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Archives mensuelles : février 2013
Le Pandemrix est coupable de narcolepsie et les Autorités françaises continuent de dormir..
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Pour continuer dans la série des gens que j’aime Il y a Babeth. Babeth est une belle personne… Je suis heureuse de la connaitre.Elle est auxiliaire de vie, elle prend soin des gens, avec bienveillance et amour. Nous avons en … Lire la suite → Continuer la lecture
Stratégie nationale de santé ou erreur stratégique de santé ?
Le Formindep ne peut que féliciter et soutenir le Syndicat National des Jeunes Médecins Generalistes dans son interpellation du premier ministre à propos de la nomination dans le comité de sages chargé de conseiller le gouvernement pour une réforme structurelle du système de santé, d’un des membres notoirement influencé par l’industrie pharmaceutique. Merci à la jeune génération de soignants pour sa vigilance. Lire leur communiqué ici : « Stratégie nationale de santé ou erreur stratégique de santé (…)
Stratégie nationale de santé ou erreur stratégique de santé ?
Le Formindep ne peut que féliciter et soutenir le Syndicat National des Jeunes Médecins Generalistes dans son interpellation du premier ministre à propos de la nomination dans le comité de sages chargé de conseiller le gouvernement pour une réforme structurelle du système de santé, d’un des membres (…)
Le scandale alimentaire blablabla
On ne parle plus que de ça. Les lasagnes au bœuf à la viande de cheval, et puis les raviolis. On en oublie les résidus de phénylbutazone trouvés dans de la viande de cheval en provenance du Royaume-Uni (mais, soyons honnête, qui aurait pu venir de chez nous…), les résidus de produits antibiotiques, d’hormones, de phytosanitaires, les faux œufs bio, les OGM détectés là où ils ne devraient pas être, en traces certes infime, mais néanmoins…
Je vous invite à lire ce très intéressant article de Fabrice Nicolino. Complet, nuancé, il soulève des questions pertinentes, bref, j’aime beaucoup. Mais je n’aime pas son titre, et j’ai envie d’y aller, moi aussi, de mon commentaire.
En quel honneur ? Je suis vétérinaire. Je prescris donc des médicaments à des animaux, et notamment à des animaux qui entreront dans l’alimentation humaine. Des bovins, pour la viande ou pour le lait, des ovins, des porcins, des volailles. « L’incroyable pharmacopée » évoquée par M. Nicolino comprend des antibiotiques (nombre d’entre eux sont également utilisés en médecine humaine), des anti-inflammatoires, des hormones (pas les stéroïdes ou œstrogènes d’antan qui servaient à faire prendre du muscle aux crevures, mais des analogues d’hormones liées à la reproduction, FSH, LH, GnRH, et destinées à mieux contrôler la reproduction). Une pharmacopée pas franchement incroyable, et pour tout dire assez simple, utilisée pour soigner les animaux essentiellement, et bien secondairement, comme je l’évoquais à l’instant, à améliorer par exemple le contrôle de la reproduction.
Des résidus présents à doses infimes dans l’alimentation
M. Nicolino cite deux études indiquant avoir trouvé nombre de ces molécules dans du lait de vache, de brebis et de femme (les hormones citées dans l’étude ne sont pas utilisées en élevage en France, elles ne sont même plus disponibles), ou dans des petits pots pour bébé. Il précise bien que les doses relevées sont infimes – c’est important, je vais y revenir – mais que des chercheurs soupçonnent une toxicité liée à la synergie entre plusieurs molécules qui pourraient être consommées en même temps ou successivement. L’idée est inquiétante, et pertinente. Elle est vraiment loin d’être nouvelle, mais elle est très difficile à explorer (l’auteur le souligne à juste titre).
Entre une molécule A et une molécule B, il peut y avoir toxicité additive (A toxicité 20% et B toxicité 30% donne A+B toxicité 50%), antagoniste (A 20% + B 30% = A+B 5%), mais aussi potentialisée (A non toxique donc 0% + B 20% = A+B 50%), voire synergique (A 5% + B 10% = A+B 100%). Les vrais toxicologues me pardonneront, je l’espère, mes raccourcis.
Quelle est l’origine de ces résidus ?
La prescription et l’utilisation des médicaments sont soumises à des règles très strictes. Si je prescris un antibiotique à une vache, mettons, une association de benzylpénicilline et de dihydrostreptomycine pour sa péritonite, je dois indiquer sur l’ordonnance, et reporter sur un registre d’élevage, ce que l’on nomme des temps d’attente (TA). Dans cette exemple, 30 jours pour la viande, 6 traites (soit trois jours) pour le lait. cela signifie que l’éleveur n’a pas le droit de faire abattre, ou de livrer le lait de ce bovin dans les 30/3 jours qui suivent la dernière administration de ce médicament (le lait est donc éliminé, et non mis dans le tank).
Ces temps d’attente sont déterminés par des études reposant sur la notion de Limite Maximale de Résidu (LMR), elle même liée à la Dose sans Effet Toxique Observable (DSETO, NOAEL en anglais) évoquée dans l’article de M. Nicolino. Je vais essayer de ne pas être imbitable : on a obtenu une DSETO sur des souris. On sait que les souris ne sont pas des hommes, ce n’est pas un scoop, et on est prudent. On détermine donc une Dose Journalière Admissible pour l’homme (DJA) en divisant la DSETO par 100 ou 1000, ou plus, selon la solidité des données. En croisant ces DJA avec les consommations moyennes d’aliments d’un humains, on détermine une LMR, toujours avec des marges de sécurité. Des LMR, on détermine les temps d’attente, en faisant des analyses sur des groupes d’animaux traités avec le médicament étudié (on injecte, on abat à J1,2,3 etc, on mesure). Voilà pour le principe.
Soit dit en passant, ces études coûtent une fortune, et c’est normal. C’est pour cela que les médicaments coûtent cher, et qu’un certain nombre d’espèces n’ont plus de médicaments disponibles. Impossible de rentabiliser des médicaments pour les caprins ou les lapins, par exemple. Nous n’avons donc plus légalement la possibilité de soigner un certain nombre de maladies, parfois basiques, par manque de données. Je le déplore, mais je n’ai pas de solution.
C’est pas bientôt fini ces informations techniques ?
Ouais, ok, j’arrête avec les infos prise de tête. Ou presque. Là où je suis assez réservé sur l’article de M. Nicolino, c’est quand il évoque la surprise que constitue la découverte de ces molécules, de ces résidus, dans l’alimentation humaine. Le potentiel scandale.
Avec les techniques actuelles de dosage (chromatographie en phase liquide ou gazeuse, spectrométrie etc), si on cherche, on trouve.
Quoi que vous cherchiez, vous le trouverez. A des doses infimes dans l’immense majorité des cas, mais vous trouverez. On peut s’inquiéter des effets potentialisés ou synergique de toutes ces molécules qui en elles-mêmes, seules, à ces doses, ne sont absolument pas toxiques, mais je pense que l’on n’a pas le droit d’être surpris par leur présence.
