Suivez nos nouveaux articles en vous abonnant à notre newsletter
Systémique médicale
Fermer l’aperçu
Loading...1 bouffée matin et soir
Fermer l’aperçu
Loading...Alors comment ça va ?
Fermer l’aperçu
Loading...Alors Voilà.
Fermer l’aperçu
Loading...Anti-Dr. Knock
Fermer l’aperçu
Loading...Antisèches de consultation en médecine générale
Fermer l’aperçu
Loading...Armance
Fermer l’aperçu
Loading...ASK
Fermer l’aperçu
Loading...AtouSante
Fermer l’aperçu
Loading...Atoute.org
Fermer l’aperçu
Loading...Behind The Mask
Fermer l’aperçu
Loading...Betadine Pure
Fermer l’aperçu
Loading...Blog de Laurent Vercoustre
Fermer l’aperçu
Loading...Boules de Fourrure
Fermer l’aperçu
Loading...Box de consultation – 2 Garçons, 1 Fille : 3 Sensibilités
Fermer l’aperçu
Loading...Chroniques d'un jeune médecin quinquagénaire
Fermer l’aperçu
Loading...Coffee break science
Fermer l’aperçu
Loading...Comme des briques roses
Fermer l’aperçu
Loading...De l'O2 dans le gaz
Fermer l’aperçu
Loading...DE LA MEDECINE GENERALE, seulement de la médecine générale
Fermer l’aperçu
Loading...Dernières nouvelles du front
Fermer l’aperçu
Loading...Dix Lunes
Fermer l’aperçu
Loading...Doc GOMI - Derniers articles
Fermer l’aperçu
Loading...docadrenaline
Fermer l’aperçu
Loading...Docteur JD – Votre blog santé | docteurjd.com
Fermer l’aperçu
Loading...Dr Jacqueline Rossant
Fermer l’aperçu
Loading...dr.niide.over-blog.com
Fermer l’aperçu
Loading...Droit-medical.com
Fermer l’aperçu
Loading...Etudes & Biais
Fermer l’aperçu
Loading...Expertise citoyenne
Fermer l’aperçu
Loading...Farfadoc
Fermer l’aperçu
Loading...Formindep
Fermer l’aperçu
Loading...hic et nunc
Fermer l’aperçu
Loading...Journal de bord d'une jeune médecin généraliste de Seine-Saint-Denis
Fermer l’aperçu
Loading...Juste après dresseuse d'ours
Fermer l’aperçu
Loading...L'école des soignant.e.s
Fermer l’aperçu
Loading...Le blog de Borée
Fermer l’aperçu
Loading...Le Blog de Georges Zafran
Fermer l’aperçu
Loading...Le blog de Granadille
Fermer l’aperçu
Loading...Le Blog de Stockholm
Fermer l’aperçu
Loading...Le Carnet de Julien Bezolles
Fermer l’aperçu
Loading...Le fils du Dr Sachs
Fermer l’aperçu
Loading...Le kiné, ce héros ? Si on en parlait...
Fermer l’aperçu
Loading...Les billets d'humeur du dr
Fermer l’aperçu
Loading...Les carnets d'un médecin de montagne
Fermer l’aperçu
Loading...Litthérapie
Fermer l’aperçu
Loading...Ma blouse, mon badge (mon stétho et tout le reste)
Fermer l’aperçu
Loading...Medcritic
Fermer l’aperçu
Loading...Médecine et politiques publiques - Blog de Jean-Pascal Devailly
Fermer l’aperçu
Loading...Médecine – Grange Blanche
Fermer l’aperçu
Loading...Médecine – Journalisme et Santé Publique
Fermer l’aperçu
Loading...Médicalement Geek
Fermer l’aperçu
Loading...Médicalistes
Fermer l’aperçu
Loading...Mike De Bakey
Fermer l’aperçu
Loading...Openblueeyes
Fermer l’aperçu
Loading...PerrUche en Automne
Fermer l’aperçu
Loading...Pharmacorama
Fermer l’aperçu
Loading...Pour raisons de santé
Fermer l’aperçu
Loading...Promenade de santé
Fermer l’aperçu
Loading...Réalités Biomédicales
Fermer l’aperçu
Loading...Rédaction Médicale et Scientifique
Fermer l’aperçu
Loading...Sante au travail
Fermer l’aperçu
Loading...SommatinoRoots
Fermer l’aperçu
Loading...ten0fiv
Fermer l’aperçu
Loading...Tous les articles - Le Diabète dans tous ses états
Fermer l’aperçu
Loading...Un Druide.
