïdiennes, à quel moment, les interférences avec le bol alimentaire, les erreurs de dosage de la TSH, les variations inter-individuelles comme intra-individuelles, le rythme circadien, et cetera. Et, ce que les cliniciens avisés et attentifs savent depuis longtemps à condition d’interroger et d’écouter les patientes : la symptomatologie clinique peut être dissociée et/ou différée dans le temps pour chacun des signes cardinaux de l’hyper, de l’eu et de hypothyroïdie chez une même patiente.
- La forte conception scientiste/mécaniciste qui règne toujours dans la médecine et qui fait fi, épidermiquement, de la Médecine par les Preuves (EBM en anglais), de la médecine centrée sur le patient et de la décision partagée. Et ainsi la patiente traitée n’est-elle pas considérée comme un être humain, accessoirement féminin, mais comme un taux de TSH ambulant (et, épisodiquement comme des taux de T3/T4 circulants). Pourtant la TSHémie n’est qu’un (mauvais) critère de substitution comme un autre et, qui plus est :
- Le dosage de la TSH fait partie des dosages les moins fiables en médecine. Non seulement parce que les critères de normalité sont très larges mais parce que les facteurs pouvant influencer ses variations sont très nombreux. Il suffit aux patientes et à leurs médecins prescripteurs de se replonger dans les dossiers pour constater les variations de la TSH que l’on constatait (en les négligeant) avant le changement de formulation. Ils seront édifiés. Voir le tableau joint en fin de billet sur l’imprécision des dosages.
- Le concept pharmacologique de bio-équivalence vole en éclat. La bio-équivalence n’est tout simpement pas une donnée clinique, contrairement à ce que voulaient nous faire accroire les pharmacologues et les dci-olâtres. Il est certain que deux médicaments bio-équivalents ne sont pas clinico-équivalents chez le même patient. On le savait, mais ceux qui le disaient n’étaient pas pris au sérieux sauf dans les cas de marge thérapeutique étroite.
- L’idéologie des génériques devient fragile : la bio équivalence sur laquelle leur efficacité clinique est fondée est battue en brèche et la notion d’excipients sans effets notoires tombe toute seule (non pour de simples raisons pharmacologiques, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais pour des raisons qui tiennent aux relations soignants/soignés, au consumérisme et au marketing). Mais surtout, il est désormais possible de comprendre pourquoi des citoyens malades refusent de consommer des génériques et pourquoi ils rapportent que leur consommation entraîne des effets indésirables.
- Les médicaments génériques sont une catastrophe pharmaceutique, une catastrophe médicale, une catastrophe économique (contrairement à ce que l’on croit les génériques ne font pas baisser les prix), une catastrophe socio-épistémologique, une catastrophe épistémo-anthropologique, une catastrophe politique et bien entendu une catastrophe pour les patients.
- Les praticiens prescripteurs ont découvert l’effet nocebo et l’ont attribué seulement à l’influence des media. Il ne faut pas ignorer qu’en pratique médicale courante l’effet nocebo, et pas seulement dans la pathologie thyroïdienne, est induit par le prescripteur (lire Balint, le relire, ne pas considérer qu’il n’a dit qu’une seule chose, »le meilleur médicament c’est le médecin », car il a aussi dit que c’était une croyance auto-suffisante de médecin dont il fallait se méfier car le pire médicament c’était aussi le médecin : d’où l’intérêt des groupes Balint pour analyser comment cela s’est passé). L’effet nocebo (ICI), au même titre que l’effet placebo (vous en voulez une nouvelle couche ? c’est LA), existe et ne doit pas être négligé et/ou considéré comme une « preuve » de la bêtise, de l’ignorance, de l’incompétence, de la crédulité des soigné.e.s.
- Les associations de patients sont comme le reste de l’humanité organisée ou non : le pire et le meilleur. Cette affaire devrait, à mon avis, leur permettre d’élargir le champ de leurs compétences… Mais aussi de réfléchir aux points suivants (je sens que je vais me prendre une volée de bois vert) : indépendance vis à vis de l’industrie ; indépendance vis à vis de l’Etat et de ses représentants ; indépendance vis à vis des experts ; posséder un solide carnet d’adresses d’experts indépendants ; ne pas croire aux sirènes de la renommée ; « faire » la littérature dans son domaine de compétence ; et cetera. Pour le reste : soutien et empathie pour les patients qui s’en remettent à eux (j’imagine que c’est déjà fait).
