Archives mensuelles : novembre 2014

C’est parti!

Et voilà, il a bien fallu se jeter dans l’arène! Mes premiers pas en tant que « faisant fonction d’aide-soignante » (parce que pas encore diplômée vu que j’avais fini en retard, vous suivez?)…
En principe, j’avais deux jours de doublure pour commencer, ça me rassurait.
Premier jour : je suis du matin. Quelques jours avant ma prise de poste, je suis retournée rencontrer la cadre, histoire de lui poser quelques questions sur le fonctionnement de l’EHPAD. Où sont les vestiaires? Qui est mon binôme? Quel est le plan de soins? « Vous verrez tout ça lundi, venez juste un quart d’heure à l’avance et Claudine vous expliquera tout ça » m’a dit la cadre. Bien bien bien.
Le lundi, c’est donc très enthousiasmée et un peu stressée que je me pointe. Première mission, trouver Claudine. « Facile, elle est au vestiaire » me dit la veilleuse.
Deuxième mission, trouver le vestiaire.
Je trouve le vestiaire, et Claudine, qui n’était pas vraiment (voire pas du tout) au courant qu’elle se trimballait la nouvelle pendant deux jours. Bon, pas grave…
Troisième mission : trouver une tenue. Le combat commence, Babeth est lâchée dans l’arène. Ici, comme dans beaucoup d’EHPAD, les tenues sont nominatives. Alors les remplaçantes, elles se démerdent. Elles vont à la pêche aux pantalons, puis à la pêche aux blouses. Ici, pas de penderie bien rangée où l’on trouverait tout simplement les tenues rangées par tailles. Non, ce serait trop facile. Ici, tu dois aller dans une pièce à part, une sorte de débarras où sont stockés les fauteuils cassés, les vieilles décorations surannées, les vêtements des défunts et… les tenues utilisées par le personnel depuis une dizaine d’années! C’est un peu comme un vide-grenier, mais en moins bien. Après avoir farfouillé un petit moment, je trouve une vieille blouse un peu décousue et un pantalon un peu trop grand… on va dire que ça ira pour aujourd’hui.
Me voici prête pour affronter ma première matinée.
Quatrième mission : sortir mon petit carnet et noter tout ce qui pourra m’aider à ne pas être trop larguée.

La suite demain. Continuer la lecture

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Merci les amis !

Alors voila, Voilà plus d’un an que vous suivez mes petites histoires à l’hôpital. Vous m’avez connu interne, puis en train de préparer ma thèse, lorsque mon premier livre est sorti en librairie, lorsque j’ai passé ma thèse, lorsque le livre a été traduit dans tous ces pays étrangers, lorsque j’ai eu des doutes, lorsque […]

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Cancer du poumon. Un chercheur en quête d’un million d’euros. Il les a refusés à Big Tobacco

Bonjour 30/11/2014.Avant il fallait publier ou périr. Désormais il faut publier et quêter pour ne pas mourir. Il se nomme Paul Hofman et il cherche 1 million d’euros. Le portrait du Pr Hofman  occupe une pleine page (la 27) du Journal du Dimanche (Anne-Laure Barret). « Chasseur de cancer » a-t-on titré. C’est évidemment un peu plus […] Continuer la lecture

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Rapports financiers 2012 & 2013

Voici les rapports financiers de l’association Médicalistes pour les exercices 2012 et 2013, au format PDF :
Exercice 2012 : bilan & la balance générale 2012
Exercice 2013 : bilan & la balance générale 2013


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Rapports financiers 2012 & 2013

Voici les rapports financiers de l’association Médicalistes pour les exercices 2012 et 2013, au format PDF :
Exercice 2012 : bilan & la balance générale 2012
Exercice 2013 : bilan & la balance générale 2013


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Ebola. 1200 morts en trois jours. Pendant ce temps là, la Francophonie ne saisit toujours pas

Bonjour 30/11/2014. A ce jour près de 7 000 personnes sont mortes d’Ebola en Afrique de l’Ouest. C’est ce que nous dit l’OMS. Elle nous dit aussi, depuis Genève, qu’elle a décompté « plus de 1 200 morts supplémentaires » ces trois derniers jours. « Plus de 1200 morts » sur un « total de 6928 ». Si la chose est vraie l’OMS […] Continuer la lecture

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Dragi Webdo n°26: rupture BCG, Kit DIU, coqueluche, prévention des chutes, allergie, mammographie, Star Wars VII

Bonjour à tous, j’espère que vous avez pu suivre avec intérêt les débats qui se sont tenus lors du congrès du CNGE cette semaine. Si non, vous pouvez retrouver les principales informations sur Twitter, #CNGE2014 . Merci à tous les twittos qui ont couvert l’évènement!

1/ Médicaments

Commençons avec la rupture de stock des vaccins BCG-SSI jusqu’en février 2015.
Ensuite, pour les médecine ambulatoire posant des DIU, saviez vous qu’il existe pour le même prix que le DIU des kits de pose comportant: hystéromètre, spéculums, pince de Pozzi, pince de Chéron et paire de ciseaux. Pour cela, il suffit de prescrire en notant le kit DIU avec le code ACL correspondant:

  • GYNELLE 375, ACL 3401563823919
  • NT 380 STANDARD, ACL 3401563897378
  • NT 380 SHORT, ACL 3401563869344
  • UT 380 STANDARD, ACL 3401563973980
  • UT 380 SHORT, ACL 3401563959793
  • TT 380 STANDARD, ACL 3401563948100
  • TT 380 SHORT, ACL 3401563948278
  • 2/ Recommandations

    Le HCSP a publié des recommandations sur la conduite à tenir devant un cas de coqueluche. Ce qu’il est important de retenir est le diagnostic biologique par culture et PCR sur sécrétions nasales avant 15 jours de toux, puis PCR seule jusqu’à 21 jours et après grâce au diagnostic sur des cas secondaires.  Le traitement de 1ère intention doit être l’azithromycine, 20mg/j en 1 prise chez l’enfant et 500mg/j chez l’adulte pendant 3 jour. L’éviction de ma collectivité doit être dans ce cas de 3 jours. La conduite pour des cas groupés y est décrite. Ce rapport colle parfaitement aux recommandations émises dans le calendrier vaccinal de cette année et permet de répondre à la question qu’on se pose souvent: le patient est-il protégé? (bien que ce ne soit pas du 100% non plus…)

    Concernant la prévention des chutes du sujet âgé, l’INSERM recommande que les patients et médecins soient sensibilisés et que ces derniers effectuent annuellement une évaluation du risque de chute via des tests simples:
    – Etes vous tombé cette année? si oui, combien de fois?
    – Get up and go test chronométré
    Le risque est élevé en cas de plusieurs chutes dans l’année (ou 1 avec fracture) ou d’un test supérieur à 14secondes.
    En prévention, il est nécessaire de réévaluer les ordonnances des patients âgés pour diminuer les effets secondaires et de les encourager à avoir une activité physique.

    L’OMS recommande désormais de donner accès à la naloxone à toute personne susceptible d’apprendre son utilisation pour sauver des vies telles que les familles de patients ou les patients eux mêmes (en cours de traitements substitutif, ou sous antalgiques de pallier 3 de façon chronique…)

    La société française d’allergologie a rédigé un plan d’action en cas d’allergie alimentaire. La prescription de l’adrénaline doit être systématique pour les patients du groupe 1, et selon certaines conditions sur avis de l’allergologue pour les autres patients. C’est à mon avis facilement généralisable aux allergies déclenchées par des allergies non alimentaires.

    Enfin, le NICE a émis des recommandations sur la supplémentation en vitamine D dans les groupes à risque. La posologie n’est pas donnée, et les groupes à risque correspondent à ceux des recommandations françaises: enfants de moins de 5 ans, femmes enceintes et personnes de plus de 65 ans, à qui il faut ajouter les personnes d’origine africaine, et les personnes peu exposées au soleil.

    3/ Dépistage

    Pour conclure, je vais reparler d’une méta-analyse qui a été représentée lors du CNGE et qui porte sur le dépistage par mammographie. L’étude ne retrouve pas de différence de mortalité totale sur les femmes suives pendant 13 ans dans les groupes dépistage par mammographie et contrôle, que ce soit sur l’ensemble de la population étudiée ou sur le sous-groupe des femmes de plus de 50 ans. Le dépistage est recommandé, mais rien n’interdit d’informer les femmes sur les bénéfices et risques pour qu’elles fasse leur choix, bien au contraire.

    C’est tout pour cette semaine!

