Archives mensuelles : juin 2015

Ce que Bébé voit.

À quoi ressemble le monde pour un nouveau-né? Et pour un bébé de 6 mois? Un ophtalmologiste du Boston Children’s Hospital et un groupe de scientifiques et ingénieurs de la compagnie REBIScan viennent de développer une app appelée BabySee qui…

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Burn Out : en faire une maladie professionnelle ? Non, ce n’est pas la bonne solution

Bonjour Four caniculaire et moulin radiophonique. Aujourd’hui Marisol Touraine est partout. Ce matin (30 juin) elle était en son ministère mais aussi, comme souvent, à France Inter.  Canicule et « Burn Out ». Casquette de ministre de la Santé, elle y a déclaré souhaiter que cette entité, soit « réintroduite » dans la loi via le projet sur […] Continuer la lecture

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Courtoisie : les fumeurs sont priés de ne plus fréquenter les aires où s’ébattent collectivement les jeunes enfants

Bonjour Canicule fait loi : la France ne doit plus vire que dans son ombre.  La presse doit savoir que Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes se rendra aujourd’hui, à 10h 45 minutes au Centre Opérationnel de Réception et de Régulation des Urgences Sanitaires et Sociales (CORRUSS) de […] Continuer la lecture

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Les médecins victimes : pourquoi l’UFML les donne-t-elle en exemple ?


Dans la mesure où la protestation en reste au niveau d’une provocation hystérique adressée au maître, sans programme positif permettant de substituter un nouvel ordre à l’ancien, elle fonctionne effectivement comme un appel (désavoué bien sûr) à un nouveau maître.
Slavoj Zizek, 2012

La vision apocalyptique de la situation des médecins libéraux français que nous décrit l’UFML au travers des témoignages lus sur son site ou proposés à l’examen est à mon avis, au delà des histoires de chasse, assez éloignée de la réalité vécue sur le terrain. J’ajoute que j’exerce en zone dite sensible, le fameux Val Fourré, où les médecins (et tous les professionnels de santé d’ailleurs) cumulent les contraintes diverses et variées des différentes professions qu’ils exercent avec, en sus, la précarité, le chômage, la misère,  l’exil, l’ignorance hygiénique, le sexisme, et cetera, mais il n’en est pas moins vrai que ces témoignages rendent compte du désarroi des médecins en général qui sont confrontés comme tous les Français quelle que soit leur quotidien et comme tous les médecins européens quels que soient les systèmes de santé, à un monde qui est en train de changer à la vitesse grand V.

Ces témoignages ne doivent pas être cachés, comment pourraient-ils l’être ?, mais est-il judicieux de les mettre en avant au risque de dévaloriser encore plus la profession en montrant des professionnels dépassés par une tâche présentée comme inhumaine et impossible à gérer ? Est-il convenable de leur laisser dire atant de sottises sur leur métier que les politiques et autres en disent sur le même métier ?

Pourquoi ne pas parler des médecins, et ils sont nombreux, qui aiment leur métier, qui y trouvent du plaisir, qui tentent de le pratiquer avec compétence malgré les difficultés accumulées, qui se forment, qui sont au courant, qui ont une vision distanciée de leur vie professionnelle, qui ne sont ni des gourous ni des paternalistes, ni des épiciers ni des suiveurs ?

L’UFML joue les pleureuses professionnelles. Mais nous n’avons plus besoin de pleurs. Nous avons besoins de propositions qui nous valorisent et qui ne nous fassent pas passer pour des esclaves de la société.

Je suis moi-même un médecin généraliste libéral et je ne suis pas une victime, je ne pense pas l’avoir été depuis que je me suis installé le 5 septembre 1979, je travaille environ 45 heures par semaine, j’écris, j’écoute de la musique, je ne fais pas de gardes, je lis, je regarde des séries plus qu’il ne le faudrait, j’ai environ neuf semaines de vacances par an et je ne meurs pas de faim. Pas plus que mes enfants.

L’UFML qui a toujours raison et qui ne se trompe jamais a annoncé avant les autres (même ce qui est arrivé avant novembre 2012 l’année de sa fondation) et avec clairvoyance ce qui est en train de se passer aujourd’hui : départ massif des libéraux à l’étranger, déconventionnement des praticiens, grève ininterrompue de la télétransmission, et cetera.

Mais la vision qu’ils veulent nous donner du praticien libéral est assez curieuse. J’aurais aimé qu’au contraire l’UFML ensençât notre métier, en fît un exemple, en soulignât les beautés et aussi les insuffisances. Mais non, la voix choisie est celle du misérabilisme, de l’esclavage, de la non faculté des praticiens à réagir contre l’adversité, de leur désir d’être des moutons acculés dans une bergerie avec des loups affamés de sang prêts à les dévorer.

Trois exemples de ce discours misérabiliste et victimaire mais il en est d’autres tout aussi poignants.

Quatre-vingts heures de travail par semaine !

Le 26 juin 2015, le docteur Charles Cousina de Lyon, publie ICI un courrier sur le site de l’UFML,  annoncé par une manchette digne de Voici ou de Closer, Témoignage d’un médecin, bouleversant, dont le sous titre est « Chers frères d’armes du public », nous sommes sans doute en guerre. Ce médecin généraliste qui vient de cosigner des articles avec Christian Lehmann, voir LA pour les commentaires et ICI pour les originaux, nous raconte son histoire de malade pour nous montrer que l’hôpital public, c’est le mal, et que la seule responsabilité de cet état de fait vient des autres, la méchante administration, les méchants non médecins, et cetera, les assureurs, les administrateurs de la CPAM et l’ARS.

Cette histoire pourrait être touchante si elle ne montrait pas, non le dysfonctionnement de l’hôpital public mais le dysfonctionnement du système de santé. Le bon docteur Cousina, si jeune, si frais émoulu de l’université, qui n’est pas parti de l’hôpital public parce que le traitement fait aux patients était inhumain, non, parce que « du fait de sa sur-administration, de l’exploitation non reconnue de l’interne que j’étais et du temps médical qui diminuait chaque année au profit de l’étude des statistiques d’activité et durée de séjour, de la mise en place de protocoles dictés par les tutelles et de l’informatisation qui, en plus d’être chronophage, virtualise la relation soignant-patient. » Pauvre petit coeur.

