Archives mensuelles : juillet 2017

Voici les nouveaux salariés : avec une puce RFID sous-cutanée, greffée entre pouce et index

Bonjour C’est une information à faire froid dans le dos. Après la BBC  ou Le Figaro on la retrouve  développée, dans Le Monde, par Corinne Lesnes.  A partir de demain, 1er août 2017, les employés salariés de la compagnie Three Square Market de River Falls (Wisconsin) évolueront plus librement dans leur espace de travail ; du […] Continuer la lecture

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The new cab’s to do list: le logiciel

Cela fait 10 ans que je travaille avec Hello doc , c’est le seul que je connais et je l’aime bien. Et surtout je suis réticente au changement. Je le connais par coeur, je suis habituée à son confort d’utilisation, … Lire la suite Continuer la lecture

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Overdoses :  deux ans après le spray Nalscue® va être mis sur le marché français

  Novembre 2015 : l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé octroie une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour la spécialité Nalscue®  (naloxone  0,9 mg/0,1 ml en spray nasal). Puis, rien.  On avait cru à une embellie dans la lutte contre les accidents majeurs dus aux grands opiacés. L’accès à ce spray était […] Continuer la lecture

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L’histoire sans fin

  Odile Buisson a décidément l’art de réactiver ce blog. Ses propos se font chaque fois plus outranciers et il est quelque peu désespérant que les gynécologues la laisse parler en leur nom. N’en déplaise à Odile Buisson, la violence obstétricale n’est pas un fantasme. Le questionnement ne concerne pas sa réalité mais son ampleur. […]

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Expression (LEM 1026)

Lettre d’Expression médicale

LEM n° 1026 
http://www.exmed.org/archives17/circu1026.html
    31 juillet 2017

                           
              

                                Expression

                                  
               

                               Docteur François-Marie Michaut
  

       
 Bien que ne marchant depuis longtemps sous aucune bannière collective, je suis bien obligé d’admettre qu’il y a quelque chose d’inédit dans les prises de parole du président Macron. Peu importe ici les thèmes abordés et la valeur politique intrinsèque des orientations présidentielles. Qui est vraiment l’auteur des déclarations est secondaire. L’essentiel est ce « je ne sais quoi», difficilement analysable, qui passe à travers le langage verbal et gestuel de cet homme. Rien à voir avec les recettes de tentative de séduction, donc de manipulation, que vendent si bien les professionnels patentés de la communication.

Expression – sans la moindre surprise tant ma monomanie est flagrante- est le mot qui s’impose à moi. Voilà qui mérite une petite  dissection. La pression est là. Comme la pression artérielle est le résultat mesurable du moteur cardiaque. Retenons qu’il y a là une énergie, cette étrange force qui fait que les choses ne restent pas immobiles, mais cherchent à aller dans une certaine direction. Un traitement qualifié d’énergique parle aux oreilles médicales.

Vous me direz que nombreux sont les mots qui utilisent le même suffixe. L’impression est bien plus que la géniale invention de l’imprimerie. Sans cesse ce ressenti purement émotionnel d’une réalité interfère avec ce que nous croyons percevoir autour de nous. Ou en nous.
La suppression tranche dans le vif. Ce qui est ne doit plus être. Et pas de discussion dans les rangs.
Quant à la dépression, aussi souvent invoquée dans le parler de chaque jour, que mystérieuse dans sa genèse, elle nous interroge. Qu’est-ce que c’est que cette pression (1) défaillante qui nous est indispensable pour pouvoir fonctionner, comme le montrent les symptômes bien connus des médecins qui apparaissent quand elle n’est plus là.

Il se passe donc quelque chose qui est étranger au cadre dominant de la pensée matérialiste. Aussi génant que soit pour beaucoup ce constat, il est aussi inconfortable que bien réel.

Juste une petite pirouette pour terminer ce papier. Une simple formule de politesse, parfaitement compassée dans notre encore nouveau troisième millénaire.

Chers lecteurs, d’avoir eu la patiente courtoisie de me lire jusqu’ici, veuillez recevoir l’expression de ma considération distinguée (2).

  
 Notes :
(1) La notion d’élan vital mise en avant par Henri Bergson au siècle dernier dans le champ de la philosophie est peut-être à remettre au goût du jour.
(2) La distinction de cette considération m’a toujours parue orgueilleusement ampoulée. Suis-je le seul ?


Os Court :

 «   Des preuves, des preuves… Eh bien, qu’est-ce que ça prouve ?»  
 Alphonse Karr


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Jupiter, mystère des fibrillations auriculaires et réforme du Code du travail

Bonjour C’est une étude rêvée pour la CGT. Mandée de Finlande, elle est parfaitement résumée par Medscape France (Vincent Bargoin). Et le hasard veut qu’elle coïncide, en France, avec les travaux libéraux sur la clef de voûte du dispositif Macron-Philippe II : la réforme du code du travail. Pour faire court : celles et ceux dont le […] Continuer la lecture

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Les allemands veulent résilier les abonnements aux revues scientifiques de Elsevier ! Est-ce que le modèle économique des revues est approprié ?