Fermer l’aperçu
Loading...Un médecin du sport vous informe
Fermer l’aperçu
Loading...UrgenTIC
Fermer l’aperçu
Loading...Visites médicales du permis de conduire
Fermer l’aperçu
Loading...We are all basically alone
Fermer l’aperçu
Loading...Winckler's Webzine
Fermer l’aperçu
Loading...
juin 2023 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Archives
- mai 2023
- avril 2023
- mars 2023
- février 2023
- janvier 2023
- décembre 2022
- novembre 2022
- octobre 2022
- septembre 2022
- août 2022
- juillet 2022
- juin 2022
- mai 2022
- avril 2022
- mars 2022
- février 2022
- janvier 2022
- décembre 2021
- novembre 2021
- octobre 2021
- septembre 2021
- août 2021
- juillet 2021
- juin 2021
- mai 2021
- avril 2021
- mars 2021
- février 2021
- janvier 2021
- décembre 2020
- novembre 2020
- octobre 2020
- septembre 2020
- août 2020
- juillet 2020
- juin 2020
- mai 2020
- avril 2020
- mars 2020
- février 2020
- janvier 2020
- décembre 2019
- novembre 2019
- octobre 2019
- septembre 2019
- août 2019
- juillet 2019
- juin 2019
- mai 2019
- avril 2019
- mars 2019
- février 2019
- janvier 2019
- décembre 2018
- novembre 2018
- octobre 2018
- septembre 2018
- août 2018
- juillet 2018
- juin 2018
- mai 2018
- avril 2018
- mars 2018
- février 2018
- janvier 2018
- décembre 2017
- novembre 2017
- octobre 2017
- septembre 2017
- août 2017
- juillet 2017
- juin 2017
- mai 2017
- avril 2017
- mars 2017
- février 2017
- janvier 2017
- décembre 2016
- novembre 2016
- octobre 2016
- septembre 2016
- août 2016
- juillet 2016
- juin 2016
- mai 2016
- avril 2016
- mars 2016
- février 2016
- janvier 2016
- décembre 2015
- novembre 2015
- octobre 2015
- septembre 2015
- août 2015
- juillet 2015
- juin 2015
- mai 2015
- avril 2015
- mars 2015
- février 2015
- janvier 2015
- décembre 2014
- novembre 2014
- octobre 2014
- septembre 2014
- août 2014
- juillet 2014
- juin 2014
- mai 2014
- avril 2014
- mars 2014
- février 2014
- janvier 2014
- décembre 2013
- novembre 2013
- octobre 2013
- septembre 2013
- août 2013
- juillet 2013
- juin 2013
- mai 2013
- avril 2013
- mars 2013
- février 2013
- janvier 2013
- décembre 2012
- novembre 2012
- octobre 2012
- septembre 2012
- août 2012
- juillet 2012
- juin 2012
- mai 2012
- avril 2012
- mars 2012
- février 2012
- janvier 2012
- décembre 2011
- novembre 2011
- octobre 2011
- septembre 2011
- août 2011
- juillet 2011
- juin 2011
- mai 2011
- avril 2011
- mars 2011
- février 2011
- janvier 2011
- décembre 2010
- novembre 2010
- octobre 2010
- septembre 2010
- août 2010
- juillet 2010
- juin 2010
- mai 2010
- avril 2010
- mars 2010
- février 2010
- janvier 2010
- décembre 2009
- novembre 2009
- octobre 2009
- septembre 2009
- août 2009
- juillet 2009
- juin 2009
- mai 2009
- avril 2009
- mars 2009
- février 2009
- janvier 2009
- novembre 2008
- octobre 2008
- septembre 2008
- août 2008
- juin 2008
- mai 2008
- mars 2008
- février 2008
- janvier 2008
- décembre 2007
- novembre 2007
- octobre 2007
- septembre 2007
- août 2007
- juillet 2007
- juin 2007
- mai 2007
- avril 2007
- mars 2007
- février 2007
- décembre 2006
- novembre 2006
- septembre 2006
- mai 2006
- mars 2006
- février 2006
- octobre 2005
- septembre 2005
- janvier 2005
- décembre 2004
- novembre 2004
Catégories
- Actualités
- addictions
- agence france presse
- alcoolisme
- Anecdotes
- Apprentissage
- argent
- COVID-19
- Divers
- DragiWebdo
- déontologie
- Ethique
- Grand public
- Hôpital
- Intégrité scientifique
- justice
- Le Figaro
- le Monde
- Le Quotidien du médecin
- libération
- législatif
- médecin
- médecine
- médicament
- Méthodologie de recherche
- pharmacie
- police
- politique
- Polémique
- pouvoir
- psychiatrie
- Recommandations
- Risques (réduction des)
- Santé
- Santé publique
- Science
- Slate.fr
- soigner
- sport
- tabagisme
- veille bibliographique
- Violences
