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Méta
Archives mensuelles : mars 2014
Le LEEM inaugure une permanence au Ministère de la santé
C’est ce 1er avril que le LEEM , le syndicat de l’industrie pharmaceutique, va inaugurer en présence de la ministre de la santé, Mme Marisol TOURAINE et de nombreux invités, une permanence au cœur du Ministère de la santé, avenue de Ségur à Paris. Concrétiser la transparence Selon le communiqué conjoint du LEEM et du ministère, l’ouverture de cette permanence inaugure une « nouvelle étape de la transparence » dans les relations entre les entreprises du médicament et les autorités sanitaires. « Les (…)
Excitations sexuelles de parents d’élèves d’une école maternelle au Jardin de la France
Bonjour Il est des faits divers salissants. C’est le cas de celui que vient de traiter La Nouvelle République du Centre- Ouest. Un traitement réalisé avec des gants qui font honneur à notre profession – comme on peut le voir ici (1). Cela se passe en France, région Centre, département d’Indre-et-Loire, commune de Joué-lès-Tours, quartier […] Continuer la lecture
Chronique, première semaine d’avril 2014
Cette chronique est douloureuse à sortir. Je n’ai pas envie d’écrire en ce moment, parce que je lis des bouquins sur le sujet pour m’améliorer, et l’assimilation n’est pas facile. Je remets beaucoup en question ce que je fais, je réfléchis pas mal, et ce que j’écris ne me plait pas. Bref. J’ai commencé à […] Continuer la lecture
Strangers in the night
Ça commence toujours par une absurdité, une connerie, une sollicitation de survenue inopportune, qui vous plonge dans le désarroi et vous laisse une cicatrice moche et dégoûtante. Parfois le goût amer dans la bouche a comme origine un simple message … Lire la suite → Continuer la lecture
Hôtel-Dieu de Paris : « après les municipales, la casse reprendra » (CGT)
Bonjour « Le Mutualiste ». C’est notre revue. Pas d’une fausse mutuelle comme on en voit tant. Celle de la mutuelle « de la presse, du spectacle et de la communication ». Groupe Audiens. L’abonnement annuel est offert pour 7 euros. Le siège 29, rue de Turbigo, dans ce qui fut jadis le quartier de la presse, du livre […] Continuer la lecture
Le traitement de l’HTA résistante n’est pas simple
Les résultats de Symplicity HTN-3 viennent d’être publiés en ligne dans le NEJM. La publication confirme le communiqué de presse de Medtronics que j’avais relayé sur Twitter et dont JMV avait fait une note. Faire une dénervation rénale par voie … Continuer la lecture → Continuer la lecture
Bref ch’uis allée au bloc.
Un jour, j’ai eu le droit d’aller au bloc.
On m’a emmenée devant le vestiaire.
On m’a dit de prendre une tenue à ma taille, des sabots, un masque, un bonnet.
J’ai pris la plus petite taille, c’était une taille 18.
Le haut tombait aux genoux, et j’ai roulé le pantalon.
J’ai mis des sabots, un masque, un bonnet. Je suis sortie des vestiaires.
Ils étaient tous habillés comme moi.
Je les ai regardés, ils m’ont regardée, je les ai regardés, ils ont regardé mes pieds, je les ai regardés, ils ont chuchoté, ils ont arrêté de me regarder.
Ils m’ont dit « ça passe aujourd’hui, elle est pas là, mais ne refait JAMAIS ça »
Elle, c’était pas une infirmière, c’était L’infirmière.
Ça, c’était ses sabots que j’avais aux pieds.
Je me suis lavé les mains.
J’ai attrapé la brosse, j’ai touché le mur. J’étais plus stérile.
Je me suis relavé les mains.
J’ai remis mon masque qui tombait. J’étais plus stérile
Je me suis relavé les mains. Jusqu’aux coudes.
Et je suis revenue aux mains. J’étais plus stérile.
Je me suis relavé les mains.
Je suis entrée dans le bloc, les mains en l’air.
Personne ne m’a regardée.
J’ai attendu.
L’interne a dit « habillez l’externe ».
Elles ont soupiré, elles ont posé un tas devant moi.
J’ai attendu. Je l’ai pris. C’était plus stérile.
Elles ont rouvert un paquet. Elles m’ont aidé à m’habiller. J’ai tourné, j’ai touché la table. J’étais plus stérile.
Elles ont rouvert un paquet. Elles m’ont habillée.
On m’a dit « tu te mets là, tu poses tes mains sur le champ, et tu bouges plus »
Je me suis mise là, j’ai posé mes mains sur le champ, et j’ai plus bougé.
Le champ était tout bleu, la peau toute orange, avec une grosse lumière très très brillante dessus.
Il faisait chaud.
Le chirurgien est arrivé, il a ouvert la peau, le sang a coulé.
Il faisait chaud.
Il a ouvert la paroi abdominale. C’était une ischémie mésentérique.
Les intestins étaient nécrosés, ça sentait la bécasse pourrie.
Il faisait chaud.
Je regardé le chirurgien, il avait les yeux très bleus.
Il m’a regardée.
Je l’ai regardé.
Il m’a regardée.
Je l’ai regardé.
Il a crié « attrapez l’externe »
Ils ont attrapé l’externe, mais j’ai fait attention de rien toucher parce que j’étais stérile.
Ils m’ont tiré en arrière. J’ai gardé les mains contre moi, et j’ai pas touché la table, parce que j’étais stérile.
J’ai ouvert les yeux. Au dessus de moi, 3 anesthésistes et 2 chirurgiens me regardaient.
J’ai entendu la première d’une longue série de « il faut manger le matin ».
Bref, j’suis allée au bloc.
Surveillance de la santé pendant et après l’exposition aux nanoparticules
L’impact des nanotechnologies sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail est peu connu alors que les travailleurs sont confrontés aux nanomatériaux dans des secteurs comme la construction, la chimie, l’électronique, l’automobile, l’énergie, en travaillant avec des […] Continuer la lecture
Le cowboy de Marlboro® est de retour en France. Ventre à terre.
Bonjour Vous connaissez Eric Lawson ? Mais si : le cowboy de chez Marlboro®. Bel homme, portant bien le chapeau, fleurant bon les chevaux, les troupeaux, l’air chaud de l’Eldorado. Du viril à l’état brut. Du cuir. Du craquant. Vous retrouverez son visage sous tous les angles ici même. Pour un peu, on en fumerait bien une, […] Continuer la lecture
Comment publier les découvertes qui peuvent être utilisées par des terroristes : ne pas tout dire comme ce fût le cas d’une nouvelle toxine botulique
C’est un bon éditorial de mBio qui relate en détail la politique du Journal of Infectious Diseases. nous avons déjà évoqué les DURC en 2011, ou Dual Use Research of Concern : ce sont ces découvertes qui pourraient être utilisées dans des buts de causer des maladies ou effets délétères pour l’homme, par exemple augmenter la virulence du virus de… Continuer la lecture
Les petits sémaphores
Les petits sémaphores – texte écrit en réponse au billet de LiliSiflayme , « Colère » Moi aussi cette conversation twittérale m’a fait cogiter ma Lili. Voici, en vrac également, ce qu’elle a soulevé alors que je toilettais mon jardin en ce début…
Le dieu des Rhino-pharyngites.
Alors voilà j’aime bien les personnes âgées, mais pas quand elles pètent dans mon bureau. (quelle entrée en matière !… courte, efficace, un brin trop naturaliste, j’en conviens, mais nous sommes des machines à vapeurs et quiconque a une formation scientifique et connait son « cycle de krebs » sait à quel point la vie toute entière […]
The post Le dieu des Rhino-pharyngites. appeared first on Alors voilà..