Les conflits entre institutions et maisons d’éditions sont anciens; en Allemagne, ils sont violents. C’est The Scientist de juillet 2017 qui a publié une bonne description des phénomènes, sous le titre « Major German Universities cancel Elsevier contracts ». Le début de l’article du Scientist : « In Germany, the fight for open access and favorable pricing for journals is getting heated. At… Continuer la lecture

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Réduction de la nicotine dans les cigarettes américaines ; boulevard pour les électroniques

Bonjour « Coup de froid sur les marchés financiers » annoncent, en tremblant, Les Echos. La Food and Drug Administration américaine vient d’annoncer ce vendredi 28 juillet 1 vouloir réduire le pourcentage de nicotine dans les cigarettes et ce jusqu’à atteindre « un niveau non-addictif » (sic). Cette décision est justifiée par des raisons de santé publique et économiques. Selon […] Continuer la lecture

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Spumeuse

C’est le deuxième appel de la matinée. Je suis déjà en train de perfuser un veau au milieu des champs, en priant pour qu’il ne gueule pas vu que le troupeau entier nous entoure et que nous ne sommes protégés que par de minces fils de fer. Je décroche mon téléphone en posant mon genou sur l’encolure du veau pour le maintenir au sol tandis que l’éleveur, debout, tient la poche de perfusion en surveillant les vaches. Je discute un peu avec l’éleveur qui m’appelle. Il va falloir que j’y aille. Une fois que j’en aurais fini ici.

Une demi-heure plus tard, je gare ma voiture à l’ombre de l’avancée de toit du hangar, devant la rangée de cornadis. Mon chien, que je trimbale avec moi aujourd’hui, appréciera de ne ps rester au soleil… Les vaches sont dans les champs, sauf une. M. Louge, l »éleveur n’est nulle part, mais je n’ai pas besoin de lui pour identifier ma patiente. La blonde me regarde, immobile, tétanisée, son ventre enflé donne l’impression d’être prêt à exploser. Sa respiration est hachée, mais pas catastrophique. Elle oxygène bien. Je m’approche doucement de ses 500kg, et donne une tape appréciatrice sur la panse qui distend démesurément ce qui devrait être le creux de son flanc, à gauche. M. Louge arrive, flanqué de ses deux corniauds. Rouge de sueur.

– Je finissais de réparer les clôtures, désolé ! Ces abruties ont tout cassé et sont allées dans la luzerne, hier. Je les ai surveillées, elles vont toutes bien, sauf elle. Elle météorise ?

Elle météorise, oui. La panse est un réservoir gastrique d’une bonne centaine de litres, un mélange de ce que la vache avale – de l’herbe et beaucoup de salive – et du produit de sa rumination : ce qu’elle se renvoie dans la bouche pour le mâcher et le remâcher. Du liquide, des fibres, et des milliards de bactéries et de protozoaires, qui tournent en permanence dans cette énorme lessiveuse. Mais la machine est bloquée : parce qu’elle a abusé d’un aliment, la chimie de la panse s’est détraquée. D’abord, de la fermentation. Et à cause de la luzerne, très probablement, une mousse très dense. La luzerne contient des molécules qui favorisent l’apparition de cette mousse qui remplit tout et bouche le système en le distendant.

J’écoute le cœur. Impeccable. Température : normale. Je passe un long tuyau par sa bouche, direction la panse. Deux mètres de tuyau qui filent et s’enroulent là dedans, mais rien ne sort. Un argument de plus pour la mousse. Je saisis une grande aiguille, que je plante dans son flanc distendu en évitant son coup de pied vengeur. Le gaz s’échappe sous pression. Météorisation gazeuse, météorisation spumeuse… la première est de meilleur pronostic que la seconde, et là j’ai du gaz. Mais toutes les raisons du monde de penser qu’il y a de la mousse… De toute façon, il y a souvent les deux. Il faut relâcher la pression, rien n’ira bien, sinon. Je décide d’anesthésier un peu le flanc bombé. Un coup de scalpel, puis j’enfonce un trocart. Un genre de grosse vis creuse, qui va aller dans la panse et grâce à son énorme pas de vis, plaquer la paroi de la panse contre le péritoine, la membrane interne de la cavité abdominale, afin que les fluides souillés ne coulent pas (trop) dans le ventre. La manœuvre fonctionne, mais je suis déçu. Peu de gaz. Et toujours pas de mousse.

Je m’assieds sur le béton, contre le cornadis, pour observer un peu. La stabulation vide, avec le vieux fumier, très sec, qui attend d’être curé. Les deux corniauds, mélanges indéfinissables de chiens de chasse et de berger, qui halètent dans un coin, à l’ombre. Les mouches, par centaines. L’odeur un peu piquante du fumier sec et du bétail. M. Louge et son marcel, qui râle sur la météo, son tracteur, et les emmerdes qu’il a avec ses vaches. Je ne l’écoute pas vraiment, je me demande…

– Il y a une décision à prendre, là. Le tuyau et le trocart sont décevants. Ils ne suffisent pas. On vide du gaz, oui, mais pas assez. Sa panse ne peut pas se remettre à fonctionner avec une pression interne pareille. Elle risque de continuer à gonfler, puis de mourir. Assez vite. Bien sûr, je pourrais balancer tout un tas de produits dans le rumen avec le tuyau et une pompe. De quoi aider un peu la panse et calmer la formation d’acides. Mais… la mousse que j’imagine là-dedans, il est presque impossible de la détruire. Alors le reste ne servira pas à grand chose. On pourrait… Ouvrir. J’ouvre le ventre, comme pour une césarienne, je suture la panse au cuir, je l’incise sur dix centimètres et la saleté là-dedans s’évacue dehors sans se vider dans le ventre.