Parce qu’en lisant son récit je crois qu’il a eu beaucoup de chance d’avoir été pris en charge de la sorte. Et qu’il eût été dans le privé que cela n’aurait pas été mieux.

Mais voici ce qu’il nous dit de sa conception de la médecine, je cite, « ambulatoire », car la médecine générale, nouvelle définition, c’est de l’ambulatoire, à l’hôpital c’est quoi ?, ou plutôt de sa façon de la pratiquer  : » j’ai été victime, il y a quelques mois, à trente et quelques années, d’un accident vasculaire cérébral, à la suite d’une énième semaine de 80 heures de travail et 50 heures de sommeil (et un peu de tabac…). Tout ça pour ça !

En découvrant son rythme de travail forcené on est partagés entre le scepticisme et la condescendance.

L’UFML devrait lui payer un stage chez Peter Drucker ou des séances avec un psychométricien, comment acheter un onglet ou un camembert bien fait en emmenant ses charmantes petites filles…

Le bon docteur Charles Cousina nous raconte la belle histoire du médecin naïf, « les Français savent ce que nous leur garantissons, par la personnalisation de nos soins à chaque patient, et l’indépendance de nos prescriptions vis-à-vis des assureurs, des ARS et autres directeurs de CPAM. » qui résiste aux sirènes du non soin et du fric. C’est amusant comme le bon docteur « oublie » les responsabilités des médecins, des médecins qui prescrivent en toute indépendance de l’industrie pharmaceutique, en toute indépendance  du mandarinat, en toute indépendance des experts médiatisés sponsorisés, des agences gouvernementales corrompues, et cetera. C’est pas moi c’est les autres, le leitmotiv des cours de récréation, le degré ultime des discours politiciens et corporatistes. Il va même jusqu’à incriminer l’informatisation : les dysfonctionnements de l’hôpital sont dus à l’informatique !

Merci docteur Cousina pour ce témoignage qui permettra aux futurs IMG de penser que tous les médecins généralistes sont comme cela et qu’il n’est donc pas nécessaire de s’installer… 


Un secteur 2 en panique.



Le 17 juin 2015, le docteur Artault explique en son site (ICI), pourquoi il ferme son cabinet secteur 2 de Saint-Germain en Laye, et sa lettre nous a été signalée par un membre de l’UFML. Ce courrier est truffé d’erreurs, de mensonges, d’omissions, de contre-vérités, mais il dit aussi des choses que chacun constate dans son exercice, cela fait quand même 20 ans qu’il exerce, des choses que nous déplorons, c’est cela, c’est le ton de la déploration, mais il y a des pépites… Des pépites tellement nombreuses que je ne voudrais pas lasser les lecteurs.

« J’ai 58 ans, loin de l’âge de retraite en tant que médecin libéral (68 ans) » Il me semble que ce n’est pas la règle générale.
« catastrophe financière et organisationnelle du cabinet libéral » : on y apprend entre autres que c’est lui qui fait « son ménage« 
Augmentation exponentielle des savoirs. Le bon docteur Artault voudrait, pêle-mêle, « un annuaire général de toutes les ressources« , « un moteur de recherche réel » pour les correspondants (un appel à Dominique Dupagne, sans doute), « Nous pourrions prendre exemple sur Pubmed » qu’il ne doit pas interroger souvent (il devrait lire un peu plus Philippe Eveillard), et il donne sa conception éclairée de la médecine générale « A quoi bon faire un bon diagnostic si je n’ai pas l’aide spécialisée pour traiter mon patient » (il devrait lire Des Spence et Margareth McCartney) et sa déception sur le traitement de l’autisme.

Il dénonce aussi à juste titre « les règlementations restrictives de la Haute Autorité de Santé« , « le discours fallacieux de notre Ordre obsolète« , le fait de ne pouvoir plus prescrire certains médicaments, il se plaint de la « modification des rapports entre généralistes et spécialistes« ,

de l' »augmentation considérable du rôle socio-administratif (arrêts de travails, déclarations d’accidents, certificats d’aptitudes, dossiers de prise en charge en tout genre) Le généraliste est devenu un agent d’assurance. » Il préfèrerait que ce soient les autres professionnels de santé qui le fassent ?
« Perte du statut du médecin libéral » et il cite cet exemple : »nous sommes devenus des médecins-livreurs-de-pizzas « Passez à la maison parce que le petit a mal à l’oreille, mais pas avant la fin du match de foot donc après 22h30 » » N’existe-t-il pas un livre qui s’appelle « L’art de dire non. » ?
Enfin, ou presque, il constate justement que « La société est devenue consumériste médicale.  » mais pour déplorer non cet état de fait (à vrai dire je ne sais pas trop comment on va pouvoir faire autrement) mais « que les honoraires n’ont pas suivi« .
Mais là, on touche au coeur de la pensée de ce praticien. Il écrit de façon péremptoire : « Les jeunes médecins sont passés d’une culture humaniste à une culture humanitaire. » Je vous laisse lire le pavé, un peu confusionniste, mais, et, enfin il s’adresse à moi, le médecin du Val Fourré, « Il accepte une rémunération ridicule parce que l’organisation sociale ne veut pas payer l’acte qui n’est d’ailleurs pas vraiment médical. Comme il doit faire rouler sa petite entreprise, il ne dépassera pas 10 minutes, multipliera les actes de CMU réalisant des actes inutiles et virtuels sur les enfants et autres membres présents sur la carte vitale. Mais que peut faire un médecin de quartier défavorisé ?. Remplir encore d’autres dossiers d’aides compliquées, alambiquées pour des patients rejetés par l’organisation sociale. Est-ce utile, oui certes, est-ce un acte médical ? NON !  » J’ai donc droit à un enterrement de première classe.
Puis notre collègue fait des propositions, arrêt de travail commençant au septième jour, on voit l’humanitaire, critique du freudisme, et cetera. Je suis épuisé.