M. Nicolino évoque par exemple la présence de phénylbutazone, un anti-inflammatoire utilisés chez les chevaux de sport et de loisir mais depuis longtemps interdit chez les animaux destinés à la consommation humain (je n’ai pas la date exacte, je ne l’ai jamais connue en service dans ces indications), et retirée depuis 2011 de la pharmacopée humaine en France. On en a trouvé dans des carcasses de chevaux importées du Royaume-Uni (les anglais ne mangent pas de chevaux mais ils les abattent et exportent la viande).
Oublions un peu la mesquinerie anti-anglaise, car cela aurait pu arriver en France. Je prescris régulièrement de la phénylbutazone pour des chevaux de sport et de loisir. Sous forme injectable, ou en sachets de poudre à faire avaler. Pas cher, très efficace, pas trop de risques pour le cheval, voire pas du tout ou presque sur des traitements courts. C’est un médicament intéressant. Lorsque je prescris cette molécule, je dois le noter sur le carnet du cheval, ce qui implique qu’il sera exclus de l’abattage. Définitivement. Honnêtement, je ne le fais que rarement. Parce que je n’ai pas le carnet sous la main, parce que je n’y pense pas. Je soigne le cheval fourbu du poney-club du village avec, et non, j’oublie qu’un jour il partira peut-être à l’abattoir. Ce n’est pas bien. Je ne suis pas non plus derrière le dos du propriétaire du cheval qui utilise des sachets de phénylbutazone lorsque qu’il estime que son cheval en a besoin. C’est pas bien. Dans l’immense majorité des cas, cela n’a pas d’importance, l’article le souligne en indiquant que les contrôles n’en détectent jamais : les résidus ne sont pas éternels, il faudrait que le cheval parte à l’abattoir peu après un traitement pour que cela soit un souci, ce qui est peu vraisemblable pour un cheval de sport ou de loisir. Mais ça arrivera, je n’en doute pas. Est-ce que la dose sera toxique pour le consommateur ? Peu probable, la phénylbutazone a une toxicité dose-dépendante, il en faut beaucoup pour être malade, et je rappelle qu’elle était encore utilisée comme médicament en 2011 chez l’homme.
J’ai évoqué tout à l’heure les temps d’attente pour les molécules autorisées chez les animaux destinés à la consommation humaine. Est-ce qu’ils sont toujours respectés ? Est-ce qu’il n’y a jamais d’erreur ?
Je ne crois pas.
Est-ce que c’est grave ?
Pour autant que l’on sache, non.
Est-ce qu’il faut pour autant dire que cela n’a pas d’importance, est-ce qu’il faut détourner le regard ? Non plus.
Le contrôle de l’alimentation dans le monde occidental est incroyable. Incroyable. Traçabilité, enregistrement, on demande aux éleveurs, aux vétérinaires, aux abattoirs, aux distributeurs, d’incroyables efforts pour contrôler les risques de résidus (et ça engendre une inimaginable paperasse). Tout n’est pas parfait. Il y a des erreurs. Il y a aussi des tricheurs, comme partout. Bien sûr : il y a de l’argent à se faire.
Mais il faut bien distinguer les résidus à doses interdites (supérieures aux LMR), qui résultent de ces manquements, et les résidus à doses infimes évoqués dans les articles cités plus haut, très inférieures aux LMR, et qui sont « normaux ».
Vous n’avez sans doute pas envie de manger des aliments contenant ces résidus, même à doses infimes. C’est normal. Même si vous fumez, même si vous roulez en voiture, même si vous brûlez de l’encens chez vous, utilisez des désodorisants dans vos toilettes, même si vous fréquentez par essence un monde qui pollue par tous les moyens imaginables.
Vous vous dites que, quand même, vous voudriez bien être sûr de mangez des aliments sains. Mais, sincèrement, vous pensez vraiment qu’une alimentation si peu onéreuse peut être parfaite ? Je ne dis pas que vous avez forcément le choix : on achète des aliments pas chers parce qu’on le veut, parce qu’on n’a pas le choix, ou parce qu’on ne se pose pas la question. Je ne critique pas. Mais soyons réalistes : il faut nourrir des milliards d’humains, nous avons besoin de l’industrie agro-alimentaire pour cela. Et si nous industrialisons, nous créons des problèmes que nous allons devoir résoudre avec des produits qui laissent des résidus potentiellement toxiques (au-delà des autres problématiques liées à l’agro-alimentaire). Bien sûr, nous déplorons tous cet état de fait, mais, franchement, est-ce que nous faisons quelque chose pour que cela change ?
Ceci étant, je ne viens pas vous dire qu’il faut pour autant chanter les louages de cette industrie, dire que tout va bien et que l’on peut lui faire confiance sans se poser de questions. Bien sûr que non. Il faut des contrôles, il faut des procédures. Il faut du réalisme. Il y aura des scandales, des coups de pied dans la fourmilière. Tant mieux.
Je crois fermement que l’alimentation n’a jamais été aussi saine qu’aujourd’hui. Je suis sans cesse surpris de constater le faible nombre de problèmes alimentaires (toxi-infections alimentaires par exemple) du genre steaks hachés contaminés par des bactéries ou camemberts à Listeria, quand on voit les volumes de viandes, de produits laitiers, d’œufs, et de légumes consommés. Je trouve extraordinaire qu’il n’y ait pas plus d’emmerdes, sérieusement. Je trouve ça aussi magique qu’un truc en métal qui vole ou une boîte en plastique qui me permet de discuter avec des amis à des kilomètres de distance, et de surfer sur le web.
Évidemment, on peut manger bio. Ce n’est pas une solution parfaite : tout ce qui est bio n’est pas bio, et même ce qui est bio n’est pas franchement sans résidu. Et puis, c’est cher.
On peut acheter de la viande à un éleveur, des légumes à une AMAP locale. C’est une excellente idée. Ça peut être cher aussi. Est-ce que ça implique moins de résidus ? Boaaahhhh. Franchement, non. Et quand je vois les œufs que m’offre ma voisine, couverts de fientes et de plumes, certes excellents gustativement, mais, sanitairement, franchement ? Avec ses poules qui piétinent et mangent la merde de ses chiens et chats, avec les pigeons qui volent partout, it’s the ciiiiircle of liiiiife… Bref. J’adore, mais d’un point de vue sécurité sanitaire, ça ne vaut pas les œufs de poule en batterie.
Ce qui ne va pas m’empêcher de continuer à échanger ces œufs de la voisine contre de menus services.
Je n’ai pas peur de ma nourriture.
Je ne peux pas contrôler grand chose, j’en ai conscience, et j’ai une vie à vivre.