- La pharmacovigilance quantitative (le recueil sauvage des effets indésirables sans imputation) n’apportera rien sinon alimenter un bruit de fond qui gênera la pharmacologie qualitative (celle qui est passée en France à travers tous les « scandales » médicamenteux).
- Les autorités gouvernementales, agencielles, académiques, et cetera, ont été au dessous de tout, n’anticipant rien (voir l’affaire néozélandaise), ne comprenant rien, ignorant que la prescription de Levothyrox s’adressait à des patient.e.s qui n’étaient pas un taux de TSH ambulant (voir supra le point 3), qui avaient un.e médecin traitant et/ou un.e endocrinologue prescripteurs, qui se rendaient chez le pharmacien (et merdre pour l’écriture inclusive), qui lisaient la presse, regardaient la télévision, écoutaient la radio, qui n’étaient pas des sujets obéissants aux diktats des experts.
- L’information, l’instruction, la transparence, l’humilité, le respect des autres, ne font pas partie des actions habituelles du grand mandarinat représenté par Madame Buzyn, digne marionnette automanipulée par le lobby santéo-industriel.
- La réintroduction de l’ancien Levothyrox sous un autre nom (Euthyrox) coexistant à la fois avec le nouveau Levothyrox et avec la nouvelle L-Thyroxin du laboratoire Henning (distribué avec notice en allemand) qui contient des excipients différents de l’ancien et du nouveau, vous me suivez ?, est une khonnerie prodigieuse qui entrera dans les annales de la bêtise crasse et absolue pimentée de consumérisme, de clientèlisme, de calculs politiciens, c’est une décision aveugle et bureaucratique.
- Mais, et si au bout du compte, l’affaire Levothyrox, comme me l’a glissé un collègue, FB sur la liste de discussion des lecteurs Prescrire, n’était finalement qu’une simple affaire sociologique nourrie par la rumeur, l’emballement mimétique et le complotisme ? FB ajoutait ceci : « Et ce n’est pas mépriser les patients que de le dire. Au contraire, c’est de les prendre au pied de la lettre qui me semble irrespectueux. » Je ne suis pas d’accord avec cela car, et c’est un autre membre de la liste de discussion Prescrire qui le souligne, JPL, « Une pathologie (et un fait en général) peut être tout à fait réel et en même temps se voir affecté d’un phénomène d’amplification cognitive collective/culturelle/médiatique etc. » Faudrait-il résumer l’affaire comme le fait AM sur cette même liste : « Si un patient souffre après changement de formule, il n’y a que quatre explications possibles : effet direct de l’excipient, problème lié à la biodisponibilité, effet nocebo, pathologie intercurente » Tout est dans tout et réciproquement, ma brave dame.
- N’oublions pas, pour finir, le disease mongering ou la fabrication des maladies : En Nouvelle-Zélande, il y a proportionnellement 3,5 fois moins de patient.e.s traité.e.s quen France.
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Les imprécisions des dosages en biologie : à droite toute pour la TSH. |
Il vous reste toujours la réflexologie plantaire :
L’affaire Levothyrox.
A la demande de l’ANSM (voir ICI) les laboratoires Merck ont changé la formule du médicament Levothyrox.
Mais surtout : la rhétorique généricante a comme leitmotiv que les excipients à effets non notoires, voire notoires, ne produisent rien et sont des lubies des patients…
Quant à ceux qui pensent (il y a quand même des inconscients) que la pharmacovigilance viendra à bout de ce problème, je rappelle que la pharmacovigilance passe à côté de tout et de l’important et ce, d’autant plus désormais, que l’agence européenne (la fameuse directive européenne) a délégué la pharmacovigilance aux industriels.
JP Rivière fait un résumé exact et neutre de ce qui s’est passé (sans parler des génériques) : ICI.
Le pharmacien, dont on connaît les liens d’intérêts avec big pharma, écrit un truc sans intérêt mais parle de l’information des patients et en remet une couche sur l’incompétence des médecins : LA.
- Fallait-il vraiment changer la formule ?
- Etait-ce une demande des patient.e.s ?