    Passez un excellent dimanche, et pour ceux qui ne l’auraient pas encore vue:

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    Vus à la télé : Drs Cymès et Kierzek versus Delon. La confraternité n’est plus ce qu’elle était

    Bonjour Delon (le fils, Anthony) joue depuis peu sur TF1 dans une série médicale. Cela s’appelle  Interventions. On peut voir ici ce qu’en dit la presse spécialisée. Soit, dans un hôpital public parisien, le  Dr Romain Lucas qui exerce deux spécialités : gynécologue-obstétricien et chirurgien pédiatrique. « C’est un ponte, dont le cœur est certainement aussi […] Continuer la lecture

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    Evaluation médicale ou évaluation managériale, une conférence de Laurent Degos

    Chers collègues, Un des points clés de l’évaluation de la qualité et de la sécurité des soins concerne son objectif : vise-t-elle à évaluer les procédures mises en œuvre dans les établissements de soins, à les accréditer sur des critères … Lire la suite Continuer la lecture

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    Généralistes, voici pourquoi le 29/11/2014 restera comme un jour historique

    Bonjour Restez assis dans votre cabinet et lisez cet extrait d’un communiqué : « La prise en charge des maladies chroniques, le vieillissement de la population, le développement de la prévention pour permettre à tous d’avoir les mêmes chances d’être en bonne santé, renforcent le rôle central des médecins généralistes. La médecine générale est une médecine d’excellence, […] Continuer la lecture

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    La valse des EHPAD (3)

    L’EHPAD numéro un, vous l’aurez compris, n’était pas franchement le type d’établissement dans lequel je souhaitais travailler. J’ai gentiment dit à la cadre que je me donnais quelques jours pour réfléchir et que je la rappelais avant la fin de la semaine. Ne pas lâcher la proie pour l’ombre. Si les deux autres EHPAD refusaient ma candidature, je serais bien contente de trouver ce poste, et mon banquier aussi (surtout mon banquier en fait!).
    Restaient les deux autres. EHPAD numéro deux m’a rappelée très vite. Candidature retenue pour CDD à temps partiel pouvant évoluer. C’était moins d’heures que le premier mais j’y gagnais en frais d’essence. Inutile de vous dire que j’ai sauté de joie!
    EHPAD numéro trois m’a rappelée la même semaine, ma candidature leur avait plu, ils avaient beaucoup apprécié notre entretien mais… L’aide-soignante que je devais remplacer en cas de prolongement de son arrêt-maladie avait finalement repris son poste. Tant mieux pour elle, tant pis pour moi, mais ils gardaient mon CV au cas où.

    C’est donc pleine d’une naïve bisounourserie que je fis mes premiers pas dans EHPAD numéro deux, que je nommerai pudiquement LPAT (La Pause Avant Tout). Continuer la lecture

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    Excitations sexuelles de parents d’élèves : l’affaire arrive devant le Conseil d’Etat

    Bonjour Il y a quelques mois l’affaire remuait les consciences, faisait la Une du Monde. Une affaire d’excitations sexuelles aux frontières de l’impensable. Aujourd’hui l’information est plus que discrète, comme camouflée, en bas de la page 12 de l’édition(Indre-et-Loire)  du jour de La Nouvelle République. (Nicolas Rimbaux). C’est pourtant là un vrai rebondissement. Attouchements divers […] Continuer la lecture

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    Apnée : le télé-flicage est contraire à la loi. Le gouvernement désavoué par le Conseil d’Etat

    Bonjour 28/11/2014. Il n’est pas interdit d’avoir confiance dans la justice de son pays. Notamment aujourd’hui. Le Conseil d’État vient d’annuler deux arrêtés pris l’an dernier par le gouvernement qui modifiaient les modalités de remboursement par l’assurance maladie du traitement de l’apnée du sommeil. C’est un peu technique mais c’est essentiel. D’abord pour les malades […] Continuer la lecture

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    404 et vous

    J’aime beaucoup le podcast Studio 404, je l’ai déjà dit il y a (OMG déjà) deux ans. Au fil des émissions, je n’ai jamais été déçu. L’émission reste très qualitative et drôle. Chaque épisode me régale. Depuis quelques temps, ils ont lancé 404 et vous. L’idée est de produire l’émission en live et de donner […] Continuer la lecture

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    Le Conseil d’Etat annule les arrêtés modifiant les modalités de remboursement du traitement de l’apnée du sommeil.

    C’est la première fois que je fais cela, republier un billet paru le 18 janvier 2014, mais la décision du Conseil d’Etat (voir ICI) annulant les arrêtés du 9 janvier et du 22 octobre 2013 modifiant les modalités de remboursement par l’assurance maladie du traitement de l’apnée du sommeil est fondamentale pour les libertés publiques. Ce texte est en effet fondamental pour comprendre quels sont les enjeux sociétaux de l’affaire. Vous pourrez également relire ce que j’en écrivais (LA) et vous rappeler que le Conseil National de l’Ordre, pour des raisons économiques, n’y avait rien trouvé à y redire.

    L’ère de la télé surveillance est en route. A propos de l’apnée du sommeil. Un texte du docteur Dany Baud.

    Je publie un texte du docteur Dany Baud qui me paraît essentiel. Je tenterai de le commenter dans le billet suivant.

    Télésurveillance obligatoire des patients atteints de Syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) et traités par ventilation en Pression Positive Continue (PPC).

    Qu’il soit nécessaire de justifier le sentiment d’indignation suscité par une loi manifestement inique et liberticide place celui qui s’est trouvé à l’instant indigné dans une situation de totale incompréhension, doublée si ses pairs ne trouvent rien à redire, de celle de profonde solitude. C’est dans ces sentiments que m’a plongé cette décision de placer des individus dont la seule faute était d’être atteint d’une maladie chronique, sous surveillance électronique comme il est fait par le bracelet du même nom pour les délinquants. Que certains quels qu’ils soient et quelle que soit leur position sociale puissent s’arroger le droit de rentrer dans l’intimité de « la vie des autres » sous prétexte d’avancées techniques et au seul argument de prétendus avantages économiques est dans un pays démocratique comme la France parfaitement inadmissible.    