Sur le tas
Previously, on retro
3ème année, nous avons enfin le droit de faire nos premiers pas dans le grand CHU. Nous allons pouvoir apprendre à faire le café, avoir des reponsabilités (recopier les examens, trouver la radio perdue), intégrer une équipe et collaborer tous ensemble autour du patient pour oeuvrer à sa prise en charge.
MOUAHAHA.
On nous fera vite comprendre que les externes, et encore moins nous les stagiaires, ne faisons partie de la moindre équipe. Nous sommes là, on nous tolère parce qu’on n’a pas le choix, mais nous sommes avant tout d’horripilants petits glandeurs imbus de leur personne qui thrombosons les couloirs.
Pour le coup, on thrombose oui. Nous sommes ici dans le GRRRAND service de CHIRRRUUURRGIE du GRRRRAND professeur. Une fois par semaine, Dieu fait homme vient faire la visite professorale dans le service. Il est important que la cour soit prête lors qu’il sort de son bureau dont la porte est ornée d’une superbe affiche « Les hommes ont prié Dieu pour avoir des miracles, et Dieu leur envoya les chirurgiens ».
S’en suit alors un passage en revue en règle de chaque cas. Ici point de nom, Monsieur est le PAC x 4 de jeudi, Madame la valve mitrale de mardi. Le ponte entre, suivi des sous-pontes, de la cadre qui lutte pour maintenir sa bonne place dans la cour, des assistants-chefs de clinique, des internes – ou du moins de l’interne responsable de la chambre, des infirmières, et – là y’a plus de place dans la chambre – les 10 externes/stagiaires. Le temps qu’on arrive à entrer le ponte était déjà ressorti et nous nous contentions d’un « Bonjour-heu-au-revoir-je-vous-remet-votre-drap » sans avoir rien entendu. Nous avons vite cessé de lutter, et étions pour beaucoup gênés du défilé indécent et restions en général dehors à attendre patiemment, ce qui sera rapidement taxé de manque de motivation à apprendre, d’arrogance, de fénéantise.
Et de thrombose de couloir – y’en a qui bossent merde.
Mr P. venait de loin. Il venait de faire 200km depuis son petit village pour venir se faire opérer au CHU, il avait quand même un peu peur, une opération du coeur vous pensez bien. Il était arrivé la veille, et avait bien suivi toute ses consignes, il était à jeun, avait pris sa douche à la bétadine – même que pour les cheveux c’est quand même pas top – et avait mis sa blouse-cul-nul toute propre. Il est tout stressé, et c’est pas les 20 personnes en blouse blanche qui viennent de débarquer dans sa chambre qui le rassurent. Il a plusieurs questions à poser au grand chef mais lui n’en a qu’une – et c’est lui qui pose les questions ici. « Vous êtes allé chez le dentiste ? »
Mr P. balbutie, bredouille, c’est à dire que non, lui c’est pour le coeur qu’il vient et… « Bon il rentre chez lui, on l’opère pas » et le ponte de sortir de la chambre sans daigner répondre aux questions de Mr P. et de son épouse qui croit à une mauvaise blague. Soupirs de certains devant ce bouseux même pas capable de faire son bilan bucco-dentaire avant une opération aussi risquée.
Je n’ai pas encore vu d’opération, mais déjà je raye mentalement « chirurgien » de la liste de mes avenirs potentiels, il était pourtant tout en haut.
Les chirurgiens, c’est mort, mais les infirmières, y’a encore moyen que ça se passe bien quand même. Si elles sont comme ça, c’est sûrement qu’elles ont eu affaire juste avant nous à un odieux connard, ça peut arriver, mais nous on est sympa et plein de bonne volonté, donc ça va être cool.
Justement, une de mes collègues n’a pas eu la même chance que moi lors de son stage infirmier : ils étaient si nombreux qu’elle n’a pas vraiment eu l’occasion d’apprendre à faire des prises de sang. En voilà une bonne entrée en matière pour prendre contact avec l’équipe. Je la prend par la main et l’entraîne en salle de soins.
« Bonjour, nous sommes stagiaires en médecine, c’est notre premier jour, et nous aurions aimé pouvoir faire des prises de sang… Enfin moi j’ai déjà eu l’occasion d’apprendre mais ma collègue non… »
Notre interruption semble profondément les agacer. « Oui ben les prises de sang c’est le matin à 6h hein, et bon, vous êtes pas là en général… » petit gloussement méprisant.
Je ne me départis pas de mon sourire « oui bien sûr je sais bien, mais ça arrive parfois qu’il y ait un bilan à piquer dans la journée, si vous pouviez passer nous prevenir dans notre bureau si c’est le cas ça serait très gentil »
Devant une telle dose de sourire bright et de candeur, l’infirmière ne peut qu’acquiescer.
Il ne fallut qu’une demi-heure avant de la voir repasser, armée de son plateau à prélèvements, alors que nous apprenions à recopier la natrémie dans la colonne de la natrémie.
Je bondis sur mes pieds. « Elle se fout de nous, allons-y ! » Ma collègue, moins rebelle que moi, protesta, et m’enjoignit à rester là à faire ce qu’on attendait de nous, et d’attaquer plutôt la colonne de la kaliémie.
Bien décidée à ne pas me laisser faire, je la pousse dans le sillage de l’infirmière. Elle refermait la porte de la chambre lorsque nous sommes arrivées. Je frappais et entrais. Sourire ultra-bright.
« Pardon, vous nous aviez dit que nous pourrions apprendre à faire les prises de sang, on vous a vu passer, vous avez dû oublier de nous prévenir ! »
L’infirmière nous fusilla du regard. « Ah ben moi je veux bien, mais faut ptet demander au patient ! » Regard goguenard.
Il est vrai que l’entrée en matière ne mettaient pas spécialement le patient en confiance. « Bien sûr !
Bonjour Monsieur, nous sommes étudiantes en médecine, est-ce que ça vous dérange si c’est ma collègue qui fait votre prise de sang ? »
Regard bienveillant du patient « Mais bien sûr ! Vous savez, moi aussi je suis médecin alors j’ai connu ça, faut bien apprendre ! »
Ma collègue réalisa avec succès sa première prise de sang. Les infirmières nous détestaient encore plus.
J’avais été prevenue qu’il nous faudrait apprendre sur le tas. Je comprenais aussi qu’il ne suffirait pas de vouloir apprendre, il faudrait aussi qu’on veuille bien nous apprendre.
François Hollande personnellement interpellé dans l’affaire du Gardasil®
Bonjour L’affaire vient d’être révélée par Le Journal du Dimanche (voir ici). Et elle est relayée par l’Agence France Presse (AFP) – ce qui lui garantit crédibilité et large diffusion, nationale et internationale. Résumons-là. Sous la forme d’une pétition 420 médecins réclament la création d’une mission parlementaire pour évaluer « l’opportunité » de la vaccination aujourd’hui officiellement […] Continuer la lecture
Médecin + Patient = 3
S’informer, partager (pour des soins de qualité). Sur Twitter #9Conseils Tout citoyen, tout patient doit pouvoir accéder à des informations médicales de qualité. Pour lui permettre de trouver les réponses […] Continuer la lecture
Création franco-américaine du premier chromosome synthétique. Applaudissements, aucune critique. Les Verts sont en politique
Bonjour Dimanche 30 mars 2014. Second tour des élections municipales. Défaite de la gauche annoncée et, en pointillé « triomphe » (terme justement contesté) du Front national. La France est au spectacle et le spectacle est politique. D’autres, ailleurs, regardent vers le scientifique, celui qui façonne aujourd’hui le politique de demain. C’est le cas de The Economist […] Continuer la lecture
Charade téléphonique.