- Etait-il judicieux de changer la formule d’un médicament qui serait prescrit, selon l’Agence, à 3 millions de personnes en France, sans informer au préalable de façon utile, appropriée, et convaincante, les prescripteurs et les utilisateurs ?
- Etait-il impossible de prévoir que des effets indésirables, fussent-ils mineurs, puissent apparaître avec 3 millions de patients et dans une pathologie où non seulement la marge thérapeutique est étroite mais où (cf.point 9.) les variations intraindividuelles sont très fortes avec le même médicament dans le même boîtage ? Imaginons qu’une diarrhée apparaisse chez 1 % des patients, cela signifie donc 3000 patients se plaignant de diarrhée… Où l’Agence avait-elle la tête ? Existe-t-il des services de pharmacovigilance suffisamment armés pour traiter un tel afflux de données ?
- Existait-il des données solides sur les effets indésirables rapportés avec l’ancienne formule ?
- Existait-il des publications sur les effets secondaires du mannitol et de l’acide citrique à doses non significatives ?
- Est-ce raisonnable d’attribuer des effets indésirables à un éventuel mécanisme d’action (je parle pour la patiente experte…) ?
- Est-il sensé d’affirmer (je parle pour une des associations de patients) que le médicament Levothyrox est devenu « dangereux » ? La pétition pour le retour à l’ancienne formule est un modèle de désinformation (voir LA) qui pourrait faire croire que les rédacteurs de l’ANSM et ceux de la pétition proviennent du même moule idéologique.
- Faut-il remettre en cause l’idée consensuelle (ou presque) selon laquelle les génériques ne peuvent entraîner d’effets indésirables significatifs ? Car, dans le cas de Levothyrox, la nouvelle formule est stricto sensu un princeps générique du princeps.
- Pourquoi, à cette occasion, ne pas avoir rappelé que la prise, l’horaire de prise, la possible interférence avec le bol alimentaire, sont des facteurs déterminants pour l’absorption et donc la bio-disponibilité de la molécule ? Et que ces modifications de prises et de bol alimentaire peuvent entraîner des variations de TSH tout en continuant de prendre le même médicament du même lot ? Les endocrinologues le savent. Les médecins généralistes le savent également.
- Pourquoi ne pas informer sur le fait que les indications cliniques de prescriptions rendent compte de situations extrêmement différentes ? Une substitution post thyroïdectomie chirugicale pour cancer (le sur diagnostic, le surdiagnostic, voir LA) n’est pas de même nature que la prescription de levothyrox au cours de l’équilibration d’un Basedow ou lors d’une dysthyroïdie liée à l’amiodarone…
- Quid des génériques de Levothyrox dont on sait qu’ils posent des problèmes de biodisponibilité depuis la générication aux Etats-unis d’Amérique en 2003 (cf. supra) ? On rappelle que le générique Teva a été en France retiré du marché pour des problèmes de stabilité.
- Pourquoi, à cette occasion, ne pas s’interroger sur le sur diagnostic et sur le sur traitement par Levothyrox ?
- Pourquoi parler du rôle délétère des medias alors que les medias ne sont là qu’en bout de processus et qu’il est normal qu’ils n’en sachant pas plus que les experts de l’ANSM ?
- Jusqu’à 2007 les 70000 Néo-Zélandais qui avaient besoin d’un traitement hormono-substitutif par la thyroxine se voyaient prescrire de l’Eltroxin commercialisé par les laboratoires GlaxoSmithKline (GSK) et cela faisait trente ans que cela durait. GSK décide en 2007 de transférer l’usine de fabrication d’Eltroxin du Canada vers l’Allemagne. A cette occasion le contenu des excipients change et l’aspect de la nouvelle formulation n’est plus la même pour le gravage, la taille et la couleur. Selon certains rapports, disent les auteurs néo-zélandais, le goût et la vitesse de dissolution sur la langue changent aussi. Quant au principe actif, la thyroxine, il reste inchangé et continue à être fabriqué en Autriche (nous vivons une époque formidable !). La nouvelle formulation est donc désormais délivrée aux patients à partir de 2007 2008 et le taux de signalement d’effets indésirables est multiplié par 2000. Il est à signaler qu’il n’y a pas d’autre formulation proposable aux patients. On passe, disent les auteurs, de 14 notifications en 30 ans à 1400 en 18 mois. Qu’est-il arrivé ?
