Archives quotidiennes : 4 février 2015

Tabac : les buralistes vont bientôt accuser le gouvernement d’ «humilier» leurs clients

Bonjour L’information est disponible sur le site lemondedutabac.com – connu pour sa proximité avec le monde des buralistes. On y révèle le slogan de la première affiche de la campagne qui va se mettre en place, fin février chez les marchands de tabac. Une campagne contre le « paquet neutre », plus que fragile clef de voûte du […] Continuer la lecture

Publié dans lemondedutabac.com | Commentaires fermés sur Tabac : les buralistes vont bientôt accuser le gouvernement d’ «humilier» leurs clients

Petite revue du web, 2015, semaine 5

Chers collègues, Quelques références relevées la semaine dernière. Les dépenses de santé ont augmenté plus que souhaité en 2014, principalement à cause du traitement de l’hépatite C par le Sovaldi. Le diagramme récapitulatif des dépenses de l’assurance maladie en 2014. … Lire la suite Continuer la lecture

Publié dans DNF | Commentaires fermés sur Petite revue du web, 2015, semaine 5

Examens gynécologiques, étudiants et consentement des patientes : les pays « pudibonds » et la France…

Le General Medical Council britannique a énoncé en 19962001 et 2013 des recommandations de bonnes pratiques pour les examens gynécologiques. Comme on le verra en consultant ces courts documents, les mises à jour successives sont de plus en plus précises, et prévoient même la présence d’un tiers pendant un examen gynéco – soit un professionnel de santé, soit un.e accompagnant.e pour éviter tout malentendu. Le cas des étudiants et des examens gynécologiques sous anesthésie est clairement abordé et on y souligne que le consentement (qui ne doit être ni forcé ni contraint) doit être obtenu par écrit.

De son côté, la société des GynObs du Canada a publié en 2006 (mise à jour 2010) un texte très détaillé sur la question des examens gynécologiques par les étudiants en médecine. Là encore, la question de l’examen sous anesthésie y est abordée en détail, et la question du consentement n’est ni éludée ni expédiée.

Les Scandinaves, eux recommandent l’enseignement avec des « patientes professionnelles » (autrement dit : volontaires, contractuelles et rémunérées), qu’ils considèrent comme plus efficace sur le plan pédagogique.

A Anvers (ville très très lointaine de Paris), c’est la même chose…  Auparavant, ils ne s’entraînaient pas avec des patient(e)s volontaires, mais avec des mannequins. L’entraînement sur des patient(e)s endormi(e)s ne semble pas être une option depuis belle lurette.

Pendant ce temps, en France, le président du syndicat des gynécologues-obstétriciens français, Bernard Hédon, déclare sans rire à propos du même consentement :

« C’est aller trop loin dans la pudibonderie ! Après 40 ans d’expérience, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de faire signer un papier avant cet examen. Le corps médical est très respectueux des patients.  « 

POur M. Hédon, le respect du consentement est donc de la pudibonderie. C’est bon de le savoir.

Quant à la doyenne de la faculté de médecine de Lyon elle déclare :
«On pourrait effectivement demander à chaque personne l’accord pour avoir un toucher vaginal de plus mais j’ai peur qu’à ce moment-là, les patientes refusent.»
Et là, on mesure les lacunes éthiques insondables de Mme la Doyenne. Tout le propos du consentement, c’est précisément que les patients ONT LE DROIT de refuser. Et qu’en obtenant (ou non) leur consentement, on s’assure qu’ils ont pu exercer ce droit LIBREMENT !!!!

MW Continuer la lecture

Commentaires fermés sur Examens gynécologiques, étudiants et consentement des patientes : les pays « pudibonds » et la France…

La gale est de retour chez les petits enfants des écoles du Morbihan (Bretagne)

Bonjour Carnac (Morbihan). 4 février 2015. A l’ombre granitique de l’église Saint-Cornely (Sant Korneli) on trouve deux grasses pharmacies. Plus loin deux boulangeries à se pâmer. Plus loin encore un péché à commettre devant la cheminée : La Calypso. Plus loin les antiques alignements et la quête des transcendances. Muscadets et/ou rosés Maison de la presse (charmant […] Continuer la lecture

Publié dans Ouest-France, The Herald Tribune | Commentaires fermés sur La gale est de retour chez les petits enfants des écoles du Morbihan (Bretagne)

Bioéthique: « Three for one », ou le dernier pari génétique britannique à très haut risque

Bonjour C’est fait. Les députés britanniques ont, mardi 5 février, voté en faveur de la possible conception in vitro d’êtres humains à partir de trois patrimoines génétiques différents. C’est une nouvelle étape dans la manipulation des gamètes a des fins thérapeutiques. Près de quarante ans après la naissance de Louise Brown, premier « bébé éprouvette » c’est […] Continuer la lecture