Ma première a appelé dès huit heures cinq, j’avais juste eu le temps de me préparer un thé et de m’installer. Elle est infirmière dans une maison de retraite, et vient de prendre les transmissions. Elle est embarrassée par une patiente âgée qui est fébrile et qui tousse. Elle me lit au téléphone la transmission de l’équipe de nuit, les antécédents de la patiente, son traitement, elle me donne les constantes qu’elle vient de prendre: pouls, tension température, saturation, fréquence respiratoire, et précise que la patiente est bien colorée et ne tire pas. Il est un peu tôt, mais j’appelle le médecin de garde sur son secteur, et les mets en communication. Il passera la voir quelques heures plus tard.
Ma seconde appelle pour un renseignement. Son enfant a de la fièvre depuis deux jours. Il a été vu la veille par le médecin traitant qui a diagnostiqué une rhinopharyngite. Il est encore fébrile malgré une dose de paracétamol. Elle ne sait plus au bout de combien de temps elle peut donner de l’ibuprofène. Je vérifie les antécédents de l’enfant, son poids, les doses de médicament, et lui explique en détail les posologies. Elle note sur un papier.
Mon troisième n’a pas attendu, il a raccroché.
Mon quatrième a très mal aux dents. Il a vu son médecin la veille, qui lui a expliqué qu’il avait un abcès dentaire et lui a prescrit antibiotiques et antalgiques, mais il souffre malgré les médicaments. Il vient de passer une nuit affreuse. Il a rendez-vous chez le dentiste dans quatre jours, mais aimerait être soulagé. Après vérification des ses antécédents et allergies, je conviens avec lui de lui faxer une ordonnance de codéine dans une pharmacie de garde. J’appelle le pharmacien pour le prévenir, prépare l’ordonnance, et la donne au permanencier à côté de moi qui se charge de l’envoyer.
Ma cinquième est infirmière dans une autre maison de retraite. Elle appelle parce qu’une résidente est « pas bien », elle est « très fatiguée ». Je lui demande si elle a de la fièvre, et elle me répond qu’elle n’a pas encore pris la température, qu’elle est pas bien, mais elle ne sait pas trop expliquer comment. Je lui demande si la patiente a des antécédents particuliers, et elle me répond qu’elle a laissé le dossier dans le bureau. Je lui demande d’aller le chercher, de prendre les constantes de la patiente et de rappeler.
Ma sixième appelle pour un enfant fébrile depuis hier soir, qui a pleuré toute la nuit parce qu’il avait mal à une oreille. Je l’entends d’ailleurs encore pleurer en fond sonore. Comme je vois très mal son tympan par téléphone, je transmets l’appel au médecin de garde de son secteur. Il me répond qu’il n’est pas disponible tout de suite et qu’il n »a pas de quoi noter, il est au commissariat pour une garde à vue, il rappellera dans une demi-heure pour prendre les coordonnées de l’appelante. J’explique à la Maman, en lui disant de rappeler si elle n’a pas de nouvelle dans une heure.
Ma cinquième rappelle: la patiente est démente, insuffisante cardiaque et diabétique. Elle a de la fièvre, semble avoir mal au ventre, a vomi, et des urines troubles et malodorantes. Je lui demande de donner à la patiente de quoi faire baisser la fièvre, et j’appelle le médecin de garde de son secteur, qui va passer en milieu de matinée pour voir la patiente.
Mon septième appelle pour « avoir un docteur ». Il « a » son fils de cinq pour le week-end, il est divorcé depuis peu. L’enfant s’est réveillé avec de la fièvre, donc il veut « avoir un docteur ». Je lui fais tout reprendre depuis le début: antécédents, allergies, signes cliniques, poids. L’enfant va bien, il a juste le nez qui coule, le Papa semble démuni. Je le rassure, lui explique quel médicament utiliser en détaillant les posologies. Il est inquiet, avoue qu’avant, c’était sa femme qui faisait ces choses-là. Il insiste pour voir un médecin. Je lui propose de donner une dose de paracétamol, moucher l’enfant, et de me rappeler en cas de problème.
Ma huitième appelle pour un bébé qui a toussé toute la nuit, mais elle est perplexe. C’est un troisième enfant, elle a déjà eu des rhinos et des bronchites à la maison, mais elle ne reconnait pas le bruit qu’il fait en respirant. Je lui demande de faire respirer l’enfant dans le combiné du téléphone et entends de toute évidence des sibilances. Elle me dit que l’enfant est bien tonique malgré tout. Elle est d’accord pour se rendre à un cabinet, j’appelle le médecin de garde du secteur, et ils conviennent d’un rendez-vous.
Pendant ce temps, mon troisième a rappelé, mais il a déjà raccroché.
Ma neuvième est enceinte, a mal à la tête, et voudrait savoir ce qu’elle pourrait prendre pour se soulager. Après quelques vérifications, elle n’a pas de signe inquiétant, pas d’allergie, et elle a du paracétamol chez elle.
Ma dixième a mal au ventre. C’est son mari qui appelle. On reprend tout. Elle a eu un cancer de l’utérus traité par radio-thérapie entre autres. Elle a eu la même douleur la semaine dernière, mais moins intense. Son médecin traitant l’a orientée vers un urologue, il lui a posé une « sonde urétrale » qui l’a soulagée. Elle est rentrée chez elle, et la douleur vient de reprendre, mais beaucoup plus intense. Elle n’a pas de fièvre. Je demande au mari de me passer la patiente. Elle a une voix fatiguée, et m’assure que la douleur est identique à celle de la semaine précédente, en plus intense. J’ai un doute sur la nature de la sonde, je lui pose quelques questions, et comprends que la sonde est « uretérale » et non « urétrale ». Je lui demande de rester en attente, pendant que je vais appeler l’urologue de garde. Celui-ci estime aussi qu’il est nécessaire qu’il la voie directement, et me demande de la faire amener dans le service de la clinique où il travaille. Je reprends la communication avec la patiente et lui explique. Elle me passe son mari. Il peut l’amener, mais me dit qu’elle souffre dès qu’elle est assise. Je lui propose un transport sanitaire, et clique sur la case « ambulance » de mon écran.
A côté de moi, j’entends une permanencière demander à un enfant d’arrêter de jouer avec le téléphone sinon elle va appeler sa Maman pour lui dire.
Mon onzième appelle pour sa femme: depuis dix minutes, elle a du mal à articuler les mots et à bouger un bras, je comprends qu’elle vient d’avoir un accident vasculaire cérébral. Je vérifie son âge et ses antécédents, il est très possible qu’elle puisse bénéficier d’une fibrinolyse, mais j’entends dire par les permanenciers qu’on manque d’ambulance disponible. Je clique sur la case « pompiers » de mon écran, et explique la situation et ce qui va suivre au mari de la patiente. J’appelle les urgences pour les prévenir, pour qu’ils avertissent à leur tour le neurologue de garde.