     Odieux agenda et hidden agendas

    Le SAOS est une maladie caractérisée par des arrêts respiratoires au cours du sommeil responsables d’une fatigue, d’une somnolence et parfois compliquée de maladies cardiovasculaires. Ce syndrome est fréquent, il touche  2 à 5% de la population adulte en France et environ 500 000 patients sont traités par PPC (générateur de débit d’air délivrant une pression continue  aux voies aériennes supérieures par l’intermédiaire d’un tuyau  et d’un masque adapté au nez du patient). Le traitement est assuré par des prestataires de service (les mêmes que ceux ayant en charge l’oxygénothérapie et la ventilation à domicile). Il donne lieu à une dépense importante et croissante estimée à plus de 400 millions d’euros/an, soit 40% du coût total de la liste des produits et prestations  remboursables (LPPR) pour les maladies respiratoires. L’observance des patients traités par PPC est bonne et même meilleure que l’observance médicamenteuse constatée au cours des maladies chroniques (75% versus 50%).
    Jusqu’à maintenant pour bénéficier d’une prise en charge de cette PPC, le diagnostic de SAOS devait être affirmé par un enregistrement de la respiration au cours du sommeil (polysomnographie ou polygraphie ventilatoire) et le patient devait utiliser sa PPC au moins 3 heures/nuit, tracées en mémoire de machine. Le forfait facturé à la Sécurité Sociale (SS) par le prestataire est actuellement de 21 Euros/semaine  pour un prix de machine  difficile à connaître précisément car variable selon le volume acheté et négocié par ces mêmes prestataires aux fabricants  mais se situant entre 300 et 600 euros sans compter le consommable. L’achat direct de ces machines est inaccessible aux patients qui de fait sont captifs du système en place.
    Le renouvellement de cette prise en charge était conditionnée à cette utilisation minimum de
    3 heures par nuit et à la constatation par le médecin de l’efficacité clinique de ce traitement instrumental. En cas de défaut d’observance persistant, c’est dans le cadre de la consultation médicale que  le médecin demandait  la suspension du traitement après concertation avec son patient.
    En pratique, un certain nombre de patients non revus systématiquement par leur médecin avaient une PPC dont ils ne se servaient peu. La lenteur de communication de cette information par le prestataire (autrefois tenu à 2 passages par an) et l’absence de réactivité de certains médecins faisaient que le traitement était suspendu avec retard avec pour conséquence une perte financière pour les organismes payeurs.
    Pour remédier à ce problème, ces derniers ont imaginé avec les prestataires, les fabricants de matériels, les hébergeurs de données électroniques, un système de télésurveillance permettant de suivre en temps réel l’utilisation de la machine par le patient. C’est dorénavant au prestataire de suspendre le remboursement du traitement après avertissements et propositions correctives shuntant ainsi le médecin prescripteur prévenu de la procédure mais mis devant le fait accompli.
    Cette mesure a fait l’objet d’un arrêté (09.01.13) précisant les modalités de la télésurveillance et les sanctions progressives en cas de défaut d’observance. Ce dernier a donné lieu à une  demande d’annulation portée par la fédération des patients insuffisants respiratoires (FFAAIR) auprès du Conseil d’Etat qui n’a pas abouti au motif que cette annulation viendrait contrarier l’activité économique des fabricants de matériel et des prestataires, dont Philips, Resmed, et le leader mondial des gaz pour l’industrie Air Liquide qui a repris ces dernières années une partie importante de la prestation notamment associative et réputée à but non lucratif. Ce premier arrêté a néanmoins été abrogé du fait que la CNIL n’avait pas  été consultée sur sa  conformité aux  lois sur l’informatique et les libertés. On notera que le fait que seul cet argument économique ait pu être avancé par les représentants du Ministère de la Santé et de l’Economie, sans qu’il n’ait jamais été question de l’intérêt des patients, est pour le moins choquant. Après que cet avis a été donné, un nouvel arrêté a été promulgué sans changement notable par rapport au premier à quelques détails techniques prés, la CNIL ne s’étant pas prononcée sur le caractère motivé ou non de celui ci. Sa mise en œuvre est aujourd’hui effective.
     Cet arrêté et son application posent des questions multiples au plan éthique, juridique et économique. Il est notamment en contradiction avec la loi de 2002 garantissant les droits des malades.
     -En effet cette télésurveillance inaugure une modification du système de remboursement des soins qui pour la première fois serait dépendant de l’observance. Réservé aux seuls patients porteurs de SAOS, il est pour eux discriminatoire, stigmatisant et inégalitaire puisque non appliqué aux autres types de prestations et aux autres malades.
     -Par ailleurs et c’est probablement la faute inexcusable de cette loi, c’est qu’elle impose au malade qu’elle brutalise en l’assimilant  à un délinquant potentiel, une sorte de bracelet électronique l’assignant à domicile ou tout au moins le géolocalisant et enregistrant les détails de ses nuits : heure de coucher, de lever, durée totale passée au lit. Ces données sont ensuite récupérées chaque jour par un hébergeur dont le rôle est de les transmettre à la SS. On imagine facilement quel usage pourrait être fait de ces informations emblématiques de la vie privée par diverses officines (assurances, employeurs, police, juges, avocats…).
     -Enfin, différents acteurs (fabricants de matériel, prestataires) viennent par cet arrêté prendre la place du médecin du patient mettant en péril la relation médecin-malade, seule garantie éthiquement fondée pour décider d’une prestation médicale et de son arrêt éventuel qu’elle soit remboursable ou non. Les précédents désastreux sur le plan sanitaire et financier de la vaccination antigrippale H1N1 organisée par le ministère de la santé  en dehors du parcours de soins habituel et de la relation de confiance entre le patient et son médecin n’a pas servi de leçon.
    Faire des économies et mieux traiter les patients ?
    On ne peut qu’approuver et soutenir la volonté de l’état de maîtriser les dépenses imputables au traitement du SAOS. Par contre la stratégie qu’il a mise en place pour y parvenir a de quoi surprendre. Ainsi se focalise-t-il sur l’extrême pointe émergée de l’iceberg en tentant de réduire le délai de désappareillage des patients inobservants sans s’attaquer au prix réellement exorbitant d’un traitement  qui une fois accepté et régulièrement suivi et point important, définitif, ne nécessite que peu ou pas de surveillance. Sur le plan strictement économique comme l’a souligné la FFAAIR, on comprend mal qu’on puisse espérer réduire les dépenses en ajoutant au prix de la PPC celui  de la mise en place des mouchards de télétransmission même si les prestataires se trouvent selon cette loi, obligés d’en assumer  le coût. On remarquera d’ailleurs que ces dispositifs sont fabriqués à la fois par les fabricants de machine et certains industriels exerçant aussi comme prestataire. Sans parler de son caractère humiliant et dévalorisant particulièrement mal vécu par les malades, on peut raisonnablement questionner le bien fondé d’une surveillance sur des dizaines d’années de milliers de patients parfaitement observants et corrigés par leur PPC de façon quasi immuable. Le phénomène de rente que constitue le fait de facturer à la SS plus de 1000 Euros par an pour la location d’une machine amortie de longue date et un seul passage annuel au domicile de ces patients ne semble pas avoir attiré l’attention de nos brillants économistes de la santé.
    Quant à la plus value médicale d’une surveillance quotidienne pratiquement en direct  de la durée d’utilisation de la PPC  et si la CNIL en laisse la possibilité, des données que sont le degré de correction du SAOS et le niveau des fuites au masque, est dans la pratique sans réelle pertinence. Nous avons accès depuis longtemps à ces données stockées sur les cartes mémoires de ces appareils que nous analysons avec nos patients à chaque consultation. Mais en vérité, une fois trouvé le masque  adapté au visage du patient, l’habitude venant, au bout de quelques mois, 6 au maximum, ces informations n’ont ensuite que peu d’impact sur les réglages et la conduite du traitement, le patient utilisant son appareillage comme d’autres leurs lunettes. Faire penser qu’il faudrait « monitorer » et surveiller les patients souffrant de SAOS traités par PPC comme des malades de réanimation n’a tout bonnement aucun sens.
    Au total, en y regardant de plus près, la raison essentielle  de la télésurveillance semble être la télésurveillance. Elle bénéficiera à l’évidence aux professionnels de ce secteur d’activité et ce n’est pas par hasard que l’on voie les grands de la téléphonie monter à l’assaut de ce marché. Elle constitue également une stratégie de «  pied dans la porte » qui ne peut que nous inquiéter pour l’avenir sur les conditions d’accès aux soins et de leur prise en charge.
    Pour finir, cette loi est emblématique des  politiques nouvelles qui ont déjà atteint de multiples secteurs de la société et qui s’en prennent aujourd’hui à la médecine. Elles sont la conséquence de  la dérive technico-scientiste caractérisant les utopies totalitaires qui finalement sont au service de l’argent et de ses représentants que sont l’industrie et la grande distribution. Leurs élaborations et applications reposent en partie sur des fonctionnaires zélés dont le sentiment de toute puissance n’a d’égal que l’opacité des fonctionnements. Elle est  relayée sur le terrain par des experts que des intérêts particuliers poussent à entretenir le mythe du progrès.
    Aussi aujourd’hui pour penser la médecine, il est préférable de sortir de son champ. Les travaux des philosophes qui nous sont proches comme Michel Foucaud montrant  que la traçabilité est devenue la forme moderne de la punition, devraient aider à voir l’évidence  des caractères liberticide et inacceptable de certaines lois comme celle qui fait l’objet de cette protestation. De même ceux de Jocelyne Porcher sur la mécanisation et l’industrialisation de l’élevage des animaux associant réglementations barbares, novlangue « ad nauseam », maltraitance généralisée et burn out des professionnels, nous offrent un nouveau cadre de réflexions d’une pertinence aussi inattendue qu’essentielle. Comme d’autres dans d’autres secteurs, nous, médecins, allons vers une médecine hors sol et délocalisable où la relation médecin malade ne sera plus qu’une double exclusion. En vérité nous sommes passés du temps des lumières à celui des projecteurs ; on ne regarde que ce qui est montré et se retourner vers la source lumineuse nous éblouit ou nous aveugle.
    Docteur Dany Baud, pneumologue, chef de Service au Centre Hospitalier Spécialisé en Pneumologie de Chevilly Larue, membre et ancien responsable du groupe Education Thérapeutique au sein de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF)

    (Illustration : Le siège de la National Security Agency dans le Maryland (USA))

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    Pollution à Paris et tabagisme passif : d’abord ne pas se laisser enfumer

    Bonjour La mise en scène était presque parfaite. Et le résultat a dépassé les espérances des producteurs. « Diesel et pollution de l’air, l’étude scientifique qui alarme » – Le Monde. « A Paris, respirer nuit gravement à la santé »- Le Parisien. De cette médiatisation intense on retiendra qu’une « publication scientifique » aurait pour la première fois démontré que respirer […] Continuer la lecture

    Publié dans le Monde, Le Parisien, Slate.fr | Commentaires fermés sur Pollution à Paris et tabagisme passif : d’abord ne pas se laisser enfumer

    Ebola : Hollande passe en Guinée. Le président Alpha Condé: « Hollande fait ce qu’il peut »

    Bonjour Faut-il venir quand on a rien à offrir ? François Hollande a « affirmé », vendredi 28 novembre à Conakry, la « solidarité » de la France  avec la Guinée contre Ebola. Quelques heures pour de brefs propos de circonstance. «Nous avons le devoir de vous soutenir dans l’épreuve que votre pays traverse», a déclaré le président de la […] Continuer la lecture

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    Cigarettes électroniques et cancer : la vérité sur une fausse alerte japonaise

    Bonjour E-cig = cancer. Ce fut, dans la journée du 27 novembre, une vague d’angoisse amplifiée à l’envi : la cigarette électronique donnait le cancer. Certains prenaient des gants, usaient du conditionnel, précisaient que  seules certaines marques étaient cancérigènes – sans les nommer. L’affaire était sérieuse puisque scientifique et d’origine japonaise. Plus précisément les vapeurs de […] Continuer la lecture

    Publié dans 60 millions de consommateurs, agence france presse, Int. J. Environ. Res. Public Health, Les Echos | Commentaires fermés sur Cigarettes électroniques et cancer : la vérité sur une fausse alerte japonaise

    Taxonomie des rédacteurs géniaux : méfiez-vous des rédacteurs dont les décisions ne sont pas toujours argumentées

    La taxonomie des rédacteurs en chef de revues scientifiques a été décrite il y a 4 ans sur un blog. Vous devez connaître les typologies des rédacteurs, et la description est assez drôle.. sur le blog d’une prof de neuropsychologie à Oxford. Classe 1 avec les ‘Returning editors’ (incapables de décider qui multiplient les avis de reviewers), l »Automaton’ (il utilise… Continuer la lecture

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    Le 26 novembre 1974, la ministre de la Santé monte à la tribune de l’Assemblée pour défendre…

    Bonjour Quarante ans, donc. Le 26 novembre 1974,  la ministre de la Santé monte à la tribune de l’Assemblée pour défendre sa loi sur l’interruption volontaire de grossesse. S’ensuivent trois jours de débats houleux jusqu’à l’adoption du texte, le 29 novembre à 3h40 du matin. Simone Veil impressionne en faisant face à ses détracteurs. Quarante […] Continuer la lecture

    Publié dans l'Express, le Monde, Marie-Claire | Commentaires fermés sur Le 26 novembre 1974, la ministre de la Santé monte à la tribune de l’Assemblée pour défendre…

    Aquilino Morelle est de retour aux affaires sociales : sera-t-il blâmé ou pardonné ?