Comment l’hypertension est devenue épidémique
Il y a un demi-siècle, l’hypertension artérielle commençait à 16 pour la systolique (pression haute pendant la contraction du coeur, le premier chiffre, et aussi le plus connu) et à 10 pour la diastolique (pression basse pendant le repos du … Continuer la lecture → Continuer la lecture
Bon ben voilà quoi…
Georges a huit mois. C’est un chouette petit bonhomme, qui sourit tout le temps et à tout le monde, qui trottine à une vitesse effarante et qui adore jouer avec tout ce qui est à portée de main (traduisez : il faut tout planquer). Je passe beaucoup de temps avec lui, forcément, parfois le chômage a du bon. Parfois.
Il y a un an, à la même époque, ma vie était radicalement différente. Nous avions emménagé depuis peu dans notre « petite maison dans la forêt », j’avais un papa qui, bien qu’ayant un certain nombre de défauts, avait au moins le mérite d’être en vie, j’avais un travail (deux même), nous allions avoir un bébé. Bref, c’était plutôt pas mal.
Et puis, je sais pas, faut croire que quelqu’un (Madame Grandchef?) a fabriqué une poupée vaudou à mon effigie et s’en est méchamment servi car subitement, vers février-mars, tout s’est cassé la gueule. Bon, je vais pas revenir dessus hein, pas très envie de remuer le couteau dans la plaie (pour les curieux, c’est raconté là et là), mais toujours est-il que « la petite maison dans la forêt » n’était plus en lice pour le prix de la fiction gnangnan de l’année.
Bon, je vous mets le film en avance rapide, Georges est né, mon père est mort, j’ai perdu mon boulot. La situation paraît simple mais ne l’est pas tant que ça, à cause d’un (petit) détail. J’avais deux boulots : un contrat de 30h à Morteville, avec la délicieuse Madame Grandchef (mon idole, vous l’aurez compris) et un petit contrat de 3h30/semaine chez un adorable monsieur de 90 ans, pas très loin de chez moi. Vous suivez?
En mars, patatras, mon moral en prend un coup, mon dos aussi (voir là), et la faible auxiliaire que je suis se fait porter pâle (allez-y, traitez-moi de feignasse, j’assume!). Et puis tout s’enchaîne très vite. La grossesse, la maladie, la naissance, la mort…
Septembre, fin du congé maternité, je pointe allègrement à Pôle Emploi et m’apprête à reprendre mon petit contrat de 3h30. J’appelle donc mon autre patronne, celle de l’autre boîte (appelons la Madame Petitchef) et re-patatras, j’apprends que ce salaud de vieux a lâchement profité de mon absence pour mourir! C’est con, je l’aimais bien. C’est d’autant plus con que je suis maintenant complètement au chômage (désolée, je fais pas dans la niaiserie, j’aimais beaucoup ce vieux monsieur mais là n’est pas le sujet).
Bon bon bon, la situation est grave mais pas désespérée. Puisque je n’ai plus aucun engagement avec la boîte de Madame Petitchef, le plus simple est qu’elle me licencie non? Ben non. Refus catégorique, je dois démissionner, refus de ma part, je connais les méandres et la perfidie de Pôle Emploi, pas question de faire cette erreur. Madame Petitchef me trouve donc un autre petit contrat, je perds une heure au passage mais je conserve mon CDI. Pôle Emploi a du mal à saisir la situation, les conseillers à l’emploi semblent découvrir que certaines catégories de salariés puissent avoir plusieurs employeurs. Je vous passe le bordel administratif et les nombreux allers-retours inutiles à l’agence, le stress et compagnie, ceux qui connaissent Pôle Emploi comprendront.
Bref, j’en suis là. Un petit contrat de rien du tout, en CDI, qui bouffe la semaine pour gagner des cacahuètes, mais ce petit contrat me permet de ne pas être au chômage complet, et pour le moral c’est important (et pour l’image de soi). Une promesse d’augmentation d’heures que Madame Petitchef est incapable d’honorer, la faute à pas de chance, pas de boulot, c’est la crise ma ptite dame.
En attendant, le reste n’attend pas. Georges et Amélie grandissent, il faut payer la maison, la voiture vieillit. 300 000 kilomètres au compteur, ça commence à faire beaucoup, à chaque panne on tremble, mais Super Dédé le super garagiste sait tout réparer.
Sauf que voilà, on est en février, et février, c’est bien connu, chez moi c’est un mois pourri (pourtant y’a la Saint-Valentin, mais ça suffit pas).
Jeudi, en rentrant du boulot, la pédale se bloque, l’embrayage aussi. Je suis en troisième, à deux kilomètres de la maison, j’arrive à rentrer tout doucement, j’échoue la voiture devant la maison et… RIP la voiture. La brave petite Fiat rend son dernier souffle, l’instant est grave, sortez les mouchoirs et les pop-corn. Pour faire simple, l’embrayage est foutu, y’en a pour 1700 Euros de réparation (le devis s’alourdit de jour en jour, faut que j’arrête d’appeler Dédé), on n’a pas l’argent, on peut pas demander un crédit parce que la banque va s’étouffer de rire si on ose prononcer le mot, on est grave dans la merde… Et j’ai plus de voiture pour aller bosser.
Voilà, c’était le quart d’heure misérabiliste du jour, vous pouvez ranger vos mouchoirs.
Concrètement, pourquoi ce billet, si ce n’est pour vous tirer une petite larme d’émotion? Vous l’aurez compris, il faut que je répare ma voiture. Donc voilà, il y a un bouton en haut à droite, vous pouvez cliquer (ou pas), vous pouvez envoyer un ptit mot d’amour (ou pas), vous pouvez me demander un dessin de Babeth l’auxi (ou pas) (mais si vous voulez un dessin, laissez-moi votre adresse) (dessins visibles ici et ici) (ouais je sais je dessine mal mais c’est tout ce que j’ai à proposer, sinon j’ai bien un rein qui me sert à rien…).
Les commentaires restent ouverts mais sont, comme d’habitude, modérés. Les trolls et les insultes ne seront pas publiés, mon ego n’a absolument pas besoin de ça en ce moment. Pour ce qui est des conseils en tous genres, je suis preneuse. Je tiens quand même à vous rassurer, je ne glande pas dans mon coin en attendant que ça tombe tout cuit, mais là je cherche une solution d’urgence.
Bon ben voilà quoi…
Stéphane Hessel ( in memoriam)
Tout le monde respecte Stéphane Hessel.
Toute le monde l’aime, tout le monde le kiffe, tout le monde l’invite.
Depuis le succès de son petit opus « Indignez-vous », il est la coqueluche des médias.
Les mêmes médias qui avaient totalement zappé il y a quelques années, lorsque cela eût pu se révéler intéressant, lorsque cela aurait été indispensable, l’Appel du Conseil National de la Résistance auquel il avait participé avec Lucie et Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.
Appel du Conseil National de la Résistance ( 2004)
Je cite chacun de ces noms avec le respect dû aux Anciens de la Résistance, mais aussi avec colère, une colère froide qui ne m’a pas quitté depuis 2004. Car ce que dénonçaient ces hommes et ces femmes, soixante ans après les réalisations du Conseil National de la Résistance, c’est le risque grandissant de la mise à bas de ces acquis par le libéralisme financier, comme Nicolas Sarkozy devait ensuite l’incarner, pour le plus grand plaisir de Denis Kessler et de tous les autres fossoyeurs des acquis de 1944.