Mon douzième a vingt-cinq ans, il a mal à la gorge et veut un docteur. Il ne sait pas s’il a de la fièvre, il a peut-être des médicaments chez lui mais il sait pas où ni quoi, il veut un docteur parce qu’il a mal à la gorge. Je n’arrive pas à en tirer grand chose de plus en l’interrogeant, Il a une voix claire et dynamique, et je vois les appels en attente s’accumuler sur mon second écran. C’est pas l’heure de la pédagogie, je ne bataille pas, je lui passe le secrétariat de SOS-Médecins. Je suis amère, car je pense que ça aurait pu attendre demain, et j’ai un peu l’impression que mon douzième jouait à l’andouille au téléphone pour obtenir une consultation comme on commande un Mac-Do.
Mes treizièmes et quatorzièmes voulaient juste que je leur explique quoi faire pour des enfants qui avaient la diarrhée depuis le matin, avec les moyens du bord et les médicaments qu’ils avaient dans leur pharmacie.
Mon troisième qui avait rappelé a déjà raccroché.
Mon quinzième appelle pour son père qui est très âgé et qui a des vertiges depuis ce matin. Il n’a pas de fièvre, et a même pu contrôler sa tension, qui est normale. On reprend: antécédents, traitement… Les noms de médicaments se succèdent, je note au fur et à mesure, et je suis effrayée. Cet homme de quatre-vingt-treize ans qui vit seul absorbe entre autres trois anticoagulants, deux psychotropes, un médicament pour faire baisser le cholestérol et théoriquement le protéger de l’infarctus de dans vingt ans… On reprend l’histoire. Il a eu mal au dos, son médecin lui a prescrit un dérivé de la morphine hier, et il a des vertiges ce matin. Il n se plaint de rien par ailleurs. J’explique au fils l’effet secondaire fréquent du dernier médicament ajouté à la liste, et lui conseille de l’arrêter, d’autant qu’il ne semble plus avoir mal. Le fils me propose d’héberger son père jusqu’au lendemain. Il rappellera en cas de problème.
Ma seizième appelle pour un enfant fébrile: elle a plusieurs boîtes d’antipyrétiques avec des dosages différents, et ne sait pas laquelle utiliser.
Ma dix-septième était annoncée comme une bronchite. Elle tousse, elle a un peu de fièvre. Dans la conversation, elle me confie avoir mal comme « un point de côté ». En fait, cette douleur est apparue très brutalement, « comme un coup de couteau », et d’ailleurs, elle a eu un malaise à ce moment là. Elle me confirme être restée au lit depuis deux jours, et avoir les jambes enflées depuis ce matin. La bronchite transformée en suspicion d’embolie pulmonaire, je clique sur la case « SMUR » de mon écran, et fais des grand gestes avec les bras au médecin urgentiste hospitalier qui régule en face de moi. Il termine son appel, et je lui explique le mien. Je transfère le dossier sur son poste, il prend la suite.
Le médecin qui a vu l’enfant de ma huitième appelle pour confirmer qu’il a bien une bronchiolite, bien tolérée, et qu’il lui a prescrit le traitement adéquat.
Le permanencier hilare me passe mon dix-huitième: « On va voir si tu dis oui ». Mon dix-huitième a déjà appelé deux fois car il a besoin d’un certificat médical pour un tournoi de football cet après-midi. Je refuse catégoriquement, il tente la négociation, je me marbrifie, il m’explique que toute son équipe l’attend, je lui explique qu’on ne s’occupe ici que des gens qui ont des problèmes de santé. Il raccroche en maugréant après le service public, les médecins de garde qui « ne veulent rien foutre, alors ça sert à quoi d’être de garde? » et les déserts médicaux.
Ma dix-neuvième est aide-soignante dans une maison de retraite. Elle appelle pour une résidente qui a trébuché et est tombée par terre. Elle l’a vue tomber, la résidente n’a pas perdu connaissance, mais elle est étendue au sol, et hurle dès qu’on lui bouge une jambe. Elle précise que du côté douloureux, le bout du pied de la patiente est tourné vers l’extérieur, plus que de l’autre côté. J’envoie une ambulance.
Comme les appels se calment, on rappelle mon troisième, mais sa ligne est occupée.
Mon vingtième s’est fait mal au dos en se penchant se matin. Il n’a pas mal dans les jambes. Il a une boîte à pharmacie pleine de médicaments, mais il n’y connait rien. Antécédents, traitement, allergies. Je lui indique quoi utiliser dans quel ordre, il rappellera s’il n’est pas suffisamment soulagé.
Ma vingt-et-unième n’a pas appelé d’elle même. C’est son petit ami qui a pris le téléphone devant ses pleurs incessants. Elle lui a dit qu’elle avait mal au ventre, des vertiges, qu’elle était pas bien. Je demande à lui parler, il me dit qu’elle n’est pas en état de, qu’il faut un docteur tout de suite, là, maintenant, et qu’on perd du temps au téléphone avec toutes ces questions. Il finit par me la passer. Elle explique qu’elle est « mal », ne parle plus de mal au ventre ou de vertige. Elle a eu une grosse contrariété hier, et se sent angoissée. Elle a déjà été hospitalisée pour un problème psychiatrique, a un traitement et un suivi, mais elle ne se sent pas bien et « voudrait parler à quelqu’un ». Je lui propose d’aller aux urgences de l’hôpital psychiatrique, elle hésite. Je les appelle, j’explique la situation à l’infirmier psychiatrique d’accueil, et je lui passe la patiente.
Mon vingt-deuxième appelle pour son père qui est âgé et habite seul: son père est pas bien, il pense qu’il faut un médecin. Il ne peut me donner aucun détail car il est chez lui, son père lui a juste téléphoné qu’il se sentait pas très bien. Je lui demande de se rendre chez son père, et de rappeler depuis là-bas.
Le permanencier me présente ma vingt-troisième avec une remarque goguenarde qui me déplaît particulièrement: « Tiens! Un appel qui vient du terrain de stationnement des Gitans! Là, ça va pas rater, ils vont vouloir le docteur tout de suite, comme chaque fois! ». Je prends l’appel. Une jeune mère appelle pour son enfant. Il est enrhumé et fébrile, mais elle n’est pas inquiète. Elle lui a donné du paracétamol, la fièvre est revenue vite, elle veut lui donner de l’ibuprofène, elle en a, mais sa cousine qui vient d’arriver lui dit qu’elle a entendu dire que des lots d’ibuprofène avaient été retirés du marché parce qu’ils étaient dangereux. Elle ne sait pas quels sont les numéros de ces lots, et s’inquiète de savoir si elle ne prend pas de risque en donnant le sirop du flacon qu’elle a à son fils. Je lui demande de me lire le numéro de lot, et pendant ce temps-là, en quelques clics, je trouve les numéros des lots retirés du marché. Le sien n’en fait pas partie, elle est rassurée, me répète que son enfant n’est pas inquiétant, et me remercie. Je fais remarquer au passage au permanencier qu’elle n’a pas demandé de consultation et que sa demande était adaptée.
Mon vingt-deuxième rappelle. Son père est très fatigué, « chaud » mais personne ne lui a pris sa température, a vomi dans son lit et ne parvient plus à se lever. Il s’arrête de parler par moment et semble s’endormir. Mon vingt-deuxième ne connait pas bien les problèmes de santé de son père, il semble qu’il soit diabétique. Il ne trouve pas l’ordonnance avec le traitement, demande à son père ce qu’il prend, et celui-ci commence à énumérer: « le matin, j’en ai un gros et blanc, un petit rond et blanc, un orange… ». Il finit par trouver un petit panier plein de boîtes de médicament mais s’emberlificote avec les noms écrits dessus, les noms des laboratoires. Il m’explique que « ce qui serait bien, c’est que vous le preniez à l’hôpital un peu pour qu’il se retape et après, vous le mettez en convalescence et après vous l’envoyez en maison de retraite… ». Je commence à douter du tableau d’apocalypse décrit plus haut, d’autant que j’entends le père protester vigoureusement. J’appelle le médecin de garde en lui demandant l’aller jeter un oeil pour évaluer un peu plus nettement la situation, et j’explique au fils que je ne peux agir qu’à court terme, qu’il lui revient à lui de réfléchir sur le long terme.