Quatorze heures de travail par jour !

La lettre ouverte du docteur Zbar au Président de la République est publiée par le site UFML le 22 novembre 2014  (LA).
Il y va fort, le docteur Zbar (39 ans) : « Mes journées de travail interminables de près de 14 h passées à mon bureau, ne me permettent jamais de voir mes deux enfants au-delà du temps précipité que je passe le matin à les habiller et les déposer à l’école.
J’aperçois parfois mon épouse le soir quand elle a eu le courage de « m’attendre » ; puis je continue de travailler au moins 2 h le soir et de nombreuses heures encore chaque dimanche pour réaliser les tâches administratives asphyxiantes liées à mon exercice et pour répondre aux sollicitations incessantes de ma clientèle.
« 
Et le reste est à l’avenant. Je crois qu’il faut lui envoyer une cellule psychologique.
Ceci : « Cette clientèle porte bien son nom de « patientèle », car pour faire face à la pénurie effrayante de professionnels dans mon secteur d’activité, elle doit attendre près de trois semaines pour obtenir un RDV avec moi, lorsque la situation n’est pas urgente.« 
Il a aussi besoin d’un comptable quand il écrit que les prélèvements sont « actuellement à hauteur de plus de 80 % de ce chiffre d’affaires.« 
Et d’un assureur puisqu’il n’a pas de prévoyance et ne sera payé qu’au bout de 90 jours d’arrêt de maladie.

La peinture qu’il fit de lui-même aurait pu lui permettre de figurer dans un roman de Charles Dickens ou d’Hector Malot.
Franchement je plains notre collègue car il y a longtemps que j’aurais mis la clé sous la porte.

Ce discours misérabiliste et victimaire est en réalité une stratégie de diversion.

Une stratégie pour exonérer les médecins de toutes responsabilité dans ce qui leur arrive. Ils seraient victimes d’un complot dont le bon peuple sait dessiner intuitivement les contours : les médecins sont des naïfs bien formés par une Faculté de médecine, certes critiquable, mais valeureuse, les médecins, dont 60 % nous dit-on reçoivent la visite médicale, et dont nombre, surtout des universitaires mais aussi des privés, participent à des essais bidons sur le dos des malades, se font payer des voyages dans des congrès dont ils ne comprennent même pas la langue, les médecins sont des naïfs qui ne respectent ni les recommandations, ni les intimidations, des naïfs qui ne prescrivent pas trop, des naïfs qui sont économes des examens complémentaires inutiles, qui exercent leur sagacité critique au quotidien et qui, voir cette étonnante video (LA) où l’UFML nous apprend que les médecins preux et valeureux appliquent l’EBM, donc il faut disculper les médecins de toute faute, ce ne sont pas eux mais les autres, les politiques qui ont été élus, les syndicats qui ont été élus, qui ont entraîné la profession dans le marasme.
Une stratégie nationaliste également qui oscille entre la revendication de la médecine la meilleure du monde (mais qui ne le sera plus bientôt si ça continue comme cela) et la médecine la moins payée du monde (civilisé), ce qui explique cela et ceci.
Une stratégie de diversion pour que, par confraternité, on ne se critique pas, on ne fasse pas avancer les choses, on ne discute pas de sur diagnostics, de sur traitements, de campagnes de prévention à la mords-moi-le-noeud, des passe-droits, des recommandations puantes, des agences putréfiées, du Conseil de l’Ordre qui défend les riches et les puissants, et cetera.
Ne vous laissez pas prendre à ce discours. Il y a des médecins qui surmontent, qui travaillent, qui réfléchissent, qui ne paient pas 80 % de charges (mais s’il s’agit d’une critique du système fiscal, il est possible de discuter), qui ne travaillent pas 14 heures par jour, qui ne dorment pas 50 heures par semaine, il y a des médecins responsables qui ne demandent pas la consultation à 50 euro, il y a des médecins libéraux qui sont prêts à envisager autre chose que le paiement à l’acte, et cetera.

La lecture de blogs de consoeurs et de confrères est au contraire enrichissante et illustre ces médecins libéraux, non pas valeureux, mais conscients, à la fois proches et distants de leurs malades et de leurs activités. Elle est fortement recommandée.

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Inceste et octuple infanticide: l’auteure exprime « des vérités successives et contradictoires »

Bonjour Quel procès couvrir ? Celui de Nanterre où un célèbre psychanalyste de Neuilly-sur-Seine est accusé de perversité (Il aurait violé l’une de ses jeunes patientes). Aller à Douai pour la cour d’assises du Nord ? Dominique Cottrez, ancienne aide-soignante de 51 ans, souffrant depuis longtemps d’obésité et reconnaît avoir tué huit de ses nouveau-nés ? Grand-père Il […] Continuer la lecture

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Est ce qu’internet est démocratique? La réponse de Carlo Ginzburg

La fabrique de l’histoire pour sa dernière semaine de la saison commence brillamment avec 25 minutes d’interview du grand historien italien Carlo Ginzburg. Si vous voulez entendre parler intelligemment d’histoire, de recherche et de vérité, vous devez écouter cette émission. … Continuer la lecture Continuer la lecture

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Les leçons de l’affaire Séralini / OGM : comment publier des recherches sans conclusion (voire fausses) ?

Cette histoire (plutôt triste) a donné lieu à une évaluation, avec recul, par un sociologue des NIH aux USA. David Resnik a publié un long article le 25 avril 2015 dans J Agri Environ Ethics. Analyse bien faite et intéressante. La publication, la rétractation puis la republication de l’article « Long term toxicity of a Roundup herbicide and Roundup-tolerant genetically… Continuer la lecture

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Matignon : guerre de civilisation et températures supérieures aux normales de nos saisons.