- Virologie
- épidémie
- épidémiologie
Méta
Archives de catégorie : agro-alimentaire
Unique invulnérabilité
Il faudrait une encyclopédie en 20 tomes pour simplement énumérer la liste des biais des études diffusées par les industries alimentaires et pharmaceutiques. Il en faudrait dix fois plus pour la liste des liens déclarés entre leurs dirigeants et les leaders d’opinion de la nutrition et de la médecine et cent fois plus pour leurs …
Le scandale alimentaire blablabla
On ne parle plus que de ça. Les lasagnes au bœuf à la viande de cheval, et puis les raviolis. On en oublie les résidus de phénylbutazone trouvés dans de la viande de cheval en provenance du Royaume-Uni (mais, soyons honnête, qui aurait pu venir de chez nous…), les résidus de produits antibiotiques, d’hormones, de phytosanitaires, les faux œufs bio, les OGM détectés là où ils ne devraient pas être, en traces certes infime, mais néanmoins…
Je vous invite à lire ce très intéressant article de Fabrice Nicolino. Complet, nuancé, il soulève des questions pertinentes, bref, j’aime beaucoup. Mais je n’aime pas son titre, et j’ai envie d’y aller, moi aussi, de mon commentaire.
En quel honneur ? Je suis vétérinaire. Je prescris donc des médicaments à des animaux, et notamment à des animaux qui entreront dans l’alimentation humaine. Des bovins, pour la viande ou pour le lait, des ovins, des porcins, des volailles. « L’incroyable pharmacopée » évoquée par M. Nicolino comprend des antibiotiques (nombre d’entre eux sont également utilisés en médecine humaine), des anti-inflammatoires, des hormones (pas les stéroïdes ou œstrogènes d’antan qui servaient à faire prendre du muscle aux crevures, mais des analogues d’hormones liées à la reproduction, FSH, LH, GnRH, et destinées à mieux contrôler la reproduction). Une pharmacopée pas franchement incroyable, et pour tout dire assez simple, utilisée pour soigner les animaux essentiellement, et bien secondairement, comme je l’évoquais à l’instant, à améliorer par exemple le contrôle de la reproduction.
Des résidus présents à doses infimes dans l’alimentation
M. Nicolino cite deux études indiquant avoir trouvé nombre de ces molécules dans du lait de vache, de brebis et de femme (les hormones citées dans l’étude ne sont pas utilisées en élevage en France, elles ne sont même plus disponibles), ou dans des petits pots pour bébé. Il précise bien que les doses relevées sont infimes – c’est important, je vais y revenir – mais que des chercheurs soupçonnent une toxicité liée à la synergie entre plusieurs molécules qui pourraient être consommées en même temps ou successivement. L’idée est inquiétante, et pertinente. Elle est vraiment loin d’être nouvelle, mais elle est très difficile à explorer (l’auteur le souligne à juste titre).
Entre une molécule A et une molécule B, il peut y avoir toxicité additive (A toxicité 20% et B toxicité 30% donne A+B toxicité 50%), antagoniste (A 20% + B 30% = A+B 5%), mais aussi potentialisée (A non toxique donc 0% + B 20% = A+B 50%), voire synergique (A 5% + B 10% = A+B 100%). Les vrais toxicologues me pardonneront, je l’espère, mes raccourcis.
Quelle est l’origine de ces résidus ?
La prescription et l’utilisation des médicaments sont soumises à des règles très strictes. Si je prescris un antibiotique à une vache, mettons, une association de benzylpénicilline et de dihydrostreptomycine pour sa péritonite, je dois indiquer sur l’ordonnance, et reporter sur un registre d’élevage, ce que l’on nomme des temps d’attente (TA). Dans cette exemple, 30 jours pour la viande, 6 traites (soit trois jours) pour le lait. cela signifie que l’éleveur n’a pas le droit de faire abattre, ou de livrer le lait de ce bovin dans les 30/3 jours qui suivent la dernière administration de ce médicament (le lait est donc éliminé, et non mis dans le tank).