Mon vingt-quatrième appelle des tribunes d’un terrain de foot. Il veut avoir le numéro de téléphone du médecin de garde parce qu’une membre de l’équipe vient de se faire mal au genou pendant le match. Je lui demande de me la passer, et il me répond: « Mais! Je suis trop loin! ». Sur mon écran, je vois que son numéro commence par 06. Je lui fais remarquer qu’il appelle d’un portable, et il m’explique qu’il appelle depuis l’autre bout du terrain. A ce moment, j’entends un permanencier demander à un autre spectateur de raccrocher, et l’autre permanencier me dire qu’il a la jeune fille blessée en ligne. Il me la passe: elle s’est tordue la cheville, elle a mal, mais elle peut marcher. Elle va mettre de la glace et préfère attendre demain pour aller voir son médecin traitant.
J’arrive enfin a avoir mon troisième au téléphone! Il a eu des morpions il y a trois semaines, a consulté son médecin traitant, qui lui a prescrit un traitement sous forme de poudre. Le traitement l’a bien soulagé, mais il a l’impression que ça revient. Il n’en est pas certain, mais il lui semble que ça commence de nouveau à le gratter ce matin. Il veut voir un médecin, et trouve scandaleux que ça soit revenu malgré le traitement qu’il avait payé assez cher et qui n’était pas remboursé. Il insiste pour me dire qu’il est vraiment pas sûr que ça soit ça. Je lui propose d’attendre au moins jusqu’au lendemain, pour voir si ça se précise, et aussi parce que ce n’est peut-être pas la peine de mobiliser un médecin et un pharmacien de garde le dimanche pour une « suspicion de morpions ». Il me gratifie d’un retentissant « mais t’en as rien à foutre que je me gratte les couilles, salope? » et raccroche.
Ma vingt-cinquième appelle pour son mari, parce qu’elle est très inquiète. Il a un traitement pour la tension, et là, il vient de se la contrôler, et « il nous fait dix-sept, il faudrait pas qu’il me fasse un AVC! ». Elle voudrait savoir si elle peut lui donner un autre cachet pour la tension tout de suite. Je lui demande de me passer le mari. Elle est embarrassée parce qu’il est au fond du jardin. j’entends les pas dans le couloir, dans l’escalier, puis l’appel: « Chéééééériiiii! Le docteur veut te parleeeeeer! ». Il a pris sa tension… comme ça, pour voir, il ne se sentait pas spécialement mal. On reprend tout: antécédents, traitement… Il a pris sa tension debout, il venait juste de rentrer du marché et de ranger ses courses. Je lui propose de s’allonger quelques minutes, recontrôler sa tension, et rappeler si elle monte.
Les médecins qui ont vu ma première et ma seconde ont rappelé pour passer un bilan: elles étaient pas trop mal, ils leur ont prescrit un traitement et les ont laissées à domicile.
Avant de me passer mon vingt-sixième, le permanencier m’avertit que « ça va être chaud, en plus, il est secouriste, c’est ce qu’il m’a dit en premier ». Et effectivement, les hurlements démarrent dès que je décroche. Un père appelle pour son enfant de quatre ans qui vient de tomber d’un canapé. Il veut les pompiers immédiatement. J’entends en fond l’enfant qui hurle. J’essaie d’avoir des précisions, mais il perd immédiatement patience: « Mais putain, vous allez me le faire raconter combien de fois, bordel? Le môme il est tombé, vous m’envoyez les pompiers, qu’est-ce qu’il vous faut? Merde! » J’arrive à comprendre que l’enfant est tombé sur le côté depuis le siège du canapé, donc de pas très haut, sur un sol en carrelage recouvert d’un tapis, et que sa tête a heurté le sol. Il ne saigne pas, il n’a pas perdu connaissance, et crie sans cesse. Je demande au père de tenter de calmer son fils et d’essayer de voir où il a mal. Les rugissements redoublent: « Mais putain de bordel de dieu, il faut quand même pas que je vous apprenne votre boulot, qu’est-ce que vous branlez? Y a un blessé, on n’y touche pas et vous me faite venir les pompiers, qu’est-ce que c’est que ce pays de con? ». Je ne parviens pas à l’apaiser, et ses hurlements attisent ceux de l’enfant qui attisent les siens… Je me sens comme aux prises avec un cheval qui part en vrille: le plus important, c’est de canaliser, repartir en avant, calme et droit. J’y arrive mieux avec les chevaux qu’avec mon vingt-sixième. Je m’avoue vaincue. Aussi un peu lasse de me faire insulter, j’envoie les pompiers, persuadée que cette intervention est inutile, et ne fera que conforter la théâtralité ambiante.
Ma vingt-septième s’est coupée le doigt avec un couteau de cuisine. Elle veut savoir « si ça vaut le coup de venir aux urgences où s’il y a un médecin de garde qui puisse faire des points ». J’essaie de joindre le médecin de garde, mais je tombe sur une messagerie, et lui laisse les coordonnées de la patiente. J’explique à ma vingt-septième que je n’arrive pas à joindre le médecin, mais qu’il est dans un secteur rural où le réseau de téléphone portable est fluctuant. La suture doit être faite dans un délai de six heures, la plaie ne saigne pas, je propose à ma vingt-septième de patienter une demi-heure, et de me rappeler si elle n’a pas de nouvelle du médecin de garde.
Ma vingt-cinquième appelle pour dire que la tension de son mari est descendue à treize, qu’elle est rassurée, qu’elle nous remercie de notre célérité, notre écoute et de notre compétence. J’essaie d’écourter comme je peux car… elle occupe la ligne.
Le médecin de garde que j’ai essayé de joindre pour ma vingt-septième rappelle, il est d’accord pour suturer, mais à son cabinet. Je rappelle ma vingt-septième, et les mets en communication.
Mon vingt-huitième appelle pour un enfant qui a mal au ventre et qui a vomi. Il ne sait pas s’il a de la fièvre, « il a pas l’air chaud comme ça en lui touchant le front ». Je lui demande de le faire, et il trouve que « ça va prendre du temps, on a déjà attendu! ». Pendant qu’il la prend, je lui pose quelques questions. Je lui fais toucher le ventre de l’enfant, il me dit qu’il est souple, mais qu’il a mal toujours du même côté. Le thermomètre finit par sonner et indiquer « un petit trente-huit ». Comme son enfant est abattu, je lui propose de l’amener voir le médecin de garde, et les mets en communication.
Ma vingt-neuvième appelle pour sa fille qui a « des boutons » depuis une heure. Elle se couvre petit à petit de petits boutons rouges qui grattent. C’est la première fois que ça lui arrive. La maman me confirme qu’elle n’a pas de fièvre, qu’elle est en forme, que les boutons s’effacent quand on appuie dessus, et qu’elle n’a ni gène pour respirer, ni les lèvres ou le cou qui gonfle. Je lui explique que je pense que sa fille a de l’urticaire, et elle me dit que c’est ce que lui a dit sa voisine qui est avec elle et dont le fils a eu la même chose. Elle n’a pas d’anti-histaminique dans sa pharmacie, mais la voisine oui, et propose d’aller en chercher chez elle. Je lui détaille les doses à donner, et lui demande de rappeler en cas de problème.