    Bonjour C’est une histoire assez complexe mais qui peut être assez simplement résumée. Elle concerne le Dr Aquilino Morelle qui, il y a quelques mois, était sur le grill de la scène médiatique et politique – après avoir été des années durant dans ses coulisses. Nous avons ici tenu les minutes d’un procès qui tarde […] Continuer la lecture

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    Précieuse ridicule

    « J’ai laissé mes larmes guider mon écriture », révèle Valérie Trierweiler.


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    Priez le Ciel qu’elle ne nous fasse pas une gastro.

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    La réalité des choses.

    L’histoire c’est VOUS, l’écriture c’est moi ! Merci Raphaëlle ! Cette anecdote est dédiée aux infirmières de pédiatrie qui font un boulot de dingue Alors voilà, le nourrisson arrive, avec sa mère et sa grand-mère. Les infirmières l’installent, il est très malade, il faut poser une voie veineuse. Le « petit-tout » est un « tout-petit », et comme […]

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    Poliomyélite : vers un vaccin 100% islamiste ?

    Bonjour Ici et là les Lumières s’éteignent. Pourquoi ? Quatre vaccinateurs contre la poliomyélite viennent d’être assassinés  dans l’ouest du Pakistan. Ils s’apprêtaient à immuniser des enfants dans la banlieue de Quetta, capitale de la province du Baloutchistan. Des hommes armés circulant à moto ont ouvert le feu sur eux. Un homme et trois femmes ont succombé […] Continuer la lecture

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    Pourquoi tant de médecins français sont-ils maltraitants ? – L’ « exemple » des gynécologues-obstétriciens.

    21 août 2016 : Le texte qui suit, initialement mis en ligne en 2014, est en quelque sorte l’un des textes préparatoires au livre que je publie en octobre chez Flammarion, Les brutes en blanc – La maltraitance médicale en France. 
    Je remercie toutes les personnes qui m’ont adressé commentaires, messages et témoignages ; elles m’ont incité et encouragé à écrire ce livre. 

    Petite note liminaire :
    Face à un texte ou à un livre attaquant une entité ou une institution, les membres de cette institution ont plusieurs possibilités de réagir. (Evidemment, ils peuvent aussi le passer sous silence, ce qui est leur droit absolu ; et du silence… il n’y a rien à dire.)

    Les réactions que j’ai le plus souvent rencontrées depuis que j’écris des textes critiques sont les suivantes :

    « Vous racontez des bêtises ; mon expérience personnelle a été tout autre «  Ce motif est aussi irrecevable – et irrationnel – que de dire (par exemple) « La violence conjugale n’existe pas ; mon/ma conjoint.e et moi, on s’entend parfaitement bien ». C’est une posture égocentrique et pas scientifique du tout : l’expérience d’un médecin n’englobe pas la totalité de l’exercice (ou de la formation) médicale.

    « C’est pas vrai, le monde médical – ou hospitalo-universitaire – est irréprochable et les médecins sont formés de manière parfaite » – Ce qui équivaut à entendre un policier, un magistrat, un enseignant ou un énarque dire que la police, la magistrature, le corps enseignant ou l’ensemble des fonctionnaires issus de l’ENA sont irréprochables… C’est une posture de caste, consistant à refuser toute remise en cause du groupe dont on fait partie.

    « Les patients qui se plaignent ne comprennent pas ce qu’est être médecin ; leurs plaintes ne sont pas fondées » – Cette « objection » est si paternaliste qu’elle se disqualifie au moment même où on la formule. Les patients n’ont pas besoin de savoir ce qu’est d’être médecin pour dire s’ils sont soignés ou s’ils sont maltraités. De même qu’un symptôme (« J’ai mal au ventre ») est indiscutable, le sentiment ou la sensation d’être maltraité.e ne peut être contestée par celui ou celle qui les provoque. Tout ce qu’il peut faire, c’est l’entendre, et y remédier. Soigner impose aussi de soigner le mal qu’on peut être amené (à tort ou à raison) à provoquer soi-même.

    « Tout le monde n’est pas comme ça, et en attirant l’attention sur les quelques moutons noirs, vous diabolisez ceux qui font bien leur métier. » Là encore, il s’agit d’une défense du groupe, qui ne résiste pas à la réflexion. Quand bien même il n’y aurait dans tout le corps médical qu’un seul médecin violeur (par exemple), le dénoncer haut et fort en appelant tous ses confrères à se désolidariser de lui n’équivaut pas à condamner la profession.
    En revanche, de la part des professionnels, décider de se positionner ouvertement du côté des confrères ou du côté des patients maltraités représente un risque réel. Dans le premier cas, ils peuvent être soupçonnés (à raison ou à tort) de complicité avec les médecins maltraitants ; dans le second cas, ils peuvent être perçus par leurs collègues comme des « traitres » à la corporation. Prendre position, ça n’est pas facile. On peut aussi, bien sûr, ne rien dire et continuer sa vie comme si de rien n’était. Ce qui est aussi une prise de position.

    – « Vous n’êtes pas/plus médecin en exercice. Vous ne savez pas de quoi vous parlez. » Là encore il s’agit d’une posture de caste (ou de classe, ou des deux) : elle sous-entend que les seules personnes habilitées à critiquer le corps médical doivent en faire partie. Ce qui équivaut à dire qu’on ne peut critiquer que « de l’intérieur ». C’est évidemment fallacieux : il n’est pas nécessaire d’être policier pour critiquer le comportement d’un officier de police, ni enseignant pour critiquer l’attitude d’un enseignant, ni même d’avoir fait son service militaire pour critiquer le comportement de l’armée.
    Dans un pays qui se dit démocratique, tout.e citoyen.ne est habilité.e à interpeller ou critiquer une institution chargée de servir les intérêts des citoyen.ne.s. Et tout membre de cette institution est tenu d’entendre le point de vue du citoyen qui l’interpelle sur le comportement d’un autre membre, puisqu’il fait partie de la même démocratie, et parce que son statut lui impose de rendre des comptes à ceux et celles qu’il est censé servir.

    – « Votre propos est manichéen. » Ce n’est pas un argument, c’est juste une invective.

    – « Vous écrivez ça pour vous faire connaître/par démagogie/par esprit de revanche/etc. » Ce n’est pas un argument, c’est juste une attaque ad hominem. Ca évite d’aborder le fond.

    Si j’énumère ces différentes réactions, c’est pour inviter celles et ceux qui seraient tentées de les émettre à y réfléchir à deux fois avant de perdre leur temps.
    C’est aussi pour encourager les lecteurs qui luttent contre la maltraitance médicale à ne pas se laisser abattre (ou museler) par des « arguments » qui n’en sont pas.

    Cela étant, ni cet article ni le livre annoncé plus haut ne sont des vérités absolues. Même s’ils sont alimentés par plusieurs sources (témoignages, expériences vécues, articles de journaux, émissions, travaux de recherche), ils ne couvrent pas toute la réalité d’un phénomène comme la maltraitance médicale. Il y a inévitablement, plus à en dire que je n’en dis à moi seul.

    Tout ça pour dire que toutes les contributions au débat qui ne sont pas des rejets de principe ou du dénigrement pur et simple seront les bienvenues.

    ****

    Pourquoi tant de gynécologues-obstétriciens français sont-ils maltraitants ? 
    (Si le concept de maltraitance médicale vous est étranger, vous pourrez lire ici une suite d’articles sur le sujet.)

    1° Réponse courte : parce qu’ils sont (dé)formés comme ça et que tous ne se révoltent pas contre cette (dé)formation. (Oui, il y en a qui se révoltent et qui se comportent de manière correcte avec les patientes. Beaucoup. Mais ces gynécologues-là n’ont pas la parole. Et, surtout, ils sont rarement responsables de la formation au plus haut niveau. S’ils l’étaient, la maltraitance gynécologique ne serait pas aussi fréquente, et son existence aussi souvent niée par les professionnels.)

    2° Réponse longue : 

    Transgression et trahison 

    Qu’elle soit physique ou verbale, toute maltraitance de la part d’un médecin est intolérable. Car il ne s’agit pas d’une maltraitance « tout venant » (intolérable elle aussi) mais de celle qu’exerce une personne de confiance et d’autorité. C’est une transgression et un abus de pouvoir (de sa part) et une trahison (envers le patient et la confiance que celui-ci lui accorde). 
    Le contrat implicite que passe tout.e patient.e qui consulte un médecin consiste à lui accorder sa confiance (et à se « mettre à nu », au propre et au figuré) dans l’attente d’être au minimum écouté.e, rassuré.e, informé.e et soulagé.e. On ne va pas consulter un médecin pour être insulté.e ou rabroué.e. C’est pourtant ce qui se produit, très souvent, en France.