- Les effets indésirables. Leur fréquence : les premiers effets indésirables ont été rapportés en octobre 2007, il y en avait 294 en juillet 2008 et le pic (492) a été atteint en septembre 2008 pour décroître ensuite : 177 en octobre et 21 en novembre. Il est à noter que dans les autres pays où la substitution s’était faite il avait été noté une augmentation des effets indésirables mais sans commune mesure avec ce qui se passait en Nouvelle-Zélande. Leur nature : à peu près la moitié d’entre eux (prise de poids, fatigue, myalgies, arthralgies et dépression) peuvent être rapportés à l’hypothyroïdie mais pour d’autres fréquemment rapportés, cela n’est pas le cas : conjonctivite, douleurs oculaires, maux de tête, prurit, éruptions cutanées, vision anormale ou trouble, nausées, troubles digestifs.
- Analyse des causes. Facteurs intrinsèques. L’Agence néo-zélandaise (Medsafe) a fait procéder à de nouvelles analyses de bioéquivalence qui ont conclu à une conformité acceptable de la nouvelle formulation et au fait que les excipients contenus étaient bien ceux annoncés par la firme. Les auteurs disent ceci : 5 % des effets pouvaient en théorie être attribuables à la nouvelle formulation. Pas plus. Facteurs externes. a) La substitution de formule s’est produite à un moment où l’on accusait l’Agence néo-zélandaise gérant le budget de la santé (Pharmac) de casser les coûts. b) Des bruits sur le Web prétendaient que la nouvelle formulation était fabriquée en Inde, qu’elle contenait des OGM, et du glutamate. Le rôle d’un « champion ». Un pharmacien d’une petite ville de Nouvelle-Zélande s’est fait l’avocat des patients souffrant d’effets indésirables liés à la nouvelle formulation, a été largement interrogé par les medias et a cherché à trouver un produit de substitution pour les soulager. les auteurs soulignent le rôle néfaste qu’un tel champion, professionnel de santé d’une petite ville s’opposant à Big Pharma, peut avoir in fine. Le rôle des médias. Les auteurs insistent sur la couverture journalistique de l’affaire, font des analyses géopgraphiques sur relations entre le nombre d’effets indésirables dans une région de Nouvelle-Zélande et le nombre d’articles de journaux publiés localement. Ils citent une comédie musicale à succès parlant de malfaçons de médicaments en Inde. Ils citent le web et ses rumeurs, ses fausses informations mais, paradoxalement, ne font aucune mention du quantitatif, ce qui ruinerait leurs inférences locorégionales. Le facteur patient. Les auteurs parlent de labilité émotionnelle chez les patients hypothyroïdiens et donnent des informations très mécanicistes et assez peu respectueuses des plaintes des patients.
- Les conclusions des auteurs : méfions-nous à l’avenir des changements de formulation et de l’introduction des génériques qui peuvent induire des peurs chez les patients qui sont coûteuses pour les gouvernements et pour les patients impliqués.
J’avais fait des commentaires sur cet article et j’avais souligné, déjà, le mépris pour les patients.
- Comme les effets indésirables sont « impossibles », ils n’existent pas.
- Comme les effets indésirables n’existent pas ils sont d’origine fantasmatique et hystérique (cela tombe bien la majorité des patients prenant Levothyrox sont des patientes).
- Les patient.e.s sont coupables.
- Les patients.e.s sont des nul.le.s
- Les prescripteurs (médecins) ont toujours raison même quand ils ne connaissent pas le sujet et, surtout, quand ils le connaissent.
- Les agences gouvernementales ont toujours raison et ne remettent jamais en cause leurs affirmations.
- Les associations de patients ne sont pas infaillibles, ne représentent parfois qu’elles-mêmes, et se tirent la bourre entre elles.
- Les autorités sachent que la médecine étant devenue consumériste il faut se mettre à l’heure du consumérisme.
- Les prescripteurs sachent que les patients ne sont pas des veaux et qu’il ne suffit pas de dire, « le principe actif est le même » pour que l’efficacité soit la même quel.le que soit le/la patient.e
- Les patients sachent qu’il n’existe pas de corrélation directe entre un taux de TSH et le bien-être d’un individu fût-il malade.