Il ouvre de grands yeux.

– Vous suturez avant, c’est pour que la merde ne coule pas dedans, c’est ça ?
– C’est ça. Enfin c’est la théorie.
– Et après ?
– Après on laisse ouvert.

Il me regarde, incrédule.

– Ça se referme comment ?
– Tout seul, en plusieurs semaines, voire mois. La dernière que j’ai faite a mis trois mois à se refermer. Mais elle va bien.
– Mais comment elle fonctionne, la panse, si ça reste ouvert ?
– Elle déborde. Mais pas tant que ça. Le contenu est semi-pâteux, et j’ouvre sur le haut. Ça marche. Et sur le court terme, surtout, ça évacue la pression et ça l’empêche de remonter. Je ne garantis pas qu’elle s’en sorte, il y a un risque non négligeable de péritonite. Mais si c’est bien comme je pense, là-dedans, c’est la seule chose à faire.
– Si vous en êtes sûr…

Sa voix traîne, et non, je n’en suis pas sûr. Mais c’est la seule chose logique à faire, en l’état. Donc… on va y aller.

Alors je vais chercher ma boîte à césarienne, j’injecte un antibiotique, puis j’anesthésie le cuir et les muscles. Je désinfecte et je rase le poil du flanc, là où j’avais planté mon trocart. Je désinfecte à nouveau, et j’incise. La peau s’ouvre, puis ce sont les muscles qui s’écartent comme par magie devant ma lame. Tout au fond, la fine membrane du péritoine, et derrière, la panse qui bouge au gré de ses infructueuses contractions. J’incise le péritoine, puis je saisis la panse avec une très grosse pince, pour me faire un repère. Elle a beau ne pas fonctionner correctement, elle oscille de bien 8 cm vers l’avant de ma plaie. Ça ne va pas être pratique. Je pose un premier fil qui prend la panse, le péritoine et le cuir, et je noue. J’attends. Elle repart vers l’avant lors de la contraction suivante, déchirant la paroi de la panse là où j’avais passé mon fil.

M. Louge me pose des questions, hésitant. Je lui explique comment les choses fonctionnent, là-dedans. Un peu amer, et circonspect, il m’explique ne pas avoir fait l’école. Moi j’ai fait l’école, mais je n’ai compris que quand j’ai vu.

En tout cas, je ne vais encore pas pouvoir faire comme dans les cours. Le rumen est beaucoup trop tendu, c’est comme d’essayer d’attraper la paroi d’un ballon de baudruche surgonflé. Il faut le dégonfler pour y arriver.
Je perce la panse, y enfonce ma pince pour la saisir très largement. Le gaz et la mousse – il y avait bien de la mousse, je le savais – bloblopent un peu et souillent ma plaie, mais l’incision est trop petite pour que ce soit dangereux. Cette fois,je traverse tout en faisant une boucle à l’intérieur de la panse, et je fixe au muscle, qui suivra mieux le mouvement que le cuir. Ça tient. Un point de plus, juste au dessus. Un autre. Tout le côté gauche de ma plaie est fixé. Et maintenant… j’incise la panse, pour vider le gaz, lâcher la pression, ce qui me permettra de mieux prendre la paroi de la panse du côté droit. Il y a du jus de rumen qui coule dans les muscles, je rince, je désinfecte, même si ça ne sert à rien. Je peux passer un doigt dans la panse, j’en profite pour guider une aiguille et plaquer la panse contre le péritoine sur le bas de mon ouverture, pour éviter les souillures maintenant que la pression ne plaque plus tout partout. J’ouvre plus grand. Dix centimètres. La voilà, la mousse ! Elle jaillit de la panse sous pression, elle proufe et elle blote, elle jaillit au fil des contractions, se déverse au sol où elle s’accumule en une montagne verdâtre à l’odeur indéfinissable, douceâtre, ni agréable ni désagréable. Une mousse qui serait parfaite pour le bain, si ce n’était l’odeur. Je plonge la main dans la cavité, j’en retire de longs brins d’herbe et de foin, permettant à nouveau à la mousse de s’évacuer. Au sol, maintenant, il y a un amas qui remplirait une brouette. M. Louge, qui me parlait de sa copine qui venait de le larguer, de son tracteur cassé – 10 000 € de réparations – de sa vache morte en début de semaine et de ses deux avortements de la semaine dernière, ne dit plus rien.
Moi, je me demande comment il fait pour tenir quand la poisse s’acharne comme ça.

Maintenant que la pression va me permettre de travailler, je reprends mes bords de plaie. Suturer la panse au cuir, de tous les côtés, pour laisser une belle ouverture qui ne permettra pas aux jus souillés de pourrir l’abdomen. C’est long, et fastidieux. Ce n’est toujours pas comme c’est censé être, ça ne l’est jamais. En chirurgie, surtout bovine, rien ne se passe comme dans les bouquins, de toute façon.

Et c’est très bien comme ça.

La vache, elle, s’est remise à ruminer.