    (Oui, ça se produit aussi ailleurs, mais ça ne justifie et n’atténue en rien ce qui se passe en France et ça ne justifie pas non plus qu’on ne le dénonce pas. Et non, encore une fois ce texte ne vise pas TOUS les gynécologues-obstétriciens individuellement ; il parle d’une corporation, de son idéologie, de ceux de ses membres qui ne respectent pas l’éthique du soin, et qui compromettent, du coup, le travail de ceux qui sont respectueux de cette éthique. Si vous pensez que critiquer le fonctionnement d’une institution est une insulte à tous ceux qui en font partie, je vous invite à ne pas lire la suite de ce texte. Il va vous mettre en colère, et il est inutile que vous perdiez votre temps ici.)

    En 2014 le hashtag #PayeTonUterus a explosé dans la twittosphère francophone. Ce hashtag invitait toutes les personnes qui en avaient été victimes à dénoncer et exprimer leur rejet des comportements et commentaires blessants, méprisants, humiliants subis au cours de consultations gynécologiques.
    Les atteintes en question portent aussi bien sur l’aspect physique que sur l’expression des sentiments des patientes ; sur leurs modes de vie ; sur leurs questionnements et leurs hésitations ; sur leurs choix et leurs refus ; sur leur genre psychologique ou anatomique ; sur leurs préférences sexuelles ; sur leur désir d’avoir ou de ne pas avoir d’enfant, etc. 

    La maltraitance physique et verbale en gynécologie est ouvertement alimentée par les préjugés (de sexe, de genre, d’orientation, de classe) et elle découle du concept même de spécialitémédicale. Car une spécialité, c’est un champ de savoir délimité de manière arbitraire. A l’intérieur de ce champ de savoir, les pratiques devraient être guidées en permanence par une préoccupation première : soigner.

    En réalité, comme tous les champs de savoir, la gynécologie et sa « sœur », l’obstétrique, font l’objet de pratiques fortement imprégnées d’idéologie. En France, cette idéologie est profondément sexiste.

    Spécialité entièrement centrée sur (on pourrait même dire obsédée par) les organes sexuels féminins et leur « fonction reproductrice », la gynécologie ne considère pas, dans les faits, les patientes comme des individus, mais comme des porteuses de seins, d’ovaires, d’utérus et de vagin – et, potentiellement, d’enfants. De ce fait, toute personne qui se présente à une consultation de gynécologie est jaugée – et jugée – à l’aune d’une norme générale qui voudrait que toute femme ait une apparence, un comportement (sexuel) et des aspirations (maternelles) correspondant à ce qu’on inculque dans les facultés de médecine. Les femmes qui ne correspondent pas à ces critères sont, au minimum, maltraitées verbalement et psychologiquement. Au pire, elles le sont physiquement. Font partie des victimes : les femmes lesbiennes ; les personnes intersexuées ; les personnes transgenre (HàF et FàH) ; les femmes de tous âge demandant une contraception « non agréée » par le praticien ou, pire, une stérilisation tubaire ; celles qui manifestent un désir de grossesse alors qu’elles sont « trop jeunes » ou « trop âgées » au goût du médecin ; celles qui n’ont pas encore d’enfant à trente-cinq ans ; celles qui n’en veulent pas du tout ; celles qui ont plusieurs partenaires sexuels ; celles qui n’en ont pas du tout… La liste est loin d’être exhaustive.
    Il est à peine exagéré d’affirmer que pour un très/trop grand nombre de gynécologues-obstétriciens (mais aussi, il faut le souligner, pour bon nombre de généralistes, de sages-femmes et d’autres praticiens spécialisés, car la plupart ont été formés par des GO…), la femme française « normale » est hétérosexuelle, de poids ni trop élevé ni trop bas, avec une poitrine ni trop forte ni trop petite, sans acné ni pilosité excessive ; elle a fait sa puberté entre 11 et 13 ans, a un cycle menstruel compris entre 25 et 30 jours (plus c’est proche de 28, mieux c’est), débute sa première grossesse avant 25 ans, a deux ou trois enfants avant d’avoir atteint la quarantaine et débute sa ménopause autour de 50 ans. Elle prend la pilule sans jamais l’oublier ; ne se plaint d’aucun effet secondaire ; se plie une consultation annuelle comprenant obligatoirementexamen des seins, examen au spéculum, frottis de dépistage (dès le premier rapport sexuel, bien sûr !), toucher vaginal et échographie, et comprend qu’il s’agit là d’une condition absoluepour se faire prescrire une contraception ; se plie à une mammographie de dépistage à partir de quarante ans (même s’il n’y a pas d’antécédent familial) ; ne demande pas d’IVG (elle n’oublie jamais sa pilule, vous vous souvenez ?) ; accouche à l’hôpital ou en clinique aux dates prescrites par le praticien ; allaite ou n’allaite pas son enfant conformément aux instructions dudit praticien (ou du collègue pédiatre qui exerce au même étage/dans le même cabinet de groupe). Et surtout, surtout, elle ne lit pas d’inepties sur l’internet et ne pose pas de questions qui font perdre du temps. Et, comme toutes les questions en font perdre, mieux vaut qu’elle n’en pose pas du tout. 

    Manque de pot pour les tenants de cette vision robotisée des femmes, il n’y pas de « normes » en matière de vie humaine, pas plus qu’en biologie, d’ailleurs. Il n’y a que des variantes, des imprévus, des accidents. Et des personnes, dotées d’un corps, d’une personnalité et d’une histoire qui ne sont pas identiques à ceux d’un.e autre.

    Un enseignement formaté

    Quand on a, pendant quarante ans, mis régulièrement le nez dans les cours et les livres français de gynécologie-obstétrique, on est en droit de déclarer que l’enseignement de cette spécialité est très formaté. (C’est aussi le cas des autres, malheureusement.)

    Ledit formatage porte, en particulier, sur trois aspects très précis :

    1° Un corps féminin « standardisé » selon des critères arbitraires

    L’enseignement de la médecine en général fait peu de place à ce qui est physiologique (ce qui relève de l’habituel, du quotidien, du non-problématique) et aux variantes innombrables de la « normalité », mais se concentre sur ce qui « pose problème » aux yeux des médecins. C’est encore plus caricatural en gynécologie-obstétrique.

    Commençons par l’aspect physique. La publicité, les magazines, le cinéma et la télévision diffusent massivement des images et des représentations trafiquées d’un « idéal féminin » fantasmatique. (Lire à ce sujet l’excellent Beauté Fatale de Mona Chollet.) Mais au moins, à l’ère de l’internet, il est possible de lire et d’entendre des discours critiques à leur sujet. En revanche, lorsqu’une femme consulte son ou sa gynécologue, elle se retrouve – littéralement – nue devant une personne d’autorité, réputée faire la différence entre ce qui est « sain » (compatible avec une bonne santé) et ce qui ne l’est pas, et de qui elle est en droit d’attendre un discours nuancé, qui l’aide à faire la part des choses. Mais l’enseignement de la GO n’a rien de nuancé.

    Prenez le « critère numéro un » de bonne santé féminine – j’ai nommé : le cycle menstruel. Saviez-vous que sa durée « idéale » de vingt-huit jours est entièrement arbitraire, et a été fixée par les médecins, sans argument scientifique, au début du siècle dernier ? Les enquêtes de grande envergure menées depuis les années cinquante (dans les pays anglo-saxons et scandinaves) ont montré que moins de trente pour cent des femmes ont un cycle de 28 jours. Les deux tiers restants ont des cycles de 23 à 35 jours, voire plus – et ce, sans pour autant que leur fertilité soit compromise. Le cycle « normal » a été fixé à 28 jours parce qu’il semblait correspondre au cycle lunaire. C’est dire que cette notion (antédiluvienne) est erronée : le cycle lunaire est de 29,5 jours, et non de 28 !

    De plus, la fertilité apparente d’une femme dépend de bien d’autres facteurs que la durée du cycle : âge, poids, alimentation, hérédité, état de santé, fréquence des rapports sexuels, fertilité du partenaire, hasards de la recombinaison entre les gamètes de l’un et de l’autre, nombre d’enfants déjà nés, durée de l’allaitement, etc. L’anthropologie moderne a ainsi montré que les femmes préhistoriques étaient rarement menstruées avant l’âge de 20 ou 25 ans (faute d’une ration alimentaire suffisante) et passaient de très longues périodes sans menstruations. Beaucoup n’en étaient pas moins parfaitement fertiles – notre existence en est la preuve ! 

    Mais ça, l’immense majorité des GO ne le savent pas ; ou, quand ils le savent, ils ne le disent pas. Ils ne peuvent donc pas rassurer les femmes qui s’inquiètent d’un cycle « anormal ». (Et ils ne diffusent pas ces informations rassurantes par l’intermédiaire des journaux…) 

    Et non seulement ils ne peuvent pas les rassurer, mais ils ont furieusement tendance à aggraver les choses en voyant de l’anormal là où il n’y en a peut-être pas et en prescrivant des examens (dosages sanguins, échographies) et des remèdes inutiles – toujours les mêmes d’ailleurs. Convaincus que chaque fois qu’une femme présente un symptôme, celui-ci est lié à un « déséquilibre hormonal », ils prescrivent essentiellement… des hormones. Une pilule pour les règles douloureuses et les poitrines trop petites. De la progestérone pour raccourcir un cycle « trop long » ou pour un retard de règles inhabituel. Un anti-androgène pour l’acné, ou une pilosité « trop importante ». Un traitement hormonal substitutif « parce qu’il faut éviter l’ostéoporose », même aux femmes qui ne se plaignent de rien et ne courent aucun risque.