Relations soignant/soigné. Episode 1 : Diane 35
Je signale donc en passant que cette jeune femme, dont je connais les parents qui m’ont désigné comme médecin traitant, soit n’est jamais malade, ce qui, à cet âge, devrait être la norme, soit va ailleurs entre deux, ce qui est son droit le plus strict, soit a désigné un autre médecin comme médecin traitant (ce qui est le cas en consultant le site Ameli).
1) Est-ce que le fait d’avoir une gastro nécessite d’aller consulter un médecin ? Sans doute pas. Et d’ailleurs elle est « guérie », elle n’a pas besoin de médicaments selon moi mais elle en demande quand même, sans conviction, certes, mais elle insiste un peu. 2) Ma position de dire, « quand on a une gastro, on ne consulte pas », est-elle, à la lumière de ce qu’on lit ici ou là de la part des associations de patients, une position a) paternaliste, b) arrogante, c) méprisante, d) brutale, e) idéologique, f) sachante, g) inappropriée, h) aveugle (je ne cherche pas le motif caché qui serait par exemple « je veux prendre diane 35 pour mon acné mais c’est en fait pour ne pas dire à mes parents que je prends la pilule…parce que j’ai un copain – ou des copains »)… ? 2) un certificat pour le lycée : pourquoi l’éducation nationale ne se cantonne-t-elle pas à observer les décrets qui stipulent (j’ai un courrier type au cabinet) que ce genre de certificat est inutile, gaspilleur de temps, et cetera mais, comme me l’a dit officiellement un CPE au téléphone, « l’éducation nationale a ses propres règles », ce qui m’a laissé sans voix et la lycéenne sans certificat.
« Ah, encore une chose, il faudrait que vous me prescriviez Diane 35… »
Je reprends ce que j’ai dit plus haut. Mon commentaire personnel ‘…trois boutons sur le visage… », n’est-elle pas une position : a) paternaliste, b) arrogante, c) méprisante, d) brutale, e) idéologique, f) sachante, g) inappropriée, h) aveugle (je ne cherche pas le motif caché qui serait par exemple « je veux prendre Diane 35 pour mon acné mais c’est en fait pour ne pas dire à mes parents que je prends la pilule…parce que j’ai un copain – ou des copains)… ?. Quand la jeune femme dit qu’elle est « complexée », qu’elle ne peut « survivre », est-ce vrai, simulé, exagéré, manipulateur ou ne va-t-elle pas se jeter sous un autobus en sortant d’ici parce que je ne lui aurais pas prescrit Diane ? Ai-je le temps durant ma consultation de médecin généraliste surchargé d’interroger une patiente vagabonde qui joue sur le versant sentimental pour me faire prescrire un médicament controversé alors que, certainement, son médecin traitant a refusé de lui prescrire la fameuse pilule ? Quant au dermatologue, comment s’est passée la consultation ? Si je n’ai pas suffisamment de temps (nous pourrions ouvrir ici un long débat sur le temps de consultation en médecine générlae libérale), j’ai sans doute le devoir de m’assurer, ce que je fais, que la jeune femme n’est pas en danger immédiat par ma non prescription (elle pourrait avoir besoin d’une contraception urgente, d’urgence, ou immédiate) comme je devais m’assurer qu’elle ne le serait pas en prenant cette pilule, mais j’ai jugé, et on se trompe tout le temps, que je ne prenais pas de risque (en écrivant ces lignes je me suis assuré que la jeune femme, qui n’est jamais revenue me voir, une brute, vous dis-je, est bien vivante) en ne la prescrivant pas. Par ailleurs on peut également considérer que « trois boutons sur la figure » n’est pas une urgence…
Voici la brutalité dans toute sa crudité. La brutalité de l’homme en blanc (je pourrais faire un commentaire sur l’expression « les brutes en blanc » utilisée par Winckler : datée, ancienne, soubiranesque, old school) dans toute sa splendeur. Déjà, en passant, je ne porte pas de blousz blanche pour travailler. N’oublions pas non plus dans ctte relation soignant/soigné une composante wincklerienne forte, celle de la mâle traitance. Tout membre (actif) d’une association de patients me dirait (violemment) : « IL N’EST PAS POSSIBLE DE PARLER COMME CELA A UNE PATIENTE. » Enfin, c’est vrai, mais il ne faut pas sortir la phrase de son contexte. Ensuite, je prends un autre exemple qui va