Bonjour Treize ans déjà. Bientôt, écrasés, nous entendrons les moches voler.  Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes (accompagnée de Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat chargée de la Famille, de l’Enfance, des Personnes âgées et de l’Autonomie) se rendront aujourd’hui 29 juin dans l’après-midi  dans les locaux de la […] Continuer la lecture

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Cherche urgentistes pour séance de simulation à distance

Dans le cadre d’un mémoire de fin de DESC de Médecine d’Urgences, une étude a été lancée afin d’évaluer le réalisme d’un service d’urgence virtuel et du scénario qui lui est associé (un flux de patient variés, s’accélérant progressivement sur une période de 2 heures).

Pour celà, nous recherchons des médecins urgentistes, exerçant en France (pour la cohérence des pratiques), acceptant de se Continuer la lecture

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Evaluation de la modélisation d’un service d’urgence virtuel

          ÉTUDE PILOTE : Gestion du flux
des patients aux urgences en simulation

Extraits du synopsis de l’étude

Investigateurs, Porteurs de l’Etude

<!–[if !supportLists]–>-         
<!–[endif]–>Vaissié Christine
(Interne)

<!–[if !supportLists]–>-         
<!–[endif]–>Dr Houze-Cerfon
Charles Henri (directeur mémoire)

<!–[if !supportLists]–>-         
<!–[endif]–>Dr Fernandez Continuer la lecture

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Anxiolytiques, somnifères etc. : pas plus de trois mois ! Votre médecin vous dira bientôt comment (sinon pourquoi)

Bonjour L’anxiété se doit d’être une pathologie temporaire. L’information était avant l’aube dans Le Parisien papier (Claudine Proust) Puis un peu plus tard sur le site de la Haute Autorité de Santé. La nouveauté ? La réévaluation par la HAS des benzodiazépines dans le traitement de l’anxiété. Et le maintien à la catégorie important de leur intérêt […] Continuer la lecture

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Simulation médicale et mondes virtuels: Le coup d’accélérateur.

La simulation gagne du terrain.

C’est une réalité dans de nombreux domaines et l’enseignement médical en particulier. "Jamais sur un patient la première fois" est un concept qui gagne chaque jour plus de terrain.

Au CHU de Toulouse, un centre de simulation a vu le jour, l’IT-SIM qui offre la possibilité de s’entraîner entre autres sur des mannequins ultra-réalistes.

C’est dans ce nouveau Continuer la lecture

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Les bonnes raisons de faire son lit

Truth Facts peut être très drôle et saisir la réalité de façon atrocement crue. J’aime beaucoup celui là. Pour les non anglophones de haut en bas: c’est joli, moins de poussière, votre compagne (on) vous l’ordonne. Source : Making your bed … Continuer la lecture Continuer la lecture

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Cancers, rats, pesticides, OGM et conflits d’intérêts : la série Séralini est relancée

Bonjour Tous les auteurs de feuilletons (de séries) cherchent le mouvement perpétuel. On se souvient peut-être de l’affaire Séralini. C’était  le 19 septembre 2012  « OGM-Monsanto : pourquoi le gouvernement français s’est affolée » (Slate.fr). Une histoire au départ assez invraisemblable, mêlant du scientifique, du politique et du médiatique. Une sorte de série franco-américaine qui partit en fanfare. Nouvel Observateur […] Continuer la lecture

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Le plagiat sur France Culture en juin 2015 : trop de tolérance du milieu universitaire qui couvre des plagiats…

Bonne émission sur France Culture le 19 juin 2015 sur le plagiat des écoles jusqu’à l’université. Vous pouvez écouter cette émission de 59 minutes (plagiat jusqu’à 44 minutes). Les définitions, les cas de plagiat, les causes et la détection du plagiat sont discutés. Présentation du plagiat à l’école avec des témoignages. Parmi les témoignages, remarquons Jean Noël Darde, auteur du… Continuer la lecture

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Qui sont les raisonnables ?

Chers collègues, Aux Etats-Unis, la formation par compagnonnage des jeunes médecins a subi la même évolution qu’en France (voir ici l’article de la New York Review of Books : règlementation limitant la durée du travail et mettant en péril la … Lire la suite Continuer la lecture

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Chouette mise à jour chez Smashrun.com

Smashrun.com continue son développement. Ils continuent de jouer la carte de la visualisation des données plutôt que d’affronter une concurrence frontale sur la quantification de l’entraînement à-la-Training-Peaks ou SportsTracks. Ils ajoutent de chouettes fonctions de visualisation des données sur les périodes fixe ou glissante. Ainsi sur leur graph du cumulé kilométrique glissant sur 365 jours, … Continuer la lecture de Chouette mise à jour chez Smashrun.com Continuer la lecture

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Diphtérie : mort de l’enfant espagnol non vacciné. L’Ordre des médecins attaque le Pr Joyeux

Bonjour Ne pas refermer trop tôt ses dossiers. Nous étions début juin. On apprenait qu’un enfant de six ans vivant à Olot (Catalogne) venait d’être infecté par la bactérie responsable de la diphtérie. Il avait été hospitalisé le 3 juin dans une unité de soins intensifs de l’hôpital Vall d’Hebron (Barcelone). où il se trouvait dans un […] Continuer la lecture

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Ô temps ! Suspends ton vol…


« Une rose pour la vie, une rouge pour l’amour, une noire pour la nuit et une bleue pour le jour. Une jaune pour être speed, une mauve pour être cool, orange pour le rire et marron pour les moules. Une blanche pour être bien, une verte pour la route et Jeanine Jeanine Jeanine pour éviter le pire » (Jeanine médicament blues, Jean-Jacques Goldman)

« Vous n’avez pas des vitamines pour donner un coup de fouet ? »

« Vous pouvez me donner quelque chose pour ouvrir l’appétit ? »

« Je ne dors que 5h par nuit. Comme je me couche à 21h, je suis debout à 2h du matin. C’est long. Donnez-moi quelque chose »

Combien de fois entend-on ces questions ?