    Car, comme tous les spécialistes, les GO ont appris des « critères diagnostiques » par cœur – alors ils font tout leur possible pour les plaquer sur ce que disent les femmes ; ils ont appris à prescrire prises de sang et comprimés, alors ils ne s’en privent pas. Et ils disposent d’un jouet coûteux, spectaculaire, qui leur donne le sentiment d’être doté d’une boule de cristal. J’ai nommé : l’échographe.

    L’échographie intrusive 

    Entre les mains d’un GO formaté, l’échographe est le pire instrument médical qui soit. Comme son utilisation est sans danger, le GO n’hésitera jamais à le dégainer, « pour s’assurer que tout va bien ». Le malheur, c’est que ce « tout va bien » dépend de ce que le GO a appris. Un examen d’imagerie ne doit pas être fait sans but, car à force de chercher, on trouve. Même si ce qu’on trouve ne veut rien dire. Et quand un médecin trouve quelque chose d’inhabituel, il va presque toujours aller plus loin. Même si rien ne le justifie. C’est ainsi, par exemple que des centaines de femmes ressortent, catastrophées, de consultation, après qu’on a constaté un « aspect micropolykystique des ovaires » lors d’une échographie dont on aurait parfaitement pu se passer. Le dit « aspect micropolykystique » n’est pas du tout une anomalie. C’est la visualisation des follicules (normaux) avec un échographe puissant. Bref, c’est un peu comme si on vous regardait le visage près avec une loupe et qu’on disait : « Waaah ! C’est terrible ! Vous avez plein de trous dans la peau ! ». Ben oui. Ça s’appelle des pores.

    C’est la pratique systématique de l’échographe après une pose de DIU (quand le GO a accepté de le poser, bien sûr) qui fait dire à tant de praticien : « Ah, zut, votre stérilet est à 22 mm du fond, faut que je le retire et que j’en repose un. » Parfois, le praticien est de bonne foi. C’est ce que lui ont appris ses maîtres, alors il suit les instructions. Mais parfois, il sait parfaitement que le DIU en question sera aussi efficace à 22 mm qu’à 3, car le principal, c’est qu’il soit à l’intérieur de l’utérus, dont la cavité est souvent plus vaste que la longueur du DIU !!!! Et qu’un utérus ça se contracte en permanence (surtout s’il s’agit d’un DIU au cuivre) alors pas étonnant que le DIU se déplace un peu : il a de la marge !!!

    « Mais alors, me direz-vous, s’il sait qu’on s’en fout, des 22 mm, pourquoi propose-t-il de retirer le DIU et d’en mettre un autre ? » Pour faire sonner le tiroir-caisse, pardi !

    C’est encore l’échographie délétère qui fait dire : « Ouhla ! Votre utérus est rétroversé, je peux pas vous poser de DIU » (c’est un mensonge) ou « Vous risquez d’avoir du mal à être enceinte » (c’est de la foutaise) ou encore « Ah, vous devez avoir mal pendant les rapports sexuels ! » (c’est une connerie). Comme le cœur, le foie, la vésicule biliaire, la rate, et bien d’autres organes, l’utérus a une forme et une position variables d’une femme à une autre. Et c’est seulement parce que le cerveau de certains praticiens n’est pas correctement… formé (!) par la faculté qu’ils peuvent se permettre de proférer sans rire tout un tas de bêtises. (Le paradoxe de la bêtise, comme l’explique John Cleese, c’est que pour prendre conscience qu’on est stupide, il faut être relativement intelligent…) 

    L’échographe est aussi un instrument intrusif. En dehors de situations très particulières où une image très précise est nécessaire, l’utilisation d’une sonde endo-vaginale n’est pas du tout obligatoire. Les fabricants en ont promu l’utilisation, ce qui a évidemment incité beaucoup – si ce n’est pas tous – les GO à les acheter – et à les utiliser systématiquement. Or, rien n’autorise à imposer une échographie à une femme, et encore moins à utiliser obligatoirement une sonde endo-vaginale. De même que tout médecin devrait demander à tout.e patient.e l’autorisation de l’examiner avant de l’inviter à se déshabiller (oui, soigner, ça prend plus de temps que voir les femmes à la chaîne) tout praticien respectueux devrait éviter les échographies inutiles, réserver cet examen aux situations où il lui apprendra quelque chose d’essentiel, et demander l’autorisation de la patiente pour utiliser une sonde endo-vaginale.

    Loin de moi l’idée de dire que l’échographie n’est pas un examen utile. Il l’est, sans aucun doute. Ce que je conteste (à la lueur, d’ailleurs, de nombreux travaux) c’est son utilisation systématique qui n’a que des inconvénients et des effets indésirables : brutalité, images ininterprétables (et donc, inquiétantes), interprétations erronées, perte d’un temps précieux qui aurait pu être utilisé à communiquer, etc. (Aux Etats-Unis, les Républicains font passer des lois qui imposent une échographie endo-vaginale aux femmes demandant une IVG. Très logiquement, les femmes concernées déclarent que cette procédure imposée est un viol, et non une mesure destinée à assurer leur sécurité.)

    Mais pour que les GO français puissent exercer la gynécologie courante sans recours systématique à l’échographie et, plus généralement, sans faire de chaque consultation un rituel rigide (Bonjour/Déshabillez-vous/Frottis/Palpation des Seins/Rhabillez-vous/Voilà votre ordonnance/Ça fait tant/A l’année prochaine) il faudrait que ces spécialistes aient bénéficié d’une formation privilégiant la réflexion, la nuance, l’humilité, le respect de l’autre, le désir de bien faire sans faire mal et un apprentissage de l’écoute. Dans toute relation de soin, le soignant a l’obligation professionnelle et morale de se laisser guider par les besoins du patient. A l’heure qu’il est, en France, la formation en gynécologie-obstétrique est plutôt guidée par la volonté de faire rentrer les femmes et les aléas de leur vie dans des schémas pré-établis. 

    2° La reproduction comme unique objet de la féminité (et des femmes)

    Entre les années soixante-dix et le début des années 2000, bien avant que le hashtag #PayeTonUtérus ne fasse son apparition, je recueillais déjà, chaque semaine en consultation, des témoignages de femmes sur les attitudes et commentaires désagréables, insultants ou humiliants qu’elles avaient subi de la part de certains médecins. Ceux des GO les scandalisaient plus que s’ils venaient d’un autre, car elles pensaient qu’un praticien voué à soigner les femmes était mieux à même de les écouter, de les comprendre et de les respecter. Le généraliste ou le neurologue qui rudoie une femme est une brute sexiste. Le GO qui insulte une femme est, en plus, coupable d’une double trahison.

    Depuis les années 2000, l’internet m’a valu de recevoir plusieurs milliers de courriels de femmes m’écrivant pour parler de leurs mésaventures médicales. (J’en ai transposé un certain nombre dans Le Choeur des femmes.) Et ces mésaventures ont toutes pour point commun un stéréotype monolithique, omniprésent dans la communauté des gynécologues-obstétriciens et qui pourrait se formuler ainsi :

    « Les femmes sont faitespour avoir des enfants mais elles ne savent pas ce qu’elles veulent. »

    Déterminisme reproductif et « inconscience » des femmes sont les maîtres-mots guidant la pratique d’un très/trop grand nombre de GO – et leurs attitudes.

    S’appuyant sur un profond mépris du vécu personnel et sur une psychanalyse de bazar, cette double prémisse idéologique forme une combinaison imparable : l’objectif de maternité justifie toutes les interventions du médecin ; « l’inconscience » de la femme disqualifie toute objection de sa part.

    Celles qui ont effectivement un désir (ou un projet, fût-il éloigné) d’enfant se voient ainsi prises en otage : si elles refusent les instructions et discours imposés par le GO, elles se voient menacées de stérilité, d’accouchement prématuré, d’anomalie fœtale et que sais-je encore ? Celles qui n’en ont pas encore se voient invitées à ne pas trop attendre, car « l’horloge biologique tourne ». Celles qui disent clairement ne pas (ou ne plus) en vouloir se font dire qu’elles changeront d’avis. Celles qui ne peuvent pas en avoir et font appel aux médecins pour les aider à surmonter cet obstacle sont soumises à des procédures « thérapeutiques » dont on ne leur explique ni les risques, ni le faible taux de réussite, ni le coût humain.

    Ce déterminisme reproductif enchâssé, tel une ritournelle, dans le mode de pensée gynéco-obstétrical conditionne la manière dont les praticiens voient toutes les personnes qui se présentent à leur consultation. D’après cette perception, une femme lesbienne et une personne transgenre ne sont pas de vraiesfemmes, puisqu’il leur manque des organes sexuels voués à la reproduction féminine et/ou un homme pour les engrosser. Ces prémisses ne sont pas seulement sexistes, ils sont aussi, comme on le disait autrefois, bourgeois : le discours médical renforce et avalise nombre de préjugés sociaux – ici, homophobieet transphobie.