Publié dans agence france presse, BBC | Commentaires fermés sur Bioéthique: « Three for one », ou le dernier pari génétique britannique à très haut risque

Il faut lutter contre les revues prédatrices car ce phénomène pourrait durer et nuire à la science

C’est un éditorial du BMJ de mi-janvier 2015 qui appelle la communauté scientifique à agir, mais comment ? Par un plan en 5 points décrits dans le blog du BMJ : cela ne suffira pas ! L’éditorial est signé J Clark et R Smith, deux rédacteurs anglais très engagés dans des programmes pour des pays en voie de développenent. Outre… Continuer la lecture

Publié dans Prédateurs | Commentaires fermés sur Il faut lutter contre les revues prédatrices car ce phénomène pourrait durer et nuire à la science

Où le marketing déguisé en information est distillé par certains médecins médiatiques 

L’information d’une poussée de rougeole dans le parc Disney aux États Unis relance l’incitation à la vaccination et son corollaire : peur, stigmatisation , responsabilité des anti-vaccinalistes . Dès qu’il est question de vaccins, la raison est absente, ne subsiste que le discours pro-vaccinaliste sans aucune concession ni réflexion : tous les vaccins sont utiles . « Circuler […] Continuer la lecture

Publié dans épidémie, médias, pratique de la médecine, prévention, promotion, Santé publique, toute puissance médicale, vaccin, vaccination | Commentaires fermés sur Où le marketing déguisé en information est distillé par certains médecins médiatiques 

Le déni est-il une attitude professionnelle/une posture éthique ?

Des journalistes, alertés par des étudiants, soulèvent la question épineuse suivante : Est-ce que, dans les CHU français, on « enseigne » l’examen gynécologique ou l’examen prostatique en suggérant (ou en demandant) aux étudiants de le pratiquer sur des patient.e.s endormi.e.s au bloc opératoire ?   

La question est soulevée d’une part, parce que cette pratique a été évoquée par plusieurs blogs de jeunes médecins ; d’autre part, parce qu’une recherche google a « fait apparaître » un document de la faculté de médecine de Lyon qui semble indiquer clairement que cette pratique existe – ou a existé dans un passé très proche… l’Internet n’est pas si vieux.

Les journaux évoquent la question et reçoivent, en retour, une volée de protestations, non seulement de la part de l’Ordre des médecins, mais aussi des auteurs du document et, c’est plus curieux, de médecins tout venant, qui crient haut et fort que ces accusations sont « n’importe quoi » et que ce genre de pratique n’a jamais eu lieu. 

Aujourd’hui, j’aimerais revenir sur les réactions assez violentes que cette « nouvelle » a produites.

La question que je veux aborder ici n’est pas de savoir si ça se produit (ça ne paraît pas douteux, les témoignages sont trop nombreux), ni si c’est acceptable (personnellement, je pense que ça ne l’est pas, et je ne suis pas tout à fait seul à le penser ) mais celle des réactions de déni, des levées de bouclier – voire de la violence à l’égard de celles et ceux qui en parlent.

Quelques réflexions : 

Tout témoignage est digne d’être entendu, même s’il est isolé ; si l’on n’accepte pas de recevoir ce qu’un.e patient.e ou un.e étudiant.e raconte avoir vu ou subi, ce refus équivaut à dire : « Je n’ai pas assisté personnellement à ces faits, par conséquent ils n’existent pas. » C’est intellectuellement médiocre et moralement indéfendable. Le monde existe en dehors de notre perception individuelle – et une attitude de raison (scientifique) ne consiste jamais à balayer une affirmation du revers de la main, mais à l’examiner avec soin – et bien sûr à la questionner. Ne pas le faire équivaut à répondre à un patient qui nous dit qu’il a mal à la poitrine « Ce n’est pas vrai, l’électrocardiogramme dit que vous n’avez rien. » Ce n’est pas seulement de l’incompétence, c’est aussi un signe de grande bêtise.

Un témoignage isolé peut ne pas avoir de portée générale, mais plusieurs témoignages indépendants sont une forte incitation à se poser de sérieuses questions. Dans le cas qui nous occupe, les étudiants eux-mêmes témoignent de ces pratiques, dans plusieurs régions de France. Certains, d’ailleurs, les trouvent « normales » en arguant que « Il faut bien apprendre » ou encore que « C’est pas grave puisque les patients ne le savent pas. » Ce seul fait impose à celles et ceux qui ignorent (ou ne veulent pas croire) à ces pratiques de les examiner soigneusement. Et à se positionner à leur égard : si elles existent, sont-elles acceptables ?