Ces temps d’attente sont déterminés par des études reposant sur la notion de Limite Maximale de Résidu (LMR), elle même liée à la Dose sans Effet Toxique Observable (DSETO, NOAEL en anglais) évoquée dans l’article de M. Nicolino. Je vais essayer de ne pas être imbitable : on a obtenu une DSETO sur des souris. On sait que les souris ne sont pas des hommes, ce n’est pas un scoop, et on est prudent. On détermine donc une Dose Journalière Admissible pour l’homme (DJA) en divisant la DSETO par 100 ou 1000, ou plus, selon la solidité des données. En croisant ces DJA avec les consommations moyennes d’aliments d’un humains, on détermine une LMR, toujours avec des marges de sécurité. Des LMR, on détermine les temps d’attente, en faisant des analyses sur des groupes d’animaux traités avec le médicament étudié (on injecte, on abat à J1,2,3 etc, on mesure). Voilà pour le principe.
Soit dit en passant, ces études coûtent une fortune, et c’est normal. C’est pour cela que les médicaments coûtent cher, et qu’un certain nombre d’espèces n’ont plus de médicaments disponibles. Impossible de rentabiliser des médicaments pour les caprins ou les lapins, par exemple. Nous n’avons donc plus légalement la possibilité de soigner un certain nombre de maladies, parfois basiques, par manque de données. Je le déplore, mais je n’ai pas de solution.
C’est pas bientôt fini ces informations techniques ?
Ouais, ok, j’arrête avec les infos prise de tête. Ou presque. Là où je suis assez réservé sur l’article de M. Nicolino, c’est quand il évoque la surprise que constitue la découverte de ces molécules, de ces résidus, dans l’alimentation humaine. Le potentiel scandale.
Avec les techniques actuelles de dosage (chromatographie en phase liquide ou gazeuse, spectrométrie etc), si on cherche, on trouve.
Quoi que vous cherchiez, vous le trouverez. A des doses infimes dans l’immense majorité des cas, mais vous trouverez. On peut s’inquiéter des effets potentialisés ou synergique de toutes ces molécules qui en elles-mêmes, seules, à ces doses, ne sont absolument pas toxiques, mais je pense que l’on n’a pas le droit d’être surpris par leur présence.
M. Nicolino évoque par exemple la présence de phénylbutazone, un anti-inflammatoire utilisés chez les chevaux de sport et de loisir mais depuis longtemps interdit chez les animaux destinés à la consommation humain (je n’ai pas la date exacte, je ne l’ai jamais connue en service dans ces indications), et retirée depuis 2011 de la pharmacopée humaine en France. On en a trouvé dans des carcasses de chevaux importées du Royaume-Uni (les anglais ne mangent pas de chevaux mais ils les abattent et exportent la viande).
Oublions un peu la mesquinerie anti-anglaise, car cela aurait pu arriver en France. Je prescris régulièrement de la phénylbutazone pour des chevaux de sport et de loisir. Sous forme injectable, ou en sachets de poudre à faire avaler. Pas cher, très efficace, pas trop de risques pour le cheval, voire pas du tout ou presque sur des traitements courts. C’est un médicament intéressant. Lorsque je prescris cette molécule, je dois le noter sur le carnet du cheval, ce qui implique qu’il sera exclus de l’abattage. Définitivement. Honnêtement, je ne le fais que rarement. Parce que je n’ai pas le carnet sous la main, parce que je n’y pense pas. Je soigne le cheval fourbu du poney-club du village avec, et non, j’oublie qu’un jour il partira peut-être à l’abattoir. Ce n’est pas bien. Je ne suis pas non plus derrière le dos du propriétaire du cheval qui utilise des sachets de phénylbutazone lorsque qu’il estime que son cheval en a besoin. C’est pas bien. Dans l’immense majorité des cas, cela n’a pas d’importance, l’article le souligne en indiquant que les contrôles n’en détectent jamais : les résidus ne sont pas éternels, il faudrait que le cheval parte à l’abattoir peu après un traitement pour que cela soit un souci, ce qui est peu vraisemblable pour un cheval de sport ou de loisir. Mais ça arrivera, je n’en doute pas. Est-ce que la dose sera toxique pour le consommateur ? Peu probable, la phénylbutazone a une toxicité dose-dépendante, il en faut beaucoup pour être malade, et je rappelle qu’elle était encore utilisée comme médicament en 2011 chez l’homme.