    Le sexisme médical et le dégoût pour ce qui n’est pas nettement féminin ou masculin atteignent des sommets d’horreur face aux enfants intersexués : tout ce qui dépasse doit être amputé – qu’il s’agisse du micro-pénis d’un garçon ou du méga-clitoris d’une fille. On n’aura qu’à construire un néo-vagin au garçon pour en faire une fille et il n’y a pas à se préoccuper des séquelles douloureuses après le retrait d’un organe inutile pour la reproduction.

    Mais comment s’étonner d’une semblable cruauté ? On n’enseigne pas aux médecins français que l’anatomie « normale » n’existe pas et que de nombreuses variantes sont parfaitement compatibles avec une bonne vie – à condition que les médecins n’y aient pas mis les pattes. 

    L’impératif reproductif est pour beaucoup de GO français (hommes et femmes) une obsession puissante : elle leur fait voir des risques de stérilité là où il n’y en a pas (le DIU, la prise de la pilule en continu) ; elle les pousse à contrôler l’âge des premières et des dernières grossesses (en avalisant, ici encore, les préjugés sociaux les plus archaïques) ; elle leur fait déclarer sans rire que, sans eux, les femmes courent à leur perte. C’est cette extraordinaire vanité, et rien d’autre, qui anime les très/trop nombreux GO opposés à l’accouchement à domicile. Car s’il s’agissait, comme ils le prétendent, de « protéger » les femmes, ils passeraient moins de temps à brandir les aléas d’un accouchement sans médecin mais, comme leurs confrères suédois, britanniques ou canadiens, se préoccuperaient plutôt de réduire les effets délétères de la surmédicalisation des salles de travail, des césariennes trop fréquentes, des épisiotomies imposées et inutiles.

    Et, oui, j’oubliais : ils s’allieraient aux sages-femmes, au lieu de les traiter comme des sous-fifres. Soigner, ça se fait ensemble, pas en écrasant les autres. 

    3° La sexualité féminine est suspecte et doit rester sous contrôle

    En matière de sexualité, l’obscurantisme médical français est grand : beaucoup de GO n’ont jamais été initiés aux données scientifiques patiemment amassées, depuis plus de cinquante ans, par Alfred Kinsey, Masters et Johnson ou Shere Hite et leurs émules.

    Dans les facultés de médecine françaises, au début du 21esiècle, il n’y a pas de conférences ou de cours sur la puberté, son vécu physique et psychologique, mais seulement sur les « troubles » de celle-ci ; il n’y a pas de formation ou de réflexion sur la sexualité, mais on insiste beaucoup sur les « anomalies » des comportements sexuels – qui, naguère encore, incluaient l’homosexualité. Et, alors que les neuropsychologues et neuroanatomistes scandinaves et anglo-saxons mettent en avant de nombreux arguments scientifiques montrant que la transidentité est une réalité et non l’expression d’une souffrance psychologique ou la manifestation d’un délire, les médecins des pays latins – à commencer par l’hexagone – continuent à traiter les personnes transgenres comme des pervers ou des malades mentaux.

    Autre exemple de négation du vécu intérieur, quotidien celui-ci : au cours des vingt années écoulées, d’abord au centre de planification puis, de plus en plus souvent, dans des courriels, j’ai vu de nombreuses femmes décrire la diminution de leur libido sous contraception hormonale. Cet effet n’est pas invoqué par toutes les femmes, mais il est fréquent, et je l’ai entendu s’exprimer de manière croissante à mesure que les femmes se sentaient autorisées à en parler. L’histoire est significative : après avoir eu pendant plusieurs mois des relations sexuelles avec préservatifs, une femme décide de passer à une méthode plus sûre et plus régulière. Le plus souvent (on ne lui donne pas le choix) on lui prescrit la pilule. Rapidement, elle se rend compte que son désir s’est atténué ou émoussé et, de manière assez typique, réapparaît pendant la semaine où elle ne prend pas ses comprimés – c’est à dire, malheureusement, au moment des saignements induits par l’arrêt de pilule. Elle décrit ce symptôme à son GO. Lequel lui répond négligemment : « C’est dans votre tête. » Autant dire « Vous avez trop d’imagination. »

    Cette réponse n’est pas seulement méprisante, elle est aussi l’expression d’une incompétence confondante. Les « pics » de désir souvent observés au moment de l’ovulation (mais aussi au moment des règles) sont liés aux variations brusque des hormones circulantes. Beaucoup de femmes disent que leur libido diminue quand elles sont enceintes. Or, la pilule bloque l’ovulation en reproduisant artificiellement l’état hormonal de la grossesse. La prise de pilule (comme la grossesse) fait disparaître le « pic » hormonal contemporain de l’ovulation – et le désir qui va avec. La baisse de libido liée à la pilule n’est donc pas le fait de l’imagination des femmes qui s’en plaignent, mais un processus biologique parfaitement explicable – et qui doit être pris au sérieux.

    Certaines utilisatrices d’implant et de DIU hormonal (Mirena) éprouvent la même baisse de libido. Certaines, pas toutes. Pourquoi elles et pas d’autres ? Parce que toutes les femmes sont différentes, et que les effets des hormones varient selon les individus. Admettre cette évidence toute simple, c’est s’ouvrir à une médecine individualisée, qui prend en compte ce que dit chaque personne. Mais ce n’est pas cette médecine qui s’enseigne en France.

    Réfuter le vécu et le(s) désir(s) des femmes, c’est encore les assigner à l’impératif reproductif – pour mieux les contrôler. Ce sexisme est l’expression directe de la structure archaïque de la société française – lequel s’accompagne d’une intolérance qui ne touche pas seulement les femmes, mais aussi les personnes homosexuelles, les personnes transgenre, les personnes intersexuées, et toutes celles qui ne se « conforment » pas à des valeurs préformatées.

    Quand, par exemple, des médecins, des psychiatres ou des psychanalystes accusent les familles homoparentales de mettre en péril la santé mentale de leurs enfants, ils font preuve d’ignorance (il suffit de regarder ce qui se passe dans des pays comparables où ce préjugé n’existe plus depuis longtemps) et mettent cette incompétence au service du contrôle social de la natalité tel que l’entend le Code Napoléon. C’est leur droit, mais ça n’a rien de scientifique.

    Incompétence professionnelle et autres lacunes inavouables 

    Si la pilule a longtemps été la principale contraception prescrite en France, ça n’est pas en raison de sa supériorité sur les autres méthodes (implant et DIU font mieux). L’influence des industriels (les fabricants de pilules sont plus nombreux et plus influents), les facteurs économiques (la pilule ne « régularise » pas seulement le cycle, elle régule aussi le rythme des consultations et la dépendance de la clientèle), le confort pour le prescripteur (insérer un DIU ou un implant sans inconfort pour la patiente, ça demande plus de temps et de soin que gribouiller un nom de marque sur une ordonnance) et les carences de l’enseignement : les traitements chirurgicaux et la reconstruction après cancer du sein, le suivi des grossesses pathologiques, la procréation médicalement assistée, c’est bien plus intéressant à enseigner que la contraception et la sexualité au jour le jour. Quand on lit ou entend encore aujourd’hui dans les livres et les cours de faculté français qu’il est fortement déconseillé de poser un DIU à une adolescente, on sait que les médecins de l’Hexagone ont trente ans de retard.

    Outre le paternalisme et le sexisme, ce que reflètent les tweets de #PayeTonUtérus, c’est l’incompétence relationnelle profonde des professionnels qui tiennent ce type de discours.

    Ainsi, combien de gynécologues donnent aux patientes l’occasion de tenir un spéculum entre leurs mains, de leur montrer comment il s’utilise (et pourquoi), ce qu’il sert à faire ou à regarder, au moyen d’une simple planche anatomique illustrée ? Combien de gynécologues prennent la peine de dire que l’examen gynécologique (pose de spéculum et/ou « toucher vaginal ») n’est pas indispensable, mais n’est utile que pour des gestes ou des observations spécifiques ? Combien de gynécologues respectent le code de déontologie médicale français, qui spécifie noir sur blanc :

    Article 36 (article R.4127-36 du Code de la Santé Publique) : Le consentement de la personne examinée ou soignée doit être recherché dans tous les cas.

    (NB : Dans le Code de déontologie du Québec, le consentement doit être obtenu. En France, est-il même toujours recherché ? )

    Vous qui lisez cet article, combien de fois avez-vous entendu un médecin dire  : « M’autorisez-vous à vous examiner ? » A l’inverse, combien de femmes ont régulièrement entendu « Déshabillez-vous ! » à leur entrée dans le bureau du médecin, ou pris l’habitude de se dévêtir spontanément après que tant de médecins leur ont signifié qu’ils n’avaient pas de temps à perdre ?
    Il n’y a pas de compétence médicale sans qualités relationnelles. Les médecins belges, hollandais, britanniques sont formés dans cet esprit. Aucune faculté de médecine française ne peut le faire, et pour une raison simple : la médecine s’apprend par imitation. N’étant tenu à aucune règle de comportement, le praticien hospitalier « forme » étudiants et internes comme il l’entend. En France, les chefs de service sont nommés à vie. Un chef de service nommé à vie est tout-puissant. S’il refuse qu’on pratique des IVG ou qu’on pose des DIU dans son service, les autres praticiens ne braveront pas l’interdit. Et ils n’enseigneront pas aux étudiants que la vie, c’est compliqué et que soigner, c’est proposer toutes les solutions disponibles et soutenir les personnes dans leurs choix, non pas les leur dicter.