Ma vingt-cinquième rappelle pour dire que la tension de son mari est remontée à quinze, et demande si c’est grave et ce qu’il faut faire. Je lui réponds que c’est pas grave, et qu’il faut remettre le tensiomètre dans sa boîte, et l’oublier dans un placard.
Le médecin qui a vu le père de mon vingt-deuxième rappelle: il pense qu’il a une infection urinaire fébrile, mais doute qu’il soit prudent de laisser le patient à domicile. Le patient est effectivement fatigué, mais surtout seul, et son fils ne semble pas mesurer la situation, ne pensant d’ailleurs pas utile d’aller chercher les médicaments aujourd’hui et a projeté de partir en début d’après-midi. L’aide ménagère et l’infirmière ne passeront pas avant demain, il pense qu’il est plus prudent de faire hospitaliser le père de mon vingt-deuxième. J’envoie une ambulance, et passe un appel aux urgences pour leur expliquer la situation en détail pour éviter au patient un retour de boomerang le soir même.
Ma trentième vient de s’apercevoir qu’elle a oublié de prendre sa pilule hier, et veut savoir ce qu’il faut faire.
Mon trente-et-unième appelle pour son fils de deux ans: il marchait en lui tenant la main, le petit a trébuché et s’est agrippé à la main de son père, et depuis, il semble avoir le coude un peu déformé et n’utilise plus sa main. Il veut savoir s’il faut aller faire une radio. Je le réinterroge bien pour m’assurer que le mécanisme était bien une traction et non une chute. Je lui explique que ce qu’a son fils est très probablement une pronation douloureuse, et peut être réduit manuellement par quelqu’un qui connaisse la manoeuvre. Je pense à ce moment à un ami qui a déjà réussi à le faire faire aux parents en leur donnant les indications par téléphone, mais je ne me sens pas capable d’expliquer clairement à distance ce geste que je sais pourtant pratiquer. J’appelle le médecin de garde, qui me confie « ça fait un moment que je l’ai pas fait, mais c’est comme le vélo… et puis, je serai Dieu, après! ».
Les pompiers ont passé le bilan de l’intervention auprès de l’enfant de mon vingt-sixième, en précisant que son père s’était calmé à leur arrivée. L’enfant s’est relevé et ne semble pas souffrir, mais ils partent quand même vers les urgences, « pour la forme ».
Le médecin qui a vu l’enfant de mon vingt-huitième rappelle: l’enfant a un ventre « pas catholique » est « tout ramollo », il préfère l’adresser aux urgences pédiatriques pour faire des examens complémentaires. Il s’occupe de les prévenir.
Ma trentième-deuxième est enceinte, à terme, a des contractions douloureuses depuis une heure, et me demande si son mari doit l’amener à la maternité maintenant. Je lui répond que oui!
Mon tout est un dimanche matin de régulation libérale au SAMU-Centre 15.
Brève périodique.
– Le petit, il est très sensible à la lune. J’ai remarqué, c’est toujours pendant la lune noire qu’il fait des cauchemars. Bon, des fois, c’est une semaine avant, ou une semaine après, mais c’est avec la lune noire.
Prescrire publie une étude scientifique et manque à la confraternité. C’est un très grand danger
Bonjour Nous recevons ce billet qu’un confrère et ami (sans blog mais abonné à Prescrire) nous demande de poster. En voici le texte. « C’est une étude certes un peu provocante, mais porteuse d’espoir que vous trouverez, page 303, dans la prochaine livraison (avril) de Prescrire. Elle ne manquera pas de susciter de nombreuses critiques voire […] Continuer la lecture
La Noiraude, la chouette, la marmotte et Woody Woodfucker
Officiellement, La Noiraude n’est toujours pas en phase jachère, vu que le service du Dr Fantômette, ma migrainologue en chef, n’a toujours pas appelé pour m’incarcérer dix jours dans sa section « urgences neurologiques » par manque … de lits. Poirautage donc…
Affaire Vincent Lambert : les trois experts répondront-ils au Conseil d’Etat ?
Bonjour Où en est l’affaire Vincent Lambert ? Mi-février février dernier, le Conseil d’Etat rendait ordonnait une nouvelle expertise médicale de ce cas hors des normes. Sur proposition de trois institutions médicales et éthiques il nommait trois experts en charge de ce travail. Le 26 février ces trois experts prêtaient serment. Il s’agissait, sur proposition de l’Académie […] Continuer la lecture
Coup de froid polaire sur l’hôpital: Mintzberg versus Porter?
Mintzberg contre Porter: professionnalisme vs value-based competition
« On ne peut résoudre les problèmes en utilisant les mêmes modes de pensée que ceux qu’on a utilisé pour les créer. » Albert Einstein
« Entre l’opinion et la connaissance scientifique on peut reconnaître l’existence d’un niveau particulier qu’on propose d’appeler celui du savoir (…); il comporte (…) des règles qui lui appartiennent en propre. » Michel Foucault
« Tout a ou bien un prix, ou bien une dignité. On peut remplacer ce qui a un prix par son équivalent; en revanche ce qui n’a pas de prix, et donc pas d’équivalent, c’est ce qui possède une dignité. » Kant fondements de la métaphysique des mœurs 1785
Les documents
Un article de Delphine Chardon dans le « Quotidien du médecin ». La dé-professionnalisation galopante et la fracture sociale opérée par le management des hôpitaux y est ainsi résumée:
« Les PH hostiles aux pôles, les Conférences veulent leur généralisation. »
Bilan et évaluation du fonctionnement des pôles dans les établissements de santé, conférences hospitalières, mars 2014
Sondage adressé à tous les praticiens hospitaliers (tous statuts) à l’initiative des intersyndicales afin de produire une évaluation des pôles par les acteurs de terrain.
Le commentaire
L’immobilisme en marche: la loi HPST fige la glaciation polaire
La fin des services? Dé-différenciation et désintégration
- Absence de délégation réelle de gestion en particulier pour les ressources humaines ce qui enlève aux pôles tout le sens d’une gestion autonome
- Épaississement extravagant de la pyramide hiérarchique, qui empêche le système de s’écouter, et accroît la toute puissance du nouveau directeur-tyranneau, la sous information et la sous participation des acteurs aux processus de décision, paramédicaux ou médicaux même responsables de « structures internes », universitaires ou non.
- Gigantisme et assemblage PIM PAM POUM, là où il semble que dans certains hôpitaux une logique médicale compatible avec la logique des services soit préservée, à condition d’éviter les gigantopôles ubuesques et ingérables dépassant largement 300 agents et souvent multi-sites.
Les raisons de la casse: la lutte contre le « patrimonialisme » ou le rationnement des soins?
La dé-professionnalisation de la santé en détruit ses cœurs de métiers. Mais que veut-elle « produire » au juste, des gains financiers pour les shareholders ou de la valeur pour les parties prenantes?
Webographie: différenciation et intégration dans le système de soins
3. Lawrence et Lorsch. Differenciation & integration in complex organizations
- La bureaucratie professionnelle Ce chapitre est extrait de « Structures et dynamique des organisations » – (Fiche de lecture)
- Quelques articles, cosignés avec Glouberman, sont entièrement consacrés aux hôpitaux et systèmes de soins:
- Managing the care of health and the cure of disease–Part I: Differentiation – Health Care Manage Rev. 2001 Winter;26(1):56-69; discussion 87-9.
