Archives quotidiennes : 1 octobre 2014

La disparition

Je viens juste de recevoir le supplément ESC 2014 de la revue du SNSMCV, « Le Cardiologue ». Évidement, je me suis jeté dessus pour savoir ce qu’il fallait retenir de cette ESC. En fait, je me suis surtout jeté dessus pour savoir ce que la revue disait de l’étude SIGNIFY. Détail important, depuis au moins 2010 […] Continuer la lecture

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Ebola : à Dallas (Texas) malencontreuse erreur diagnostique sur le « premier cas »

Bonjour Comme un léger désordre dans l’organisation sanitaire américaine. Et des médias sur le qui-vive, des médias qui rongent leur frein, des médias furieusement américains. Ou anglo-saxons. Comme The Guardian . On sait que le premier diagnostic d’Ebola vient d’être porté sur le sol américain. Cela fait un assez gros bruit depuis ce matin. On […] Continuer la lecture

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Bref, je me suis faite draguer par…

C’était une visite à domicile.
Quartier tranquille, désert à cette heure de la journée qui oscille entre la tardive matinée et le paresseux début d’après-midi.
J’attache mes cheveux et sonne au portillon avant d’ôter mes lunettes de soleil.
« Aaaaaaah comme je suis contente de vous voir, comment allez vous ? »
Le ton est ampoulé, les accents chaloupés, autant que la démarche de Mme T qui se remet paisiblement d’une fracture de cheville compliquée.
Elle m’accueille avec un grand sourire. Elle arbore une longue jupe fendue, des yeux façon smoky, recouverts de fard à paupières noir fumé. A 72 ans, le contraste est surprenant. Elle papillonne en vraie maîtresse de maison dans son intérieur cossu. Quelques jurons tranchent parfois dans son langage soutenu « niqué la cheville, pardonnez moi l’honteuse expression ».
Je lui raconte ma formation. Elle s’extasie devant mon récit enthousiaste. Je sais qu’elle apprécie ma façon de travailler autant que ma façon d’être, ma façon de rassurer, d’être présente quand j’interviens auprès de gens isolés.
Elle me confie avoir eu mal après la séance avec mon collègue – nous la voyons à plusieurs, et me montre l’exercice en question. Encore un que je ne connaissais pas, que je trouve génial et que je ne manquerais pas de réutiliser. J’étouffe une bouffée de « t’es qu’une kiné de merde », rassure la patiente sur l’intérêt de l’exercice et lui propose d’équilibrer la séance autrement pour limiter les effets secondaires.
Elle me regarde avec les yeux pétillants et un sourire tendre.
Bon ça va hein cocotte, je t’ai juste proposé d’en faire un peu moins pour arrêter que tu râles, ne me regarde pas comme si j’étais la résurrection d’une déesse grecque. 
Je détourne les yeux. Je cherche toujours les honneurs mais j’ai toujours envie de fuir quand ils arrivent enfin. Et puis là, c’est trop facile. Elle n’attendait que ça. Un sourire, quelques mots gentils, un petit massage du mollet et elle était déjà conquise par mes prétendues compétences. Trop facile de masquer le vide derrière.
Je pose mes mains sur sa cheville et commence à la mobiliser doucement.
Une collègue m’a appris une nouvelle technique de bilan que j’ai envie d’utiliser. Mes doigts se délient. Je palpe les reliefs osseux de la cheville, je tente de percevoir les petits mouvements de glissement entre les os, le long des tissus qui bordent la cicatrice…
J’attaque le mollet. Masser pour détendre, je sais faire. Identifier les différents muscles, leurs éventuelles contractures, les tensions dans les faisceaux tendineux, ça, je sais moins faire. Alors je cherche un peu. Je prends mon temps.
« Hmmmmm »
Madame T gémis. Je m’excuse.

« Aaaaaaah. Ouuuuuh. Oui, hummmm, c’est lààààààà »
Je m’excuse encore. Je change de muscle.
« Oh, oh, oh, aaaaaaaah », fait-elle avant de finir sur un long soupir alangui. 
Je suis dans un salon cossu, auprès d’une femme allongée sur son canapé, les mains sur son mollet et cette femme crie, à s’y méprendre, comme une femme qui jouit. Et qui jouit bien.
TOUT VA BIEN.
PUTAIN !!!
Je. Je. Je.