Il existerait donc des médicaments miracles que nous, médecins, refuserions de prescrire de façon habituelle, et que nous ne réserverions que pour les patients qui nous supplient ?

Un peu comme une baguette magique que l’on pourrait dégainer, un lapin à sortir du chapeau, genre « Ta-dam ! Surprise ! Allez, rien que pour vous, voici le médicament miracle ! », alors qu’il m’arrive souvent, face à des patients âgés, de me sentir impuissant : j’aimerais pouvoir leur venir en aide, soulager leurs douleurs, mais ils ont déjà tous les traitements possibles et imaginables. 

Certains vendeurs peu scrupuleux ont flairé le filon et ont investi les journaux spécialisés « lecteurs d’âge mûr » à grands coups de publicité vantant les mérites des poudres de perlimpinpin à base de cartilage de requin (parce que le requin, il n’a pas mal aux articulations alors c’est bon mangez-en) ou de je ne sais quel extrait de plante qui porte un nom compliqué (parce que ce que vous ressentez c’est compliqué à décrire aussi, il faut au moins une plante compliquée pour en venir à bout). 

Placer encore le médicament au centre de tout. Tout le temps. 

Attention : je ne suis absolument pas un anti-médicament ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. 

Je dis juste qu’il n’y a pas de médicament à donner pour ce qui n’est pas une maladie : le vieillissement. Donner des médicaments pour soulager les symptômes oui, mais l’arsenal thérapeutique vraiment efficace est limité. 



« Time keeps running away, no matter what’s left behind, it keeps on moving. Tomorrow is not in today and all of your yesterdays are only a matter of time » (Time, Anastacia)

(Le temps continue de s’écouler, peu importe ce qu’il laisse derrière lui, il continue d’avancer. Demain n’est pas aujourd’hui, et chaque hier n’est qu’une question de temps)



À l’heure de la performance obligatoire et de la pression de performance dans tous les actes de la vie quotidienne, vieillir et en avoir les désagréments qui peuvent survenir au gré des années, c’est presque devenu une marque de faiblesse.

Alors que bon, vieillir, c’est vieillir. C’est naturel, c’est physiologique. 

Bien sûr, c’est pénible, parfois même très pénible, pour les patients qui souffrent. Mais il n’y a rien que nous puissions faire à ce sujet. 

Rien à part le prévoir. L’accepter. Et vivre avec.

« On vieillit comme on a vécu » disait l’un de mes profs de fac. Autant vivre en acceptant les choses plutôt que de se battre contre des moulins à vent.

« Notre père qui êtes si vieux, as-tu vraiment fais de ton mieux ? Car sur la terre et dans les cieux, tes anges n’aiment pas devenir vieux » (Cendrillon, Téléphone)


Personne n’aime devenir vieux. On voudrait tous rester jeunes, en bonne santé. Combat perdu d’avance.

« Le souci c’est que votre esprit a 20 ans, mais votre corps 80… et dans ces cas-là, c’est le corps qui gagne la partie » est une phrase que je dis de temps en temps. Elle fait sourire les patients, qui me répondent « oui, vous avez raison, c’est un peu ça ».

Alors mon message du jour : profitez de chaque instant sans regretter le précédent ni trop anticiper le suivant. Nous sommes tous chaque jour un peu plus vieux…

D’ailleurs, va falloir que je me rase le visage : des poils blancs dans ma barbe, c’est vraiment la loose.

Et puis faudrait que j’aille faire un tour en vélo… et courir un peu aussi…

Il n’y aurait pas quelque chose pour me donner un petit coup de fouet là ? Je manque un peu d’énergie, et j’arrive de moins en moins à dormir longtemps le matin, même le week-end…

Ah ! J’ai trouvé : une bonne tasse de café !

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Sevrage tabagique: «Prescrire» ne délivre ni la cigarette électronique, ni les substituts nicotiniques

Bonjour Ce commentaire (non publié) après notre papier « Prescrire vs cigarette électronique » : « Oui, depuis sa reconnaissance médiatique post-mediator, Prescrire s’essouffle. »  On voit l’œil du clinicien devenu addictologue et averti des médias. Qui dira les dégâts des ivresses médiatiques ? L’addiction au tabac, la révolution incomprise des volutes, les impasses d’une bibliographie qui n’embrasse pas son […] Continuer la lecture

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Toujours aussi moche…

Va falloir qu’ils fassent un choix à La Revue Prescrire : le retrait du dompéridone ou celui du mec qui fait la couv https://t.co/IbdQjzMwwk — Terry Yake (@PresqueRire) June 28, 2015 La Revue Prescrire, ses analyses, son indépendance, et ses couvertures à gerber…Classé dans:Divers et variés Continuer la lecture

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Fluindione et warfarine

Cela fait des années que je lis la Revue Prescrire, et ça fait des années qu’elle rabâche qu’il faut plutôt prescrire de la warfarine que de la fluindione. J’en avais même parlé ici en 2011. La raison principale en est le risque  de néphropathie tubulo-interstitielle immunoallergique liée à la prise de fluindione. En mai 2014, … Lire la suite Fluindione et warfarine Continuer la lecture

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Plus de personnes obèses qu’en surpoids aux USA.