J’ai évoqué tout à l’heure les temps d’attente pour les molécules autorisées chez les animaux destinés à la consommation humaine. Est-ce qu’ils sont toujours respectés ? Est-ce qu’il n’y a jamais d’erreur ?
Je ne crois pas.
Est-ce que c’est grave ?
Pour autant que l’on sache, non.
Est-ce qu’il faut pour autant dire que cela n’a pas d’importance, est-ce qu’il faut détourner le regard ? Non plus.
Le contrôle de l’alimentation dans le monde occidental est incroyable. Incroyable. Traçabilité, enregistrement, on demande aux éleveurs, aux vétérinaires, aux abattoirs, aux distributeurs, d’incroyables efforts pour contrôler les risques de résidus (et ça engendre une inimaginable paperasse). Tout n’est pas parfait. Il y a des erreurs. Il y a aussi des tricheurs, comme partout. Bien sûr : il y a de l’argent à se faire.
Mais il faut bien distinguer les résidus à doses interdites (supérieures aux LMR), qui résultent de ces manquements, et les résidus à doses infimes évoqués dans les articles cités plus haut, très inférieures aux LMR, et qui sont « normaux ».
Vous n’avez sans doute pas envie de manger des aliments contenant ces résidus, même à doses infimes. C’est normal. Même si vous fumez, même si vous roulez en voiture, même si vous brûlez de l’encens chez vous, utilisez des désodorisants dans vos toilettes, même si vous fréquentez par essence un monde qui pollue par tous les moyens imaginables.
Vous vous dites que, quand même, vous voudriez bien être sûr de mangez des aliments sains. Mais, sincèrement, vous pensez vraiment qu’une alimentation si peu onéreuse peut être parfaite ? Je ne dis pas que vous avez forcément le choix : on achète des aliments pas chers parce qu’on le veut, parce qu’on n’a pas le choix, ou parce qu’on ne se pose pas la question. Je ne critique pas. Mais soyons réalistes : il faut nourrir des milliards d’humains, nous avons besoin de l’industrie agro-alimentaire pour cela. Et si nous industrialisons, nous créons des problèmes que nous allons devoir résoudre avec des produits qui laissent des résidus potentiellement toxiques (au-delà des autres problématiques liées à l’agro-alimentaire). Bien sûr, nous déplorons tous cet état de fait, mais, franchement, est-ce que nous faisons quelque chose pour que cela change ?
Ceci étant, je ne viens pas vous dire qu’il faut pour autant chanter les louages de cette industrie, dire que tout va bien et que l’on peut lui faire confiance sans se poser de questions. Bien sûr que non. Il faut des contrôles, il faut des procédures. Il faut du réalisme. Il y aura des scandales, des coups de pied dans la fourmilière. Tant mieux.
Je crois fermement que l’alimentation n’a jamais été aussi saine qu’aujourd’hui. Je suis sans cesse surpris de constater le faible nombre de problèmes alimentaires (toxi-infections alimentaires par exemple) du genre steaks hachés contaminés par des bactéries ou camemberts à Listeria, quand on voit les volumes de viandes, de produits laitiers, d’œufs, et de légumes consommés. Je trouve extraordinaire qu’il n’y ait pas plus d’emmerdes, sérieusement. Je trouve ça aussi magique qu’un truc en métal qui vole ou une boîte en plastique qui me permet de discuter avec des amis à des kilomètres de distance, et de surfer sur le web.
Évidemment, on peut manger bio. Ce n’est pas une solution parfaite : tout ce qui est bio n’est pas bio, et même ce qui est bio n’est pas franchement sans résidu. Et puis, c’est cher.
On peut acheter de la viande à un éleveur, des légumes à une AMAP locale. C’est une excellente idée. Ça peut être cher aussi. Est-ce que ça implique moins de résidus ? Boaaahhhh. Franchement, non. Et quand je vois les œufs que m’offre ma voisine, couverts de fientes et de plumes, certes excellents gustativement, mais, sanitairement, franchement ? Avec ses poules qui piétinent et mangent la merde de ses chiens et chats, avec les pigeons qui volent partout, it’s the ciiiiircle of liiiiife… Bref. J’adore, mais d’un point de vue sécurité sanitaire, ça ne vaut pas les œufs de poule en batterie.
Ce qui ne va pas m’empêcher de continuer à échanger ces œufs de la voisine contre de menus services.
Je n’ai pas peur de ma nourriture.
Je ne peux pas contrôler grand chose, j’en ai conscience, et j’ai une vie à vivre.