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Spumeuse

C’est le deuxième appel de la matinée. Je suis déjà en train de perfuser un veau au milieu des champs, en priant pour qu’il ne gueule pas vu que le troupeau entier nous entoure et que nous ne sommes protégés que par de minces fils de fer. Je décroche mon téléphone en posant mon genou sur l’encolure du veau pour le maintenir au sol tandis que l’éleveur, debout, tient la poche de perfusion en surveillant les vaches. Je discute un peu avec l’éleveur qui m’appelle. Il va falloir que j’y aille. Une fois que j’en aurais fini ici.

Une demi-heure plus tard, je gare ma voiture à l’ombre de l’avancée de toit du hangar, devant la rangée de cornadis. Mon chien, que je trimbale avec moi aujourd’hui, appréciera de ne ps rester au soleil… Les vaches sont dans les champs, sauf une. M. Louge, l »éleveur n’est nulle part, mais je n’ai pas besoin de lui pour identifier ma patiente. La blonde me regarde, immobile, tétanisée, son ventre enflé donne l’impression d’être prêt à exploser. Sa respiration est hachée, mais pas catastrophique. Elle oxygène bien. Je m’approche doucement de ses 500kg, et donne une tape appréciatrice sur la panse qui distend démesurément ce qui devrait être le creux de son flanc, à gauche. M. Louge arrive, flanqué de ses deux corniauds. Rouge de sueur.

– Je finissais de réparer les clôtures, désolé ! Ces abruties ont tout cassé et sont allées dans la luzerne, hier. Je les ai surveillées, elles vont toutes bien, sauf elle. Elle météorise ?

Elle météorise, oui. La panse est un réservoir gastrique d’une bonne centaine de litres, un mélange de ce que la vache avale – de l’herbe et beaucoup de salive – et du produit de sa rumination : ce qu’elle se renvoie dans la bouche pour le mâcher et le remâcher. Du liquide, des fibres, et des milliards de bactéries et de protozoaires, qui tournent en permanence dans cette énorme lessiveuse. Mais la machine est bloquée : parce qu’elle a abusé d’un aliment, la chimie de la panse s’est détraquée. D’abord, de la fermentation. Et à cause de la luzerne, très probablement, une mousse très dense. La luzerne contient des molécules qui favorisent l’apparition de cette mousse qui remplit tout et bouche le système en le distendant.

J’écoute le cœur. Impeccable. Température : normale. Je passe un long tuyau par sa bouche, direction la panse. Deux mètres de tuyau qui filent et s’enroulent là dedans, mais rien ne sort. Un argument de plus pour la mousse. Je saisis une grande aiguille, que je plante dans son flanc distendu en évitant son coup de pied vengeur. Le gaz s’échappe sous pression. Météorisation gazeuse, météorisation spumeuse… la première est de meilleur pronostic que la seconde, et là j’ai du gaz. Mais toutes les raisons du monde de penser qu’il y a de la mousse… De toute façon, il y a souvent les deux. Il faut relâcher la pression, rien n’ira bien, sinon. Je décide d’anesthésier un peu le flanc bombé. Un coup de scalpel, puis j’enfonce un trocart. Un genre de grosse vis creuse, qui va aller dans la panse et grâce à son énorme pas de vis, plaquer la paroi de la panse contre le péritoine, la membrane interne de la cavité abdominale, afin que les fluides souillés ne coulent pas (trop) dans le ventre. La manœuvre fonctionne, mais je suis déçu. Peu de gaz. Et toujours pas de mousse.

Je m’assieds sur le béton, contre le cornadis, pour observer un peu. La stabulation vide, avec le vieux fumier, très sec, qui attend d’être curé. Les deux corniauds, mélanges indéfinissables de chiens de chasse et de berger, qui halètent dans un coin, à l’ombre. Les mouches, par centaines. L’odeur un peu piquante du fumier sec et du bétail. M. Louge et son marcel, qui râle sur la météo, son tracteur, et les emmerdes qu’il a avec ses vaches. Je ne l’écoute pas vraiment, je me demande…

– Il y a une décision à prendre, là. Le tuyau et le trocart sont décevants. Ils ne suffisent pas. On vide du gaz, oui, mais pas assez. Sa panse ne peut pas se remettre à fonctionner avec une pression interne pareille. Elle risque de continuer à gonfler, puis de mourir. Assez vite. Bien sûr, je pourrais balancer tout un tas de produits dans le rumen avec le tuyau et une pompe. De quoi aider un peu la panse et calmer la formation d’acides. Mais… la mousse que j’imagine là-dedans, il est presque impossible de la détruire. Alors le reste ne servira pas à grand chose. On pourrait… Ouvrir. J’ouvre le ventre, comme pour une césarienne, je suture la panse au cuir, je l’incise sur dix centimètres et la saleté là-dedans s’évacue dehors sans se vider dans le ventre.

Il ouvre de grands yeux.

– Vous suturez avant, c’est pour que la merde ne coule pas dedans, c’est ça ?
– C’est ça. Enfin c’est la théorie.
– Et après ?
– Après on laisse ouvert.

Il me regarde, incrédule.