( photo de Raymond Aubrac tirée de la vidéo de Thomas Lacoste)
Et à l’époque, hormis le journal l’Humanité, aucun grand media, aucun journal, aucune télévision, ne relaya cet appel. En le revoyant sur le net, on comprend mieux pourquoi. Ce que rappellent ces vieillards ( le terme n’est pas péjoratif), c’est qu’il fut un temps où on rêva un monde meilleur, un monde entre autre où la presse ne serait pas au service et à la botte des marchands d’armes…
Toujours est-il qu’une fois la catastrophe enclenchée, une fois Sarkozy élu pour accélérer la destruction entamée par ses prédécesseurs, Stéphane Hessel réussit le tour de force de passer outre le désintérêt médiatique ( Les résistants, coco ? C’est de l’histoire ancienne, ça n’intéresse plus personne. Dis-moi, pour le papier d’ouverture, c’est quoi déjà le nom du type de Secret Story 3 qui s’est suicidé ?) en s’adressant directement aux Français par le biais d’ « Indignez-vous ».
Mais c’est moins le succès du livre, ou les prises de position de son auteur, parfois en faveur de Dominique Strauss-Kahn, parfois en faveur de Nicolas Hulot, qui lui valurent l’inimitié d’une partie des médiacrates, que son soutien à la cause palestinienne.
Là, tous les coups furent permis. Sur nombre de sites arabophobes, on n’eut de cesse de vilipender, de dénoncer, selon des procédés si éculés qu’on est affligés pour leurs auteurs, ce renégat, cet ennemi, ce mauvais Juif, ce Juif honteux, atteint de la haine de soi, etc, etc, etc, ad nauseam…
Je ne me prononcerai pas ici sur le sujet des droits des Palestiniens, du droit à l’existence d’Israël, du sionisme, mais sur un procédé, un procédé particulièrement abject, d’avilissement.
D’abord, le texte, qui tourne sur les sites qui ont pour credo de confondre défense des Palestiniens et antisémitisme, et que reproduit Marianne sur son site. J’ai presque honte de déposer ce lien ici, mais il faut le lire pour le croire, donc…
Stephane-Hessel, résistant… Certes, mais…
Sous la prose de Taguieff, qui s’était il y a un an déjà illustré sur Facebook en insultant de manière particulièrement nauséabonde Stéphane Hessel et en le comparant à un serpent… (Traiterait-on un Pierre-André Taguieff de cloporte?)
Quand Pierre-André Taguieff insulte Stéphane Hessel
On découvre que l’ancien résistant ne l’était pas tout à fait assez. Pas assez assidu sur le terrain, pas assez longtemps.
Trois mois et neuf jours en mission sur le sol français, note avec précision Taguieff, dont on ne sait si les sphincters auraient tenu aussi longtemps dans un pays sous la botte nazie…
Sur certain site, « l’icône des ennemis d’Israël » ( ne faisons pas dans la demi-mesure, surtout ! « Qui n’est pas avec moi est contre moi », Matthieu, chapitre 12, verset 30. ) est dénoncée comme… un résistant de bureau
Stéphane Hessel, un résistant de bureau
Terme qui fleure bon… le révisionnisme, puisque le tristement célèbre Maurice Papon fut accusé de « crime de bureau » ( et avec lui on pourrait aligner dans le box pas mal de grandes pointures, comme René Bousquet…). Utiliser ce terme ainsi pour qualifier le passé de résistant de Hessel dans le seul but de le discréditer au vu de ses positions politiques actuelles est ignoble.
Mais revenons à Taguieff, car nous tenons là un magnifique exemple, non pas de crime de bureau, mais de fiente de clavier. Comme le souligne l’ami Sébastien Fontenelle sur son blog…
Taguieff omet juste de préciser que Stéphane Hessel fut arrêté par la Gestapo, torturé, et déporté vers Buchenwald puis Dora.
Sur sa notice Wikipedia, entre autres horreurs, on peut lire ceci :
« À la suite d’une tentative d’évasion manquée, il est transféré en janvier 1945 à Dora pour être versé aux commandos dont les membres, le plus souvent sans être nourris, travaillent à la construction d’infrastructures ou de pièces pour les V2. Sa connaissance de l’allemand lui permet d’obtenir d’être choisi pour une tâche particulière, en échange d’une tranche de saucisson comme ration journalière. La tâche en question s’avérera être le transport des masses de cadavres dans les fosses communes, rendant le choix du saucisson plus désespérant que la faim »
Alors, Taguieff, Pierre-André… ( tu permets que je t’appelle Pierre-André?) Selon toi, Hessel, Stéphane, résistant de bureau, résistant à deux balles…
Pas torturé assez longtemps dans la baignoire?
Pas déporté assez loin?
Mais, pauvre type, sais-tu même ce qu’est la honte ?
( texte publié sur ce blog le 03/10/2011)
Les petits croissants
Un jour, avec mes copains du net, nous sommes
allés manger des croissants, des tout petits croissants, des pratiques pour pas en foutre partout, et j’en ai quand même foutu partout et c’était pas de chance parce que j’étais juste en face de
la Ministre*. Nous lui avons raconté nos
histoires, de remplacement, d’installation, nos projets. Nous lui avons expliqué que la gestion d’un cabinet c’était franchement
pénible, que plusieurs d’entre nous, pour des raisons personnelles et familiales, ne pouvaient pas s’engager des années dans un lieu et
que des salariats seraient une solution. Nous lui avons expliqué que la charge de paperasses : de la sécu, des salaires des employés, des formulaires à remplir, des certificats à tire-larigot etc
était vraiment un frein. Faut croire que j’ai vraiment mangé trop salement et que le spectacle l’a tellement choquée qu’elle n’a pas pu
nous écouter en même temps et qu’elle a tout oublié.
Je savais que ce n’était pas notre petite réunion qui changerait quoi que ce soit. Mais elle a fait
d’autres rencontres, avec d’autres professionnels, plein même, ces rencontres sont médiatisées. Naivement, je me suis dit qu’il en sortirait quelquechose.
Bon, ben depuis, que s’est-il passé? Rien de concret concernant les stages d’internes, pas grand chose
concernant des salariats, pas de piste pour l’installation, pas d’excuse publique non plus sur la difficulté de notre boulot, sur ses risques, sur la nécessité de respecter les médecins si on
veut en avoir (le fait de taper du bois
sur certains permet de ne pas s’apercevoir qu’il y a des vrais riches).
Mais depuis, on a plus de paperasseries! Des lignes à faire à la main, comme à l’école quand on n’était
pas sages.