Les états-uniens viennent de basculer dans une nouvelle dimension si nous croyons cette nouvelle analyse de NHANES 2007-2012. Il y a plus d’obèses (estimation de 67 million) que de personnes en surpoids (estimation à 65 millions). Si dans la pratique, … Continuer la lecture Continuer la lecture

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Vivre sans images dans la tête

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Source : notyouraveragegrandma.com

 

Que se passe-t-il dans votre esprit lorsqu’on vous demande de répondre aux questions suivantes : « Quelle est la forme de la Tour Eiffel ? », « De quelle couleur est la peau de Hulk, le super-héros ? », « Qui, d’un éléphant ou d’un lion, est le plus gros ? ». Imaginez que vous soyez incapable de visualiser mentalement la réponse. Pour le dire autrement, que votre imagination soit aveugle. C’est totalement impossible, me direz-vous. Et bien détrompez-vous ! Certaines personnes ne peuvent pas construire de représentations mentales visuelles, parfois depuis la naissance ! Elles présentent un

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Refus de contraception : un témoignage de conséquences graves

A la suite de la lecture de mon article « Le refus de contraception est un acte criminel », une jeune internaute m’envoie le récit de sa propre expérience. Je le publie ci-après.
J’ai aujourd’hui 20 ans. A 18 ans quand s’est posée la question de la contraception je me suis naturellement tournée vers mon médecin de famille. Ayant souffert d’anorexie plus tôt dans ma jeunesse j’étais rassurée qu’il connaisse mon dossier je lui faisais totalement confiance.
Je ne voulais pas avoir affaire à un autre médecin (…)


Edito

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Refus de contraception : un témoignage de conséquences graves

A la suite de la lecture de mon article « Le refus de contraception est un acte criminel », une jeune internaute m’envoie le récit de sa propre expérience. Je le publie ci-après.
J’ai aujourd’hui 20 ans. A 18 ans quand s’est posée la question de la contraception je me suis naturellement tournée vers mon médecin de famille. Ayant souffert d’anorexie plus tôt dans ma jeunesse j’étais rassurée qu’il connaisse mon dossier je lui faisais totalement confiance.
Je ne voulais pas avoir affaire à un autre médecin (…)


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Cigarette électronique : si le fumeur y tient, «Prescrire» juge que l’on peut … ne pas le dissuader

Bonjour Depuis plus de trente ans le mensuel Prescrire est, fort heureusement, « indépendant de l’industrie pharmaceutique ». C’est sa bannière, son oriflamme, son slogan. Est-il encore dans le vent ?  Le prochain numéro (juillet 2015) tente de rattraper le temps économique perdu en s’intéressant à l’évaluation socio-économique des interventions de santé. Avec un zeste d’humour (« Des sous […] Continuer la lecture

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« On the move » – une lecture de l’autobiographie d’Oliver Sacks (2014)

Oliver Sacks, médecin et écrivain né en Angleterre en 1933, a été longtemps professeur de neurologie L’éveil, qui a été adapté au cinéma, et L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau. Il s’est pris plusieurs fois comme sujet de ses livres, puisque Sur une jambe par exemple, raconte comment il a dû lui-même faire face à son absence de perception d’une de ses jambes. Il a écrit d’innombrables articles et des livres sur la vision des couleurs, la perception de la musique, les hallucinations, la surdité et j’en passe.
à la New York University et auteur d’une douzaine de livres très populaires. Leur thème commun est la perception, par les patients souffrant de maladies neurologiques, de leur état, et la manière dont ils font face et surmontent leur handicap. Ses titres les plus connus sont L’éveil et L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau. 

On the move, son autobiographie, est son treizième livre 
Le treizième, et malheureusement le dernier, car en février dernier, Oliver Sacks a annoncé dans un billet publié par le NYTimes qu’il était atteint de métastases d’un cancer opéré il y a plusieurs années, et qu’il n’avait plus que quelques mois à vivre. Ça m’a beaucoup ému, parce que j’ai lu son premier livre, Migraine, au cours de mes études de médecine, pendant les années soixante-dix et j’ai suivi sa carrière depuis. À l’époque, j’étais très intéressé par la migraine, une maladie qu’on avait souvent tendance à mésestimer et à diagnostiquer n’importe comment en France : comme les migraines concernaient surtout des femmes, et qu’elles avaient souvent des signes digestifs, on parlait de « crise de foie » (si, si, je vous assure) sans se préoccuper des maux de tête intenses, et des hallucinations dont elles souffraient. C’est un livre qui m’a éclairé et aidé à comprendre ce que ressentaient les patients – et aussi à faire le diagnostic de migraine chez des hommes, chez qui ça passait souvent inaperçu. Enfin, c’était écrit dans une langue très accessible et si ce livre et les suivants ont remporté un grand succès populaire – car Sacks est un écrivain populaire – c’est parce qu’il rend compréhensible pour le plus grand nombre des syndromes considérés comme obscurs pour la plupart des médecins.

Né en Angleterre, il part pour l’Amérique 

Comme il le raconte dans On the move, avec beaucoup d’humour, ses parents et plusieurs membres de sa famille étaient médecins, et lui même s’est destiné à la médecine très tôt, mais une fois diplômé, quand il a vu qu’il aurait du mal à se faire un nom parmi tous les docteurs Sacks de Londres. Il s’est dit qu’il aurait plus de chance ailleurs. Il a quitté la Grande-Bretagne, d’abord pour le Canada, puis pour travailler en Californie, et enfin New York. Il faisait de la moto depuis longtemps, et toute la première partie de son autobiographie parle de ses équipées en solo ou avec des compagnons de route occasionnels à travers tout le continent américain. Le livre commence d’ailleurs à l’adolescence, il parle peu de son enfance abordée dans un précédent livre, Oncle Tungstène, et d’emblée il aborde un sujet qu’il avait tu toute sa vie. Oliver Sacks a vécu seul la plus grande partie de sa vie, car, dit-il, il était homosexuel mais aussi extrêmement timide et terriblement romantique. il faut rappeler que dans les années cinquante, en Amérique comme en Angleterre, les relations homosexuelles étaient passibles de prison et que la réprobation sociale était féroce. On comprend en le lisant que ce soit un volet de sa vie sur lequel il soit toujours resté très discret mais On the move parle ouvertement de son éveil à la sexualité et de ses relations amoureuses, et avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, à l’image de sa personnalité.