éclairer la suite, si un patient me demande un dosage de PSA dans le cadre d’un dépistage individuel, il m’arrive, après beaucoup de temps perdu, de céder. Je ne suis pas un obsessionnel du non, de mes convictions, de mes idées, de mes croyances, tout ce que vous voulez, et, après que j’ai expliqué au patient, après que j’ai informé le patient, hein, pas éduqué, c’est lui qui sera dans le pétrin de la gestion de son PSA qui sort des normes et qui n’est ni synonyme de cancer, ni synonyme de cancer mortel, je l’aurais prévenu, il aura compris ce qu’il voulait, il aura entendu ce qu’il voulait entendre, il aura dénié, il n’aura pas compris, et il finira sa vie aux mains des urologues. Et j’entends encore, il m’arrive d’avoir des voix en ces temps confus, les associations de patients ou, mieux, les représentants des associations de patients, hurler : « parce que vous n’avez pas bien expliqué ! » Ouais, comme dirait Kundera… quand quelqu’un te dit que tu es un poisson, que faire d’autre que de lui dire « Oui je suis un poisson ? »
Cette phrase est magique. Si je n’en prescrivais plus c’était parce que je n’avais pas le droit d’en prescrire, et puisque le droit est revenu je dois lui en prescrire ; et le motif caché est tellement évident : si un médicament est commercialisé le patient a le droit de demander à son médecin de le prescrire. Cette notion de droit est sans doute lié à la notion plus générale du droit à la santé, maxime que l’on peut lire au fronton de tous les temples de la bonne conscience moderne ou plutôt de la bonne conscience de la modernité. Le problème est : qu’est-ce que la santé ? Si nous nous référons à la définition de l’OMS, il est évident que tout est possible :
La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.(ICI). Tout est possible, au sens, il faut tout faire pour y arriver.
Cette jeune fille de dix-huit ans a tout compris, elle n’a pas eu besoin de lire McKeown, Illich ou Rawls, elle sait tout naturellement, elle pourrait faire des cours en faculté de médecine, elle s’est informée, elle a lu wiki ou elle a regardé Le journal de la santé ou Allo Docteur, et elle assume.
C’est mal de parler comme cela à cette jeune femme me soufflent les défenseurs des patients. C’est à moi d’assumer. Il y a un moment où il faut dire les choses.
Eh oui, elle a encore mille fois raison, il faut avoir été malade de la maladie dont souffre le patient assis en face de soi pour pouvoir en parler, pour pouvoir le traiter. C’est le bon sens. Les amputés parlent aux amputés. Les SEP parlent aux SEP. Les cardiaques parlent aux cardiaques. Un utilisateur du carburateur *** parle aux futurs utilisateurs du carburateur ***. Les anciens fumeurs parlent aux fumeurs. Ainsi, et je pèse mes mots, retenez bien, grâce à la modernité du discours des associations de patients et des Winckler addicts, on est passés par un tour de passe passe lumineux, de la période paternaliste du médecin qui parle à la maladie d’un patient qui n’existe pas à celle du patient malade qui ne parle qu’au médecin qui souffre ou qui a souffert de la même maladie que lui ! Je plaisante…
Voilà, c’était le premier épisode de notre nouveau feuilleton. J’attends vos commentaires avec impatience.
Je voulais dire en passant que j’ai lu de nombreux billets et articles sur le livre de Marc Zaffran et qu’il y en a un qui m’a beaucoup touché, celui de Dix Lunes car elle a démonté l’ami Martin Winckler avec une seule remarque quand elle l’a cité parlant sur France 2 « Il y a énormément de très bons médecins en France, il y a énormément de gens qui sont tout à fait charmants mais ce qui n’est pas normal, c’est que ce ne soit pas la norme. » en s’étonnant que l’on puisse utiliser l’adjectif charmant… ICI qui n’est manifestement pas utilisé dans la nouvelle vulgate marxiste wincklerienne.
Cancer des prix du cancer
Depuis le début de l’année 2016, les médias relatent régulièrement des pétitions et réquisitoires de médecins et d’associations de patients contre le prix des médicaments en cancérologie. Cette démarche et justifiée par des prix véritablement scandaleux de 30 000 à 50 000 … Continuer la lecture → Continuer la lecture