C’est normal de crier quand on a mal comme une bonne actrice de porno ? A 72 ans ??
Merde.
Je me sens sale. Je me sens déplacée. J’ai envie de partir en courant. J’ai l’impression d’être en train de tromper ma moitié rien qu’avec mes oreilles. Ma conception de la fidélité exclue totalement que je puisse me trouver seule à moins d’un mètre d’une autre personne, manifestement en train de jouir.
OUI JE SAIS C’EST PAS VRAIMENT CA MAIS A L’OREILLE C’EST PAREIL !!
Merde.
Je n’ai rien dit. Ça l’aurait fait vous pensez un truc du genre « on vous a déjà dit que quand vous avez mal, vous simulez très bien un orgasme féminin ? » ? A 72 ans ?
Je lui ai dit que ce n’était pas moi la semaine prochaine. Elle a fait une moue attristée. M’a raccompagnée avec un sourire tendre et déçue.
M’a saluée par un délicat « ce fut un plaisir… ».
-_-
Bref, je me suis fait draguer par …
Une vieille cougar.
Ou pas.
Mais je me sens quand même sale.
Et je ne sais pas ou me mettre.

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Jacques Testart, athée : hanté par le « clonage social » et l’«humanité augmentée »

Bonjour Nous avions quitté Jacques Testart au pied d’une tribune de Libération. Ce biologiste définitivement atypique y avait retrouvé son ennemi René Frydman pour cosigner un appel au président de la République. Un appel contre la dépénalisation de la pratique des mères porteuses. Des poules et du lait  Nous retrouvons le fécondeur à l’origine d’Amandine […] Continuer la lecture

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Chroniques de là-bas #3 : un ami bien

Sortie sur le marché cet après midi pour acheter quelques fruits et de quoi faire un repas. Tous les fruits sont au soleil, du poisson séché aussi. Les mouches s’accumulent dessus, c’est guère engageant.

– – –

Je suis arrivée depuis 2 jours, j’ai mal au ventre, envie de vomir.

Par chance, ma chambre est juste à côté des toilettes. Ma collègue me tend une bassine.

« Oh ça ira, je suis juste à côté des toilettes…
– heu oui, mais prend là quand même. »

Je n’insiste pas et pose la bassine au pied du matelas. Quand je me suis relevée dans un soubresaut au milieu de la nuit et que mes intestins se sont exprimés en même temps que mon estomac, j’ai eu un grand moment de solitude, mais j’ai compris pourquoi la bassine était toujours dans les toilettes.

 

– – –

Sortie au « restaurant » ce soir. Une grande table en bois, 2 énormes marmites. Pâtes, riz, tho, sauce à la pâte d’arachide principalement. La vaisselle se fait sous nos yeux dans une bassine, à l’eau. Nous voulions manger du poulet. Il n’y a plus de poulet, ni de pintade. Ah ? Des crudités alors. Y’en n’a plus non plus. Bon vous avez quoi ? Ben, des frites. Bon ben 16 frites alors. On prend l’habitude, nos repas sont guère variés.

Soirée au dancing après. Quelques uns ne peuvent pas y aller. Malgré nos précautions, quelques parasitoses ont l’air bien installées.

 

– – –

J’ouvre les yeux. Je jette un coup d’oeil à ma montre. 5h du matin.

Pourquoi est-ce que je me réveille ? Certes le soleil est déjà levé, à peine caché par le drap qui nous sert de volet, mais il m’en faut plus que ça d’habitude pour me faire émerger.

Je regarde au dessus de moi la moustiquaire mollement agitée par les rares souffles d’air. J’attrape mon appareil photo et je prend une photo. Je trouve ça romantique, j’ai l’impression de dormir dans un lit à baldaquin. Un baldaquin exotique, il manque un peu de clarinette et me voilà Out of Africa.

Alors qu’en fait il n’y a rien de romantique là. Autour de moi une dizaine d’autres personnes dorment sous leurs moustiquaires sur des matelas posés au sol. Le manque d’intimité nous oblige à porter des vêtements, alors que nous rêvons de dormir entièrement nus pour offrir au moindre recoin de peau la chance d’avoir un souffle d’air.

La douleur me tord soudain sur mon matelas. Ah, voilà pourquoi je me suis réveillée. J’essaie de calmer les spasmes de mon ventre et je jette un coup d’oeil dans le couloir, vers la porte des toilettes. Non rien de romantique, vraiment.

BORDEL il y a déjà 4 personnes qui attendent. A 5h du matin.

Dans notre petite communauté, le monde se divise en deux groupes : ceux qui ont une amibiase, et ceux qui ont une giardiase. Moi, je suis dans le deuxième groupe. Les matinaux.

 

J’ai emmené mes cours de parasitologie. Pas spécialement pour que ça nous aide sur place, mais parce que j’avais senti le coup venir : j’ai eu le temps juste avant mon départ d’avoir les résultats des partiels au téléphone. Je me doutais un peu que je devrais y repasser en septembre, mais quand on m’a annoncé 10 matières sur 13 à repasser, j’ai – quand même – un peu – accusé le coup. Le prix à payer pour un peu trop d’engagements associatifs divers et variés. Quite à traîner des cours sur place, autant se mettre en situation. Parasitologie, VIH, palu. Du coup les symptomes rentrent plutôt bien en mémoire.