Maintenant il faut écrire « non substituable » à la main. Au début, j’avoue, je me suis un peu battue avec
mes patients, et pis maintenant je laisse. S’ils veulent le non substituable, ils l’ont. De temps en temps, je retente d’en négocier. Mais ils « ont droit à », « ils ont cotisé », « c’est sur que
c’est pas pareil ». Pourquoi ce serait à moi de batailler et de perdre des minutes précieuses pour ça? Aucune étude ne vient prouver la réelle bioéquivalence. J’ai aucune base pour leur prouver et
à la télé, ils disent que les génériques c’est dangereux. Mon manque d’argument ne fait pas le poids. Ah, et cerise sur le gateau, il faudrait écrire « non substituable » DEVANT le nom du
médicament. Clairement, sur les ordonnances informatisées, c’est chaud…(Précision suite à commentaire : je prescris souvent en DCI. Le problème est que les gens viennent pour des
renouvellements de médocs prescrits depuis longtemps, ou par d’autres et donc c’est à moi de me dépatouiller de cette histoire de génériques. Et puis, pour certains, la dci c’est le générique,
parce que c’est le même nom, et malgré les explications, ils ne comprennent pas la différence.)
Et maintenant, il va falloir écrire, à la main encore, sur les prescriptions de pilule 3 et 4G, que je
leur ai bien expliqué que c’est dangereux? C’est pas pour le nombre que j’en prescris que c’est grave, c’est pour le principe. Je dois en prescrire 2 par an, chez des nanas chez qui les autres
pilules ont vraiment été une catastrophe et qui ont refusé d’autres méthodes. Quand quelqu’un d’autre leur en a prescrit, j’en rediscute et je change. M’enfin, écrire à la main sur mes
ordonnances sécurisées que je leur ai bien dit que c’était dangereux… J’ai déjà passé du temps à comprendre pourquoi les autres pilules n’allaient pas, du temps à expliquer que la pilule ne
protège pas des MST, à expliquer ce qu’il faut faire quand on l’oublie, et est-ce qu’elle ne voudrait pas un implant ou un stérilet? Et maintenant faudrait que je fasse une rédaction?
(allez signer là, merci) Puisque ces médicaments sont dangereux, qu’on les vire.
J’ai investi dans un ordinateur et dans une imprimante. Maintenant on veut me faire gribouiller. Le
Ministère a-t-il été touché par le lobby stylo-Bic?
La vraie question est : où vont-ils s’arrêter?
Le ministère peut remercier la CSMF pour cette involontaire suggestion « l’absurdité d’une telle mesure qui
rend aujourd’hui plus facile de prescrire des opiacés qu’un contraceptif »…
Il faudrait peut-être compliquer un peu la prescription d’opiacés. Et puis tant qu’on y est pourquoi ne pas justifier chaque prescription d’inhibiteur de pompes à protons, vu que c’est pas toujours nécessaire, qu’on peut
délivrer des anti-inflammatoires sans protecteur gastrique? Pourquoi ne pas justifier chaque antidiabétique oral, vu que certains sont plus dangereux qu’efficaces? Pourquoi s’arrêter
là?
Il semble que le futur formulaire arrêt de travail sera plus compliqué à remplir que
l’actuel, plus de lignes à écrire (le lobby stylo-Pilot?). Alors oui, on peut les faire en ligne aussi. D’une part : quand ça marche. D’autre part : ici ça marche vraiment très mal. La preuve :
30 secondes maximum à la main, 2min30sec au minimum avec l’ordi. Mon choix est fait. En fait, c’est peut-être pour cela qu’ils veulent le compliquer, pour qu’à la main je mettre 3 min à le
remplir et là, je devrais me rechronométrer pour comparer…**
A quel moment un médecin a-t-il dit qu’il voulait retourner à l’école primaire faire des punitions? A quel
moment l’un d’entre nous a-t-il dit ne pas avoir assez de paperasses à faire? A quel moment s’est-il plaint d’avoir du temps à perdre?***
Je dois manger trop de croissants, ça a bouché mes oreilles, j’ai dû rater ces épisodes…
* Ou alors c’est la faute de docteursachs à côté de moi, qui derrière ses airs sérieux voulait me raconter son dernier
week-end à la plage, et sa dernière soirée déguisé en LadyGaga, et elle nous a fait les gros yeux, comment ça j’invente?
** Oui, parfois j’ai quelques minutes à perdre et je
fais des test, pour gagner du temps après
*** Ah, moi, juste au dessus, enfin, c’est quelques secondes hein, sinon je cours après le temps… Et je
me fais engueuler par les gens parce que je ne peux pas voir tout le monde.
Les petits croissants
Un jour, avec mes copains du net, nous sommes allés manger des croissants, des tout petits croissants, des pratiques pour pas en foutre partout, et j’en ai quand même foutu partout et c’était pas de chance parce que j’étais juste en face de la Ministre*. Nous lui avons raconté nos histoires, de[…] Continuer la lecture
Nouvelle mention manuscrite sur les prescriptions de pilules de 3ème et 4ème génération
Le médecin devra mentionner sur l’ordonnance de pilule de 3ème et 4ème génération, de façon manuscrite, que la patiente a été informée d’un risque de thrombose plus important lié à l’usage de ces contraceptifs oraux.
Ma Maison de Naissance
Le chapitre 16 (plus que 5, un peu de patience) du Gardien de Phare est en cours d’écriture, mais il attendra. Parce qu’après demain est présenté au Sénat le projet de loi sur les maisons de naissance, et, si vous me passez l’expression, foutre-dieu ça fait un bail qu’on attend ça. Je vous avais parlé du projet de […] Continuer la lecture
Gloria, passionnée de longues distances
Au milieu des années 2000, Gloria a suivi l’enseignement du DU de journalisme médical de Paris Descartes. C’est pour ça que je la connais. Gloria est une passionnée des courses de longue distance et s’e’st lancé un défi : parcourir la distance Paris-Beyrouth en 16 semaines entre avril et août 2013. C’est pour ça que […] Continuer la lecture
Former à l’indépendance à l’université, ça marche !
Il s’agit d’une étude importante sur l’influence de l’industrie pharmaceutique auprès des étudiants en médecine. Aux USA bien sûr. Puisqu’en France tout va pour le mieux. Tout cela est publié dans le British Medical Journal en date du 31 janvier 2013, [Medical school gift restriction policies and physician prescribing of newly marketed psychotropic medications : difference-in-differences analysis >http://www.bmj.com/content/346/bmj.f264] accompagné d’un éditorial du 20 février 2013, Drug company (…)
PubMed et la flip education
La recherche bibliographique dans PubMed est un exemple où la flip education révèle ses qualités pédagogiques. La flip education se déroule en 2 temps : mise en ligne du « cours » et formation en présentiel. Mise en ligne des principes et fondamentaux de la recherche bibliographique dans PubMed une dizaine de jours avant la formation en […] Continuer la lecture
Euthanasie active. Histoire de consultation 144.
Madame A, 55 ans, revient de Bordeaux où sa mère vient de mourir à l’hôpital. Elle est choquée. Elle tente de ne pas le montrer, du moins au début, elle consulte pour vérifier que son hypertension est contrôlée par le traitement qui lui est prescrit, mais, qui ne serait pas choqué par la mort de sa mère à l’hôpital ?