- Managing the care of health and the cure of disease–Part II: Integration – Health Care Manage Rev. 2001 Winter;26(1):70-84; discussion 87-9.
- Voir aussi « Toward healthier hospitals » Health care Manage Rev, 1997,22(4), 9-18 (hélas non accessible en ligne)
- Diagnosis and Solutions
- Identifying the Root Causes
– « Zero-sum competition in health care is manifested in a number of ways, none of which creates value for patients:
– Competition to shift costs
– Competition to increase bargaining power
– Competition to capture patients and restrict choice
– Competition to reduce costs by restricting services »
- What’s value in healthcare. Michael E. Porter, Ph.D. N Engl J Med 2010; 363:2477-2481 December 23, 2010
- Supplementary Appendix 1 – Supplementary Appendix 2
- « Redefining Health Care: Creating Value Based Competition on Results » – Table des matières
- Brillants diagnostics mais, comme souvent prescriptions discutables (value based competition)
Stratégie extérieur intérieur ou intérieur extérieur
Portefeuille de compétences ou portefeuille de produits?
Ma conclusion sur athérosclérose et sports d’endurance
il y a un fait récurrent marquant à propos des sports d’endurance et athérosclérose : on est toujours surpris de voir des gens à l’allure saine frappés brutalement par la coronaropathie. En effet, on pense intuitivement que le sport est une panacée. Ainsi le sportif svelte, s’exerçant régulièrement, mangeant peut-être un peu différemment, serait un […] Continuer la lecture
« Alirocumab : un nouvel espoir pour les nombreux patients dont le taux de cholestérol à LDL n’est pas adéquatement contrôlé par l’arsenal thérapeutique actuellement à disposition du corps médical ». (Sanofi & Regeneron)
Bonjour Big Pharma ne transporte plus jamais à grands frais les journalistes dans des congrès. Trop risqué. Ou on les transporte voilés en leur demandant de ne pas parler. Surtout plus de conflits d’intérêt. Plus jamais. Pour autant on ne se désintéresse pas de la presse d’information générale. Elle peut jouer un intéressant rôle de […] Continuer la lecture
Bibliographie sur le thème endurance et risque cardio-vasculaire
Voici regroupés différents articles pour vous permettre d’aller plus loin sur ce thème polémique de l’entrainement intensif en endurance tout au long de la vie. Continuer la lecture
Comment faire tomber Conflans-Sainte-Honorine à droite? : les mensonges par omission du candidat « écologiste »
Attention, vous êtes prévenus: Une fois n’est pas coutume, je vais faire de la politique sur ce blog 😉
« Il est possible de mentir à certaines personnes tout le temps, il est possible de mentir à tout le monde un certain temps, mais il n’est pas possible de mentir à tout le monde, tout le temps » Abraham Lincoln
A Conflans Sainte Honorine, riante bourgade des Yvelines et ville emblématique de la gauche, une bataille de second tour s’est engagée dans laquelle la liste Ener’Pop’ soutenue au premier tour par EELV s’est vue retirer l’investiture après avoir refusé de s’allier à la liste PS arrivée avant elle ( PS à 29%, Ener’Pop’ à 23%, l’UMP menant d’une courte tête à 30%, avec le FN en embuscade à 17%).
Cette liste citoyenne avait reçu dans un premier temps des soutiens de poids, qui se sont portés sur la candidate PS Fanny Ervera quand Gael Callonec, tête de liste Ener’Pop’, a refusé l’alliance, dans une configuration où la droite serait pour la première fois depuis 1977 en position d’emporter la mairie d’une ville de 35.000 habitants, avec un candidat de 28 ans que l’UMP n’imaginait pas profiter à ce point du désaveu du gouvernement, et sur la liste duquel figurent sept co-listiers de 19 à 23 ans….
Dénonçant l’aventurisme politique du candidat Gael Callonec( qui parle d’abord d’un « accord honorable sur le papier » puis le refuse quelques heures après en tentant d ‘en faire porter la responsabilité à la candidate socialiste), ses soutiens ( Jean-Paul Huchon, Michel Rocard) mais aussi EELV, se sont retirés, et EELV A RETIRE SON INVESTITURE à Gael Callonec.
Le candidat « écologiste » d’Energie Populaire est sanctionné pour ce refus d’alliance, comme, à l’inverse, Jerome Safar est sanctionné à Grenoble et perd l’investiture PS pour avoir refusé de s’allier avec EELV. Il n’y a pas deux poids deux mesures. On pense ce qu’on veut de la discipline de parti mais elle s’applique pour tous.
Mais apparemment, les militants locaux d’Ener’Pop’ continuent à croire qu’ils ont l’investiture d’EELV, et crient à l’intox quand on veut leur prouver le contraire. Voici donc les preuves qu’effectivement, s’ils ne sont pas au courant à deux jours du scrutin, c’est que quelqu’un les intoxique. Je n’ose imaginer que leur candidat ne leur ait pas avoué que son refus d’alliance est considéré comme de l’aventurisme politique, ou le signe d’une revanche personnelle de certains de ses colistiers dissidents du PS.
Sur le Facebook de la liste Ener’Pop’, je dialogue avec des militants écolo, et rapidement on m’accuse de faire de l’intox ( en reconnaissant dans un premier temps que ma bonne foi n’est pas en doute, c’est gentil). Cependant, comme je l’indique aux militants: « sur les panneaux d’affichage officiels rue du général Mangin, depuis que j’ai « intoxiqué » ici…. les affiches qui hier portaient illégalement les logos PS et EELV ont été modifiées ce jour….pour se conformer à une réalité juridique et politique, qu’apparemment on cache aux militants d’Ener’Pop’ ???? »
Pour qu’on puisse juger sur pièce, et que les militants écologistes sincères puissent poser des questions « qui fâchent » à leur tête de liste un peu cachottière, apparemment, voici les preuves.
Ci-dessus : Affiche sur un panneau officiel. Nous sommes le jeudi 27 Mars, vers 14h, second tour, le panneau de Gael Callonec porte toujours mention des soutiens de Huchon et Rocard, aujourd’hui retirés, mais surtout le bas de l’affiche porte les logos PS et EELV, ce qui est contraire à la législation électorale. Je le signale sur le Facebook de la liste…. et m’entend répondre que jamais Gael Callonec n’a prétendu avoir l’investiture PS ( oui, le logo, c’était pour faire joli, et la marmotte elle met la plaquette dans le papier alu, aussi)
Ci-dessus : Le lendemain, 28 Mars vers 11h, même endroit… oh surprise suprise! Gael Callonec, qui n’avait selon ses militants « jamais prétendu avoir l’investiture PS » et leur cache avoir perdu l’investiture EELV…. A FAIT RECOUVRIR ET LES SOUTIENS de Rocard et Huchon, ET LES LOGOS. Comme quoi apparemment mes informations et mes affirmations n’étaient pas si fausses. Et finalement, dans ma boite aux lettres, le bulletin de vote, qui prouve sans l’ombre d’un doute qu’au second tour Gael Callonec a perdu l’investiture EELV. Mentir par omission, c’est toujours mentir.
Je suis de gauche. Je suis révolté par la cécité du gouvernement, ses orientations, mais je fais la différence avec le travail des équipes locales. Je connais la différence entre une ville gérée par la droite et par la gauche, au niveau municipal, particulièrement pour les plus défavorisés. Dimanche 30, comme dimanche 23, je vote pour la liste Conflans Au Naturel de Fanny Ervera. Pas par discipline de parti, pas parce qu’elle est soutenue par le PS, le PC, le MRC, le PRG, Génération Ecologie, et j’en oublie… Mais parce que je crois à son projet, et que je suis effaré par la manière dont, face au danger de la droite, la tête de liste « écologiste », aujourd’hui destituée de toute investiture, ment par omission à ses propres militants.