« Diarrhée acqueuse, explosive et nauséabonde. Crampes abdominales. Anorexie. Perte de poids. » Ouais je visualise très bien pour le coup.

Alors qu’une nouvelle crampe me vrille le ventre, je me résoud à prendre place dans la file, de peur de perdre ma place. Au bout du deuxième à sortir, l’odeur est déjà intenable. L’insonorisation des toilettes balaye le semblant d’intimté que nous pourrions encore avoir. Nous sommes malades, et personne ne peut l’ignorer.

Devant moi, E. abandonne soudain sa place et se précipite dehors au fond du jardin. Il n’aura pas pu attendre son tour. Je ne peux que me réjouir. C’est bientôt à moi.

– – –

Re-paradoxe de ce pays : avant hier grosse pluie, le lendemain matin plus d’eau courante. Nous nous demandons combien de temps ça va durer, avec une inquiétude croissante.

Nous ne pouvons pas nous laver, ce n’est pas grave, de toutes façons nous sommes re-sales 1/2h après la douche.

Nous ne pouvons pas préparer le repas, passe encore.

L’eau potable par contre commence à manquer. Une délégation part puiser de l’eau au forage.

Mais surtout l’absence de chasse d’eau commence à se faire sentir, dans tous les sens du terme.

 

– – –

Avec la chaleur le moindre effort est fatiguant, pourtant je n’ai jamais faim. Je me force à manger quelques crudités à chaque repas, mais je n’en ressens pas le besoin.

 

– – –

 Je regarde d’un air morne mon assiette. Dedans, de la semoule. Comme presque tous les jours en fait. Nous avons chacun amené de France quelques sachets de sauce déshydratée, pour agrémenter nos plats de pâtes/riz/semoule quotidiens.

Aujourd’hui, semoule sauce madère. Pourtant d’habitude il passe bien celui là. Ma cuillère joue avec les grains. Je n’ai pas faim. Ma collègue insiste. « Il faut que tu manges, c’est important ! »

Les seules choses que j’arrive à ingurgiter sont des tomates ou des concombres. Ce qui au final n’arrange rien. Comme avec les enfants elle attrape le tube de ketchup et dessine des yeux et une bouche à mon bonhomme-semoule. « Des cheveux aussi ? » Avec un petit sourire j’acquiesse.

Puis j’attrape ma cuillère, et je deale avec moi même de manger au moins les cheveux.

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Santé publique : nomination d’un préfigurateur chargé d’une future rationalisation de l’actuelle usine à gaz

Bonjour L’annonce est désormais officielle : : François Bourdillon est chargé d’une mission de préfiguration du futur Institut pour la prévention, la veille et l’intervention en santé publique. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a, le 1er octobre 2014, chargé François Bourdillon, directeur général de l’Institut de veille […] Continuer la lecture

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Le Ringer Lactate est sûr en cas d’hyperkaliémie et c’est mieux que le salé

Cet article est la traduction du billet de Josh Farkas du blog PulmCrit.org. (NB je continue d’utiliser le pronom personnel à la première personne mais je ne suis pas l’auteur de ce billet) Lutter contre les idées reçues : Le Ringer Lactate est sûr en cas d’hyperkaliémie, et c’est mieux que la solution salée isotonique. […] Continuer la lecture

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Ebola : le premier cas « hors-Afrique» a été diagnostiqué à Dallas (Texas)

Bonjour C’était immanquable mais personne ne pensait que cela se produirait. Surtout pas aux Etats-Unis. Un homme a, pour la première fois été découvert contaminé par le virus Ebola  en dehors du continent africain. Il a été admis au Texas Health Presbyterian Hospital de Dallas, où il a été placé en isolement. Son nom et […] Continuer la lecture

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Promotion de la mammographie de dépistage dès 40 ans : « qui ne dit mot consent » : ARS 34 et Ministère de la santé.

Si le dépistage du cancer du sein par mammographie fait débat, l’âge de début de ce dépistage quand il est réalisé; fait lui consensus : pas avant 50 ans. Pourtant certain s’assoie sur les recommandations et les autorités ne bronchent pas , laissant faire. Sylvain Fevre vous rappelle ce qui peut être qualifié de honteux : http://sylvainfevre.blogspot.com/2014/09/les-chiens-aboient-la-caravane-passe.html […] Continuer la lecture

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Record en France (Angers) : 4 rétractations pour un scientifique honnête ? En savoir plus : enquête en cours.

Je ne connais pas le fond de cette histoire, et j’appelle à témoignages. Il s’agit du plus grand nombre d’articles rétractés pour un chercheur français. Bien sûr, 4 rétractations, c’est peu à coté de certains récidivistes. Ce sont des rétractations pour erreurs et non pour fraudes. Un peu bizarre, car ce sont des articles de 2003, 2007 et 2010 dans… Continuer la lecture

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