Mais le plus choquant arrive : la malade, la veille du décès, entre dans la chambre de sa mère et une infirmière lui apprend qu’on lui a donné un peu de morphine pour qu’elle ne souffre pas. Puis, en douce, une autre infirmière lui dit que, malgré la faiblesse des doses, il sera difficile de lui parler à nouveau. Et la patiente meurt le lendemain au petit matin. La fille demande à l’infirmière : « Mais elle souffrait tant que cela ? » Et elle : « Ce matin elle nous a dit qu’elle en avait assez. »
Stupeur.
« Ce matin » me dit ma patiente « j’ai dit à mon mari que j’en avais assez de ces allers et retours à l’hôpital, je ne me suis pas méfiée, et il m’a planté un couteau dans le ventre pour me soulager. »
Je la regarde. J’essaie de ne rien dire. Je pense qu’elle a raison d’être choquée.
« J’avais encore des choses à dire à ma mère. Ils ne m’ont pas demandé mon avis. Ils ont pris une décision hâtive. Ce n’est pas bien. Jamais elle ne m’avait dit qu’elle en avait assez. Je ne sais si elle voulait combattre ou non, si elle y croyait encore, si elle avait seulement envie de se laisser glisser, elle avait de grosses difficultés respiratoires, de l’eau dans la poumons, il lui arrivait de suffoquer, mais jamais, au grand jamais, elle ne m’a parlé d’abandonner, jamais elle ne m’a dit, ma petite fille je n’en peux plus, j’en ai marre de la vie, je ne veux plus lutter, mes derniers instants sont arrivés, je voulais vous dire que je vous aime, et cetera… et là, des inconnus, des personnes qui ne la connaissaient pas, qui ne connaissaient pas sa vie, qui ne connaissaient pas ses rapports avec ses enfants, avec moi, avec la vie, qui ne connaissaient ni ses croyances philosophiques, qui en aurait parlé avec elle ?, ni sa conception de l’existence, des inconnus, donc, ont décidé pour elle, ont décidé pour moi et je n’ai jamais pu lui reparler, je n’ai jamais pu l’entendre répondre à mes questions ou exprimer une demande… Je suis terrifiée. Je ne dors plus, je me réveille la nuit en sueurs, je fais des cauchemars, je vois la seringue qui s’enfonce dans le bras de ma mère qui lui dit c’est fini, qui lui dit ‘puisque vous en avez marre, il faut en terminer avec la vie…’, c’est quand même incroyable, mais pour qui se sont-ils pris ?, pour qui se prennent-ils ?, pour le bon Dieu… est-ce que le bon Dieu serait même capable de cela ?… «
Je ne suis pas un spécialiste des questions de fin de vie. Avant que de commencer à écrire cette histoire de consultation j’aurais dû m’informer plus avant sur les termes exacts de la loi Leonetti (ICI), sur les propositions de ceux qui veulent légiférer sur l’euthanasie, sur ceux qui sont déçus qu’on ne le fasse pas, sur les avis et futurs avis du Comité Consultatif National d’Ethique (LA) mais mon expérience interne, cet exemple comme deux autres que je vais vous détailler brièvement, me font dire que l’euthanasie active est courante dans les établissements de soins et à l’insu du plein gré de tout le monde.
Il y a donc une profonde hypocrisie sociétale : dans les faits « on », c’est à dire l’institution médico-hospitalière constituée en norme (locale ?, locorégionale ?, nationale ?, politique ?, confessionnelle ?, idéologique ?, bobooïque ?), décide de ce qui doit être fait et non fait sur de simples constatations, sur de vagues impressions, sur des propos de fin de nuit en établissement hospitalier, entre le bassin et la distribution des médicaments, entre la toilette et le bruit des sabots dans les couloirs, sans demander l’avis ni du malade (dans le cas que j’ai décrit) et encore moins (si c’est possible) de la famille du malade, des personnels hospitaliers constitués en démocratie d’opinion, en web 1.0 de l’hôpital, qui décident (dans la salle de soins l’interne ou le senior ou le chef de clinique ou le chef de service, allez savoir, il passe parfois, qui jette à la cantonade un ‘Madame A, elle est fichue’ et tout le monde de prendre des mines et de préparer le geste qui tue pour soulager des souffrances terrestres une malade condamnée… qui a dit l’autre matin qu’elle en avait assez de mal dormir), des personnels hospitaliers qui ne reverront jamais la famille, avec qui ils ne discuteront plus, dont ils ne connaîtront pas le destin ou la « vraie » vie à l’extérieur de l’hôpital…
Je parle avec Madame A et nous reprenons un à un les éléments de cette discussion et j’essaie de distinguer ce qui touche à l’information elle-même sur le pronostic de la maladie dont sa mère souffrait, le déphasage entre ce qu’elle a perçu et ce que voulaient dire les « soignants », de son désarroi, du fait qu’elle se raccrochait au moindre sourire de la moindre agent hospitalière, au moindre rictus de la moindre aide-soignante, au moindre clignement des yeux du moindre médecin pour se faire une opinion, j’essaie de distinguer le reste, c’est à dire le pronostic lui-même et la désinvolture de l’équipe soignante quand il s’est agi de prendre la décision activiste de l’euthanasie sans le dire…
Une euthanasie médiatisée avec des débats sans fin et des décisions privées et minables prises dans le dos des patients et des familles. Du bla bla pour amuser la galerie.
(Deux autres exemples : la famille s’aperçoit qu’un patch a été collé sur la peau du patient sans que personne n’ait été informé ; une autre famille s’entend dire que de l’hypnovel a été administré et aucun dialogue, aucune discussion n’a précédé ce geste. La politique du fait accompli, comme si la morale hospitalière se substituait à la morale privée des familles, une sorte de prise de pouvoir sauvage. Au nom de quoi ? Ainsi, des familles demandent et en sont pas écoutées et d’autres ne demandent rien et sont privées de leur réflexion.)
L’arrogance de l’Institution qui dit la morale pour les autres.