Toute la première partie de On the move nous prépare à comprendre que sa sensibilité et son intelligence sont tournées vers la compréhension de ce que les autres ressentent. Il est exposé à la maladie mentale très tôt car son frère le plus proche, Michael, est schizophrène, et il décrit aussi bien les tourments de son frère et de ses parents que les sentiments conflictuels qu’il éprouve lui-même à son égard. Et, ça le prépare à écouter avec attention les patients qu’il va rencontrer, et à retranscrire leur expérience dans ses livres.

Il se tourne vers la neurologie parce qu’il est à la fois un patient et un soignant

C’est une préoccupation de toujours, car il a souffert toute sa vie de ce qu’on appelle une prosopagnosie : il ne reconnaît pas les visages. Et pendant ses années de formation en Californie, en même temps qu’il soulève des poids à Muscle Beach et fait son apprentissage amoureux, il expérimente beaucoup de drogues, surtout les amphétamines. Il a d’abord cherché à faire de la recherche en laboratoire, mais plusieurs de ses patrons lui conseillent plutôt d’aller se confronter aux patients, ça fera moins de dégâts, et c’est drôle, parce qu’il y a beaucoup de médecins à qui on devrait conseiller l’inverse… Mais Sacks, justement, est un très bon clinicien, il est très attentif, très dévoué, il ira même jusqu’à vivre pendant plusieurs mois dans l’hôpital neurologique où il commence sa carrière, au point d’être de garde vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il dit lui-même vouloir devenir une sorte de neurologue généraliste, tourné vers les patients.

Tout ce qui concerne le système nerveux, ses dysfonctionnements, sa stimulation et ses perceptions fautives le fascine, et il cesse d’utiliser des drogues en écrivant son premier livre, Migraine, parce que l’écriture lui procure des plaisirs identiques, sans le mettre en danger. 

Le succès vient avec son deuxième livre, L’éveil. 

Il est médecin dans un service de patients neurologiques chroniques, et près d’une centaine sont plongés dans la torpeur depuis près de trente ans à la suite d’une épidémie d’encéphalite survenue dans les années trente. À l’époque, on vient de commencer à tester la l-dopa, le médicament utilisé pour soigner la maladie de Parkinson, et il a l’idée de faire la même chose avec ses patients. Et ça donne des résultats spectaculaires puisque beaucoup se réveillent, se remettent à parler et à bouger, mais les effets des médicaments sont imprévisibles et pour certains, ne durent pas. Et ces patients, qui ont été voués au silence pendant des décennies, lui demandent de raconter leur histoire et ce sera L’éveil. Il aura beaucoup de mal à le publier, il devra d’ailleurs retourner en Angleterre pour ça, car la communauté médicale est très hostile à ce qu’il transcrive les expériences de patients de cette manière. Ils collaboreront avec lui à un documentaire pour la BBC, et son livre sera adapté au cinéma avec Robin Williams et Robert De Niro, tous deux remarquables. 

Le film soulève de nombreuses questions éthiques, sur l’expérimentation empirique (le médecin administre à des patients léthargiques un médicament qui n’a jamais été utilisé dans cette situation) et sur ses conséquences. Mais aussi sur la manière dont on abandonne les patients à leur sort, lorsqu’on ne sait pas quoi faire pour les soigner.

Je n’ai pas le temps de vous raconter toute la vie d’Oliver Sacks, et je le ferai moins bien que lui, mais je vous recommande vivement son autobiographie, c’est un beau récit, très émouvant, souvent très drôle, truffé de textes de jeunesse passionnants. C’est aussi un livre lui même on the move : il prend beaucoup de libertés avec la narration en retournant en arrière ou en anticipant sur la narration. Pour le moment il n’est disponible qu’en anglais, mais je suis sûr qu’il sera traduit bientôt – et j’adorerais le traduire, car comme vous l’aurez senti, je me sens très proche d’Oliver Sacks, qui a consacré une grande partie de sa vie à faire entendre la voix des patients tout en montrant, c’est clair dans cette autobiographie, qu’il ne s’est jamais senti différent de ceux qu’il a soignés, comme en témoigne un autre texte autobiographique, Sur une jambe. 


MWZ

Une version audio de cette chronique figure sur le site des Eclaireurs, l’émission du samedi sur Radio-Canada :

Le texte dans lequel, au début de l’année 2014, Oliver Sacks annonçait qu’il était en phase terminale de son cancer est sur le site du New York Times. 

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Vincent Lambert : il serait «à nouveau nourri par la bouche». Une nouvelle vidéo est annoncée

Bonjour Les règles de la tragédie sont respectées. La dernière scène en date est à lire dans L’Union, le quotidien régional de Reims (Grégoire Amir-Tahmasseb). Les parents de Vincent Lambert, opposés à l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de leur fils, ont fait une annonce le vendredi 26 juin : ils ont déposé un recours en […] Continuer la lecture

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Et si le talent du batteur était fractal

Très intéressante étude d’une équipe allemande sur l’identification des structures fractales dans le rythme généré par les batteurs. Il existe une signature unique pour chaque musicien. Peut être que le talent ou plutôt la capacité à nous émouvoir d’un musicien … Continuer la lecture Continuer la lecture

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POURQUOI LA GAY PRIDE EST IMPORTANTE.

Article à partager en masse s’il vous plait. J’hesitais à le mettre sur le blog, puis je me suis dis « C’est ton blog, tu fais ce que tu veux ». Pour ceux que cela heurtent, je m’excuse d’avance.  Alors voilà, une ville, c’est d’abord des rues. Dans ces rues, des gens marchent. Parfois, ils manifestent. Ils […]

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Demain, la « PMA pour toutes » ? « Le Monde » évoque le détricotage de la loi de bioéthique

Bonjour Demain, samedi 27 juin.  Des milliers de personnes sont annoncées à la Gay Pride de Paris (Luxembourg-République). Et, la veille, Le Monde (Julia Pascual) annonce une petite bombe : « Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) et le Défenseur des droits, deux instances indépendantes qui jouissent d’une influence certaine, s’apprêtent à rendre […] Continuer la lecture

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La femme qui se souvient. 