– Ça se referme comment ?
– Tout seul, en plusieurs semaines, voire mois. La dernière que j’ai faite a mis trois mois à se refermer. Mais elle va bien.
– Mais comment elle fonctionne, la panse, si ça reste ouvert ?
– Elle déborde. Mais pas tant que ça. Le contenu est semi-pâteux, et j’ouvre sur le haut. Ça marche. Et sur le court terme, surtout, ça évacue la pression et ça l’empêche de remonter. Je ne garantis pas qu’elle s’en sorte, il y a un risque non négligeable de péritonite. Mais si c’est bien comme je pense, là-dedans, c’est la seule chose à faire.
– Si vous en êtes sûr…

Sa voix traîne, et non, je n’en suis pas sûr. Mais c’est la seule chose logique à faire, en l’état. Donc… on va y aller.

Alors je vais chercher ma boîte à césarienne, j’injecte un antibiotique, puis j’anesthésie le cuir et les muscles. Je désinfecte et je rase le poil du flanc, là où j’avais planté mon trocart. Je désinfecte à nouveau, et j’incise. La peau s’ouvre, puis ce sont les muscles qui s’écartent comme par magie devant ma lame. Tout au fond, la fine membrane du péritoine, et derrière, la panse qui bouge au gré de ses infructueuses contractions. J’incise le péritoine, puis je saisis la panse avec une très grosse pince, pour me faire un repère. Elle a beau ne pas fonctionner correctement, elle oscille de bien 8 cm vers l’avant de ma plaie. Ça ne va pas être pratique. Je pose un premier fil qui prend la panse, le péritoine et le cuir, et je noue. J’attends. Elle repart vers l’avant lors de la contraction suivante, déchirant la paroi de la panse là où j’avais passé mon fil.

M. Louge me pose des questions, hésitant. Je lui explique comment les choses fonctionnent, là-dedans. Un peu amer, et circonspect, il m’explique ne pas avoir fait l’école. Moi j’ai fait l’école, mais je n’ai compris que quand j’ai vu.

En tout cas, je ne vais encore pas pouvoir faire comme dans les cours. Le rumen est beaucoup trop tendu, c’est comme d’essayer d’attraper la paroi d’un ballon de baudruche surgonflé. Il faut le dégonfler pour y arriver.
Je perce la panse, y enfonce ma pince pour la saisir très largement. Le gaz et la mousse – il y avait bien de la mousse, je le savais – bloblopent un peu et souillent ma plaie, mais l’incision est trop petite pour que ce soit dangereux. Cette fois,je traverse tout en faisant une boucle à l’intérieur de la panse, et je fixe au muscle, qui suivra mieux le mouvement que le cuir. Ça tient. Un point de plus, juste au dessus. Un autre. Tout le côté gauche de ma plaie est fixé. Et maintenant… j’incise la panse, pour vider le gaz, lâcher la pression, ce qui me permettra de mieux prendre la paroi de la panse du côté droit. Il y a du jus de rumen qui coule dans les muscles, je rince, je désinfecte, même si ça ne sert à rien. Je peux passer un doigt dans la panse, j’en profite pour guider une aiguille et plaquer la panse contre le péritoine sur le bas de mon ouverture, pour éviter les souillures maintenant que la pression ne plaque plus tout partout. J’ouvre plus grand. Dix centimètres. La voilà, la mousse ! Elle jaillit de la panse sous pression, elle proufe et elle blote, elle jaillit au fil des contractions, se déverse au sol où elle s’accumule en une montagne verdâtre à l’odeur indéfinissable, douceâtre, ni agréable ni désagréable. Une mousse qui serait parfaite pour le bain, si ce n’était l’odeur. Je plonge la main dans la cavité, j’en retire de longs brins d’herbe et de foin, permettant à nouveau à la mousse de s’évacuer. Au sol, maintenant, il y a un amas qui remplirait une brouette. M. Louge, qui me parlait de sa copine qui venait de le larguer, de son tracteur cassé – 10 000 € de réparations – de sa vache morte en début de semaine et de ses deux avortements de la semaine dernière, ne dit plus rien.
Moi, je me demande comment il fait pour tenir quand la poisse s’acharne comme ça.

Maintenant que la pression va me permettre de travailler, je reprends mes bords de plaie. Suturer la panse au cuir, de tous les côtés, pour laisser une belle ouverture qui ne permettra pas aux jus souillés de pourrir l’abdomen. C’est long, et fastidieux. Ce n’est toujours pas comme c’est censé être, ça ne l’est jamais. En chirurgie, surtout bovine, rien ne se passe comme dans les bouquins, de toute façon.

Et c’est très bien comme ça.

La vache, elle, s’est remise à ruminer.

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Vangelis – Blade Runner Soundtrack

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Substitution

Un critère intermédiaire est souvent une mesure qui va documenter d’un point de vue physiologique une maladie et/ou son traitement. Par exemple, le LDL et l’athéromatose, ou la tension artérielle et certaines maladies cardiovasculaires. Lorsqu’un critère intermédiaire est l’objet d’une étude clinique, on l’appelle critère du substitution (surrogate endpoint). Le syllogisme est tentant: le traitement … Continuer à lire … « Substitution » Continuer la lecture

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The new cab’s to do list: les aides à l’installation

Vénale comme je suis, la première chose que j’ai faite, c’est de rechercher les aides à l’installation évidemment. Non en fait c’est pas vrai,j’ai essayé d’être vénale mais j’ai pas réussi. Mon cabinet est situé à quelques mètres d’une Zone … Lire la suite Continuer la lecture

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Baclofène-80 mg : les doléances des patients au directeur de l’Agence du médicament