(Précisions importantes : il ne s’agit pas d’un hôpital de Bordeaux ; il ne s’agit pas d’un service de pneumologie ; il s’agit d’une famille)
PS du 19 mai 2013 : une famille porte plainte : LA
Les dernières recommandations européennes, américaines et françaises sur la prise en charge des dyslipidémies sont farcies d’intérêts et fortement biaisées
En attendant la publication imminente des nouvelles recommandations américaines pour la prise en charge du patient dyslipidémique, il est intéressant d’analyser les dernières mises à jour européennes, américaines et françaises sous l’angle du niveau de dépendance avec lequel elles ont été élaborées (liens d’intérêts des experts, choix des références bibliographiques et conclusion des recommandations) … 1. Les recommandations européennes Les dernières recommandations européennes de la prise en charge des (…)
Ne pleure pas (va)
Parfois ce n’est pas si évident de savoir si c’est une bonne idée de pleurer, ou pas. Dit comme ça, ça paraît idiot facile, mais il n’y a pas beaucoup de marge entre montrer une émotion, compatir, tout en gardant la distance nécessaire gnagnagna vous pensez bien, et trouver un moyen d’évacuer ce qui est trop difficile. […] Continuer la lecture
L’intestin, cet incompris
Pardonnez moi pour ce billet qui n’en est pas un mais j’avais juste envie de partager des éléments de réflexion sur l’intestin, cet incompris. Cette courte note a été galvanisée par l’émission de La tête au carré sur le système nerveux intestinal. Je trouve que la physiologie intestinale est passionnante, mystérieuse et méconnue. Son enseignement […] Continuer la lecture
Vandalisme en vitrine ou quand l’abstract est vérolé
J’aime toujours les kystes, même si ce n’est plus mon sujet de recherche, je lis avec plaisir des articles sur ce thème. La relation « kystes simples » et HTA est un problème qui m’intéresse. J’ai déjà écrit sur le sujet. Dans … Continuer la lecture → Continuer la lecture
Statines , et si ……… ?
La polémique autour des statines fait rage. Je ne vais pas rajouter ma « goutte d’eau » à la polémique mais je voudrais juste vous apporter quelques éléments de réflexion. Tout d’abord, ne vous a-t-il pas paru curieux que tous ces « gens » qui critiquent le livre du Professeur Even , le font sans avoir lu le livre […] Continuer la lecture
PubMed en 10 000 signes
J’aurai pu mettre les 10 000 signes « bruts de fonderie » dans le blog (comme un billet). J’ai trouvé çà indigeste. Alors, j’ai fait comme Dean Giustini dans Slideshare : j’ai mis les 10 000 signes dans un diaporama « à lire ». Je pense que çà passe mieux. Bonne lecture. Note : chaque diapositive reprend le thème […] Continuer la lecture
« Visite médicale »: pour un sevrage indolore
Pour certains soignants prescripteurs, recevoir les visiteurs médicaux qui viennent les démarcher est une habitude, ancrée dans le quotidien de leur cabinet ou de leur service. C’est même parfois un temps de pause agréable pendant laquelle pour une fois un tiers s’intéresse à eux et à leur petite vie, peut leur offrir un petit-déjeuner ou […] Continuer la lecture
« Mon adversaire, c’est le monde de la finance »: François Normal, fils caché de Mitterrand
J’ai succédé à l’autre agité.
J’avais bien saisi que les Français en avaient marre, j’ai joué l’apaisement, la tranquillité. Pendant la campagne, j’ai juste élevé la voix deux ou trois fois, en choisissant bien mes cibles.
« Mon adversaire, c’est le monde de la finance… » Gros succès d’orateur.
Les éditorialistes proches du manche ont bien couiné un peu, mais je suis vite allé en Angleterre expliquer au Guardian qu’il ne fallait pas me prendre au mot, que la finance, je m’en arrangerai, comme s’en était arrangé François Mitterrand, sous le règne de qui la part de la richesse nationale dédiée aux revenus du travail à commencé à dévisser pour perdre en vingt-cinq ans dix pour cent par rapport aux revenus financiers.
Un quart de siècle, et personne ou presque ne dénonce la manip. Comme quoi le vieillard aux dents limées avait raison : « Il faut donner du temps au temps. »
Comme dit Henri de Castries, mon ami de trente ans, accessoirement directeur des Assurances AXA : « Il faut une génération pour changer un système de santé »
Hollande: le sarkozysme à visage humain…
J’ai succédé à l’autre agité.
Mon but premier : rassurer les marchés, ne rien changer à l’ordre du monde, à la répartition des richesses entre les puissants et les autres. Et avant tout, tenir les critères de la dette, afin de conforter le système bancaire, afin d’éviter que les spéculateurs n’attaquent le pays comme ils l’avaient fait en Grèce et en Espagne. Pour cela, il faut couper. Mais ce n’est pas dans mon tempérament de passer en force alors je joue sur deux tableaux. En parole, je la joue normal, apaisé, protecteur. En actes, je continue la politique de l’agité, l’air de rien. Je fais du Sarko, mais sous anesthésie. Hollande : le sarkozysme à visage humain, en quelque sorte.
Sur le plan économique, j’ai ainsi réussi à faire passer sans coup férir l’augmentation de TVA que, du temps de l’agité, je fustigeais comme inégalitaire et scélérate. Tout ce que le PS compte de sycophantes, de lèche-culs ( et Dieu sait que j’ai eu la raie humide, ces derniers temps), a expliqué que c’était une bonne mesure, une sorte de TVA sociale. Mais ce ne sera pas suffisant : il va me falloir mener une politique d’austérité, en évitant les manifestations de colère qui pourraient embraser le pays. Je ne sais pas comment fait Rajoy en Espagne pour éviter les massacres, parce qu’ici en France, je ne tiendrai pas quinze jours sans des émeutes sanglantes. Il faut donc jouer en douceur.
Toutes les mesures ineptes que j’ai dénoncé, je les maintiens…
Comme toute dépense de protection sociale, les dépenses de santé nuisent à l’image du pays aux yeux des spéculateurs et des financiers. Il me faut les réduire, sans que cela se voie trop. Ca commence par conforter l’existant. Toutes les mesures médicalement ineptes et socialement dangereuses de mon prédécesseur, toutes ces mesures que, candidat, j’ai dénoncé : les franchises sur les soins, la restriction de la prise en charge des hypertendus sévères… toutes ces mesures, je les maintiens. Ce sont des mesures purement comptables, mais un sou c’est un sou. Les franchises rapportent 850 millions d’euros par an, que l’agité est allé chercher dans la poche même des plus malades, des plus faibles. C’est toujours ça de pris, sans avoir à me salir les mains. Coup de bol, à part quelques agitateurs, personne ne se souvient qu’en 2007 Philippe Seguin à la Cour des Comptes avait suggéré de taxer les stock-options à l’égal des salaires pour récupérer 3.5 milliards par an. « Mon ennemi, c’est la finance ». Je me surprends, parfois. J’arrive maintenant à la dire devant la glace sans qu’un muscle de mon visage normal ne tressaille. Des années de préparation. Il ne faut pas croire que ça a été facile.
Mais au final, franchises, restrictions de remboursement, ça ne va pas chercher loin. Il y a une autre voie à privilégier pour améliorer les comptes publics dans le domaine de la santé : la privatiser. En douceur. C’est un énorme secteur, il y a du blé à se faire, pour les assureurs, pour les fonds d’investissement. Comme le disait François Fillon, la caution sociale de l’agité : « Dans le cas de la santé nous ne devrions pas hésiter à considérer l’augmentation des dépenses, pour peu qu’elles soient rationalisées, comme le signe d’un progrès et comme l’un des moteurs principaux de notre économie. Le corollaire de cette attitude nouvelle est la responsabilisation des patients qui doivent prendre eux-mêmes en charge la partie des dépenses de santé qu’on appelle de confort ou qui sont générées par des comportements irrationnels dans les limites de leurs capacités contributives. » Moi j’applaudis. Ca a de la gueule. Arriver à enrober comme ça les choses, c’est le signe du talent. Parce que dit crûment, ça serait moins bien passé. Imagine… « Il y a du pognon à se faire dans le secteur santé pour les assureurs, de plus en plus de pognon au fur et à mesure que la Sécurité Sociale se désengagera. Et du moment que ce pognon n’impacte plus les comptes publics, c’est toujours ça de gagné pour moi, pour tenir mes 3% de déficit aux yeux des agences de notation. » Ca ne passerait jamais.