    Maltraitance médicale : les femmes en première ligne

    En France le corps médical dans son ensemble – même si nombreux sont les médecins qui s’en affranchissent – est un monde à part, hiérarchisé comme la France de l’Ancien Régime. (NB : Je parle ici de strates sociales, non de revenus.)

    L’ « aristocratie » est constituée par les hospitalo-universitaires, qui cumulent statuts et revenus de leur activité publique et de leurs diverses activités privées (expertise pour l’industrie, exercice en clinique ou en cabinets privés, consultations privées à l’hôpital).

    La « grande bourgeoisie » se répartit entre spécialistes hyperéquipés (radiologues, biologistes) et les praticiens (spécialistes et généralistes) qui exercent dans des villes et quartiers riches.

    La « petite bourgeoisie » est constitué essentiellement par les généralistes exerçant en zone rurale et zones urbaines défavorisées, les médecins du travail, les médecins de PMI, etc.

    Et le système de santé compte aussi un « prolétariat » : aides-soignant.e.s (souvent traité par les médecins comme un « sous-prolétariat »…), infirmier.e.s, sages-femmes, kinésithérapeutes, orthophonistes dont les actes sont limités en grande partie par les prérogatives des médecins et qui subissent l’antagonisme ou le mépris de nombre d’entre eux. 

    Comme tous les corps sociaux, ces différentes « classes » – avec des variations très nombreuses liées aux personnes – vont entretenir avec la population des rapports qui seront le reflet de leur propre situation, et de la manière dont ils font face à celle-ci. Selon, par exemple, qu’ils auront choisi la médecine générale ou l’exercent « par défaut » (par échec à gravir les échelons de la hiérarchie hospitalo-universitaire), les praticiens exerceront de manière plus ou moins paternaliste. 

    Et les individus peuvent choisir de changer de pratique : la contraception n’est pratiquement pas enseignée aux généralistes (qui pourtant s’occupent de la plus grande partie de la population féminine) ; tout généraliste peut cependant choisir de s’y former pour répondre aux besoins des patientes. La plupart des obstétriciens apprennent à faire des épisiotomies larga manu, mais tous peuvent modifier leur pratique. Les moyens et les informations sont disponibles. Encore faut-il que les professionnels veuillent les utiliser.

    Mais pour que les médecins changent d’attitude, il faut que les circonstances les y obligent, ou qu’on le leur demande fermement. Et ce sont le plus souvent les femmes qui sont en mesure de faire cette demande. 


    La raison pour laquelle les femmes sont le plus souvent en première ligne face aux médecins est simple : les femmes sont les premières demandeuses de soins. Elles consultent pour elles-mêmes mais aussi pour ou avec leurs enfants, leurs parents et les hommes (fils, père, compagnon) dont elles partagent la vie. Elles sont souvent en position d’agir en « soignantes naturelles », en soutien, en accompagnatrices, en interprètes, en avocates, en protectrices.

    En France, dans le corps médical, sexisme et posture de classe vont souvent de pair. Lorsque des patient.e.s, quel que soit leur genre ou leur identité, dénoncent l’attitude des gynécologues, elles dénoncent un arbitraire médical qui s’exerce sur tous les patients – femmes et hommes, enfants et adultes, jeunes et vieux, valides et handicapés – en raison de leur sexe, de leur genre, de leur orientation mais aussi de leur milieu et de leur statut social, de leur origine ethnique, de leur niveau d’éducation…

    Parce qu’elles sont les premières interlocutrices des médecins, les femmes sont en mesure de questionner l’ensemble des attitudes médicales contraires au bien individuel et commun. 

    Dans le domaine de la santé comme dans bien d’autres, critique et activisme féministes ne se réduisent jamais à la seule cause des femmes. Le combat féministe concerne tout le monde, parce que c’est un combat pour l’égalité de tous les individus, quels qu’ils ou elles soient. 


    ***
    A la suite de la publication de ce texte, Arnaud C. (lui-même généraliste) m’a fait justement remarquer que les généralistes et les sages-femmes peuvent, également, être extrêmement maltraitants (en particulier lorsqu’ils pratiquent la gynécologie de manière monopolistique dans un secteur où les femmes n’ont pas le choix de consulter ailleurs). Je suis tout à fait d’accord, et il faut le rappeler : la maltraitance n’est pas affaire de spécialité, mais d’attitude. Il y a aussi des gynécologues parfaitement respectueux, féministes et soignants. Pas assez, malheureusement.

    Mais la hiérarchisation et la technologisation des professions de santé est à mon avis un facteur qui aggrave et accentue la maltraitance par les spécialistes : généralistes et SF ne font pas d’écho vaginale à tire-larigot, « en consultation courante » ; ils ne tiennent pas les femmes en otages en leur imposant un accouchement hypermédicalisé ; ils ne les menacent pas de cancer si elles ne font pas leur mammo ou leur frottis ou leur colposcopie à la date prévue… Tout soignant est susceptible d’être maltraitant. Cependant, plus un professionnel est haut dans la hiérarchie hospitalo-universitaire, plus il a du pouvoir. Et plus il peut en user à discrétion. C’est à dire : en abuser.

    Or, ce sont les spécialistes gynécologues-obstétriciens hospitaliers qui, dans les CHU, assurent la (dé)formation initiale des autres spécialistes, des MG et des SF : leur responsabilité et leur aptitude à nuire personnellement ou via leur influence sur les autres soignants sont donc considérables et sans commune mesure avec celles des praticiens de terrain. 

    C’est aussi pour ça, en passant, que les cris d’orfraie de certains devant la « violence » de mes textes me font doucement rigoler. Aucun blog ne peut à lui seul contrebalancer l’influence durable d’un mandarin qui aura imposé son idéologie sexiste à des milliers de patientes et d’étudiant.e.s en médecine, pendant plusieurs dizaines d’années. 

    ***

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    Manuel excellent sur les lignes diectrices pour écrire des articles biomédicaux, publié par EQUATOR

    Bien que toutes les recommandations et checklists soient d’accès libre, j’ai acheté le livre « Guidelines for reporting health research. A user’s manual » et je n’ai pas regretté. Les lignes directrices pour écrire des articles scientifiques sont très utiles pour les auteurs, mais trop méconnues. Elles sont toutes disponibles sur le site EQUATOR, dont les mentors sont les rédacteurs… Continuer la lecture

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    Fin de vie : la prochaine loi ne donnera pas le droit au « suicide médicalement assisté»

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    Record historique : les Etats-Unis sont tombés à 17,8 % de fumeurs (plus de 30% en France)

    Bonjour 26/11/14. C’est un heureux évènement, à la fois politique et de santé publique. La démonstration que le fléau du tabac n’est pas une fatalité. On aimerait une réaction officielle du gouvernement français. Puis un addendum d’urgence à la loi Touraine dite « de santé ». Un affûtage du Plan national de réduction du tabagisme. C’est une […] Continuer la lecture

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    Partage des données sources : est-ce que réellement les chercheurs sont favorables… j’ai des doutes

    Régulièrement, je rejoins les divers groupes qui militent pour la transparence des données. C’est plus facile à dire qu’à mettre en pratique, dans un monde qui a toujours été habitué au travail solitaire dans uen équipe, à la compétition et autres habitudes. Un billet de The Scholarly kitchen du 11 novembre nous aide à réfléchir : ‘To share or not… Continuer la lecture

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    That’s All Folks

    Ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête, et aujourd’hui s’y prête bien. Cette note est la dernière de Grange Blanche. J’ai passé de merveilleuses années avec vous. Vous m’avez rendu meilleur à la fois sur un plan humain, mais aussi en tant que médecin. et j’ai découvert grace à vous des milliers de belles choses. … Continue reading That’s All Folks Continuer la lecture

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    Garde de nuit

    « Il faut y être pour y croire »… Quand je lisais les articles des blogs des soignants et étudiants en médecine, à l’époque, je trouvais toujours qu’il y avait une part d’irréel dans le récit. L’hôpital, c’était un monde … Lire la suite Continuer la lecture

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    Ebola : la transparence, la compétence et la générosité suisses (dossier Félix Báez , Genève)

    Bonjour. 25/11/2014 On trouvera ici le texte du communiqué de presse que viennent de diffuser les HUG à l’attention de la presse suisse et internationale. On observera (euphémisme) que cette transparence, ce souci de la pédagogie, cette transparence, tranche avec ce que l’on peut observer en France (Hôpital militaire Bégin) dans le même type de […] Continuer la lecture

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    Quantophrénie

    Chers collègues, Il a dû vous arriver de lire cette phrase écrite en général sans ironie :  » La science économique nous dit que… ». C’est un effet d’une maladie de l’esprit qui se nomme quantophrénie. Elle a été décrite en … Lire la suite Continuer la lecture

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    Nouveau suicide altruiste : que fait la police ?

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