Bonjour Ce fut un médicament, puis un médicament détourné, puis un livre à succès, puis des polémiques en cascades et autant d’atermoiements. Cela pourrait devenir une série. Avec, en toile de fond, les délices de l’alcool et les ravages de l’alcoolisme. Et une puissance publique comme incapable de prendre la mesure du phénomène. Ainsi peut-on […] Continuer la lecture

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Quand l’Agence nationale du médicament ne corrige pas une fort désagréable consonance 

  Bonjour Cela pourrait n’être qu’une mauvaise plaisanterie. C’est une alerte officielle de l’ANSM : « Attention aux confusions entre le médicament Lytos (clodronate de sodium tétrahydraté) et le complément alimentaire Lithos (citrate de potassium et de magnésium) » . On nous explique qu’un risque de confusion entre le médicament Lytos et le complément alimentaire Lithos a été […] Continuer la lecture

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Mauvaise passe

Ce n’est pas la forme chez mes patients, en ce moment. En étant très sombre, je dirais que j’essaye de prolonger la durée de leur maladie cardio-vasculaire pour qu’ils puissent mieux mourir de leur cancer ou de leur démence. Parfois ils meurent du coeur, quand même. Je ne vois plus Mme P, épouse fusionnelle de … Continuer à lire … « Mauvaise passe » Continuer la lecture

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Journal de soigné

Jour 5 « Si tu prends une photo de moi tous les jours tu vas m’obliger à aller chez le coiffeur, dit Corinne Humanité coquettement. — Je vais arrêter le journal, Corinne. Ça va devenir saoulant pour les gens, mon histoire de cul. » Oui, je vais arrêter le journal mais Corinne va continuer à […] Continuer la lecture

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Contre-feux

  Le 20 juillet, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les hommes et les femmes – peut-être soucieuse d’éteindre le feu couvant quant à la baisse drastique de son budget (27%) – a évoqué les violences obstétricales lors de son audition au Sénat. « J’ai commandé un rapport au Haut Comité sur l’Egalité sur les violences obstétricales qui […]

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Déradicalisation et psychiatrie : la fin de la bien triste histoire du château de Pontourny

Bonjour 28 juillet 2017 : « Pontourny, c’est fini ». Clap de fin pour un film que l’on ne verra jamais ; un film dont nul ne sait ce qu’il nous aura coûté. L’unique centre de « déradicalisation » de France, au lieu-dit et château de Pontourny en Indre-et-Loire, d’une capacité de vingt-cinq personnes va être fermé, vient d’annoncer le ministère […] Continuer la lecture

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Et si aller « au bout du traitement antibiotique » ne devait plus être un geste automatique ?

  Bonjour Provocation ou pragmatisme ?  Dans une longue tribune documentée publiée par le British Medical Journal un groupe de spécialistes britanniques 1 remet en cause la règle (officielle et internationale)  jusqu’ici jamais contestée qui veut que l’on termine un traitement antibiotique une fois que ce dernier a été prescrit et commencé. Selon les auteurs, cela favoriserait […] Continuer la lecture

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Les 7 péchés mortels de la science : numéro 6, l’internement ou le refus d’ouvrir les données, le refus de l’Open Access…

Excellent ouvrage (mai 2017) de Chris Chambers, professeur de neurosciences cognitives à Cardiff. Le titre : The 7 deadly sins of psychology. A manifesto for reforming the culture of science practice. Je reprend chaque vendredi un des 7 péchés, et voir ensuite le rachat proposé dans le dernier chapitre. Le péché numéro 6 peut paraître bizarre dans son intitulé :… Continuer la lecture

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The new cab’s to do list: les médecins

Première étape de la to do list pour le nouveau cabinet: les médecins qui en feront partis Oui c’est la base…pourtant ça commence mal car pour l’instant y’en a pas trop (comment ça il est foireux mon plan) Donc je … Lire la suite Continuer la lecture

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Une jeune fille de 16 ans est morte de la rougeole à Marseille. Elle n’était pas vaccinée

  Bonjour Il aura fallu un mois pour que l’information soit rendue publique. Une jeune fille de 16 ans est décédée le 27 juin des suites d’une rougeole aiguë à l’hôpital Nord de Marseille. C’est Agnès Buzyn, ministre de la Santé qui l’a annoncé hier, 26 juillet, à l’Assemblée nationale. Non vaccinée, la jeune fille est tombée malade […] Continuer la lecture

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Restriction cognitive de l’hyperspécialisation médicale

Le progrès des technosciences améliore toutes les pratiques, et inversement, l’expérience pratique suscite la recherche et améliore les technologies. Mais ce cercle vertueux recèle un piège maléfique. Le chasseur du paléolithique auquel on donnerait un fusil à lunette en serait … Continuer la lecture Continuer la lecture

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« On soigne pas les gays », une triste histoire observée au centre hospitalier de Bourges

  Bonjour Que se passe-t-il à Bourges ? Rien, ou presque. L’affaire vient d’être rapportée par  France Bleu Berry . Nous sommes au centre hospitalier Jacques Cœur. Il y a une dizaine de jours un homme de 45 ans, était soigné au sein du service de gastro-entérologie. Il raconte qu’un message à caractère homophobe a, en son […] Continuer la lecture