Même si ces pratiques n’existaient pas, il serait indispensable de prendre position pour ou contre. Et d’argumenter sa position. Il ne suffit pas de dire « Non, c’est pas vrai » (ou comme l’Ordre, inénarrable : « C’est éthiquement impossible, tout le monde le dénoncerait… » – Ben voyons !). Face à une pratique scandaleuse (elle l’est assurément, puisque les offusqués sont scandalisés qu’on dise qu’elle existe !!!), chacun doit dire quelque chose comme (par exemple) « Je ne sais pas si ça existe mais je pense que ça pourrait être justifié pour telle ou telle raison » ou « Je suis révolté à l’idée que ça puisse exister et je vais faire tout en œuvre pour que ça ne se produise pas (dans ma fac/mon département/mon lieu d’exercice). Et les différents points de vue doivent donner lieu à un débat – professionnel, éthique, public. (Il s’agit ici du respect de l’autonomie et de l’intimité des patients, non de la protection de l’image des médecins, rappelons-le…)

Etre un professionnel de santé, c’est être constamment confronté à des interrogations éthiques. Sur sa pratique personnelle mais aussi sur la pratique des autres professionnels, la manière dont on enseigne le soin, la manière dont on parle aux patients. C’est donc avoir une opinion éthique sur les pratiques réelles ou supposées de la profession. Pour un professionnel de santé, rester indifférent n’est pas une option, pas plus que le serait le fait de rester indifférent à toute autre pratique qui rejaillit sur la crédibilité de sa pratique ou de celle de ses collègues.

Par exemple, si j’entends dire « Un chirurgien pratique des excisions génitales « propres » pour éviter aux petites filles d’être mutilées sur une table de cuisine », je n’ai pas besoin de savoir si c’est vrai ou non pour m’interroger sur le geste lui-même. La question mérite, à elle seule, d’être débattue.
Tout comme l’idée qu’un patient puisse en toute lucidité lui demander à mourir doit faire réfléchir tout soignant – même si aucun patient ne lui a jamais rien demandé de tel.

S’interroger sur le sens d’un geste réel ou hypothétique, ça n’est pas le faire ou l’avaliser ; ça n’est pas même affirmer qu’il existe. C’est examiner ce que serait le monde (notre monde personnel, le monde en général) si l’on faisait ce geste et si l’on recommandait de le faire.

S’interroger est un processus indispensable pour comprendre le fonctionnement du monde.

5° Agonir, insulter ou dénigrer les personnes qui évoquent ce genre de pratiques est une violence qui n’apporte rien au débat, elle est seulement destinée à disqualifier ou à faire taire. Or, la volonté de museler n’a pas vraiment la cote en ce moment (Ben oui, on peut pas dire « Je suis Charlie » d’un côté, et de l’autre dire « T’as pas le droit de dire/croire ce qui se passe au bloc »).

6° S’indigner qu’on « soupçonne » les enseignants de médecine de telles pratiques est, en soi, moralement problématique. Car l’indignation  (« Comment pouvez-vous nous soupçonner… ? ») n’est pas une protestation d’innocence, c’est une posture de classe, un repli protecteur. Une accusation sérieuse mérite une réfutation sérieuse, et non simplement le rejet méprisant que pratiquent couramment les hommes de pouvoir. Ne pas prendre un sujet comme celui-ci au sérieux, c’est manifester du mépris pour celles et ceux qui ont eu à coeur de le soulever.

7° Le but de tout soignant, c’est de soigner – et de protéger les patients. Tout est secondaire à ça. Par principe, un soignant doit se mettre du côté du patient, et donc examiner tout ce qui est susceptible de lui nuire, et l’empêcher. Il ne peut pas partir du principe que « ça ne peut pas arriver » parce que (par exemple) « la profession est insoupçonnable ». Aucune profession ne l’est.

Alors, vous qui vous interrogez sur ces gestes, leur signification et leur réalité, si l’évocation d’examens gynécologiques sur patientes endormies non consentantes suscite chez l’un de vos interlocuteurs un déni indigné ou des cris d’orfraie, sachez que cette réaction est avant tout épidermique et émotionnelle, ce n’est pas une réaction de personne qui argumente – ou même, tout simplement – qui réfléchit. Indigné ou non, le déni n’est pas – il n’est jamais – un élément de discussion. 

C’est juste un refus de penser et de débattre. 

Autrement dit : le contraire d’une attitude professionnelle, d’une position éthique, ou d’un échange. 

Marc Zaffran/Martin Winckler

Continuer la lecture

Commentaires fermés sur Le déni est-il une attitude professionnelle/une posture éthique ?