Pour finir:
Et une petite citation:
» Ce qu’il y a de bon quand on dit la vérité, c’est qu’on est pas obligé de se rappeler ce qu’on a dit auparavant »
Semaine 13
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L’endurance et l’athérosclérose : trop de sport tue le sport ?
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Les transsexuels sont-ils propriétaires de leurs cellules sexuelles ?
Bonjour Questions de genre. La quintessence des questions du genre. Tout commence avec un courrier en date du 23 juillet 2013 dans lequel le Défenseur des droits dit souhaiter connaître la position de l’Académie nationale de médecine concernant « la demande des personnes transsexuelles qui souhaitent procéder à une autoconservation de leurs gamètes [cellules sexuelles] pour éventuellement […] Continuer la lecture
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Grammar Nazi
Quand j’étais plus jeune (il y a longtemps), je voulais être professeur de lettres. J’aimais lire, j’aimais écrire, j’aimais la langue française, sa richesse, sa complexité. J’étais amoureuse des mots, des assonances, des alexandrins, des oxymores, de toutes ces figures de style qui font la mélodie d’une langue. J’ai passé un bac littéraire (logique) et me suis engagée avec joie dans des études de lettres. J’ai raté mes études. Ou plutôt, je n’ai pas pris la peine de les réussir. Disons qu’à l’époque, ma vie était un peu compliquée, et je n’ai pas su me consacrer à ce qui était vraiment important. J’ai fait autre chose. Mais je n’ai pas oublié les mots, et je les aime toujours autant.
J’ai fait une croix sur les études de lettres mais pas sur les lettres. Je lis, j’écris, tout le temps, tous les jours. Je lis des choses légères ou sérieuses, des livres, des blogs, des cours, des journaux, des forums… J’écris des billets de blog, des petits mots sur des post-it, des transmissions ciblées, des devoirs à rendre à l’IFAS. J’aime ça. J’aime le pouvoir des mots, j’aime le vocabulaire nouveau, il m’arrive d’éclater de rire devant la sonorité d’un terme un peu farfelu ou d’être inexplicablement émue devant un petit mot tout simple. Et surtout, j’aime les mots parce qu’ils enrichissent ma pensée. Il faut avoir vu « Alphaville » de Godard, il faut avoir lu « 1984 » d’Orwell, il faut être conscient de la chance que nous avons d’avoir une langue riche de nuances pour traduire nos émotions.
Quand on s’est rendu compte qu’Amélie ne parlait pas, ça a été un drame. Langue orale, langue des signes, PECS, Makaton… Autant de méthodes, autant d’échecs! Le langage, c’est la pensée, et je m’inquiétais de savoir comment cette enfant pouvait penser en l’absence de mots. Comment ressentir, s’exprimer, communiquer, si les mots sont absents? Amélie a fini par parler, et avec les mots est venue l’expression des émotions. Les émotions se sont transformées en sentiments, la parole a permis la communication, l’échange, et Amélie est entrée dans la vie « normale ».
Je sais que j’ai de la chance. Mes parents aimaient lire et j’ai grandi entourée de livres. Plus tard, j’ai rencontré des gens passionnants, un professeur de lettres, un philosophe, des blogueurs. Aujourd’hui encore, cet amour des mots me permet de raconter ce que je vis, d’apprendre, de comprendre. Je sais que tous n’ont pas cette chance. On ne choisit pas d’aimer quelque chose. On n’est pas tous égaux devant l’orthographe. On n’a pas tous les mêmes outils pour progresser. Je sais aussi qu’il y a des freins à l’apprentissage de la langue. Dyslexie, dysorthographie, dysphasie… Sans compter le milieu socioculturel, la famille, l’histoire de vie. Je sais aussi que je suis particulièrement pénible sur ce sujet, et que je manque cruellement de bienveillance. Parce qu’autant je peux comprendre qu’on ne maîtrise pas une langue par manque de moyens (pour toutes les raisons citées ci-dessus), autant il me semble incompréhensible de pondre un texte bourré de fautes parce qu’on ne s’est pas relu, parce que de toute façon « on s’en fout c’est sur internet », parce qu’on ne corrige pas les fautes soulignées en rouge par le correcteur orthographique, parce qu’on ne veut pas prendre cinq minutes pour vérifier l’orthographe ou l’accord d’un mot.
Je lis des choses ici et là qui me font bondir. Des phrases qui n’ont aucun sens, des mots qui n’existent pas, des accords impossibles. À force de fautes et de non-sens, le propos devient incompréhensible. Comment répondre à une question quand on ne la comprend pas? Comment recevoir une information quand elle ne veut rien dire? Comment prendre au sérieux quelqu’un qui revendique la reconnaissance d’un certain statut professionnel quand même le nom de son métier est écorché?
Alors non, ce n’est pas gentil de ma part de me moquer. Non, ça ne fait avancer personne, ni moi ni les autres. Oui, je manque réellement d’empathie sur ce sujet. Mais l’histoire que j’ai avec les mots m’a façonnée ainsi, elle a fait de moi une chipoteuse du verbe, une intolérante de la syntaxe, une véritable « Grammar Nazi ». Pardon. J’ai honte. En même temps, on ne peut pas être bienveillante avec tout le monde… Si? Continuer la lecture
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Les sports d’endurance et l’athérosclérose
Récemment j’ai lu cet entrefilet journalistique sur LaNutrition.fr : Marathon, triathlon, courses d’endurance : bon ou dangereux pour le coeur ? A la lecture, mon sang n’a fait qu’un tour : « ça y est ! quelqu’un essaye encore d’aviver mes vieilles angoisses » .J’ai lu l’article qui compare des facteurs et des marqueurs de risques […] Continuer la lecture
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Cannabis : « Non l’Académie de Médecine ne remplit pas sa mission ! »
Bonjour On ne rit plus. La violente sortie de l’Académie nationale de Médecine sur le thème du cannabis n’est pas restée lettre morte. Nous en avons rapporté ici même le contenu (« Cannabis, alerte rouge à l’épidémie ») et les mesures drastiques signées J. Costentin, J.-P. Goullé et J.-P. Olié – au nom de la commission VI). […] Continuer la lecture
Six
L’une des dernières astreintes de chirurgie digestive que j’ai faites s’est également trouvé l’une des plus mémorables. C’est bien simple, on…
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Article original rédigé par Stockholm et publié sur Le Blog de Stockholm
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L’HOMME SOUS LA NEIGE.
L’histoire c’est F., la mise en scène et l’écriture c’est moi. (Pour AMÉLIE, comme tout ce que j’écris depuis l’autre nuit, là, il y a un an, hier, toujours. J’ai hésité pour ne pas rappeler de mauvais souvenirs aux membres de sa famille qui sont devenus des amis, mais c’est bien de parler encore d’elle, […]
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L’air pollué (7 millions) tue autant que le tabac (6 millions). Pourquoi ne pas interdire de fumer durant les pics de pollution ?
Bonjour Jeudi 27 mars 2014. Paris pollué. Un peu à la manière de Pékin, en nettement plus modeste. Est-ce un clin d’œil au président chinois en visite dans la capitale française ? Particules fines, ce soir, en la Galerie des glaces de Versailles? « Airparif », chargé de surveiller la qualité de l’air en Ile-de-France, prévoit pour aujourd’hui un […] Continuer la lecture