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Journal de soigné

Jour 4 J’ai testé pour vous « Les effets indésirables » ! Tramadol ? Du soulagement en barre – mais souvent payé au prix d’une queuleuleu de nausées, et de longs jours sans caguer, hein Corinne ! Penchée sur mon derrière, Corinne Humanité s’affaire. « D’ailleurs, Corinne, demain, si rien n’est décoincé, j’écrirai un sonnet. » Corinne […] Continuer la lecture

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De l’usage du « stress social » dans l’étude des racines de l’addiction à la nicotine

Bonjour Jusqu’à quelles extrémités faut-il aller chercher les racines biologiques de l’addiction tabagique ? Plutôt que de faire « baisser leur stress » (comme le pensent généralement les fumeurs) l’ingestion de nicotine augmenterait l’impact de celui-ci. C’est ce que semble démontrer, chez la souris, une étude qui vient d’être publiée dans Molecular Psychiatry : « Nicotinic receptors mediate stress-nicotine detrimental interplay via […] Continuer la lecture

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Tempête dans un verre d’eau aux Annals of Surgery : rétractation d’un article utilisant le pronom masculin uniquement pour évoquer le/la chirurgien(ne)

Histoire surprenante, décrite le 24 juillet 2017 par RetractionWatch, car les problèmes sont ailleurs. L’European Surgical Association’ a un council de 14 membres dont une seule femme, et est l’une des deux sociétés responsable de la revue Annals of Surgery (avec American Surgical Association). La revue a publié la ‘Presidential Address’ d’avril 2017 faite par l’ancien président Marek Krawczyk, chirrugien… Continuer la lecture

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Episiotomies et violences obstétricales : non, Marlène Schiappa ne doit pas démissionner

Bonjour « Schiappa : démission ». Après la violente polémique épisiotomique de ces derniers jours, c’était immanquable. Et cela n’a donc pas manqué. La vieille histoire des causes et des effets. Après le Collège national de la profession, après le Conseil national de l’Ordre des médecins, voici le Syndicat National des Gynécologues Obstétriciens de France (SYNGOF). Le « premier […] Continuer la lecture

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Pasteur est mort, la rage non (Exmed)

 

 

 

 

 Pasteur est mort, la rage non

En ces temps de querelles byzantines sur l’opportunité de porter à onze le nombre de vaccinations obligatoires en France, regarder plus loin n’est pas interdit.
   Ainsi au Cambodge ( Médiscoop du 25 juillet 2017), la rage tue un millier de patients par an. Faute de pouvoir accéder à la vaccination après une morsure canine, aucun traitement curatif de ce virus neurotrope  ne peut éviter la mort.

    Il y a cinquante ans, au Tchad, les autorités, faute d’autres moyens, encourageaient la destruction systématique des chiens errants par la population, enfants en tête.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed, 26-27 juillet 2017 Continuer la lecture

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Journal de soigné

Jour 3 J’ai testé pour vous « Le Tramadol » Hier, moi sur le ventre et elle derrière, j’ai dit à Corinne Humanité : « La douleur est là ». Elle l’a bien remarqué : j’ai la ride du lion, les yeux crispés, les muscles congestionnés, et posé sur tout ça, le visage d’un comédien tragique. On […] Continuer la lecture

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Homéopathie: le gouvernement français oserait-t-il décider de ne plus la rembourser ?

Bonjour Lit-on Slate.fr, sous les ors du Palais de l’Elysée ? Ou le Quotidien du Médecin (Fabienne Rigal) ? Dans les deux cas un même constat : le National Health Service (NHS) britannique entend mettre fin au remboursement de l’homéopathie. Il y a quelques jours, le NHS présentait un rapport en ce sens soulignant que les bénéfices de l’homéopathie n’étaient pas […] Continuer la lecture

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The big to do list

Alors du coup pour ceux qui suivent, je suis en train de faire THE to do liste de la mort qui tue Pour ceux qui n’ont pas suivi: je change de cabinet et je dois faire plein de choses j’imagine, … Lire la suite Continuer la lecture

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Vinay Prasad sur les débats qui animent twitter

Vinay Prasad fait un travail magnifique d’éclaircissement sur un certain nombre de faits qui agitent les sphères de l‘oncologie, du dépistage, des traitements, du coût des traitements. Je ne le connais pas personnellement mais je lis ce qu’il écrit (il écrit beaucoup). Il nous enthousiasme sur le niveau de réflexion que des médecins, dans leur propre spécialité, ici l’hématologie et l’oncologie, peuvent atteindre  dans un système de santé aussi étranger au nôtre que celui des Etats-unis et nous déprime quant à l’absence de médecins critiques dans notre propre pays. @VinayPrasad82 pour le suivre sur twitter.

Voici la traduction d’un tweet qui m’avait bien plu. 

Le dépistage des cancers n’a jamais démontré sauver des vies, ce qui signifie améliorer la mortalité globale, et a des conséquences néfastes majeures incluant des faux positifs et des sur diagnostics et nous devons le juger par des preuves provenant d’essais randomisés. Voir ICI pour l’article original (sur abonnement) et LA pour un commentaire. [1]


Le coût des médicaments est hors de contrôle, il n’est pas régi par les forces traditionnelles du marché, il est mauvais pour les patients et la société, et des réformes sont nécessaires (LA).