L’Histoire c’est E. Sì vous souhaitez raconter, c’est ICI. Alors voilà, au cours de ces derniers mois, elle a dû être hospitalisée deux fois. Des séjours de courte durée, certes, mais durant lesquels elle a vécu plus intensément. En même temps se mêlaient de la douleur, de la peur, de la fatigue, de la solitude, […]

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Laisse nous tranquille!

Une bonne nouvelle aujourd’hui, en octobre, sort le nouvel de Bachar Mar-Khalifé. Il y a un premier morceau superbe en écoute, sans connaitre les paroles ont frissonnent. En lisant leur sens, on frissonne une deuxième fois. « Oh seigneur, cela fait … Continuer la lecture Continuer la lecture

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« Rage? Ne la ramenez pas dans vos bagages !» Plus de 30 morts en Tunisie

Bonjour Les coupes budgétaires font que les services de communication de Stéphane Le Foll sont en manque de créatifs. Aucun Mad Men sous contrat. Cela s’entend. Ainsi ce communiqué de presse daté du 26 juin 2015 : « La rage tue encore une personne toutes les dix minutes dans le monde. C’est pour cette raison que […] Continuer la lecture

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Les pères et les mères veilleux

Je demandais de ses nouvelles à un patient trentenaire dont la femme venait d’avoir leur premier bébé. Dans cette situation, la réponse est souvent directe, automatique, empreinte de bonheur, de fierté, de joie extrême, parfois explosive.

Mais là, je ne le sentais pas si enthousiaste pour un jeune papa, plutôt hésitant, circonspect. Il m’a fait part de ses difficultés nouvelles, de sa peur de ne pas être à la hauteur de cette tâche, de ses doutes quant à accepter une telle dépendance réciproque. Soyons clairs: un tel discours si franc, si clairvoyant, était une vraie nouveauté! Je n’avais jamais entendu, en consultation, comme à la sortie de l’école, que des parents satisfaits, pétris de certitude. Même mon ami d’enfance, que j’avais perdu de vue pendant plus de 10 ans, lorsque je l’ai rappelé, m’a immédiatement inondé de phrases mielleuses concernant ses enfants « magnifiques » de 14 et 12 ans.

C’était peut-être sa façon d’exprimer sa satisfaction tout simplement, ou sa supériorité, je ne sais pas. Qui qualifie de « magnifiques » des adolescents? J’avais failli lui répondre que les miens étaient moches et cons, mais d’abord c’est heureusement faux, et en plus, je ne savais pas si c’était son manque d’humour qui nous avait éloigné ces dernières années…

Cet accès admiratif s’envisage avec des tout petits parce qu’ils ont des beaux traits et qu’ils ne sont pas encore  effrontés ou insultants, mais après? Cette dithyrambe s’inscrit dans une méthode Coué ou dans une façon d’exprimer sa propre perfection, les enfants étant la conséquence et le prolongement de cette perfection supposée. C’est de la poudre aux yeux, la perfection n’étant pas le propre du genre humain.

Les enfants s’intègrent dans nos vies, sans formation préalable ni diplôme, à l’instar d’un projet immobilier, travaillé, réfléchi et réalisé à un moment précis. Sur leurs épaules reposent tous nos espoirs et nos souhaits.

Pères et mères sont les architectes de l’éducationa dit jadis Plaute, mais sont-ils les seuls, quel est donc leur véritable rôle? Nous souhaitons tous le meilleur pour nos enfants, avec une échelle différente d’une famille à l’autre. Attendons-nous trop d’eux? Pourtant, ne rien attendre n’arrangerait pas les choses… Avons-nous changé de cadre? Qui faut-il alors  blâmer lorsqu’ils ne sont pas à la hauteur de nos espérances ou de celles de l’Education Nationale?
Ces pères et ces mères veilleux, parfois méprisants, souvent moralisateurs, oublient facilement qu’aucune relation linéaire n’existe strictement entre, ce que nous sommes, nos préceptes et le devenir de nos merveilles.

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Rebondissement dans l’incroyable affaire Avastin®: la France s’attaque à Roche. Enfin.

Bonjour Il reste deux mois à Roche pour agir. La multinationale pharmaceutique ne peut plus garder le silence : l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) lui impose de délivrer, à compter du 1er septembre, son Avastin® dans l’indication DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) – et ce dans le cadre d’une  « recommandation temporaire d’utilisation » (RTU). […] Continuer la lecture

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Des prédateurs dangereux : Journal of Infectious & Non Infectious Diseases, The Journal of Chest

Les truands ont de l’imagination, mais ne sont pas toujours des scientifiques.. Ils inventent des revues, des comités de rédaction et publient les articles d’auteurs qui payent quelques dollars (50 à 200 ?). Ce titre est intéressant, car manifestement ils doivent accepter de nombreux thèmes… Allez lire : The Journal of Infectious and Non Infectious Diseases is dedicated to the… Continuer la lecture

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Françoise Hardy, 71 ans, parle en clair de son lymphome, de ses médecins et de sa fin

Bonjour En 1954 ans Georges Simenon publie « Le grand Bob ». C’est un bon Simenon. Un très bon. Peut-être même un grand. Il y a un mort. Noyé.  Et, spoilons, un coupable. On explore les couches sociales. On va de Poitiers à Montparnasse et à Montmartre (la rue Lepic, déjà) – et le dimanche à Tilly. […] Continuer la lecture

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Le Comité Technique des Vaccinations, premier anti-vaccinaliste de France ?

La petite Ayana, 7 mois, qui s’éteint au CHU d’Angers, avait déclenché des convulsions après l’administration simultanée des vaccins Infanrix et Prévenar. Interrogé sur ce cas par la presse, le Comité Technique des Vaccinations, chargé de la politique vaccinale française, a affirmé par la voix de son président Daniel Floret :  » Depuis dix ans, l’association de ces deux vaccins ne pose pas de problème particulier « 
En réalité, la pharmacovigilance européenne a enregistré les signalements de forte fièvre (…)


Vite dit…

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