La FDA états-unienne a assoupli les standards d’autorisation de mise sur le marché fondée sur des critères de substitution (ce qui, en soi, n’est pas la fin du monde) mais en les couplant avec l’abandon des études marketing post commercialisation, ce qui est mauvais pour les patients (ICI). [2]

Le financement de la recherche est majoritairement non fondé sur les preuves et arrose de façon disproportionnée les mêmes fausses  idées et les mêmes personnes (LA). [3]

L’oncologie de précision et les autres « traitements personnalisés » paraissent magnifiques mais manquent de données robustes issues d’essais randomisés.  Le seul essai dont nous disposons est négatif ( LA). [4]

Les nouvelles molécules sont souvent annoncées comme des miracles mais la réalité est typiquement qu’il y a un certain nombre de réserves majeures, de distorsions dans le protocole, des biais et des manipulations derrière tout cela (ICILA, et encore LA). [5]

Les conflits d’intérêts sont vraiment un problème. 

Notes.

[1] Rappelons qu’en France les résistances sont fortes et que l’INCa a exercé des pressions intolérables pour que l’on n’abandonne pas en rase campagne le dépistage organisé du cancer du sein.
[2] les études post marketing (après commercialisation) ne paraissent pas devoir être très conclusives puisqu’elles sont menées dans l’immense majorité des cas par l’industrie pharmaceutique voir ICI ; mais, pire encore, quand les études post commercialisation montrent des résultas négatifs, les produits ne sont pas retirés du marché.
[3] Les recherches sont menées en fonction des marchés porteurs (nombre de patients putatifs élevé) et/ou dans des marchés de niche où le faible nombre de patients traités sera dans un premier compensé par des prix très élevés et dans un second par une extension des indications (alias saucissonnage). Voir à ce sujet l’excellente communication de Marc-André Gagnon lors des Pilules Prescrire 2015 : ICI.
[4] L’oncologie de précision est pourtant considéré comme l’avenir de l’oncologie par tous les experts mais les experts sont surtout payés par l’industrie pour des opérations promotionnelles justifiant a priori une efficacité non démontrée et l’obtention de prix faramineux.
[5] Big Onco organise une messe annuelle sous le patronage de l’ASCO durant laquelle elle fait du pré marketing à base d’abstracts aux résultats rarement confirmés, de communications tronquées et truquées à laquelle est convié le gratin des oncologues et le gratin des journalistes internationaux.

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Baclofène – 80 mg : l’Agence du médicament entendra-t-elle la supplique professorale ?

Bonjour C’est une tribune qui pourra difficilement rester sans réponse. Elle est signée d’universitaires « spécialistes du baclofène » 1 ainsi que du Pr Didier Sicard, président d’honneur du Comité consultatif national d’éthique. Tous  contestent la décision que vient de prendre l’ANSM au sujet du baclofène. « Sans concertation et sans base scientifique solide, l’ANSM a limité brutalement […] Continuer la lecture

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Félicitons les chercheurs qui savent reconnaître leurs erreurs en demandant de rétracter des articles : sont-ils nombreux ?

RetractionWatch narre une rétractation avec de nombreux détails et grâce à l’honnêteté des auteurs. Pas étonnant, ces auteurs sont Suédois, ni américains, ni français. Il s’agit d’un article impressionnant de la prestigieuse revue Cell (facteur d’impact de plus de 30 !). Il s’agit d’un article de 16 pages qui avait fait le buzz à sa parution. Les auteurs suédois du… Continuer la lecture

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Baclofène chez les personnes malades de l’alcool ? Jusqu’à 80 mg quotidiens, sinon rien !

  Bonjour Ainsi donc rien n’y aura fait : les dirigeants de l’Agence nationale du médicament (ANSM) sont restés sourds aux appels et autres doléances de ces derniers jours. Ils viennent ainsi de prononcer ce qui était, entre les lignes, écrit : « Réduction de la dose maximale de baclofène à 80 mg par jour dans le cadre […] Continuer la lecture

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Violences et ressentis obstétricaux : voici le demi mea culpa de Mme Schiappa, secrétaire d’Etat

Bonjour Doublement ciblée par le Conseil national de l’Ordre des médecins et par les gynécologues-obstétriciens après ses déclarations provocatrices Marlène Schiappa vient de réagir. La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes avait publiquement fait état, au Sénat, d’un « taux d’épisiotomie à 75% » et de « pratiques obstétricales non consenties, particulièrement sur les femmes étrangères, […] Continuer la lecture

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Journal de soigné

Jour 2 J’ai testé pour vous « Corinne Humanité »  L’infirmière pose de la musique méditative sur mes oreilles et ses mains fraîches sur la plaie. Je lève la main si j’ai mal. Elle m’écoute. Elle stoppe. Elle reprend. Elle est douce. Elle blague pour me détendre. Parfois, une petite tape sur la fesse saine pour attirer […] Continuer la lecture

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Violences obstétricales : l’Ordre des médecins dénonce les accusations de Marlène Schiappa

Bonjour L’Ordre après le Collège national des gynécologues et obstétriciens français : où l’on voit, se constituer une « affaire Marlène Schiappa » – du nom de la secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes. Cette dernière est accusée par les gynécologues-obstétriciens d’avoir diffusé de fausses informations quant à la fréquence des […] Continuer la lecture

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