Mutuelles, mutualiste, j’adore ces mots-valise de la gauche…
Ce qui a coincé, du côté de l’agité, c’était la méthode. Trop rapide, trop brutal, trop directement en lien avec le monde de l’assurance… Quand tu nommes à la direction de la vieille Sécu un ancien directeur d’AXA, quand ton ministre de la Santé ( deux fois !) est un ancien assureur d’AXA, quand ton frère est directeur chez Méderic… comment veux-tu que ça ne se voie pas au moins un peu ? A mi-parcours, l’agité a eu une idée de génie : il est venu faire un discours d’intention dans lequel il expliquait clairement son idée de passer la Santé aux assureurs….mais il l’a fait au Congrès de la Mutualité Française, devant son Président d’alors, Jean-Pierre Davant. Il était ravi, le Jean-Pierre, un mitterrandolâtre qui se faisait conseiller en privé par les plus libéraux des médecins, dont le seul et unique médecin défenseur des franchises en France, le Professeur Guy Vallancien, de l’Institut Mutualiste Montsouris. Mutuelles, mutualiste, j’adore ces mots-valise de la gauche.
C’est là que j’ai eu le déclic. Les mutuelles. Le grand rêve solidaire des petites gens, la geste ouvrière des presque-rien qui ont monté des structures leur permettant d’assurer la protection sociale des malades, des handicapés. Un rêve de solidarité, d’humanisme basique. Le genre de truc gravement porteur dans l’imaginaire collectif, de ceux qui croient encore ( il paraît qu’il en reste), au collectif. Les mutuelles. C’était ça mon angle d’attaque.
J’ai commencé à promettre. Une mutuelle pour tous en 2014. Derrière moi, la clique de lèche-culs applaudissait : cet homme est grand, cet homme est bon, cet homme est normal. Et qui, dans la foule, aurait osé se lever pour dire : « Mais il existe beaucoup mieux qu’une mutuelle pour tous en 2014. Il existe une Sécurité Sociale solidaire, depuis 1945 ! C’est elle qu’il faut conforter, et pas faire l’inverse ! » ?
« Mon adversaire, c’est le monde de la finance. » Comme dit l’autre, qu’est-ce que ce serait si on était copains ? LOL.
Christian Lehmann est médecin généraliste et écrivain, auteur de « Patients si vous saviez…confessions d’un médecin généraliste »
Yvon Le Flohic est médecin généraliste, élu MG France aux Unions Régionales des Professionnels de Santé de Bretagne
La saga du cholestérol
La saga de l’hypothèse lipidique, de 1950 à nos jours. Une guerre sans merci entre les prohibitionistes et les sceptiques du cholestérol.
Gibbs, le sourire.
En ce moment, les copains docteurs parlent beaucoup de la Visite Commerciale Médicale… Il y a B. qui a lancé une pétition après un très joli triptyque. Et puis il y a Farfadoc, Docteur Milie et Matt Calafiore qui ont … Lire la suite → Continuer la lecture
Post-it #3
« Oui, bonjour. Je voudrais prendre un rendez-vous pour mon mari. Il a des hémorroïdes dans la bouche. » Je ne sais toujours pas aujourd’hui si, ce jour-là, c’est moi qui ai mal compris… Je devais avoir un cor au tympan… Continuer la lecture
Médecine de foire au JT de France 2
Comme tout citoyen payant de façon incontournable une redevance télévision, je peux légitimement m’inquiéter de l’usage qui en est fait.
En particulier quand son usage impacte mon travail, ainsi que mes patie… Continuer la lecture
Médecine de foire au JT de France 2
Comme tout citoyen payant de façon incontournable une redevance télévision, je peux légitimement m’inquiéter de l’usage qui en est fait.
En particulier quand son usage impacte mon travail, ainsi que mes patie… Continuer la lecture
Médecine de foire au JT de France 2
Comme tout citoyen payant de façon incontournable une redevance télévision, je peux légitimement m’inquiéter de l’usage qui en est fait.
En particulier quand son usage impacte mon travail, ainsi que mes patie… Continuer la lecture
Médecine de foire au JT de France 2
Comme tout citoyen payant de façon incontournable une redevance télévision, je peux légitimement m’inquiéter de l’usage qui en est fait.
En particulier quand son usage impacte mon travail, ainsi que mes patie… Continuer la lecture
Données de santé; pour une approche ouverte, citoyenne et responsable
Michel Régereau, « président (CFDT) des conseils de la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) et de l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (UNCAM), estime qu’il faut ouvrir l’accès aux données de santé de l’assurance-maladie (remboursements de médicaments et d’actes médicaux, … Lire la suite → Continuer la lecture
Maladresse
C’est un jeune couple, un lundi matin. Ils sont venus sans rendez-vous, mais nous avons l’habitude : nous donnons peu de rendez-vous sur cette plage horaire, pour absorber les urgences plus ou moins urgentes qui ont attendu le week-end. Et nous prévenons ceux qui veulent malgré tout nous voir à ce moment là : les vraies urgences passeront toujours en premier, et elles peuvent être nombreuses. Comme les mercredis et les samedis après-midi avec les chiens de chasse au sanglier.
Personne ne râle jamais. Difficile de faire la gueule pour 30-60 minutes d’attente pour le vaccin du chien lorsqu’on voit passer un animal agonisant ou qui pisse le sang par tous les membres. Nos urgences sont quand même souvent de vraies urgences. Du genre qui auraient vraiment dues être vues avant.
Celle-ci fait partie du lot.
La chienne n’urine plus. Depuis deux jours. Le motif de consultation est peu crédible, à voir l’allure de la chienne dans la salle d’attente. Elle attend tristement, assise, l’abdomen gonflé, mais elle n’a pas l’air si mal, et une anurie de deux jours s’accompagne presque toujours d’insuffisance rénale avancée. J’ai très souvent des rendez-vous « n’urine plus depuis trois jours », « ne mange plus depuis cinq jours », « pas de selles depuis la semaine dernière ». Dans l’immense majorité des cas, le « pas » ou le « plus » indiqué au téléphone lors de la prise de rendez-vous devient un « moins » ou un « pas comme avant » lors de la consultation. De quoi relativiser…
Pourtant, cette fois-ci, dès les premiers mots, les premiers regards, je comprends que, vraiment, il y a quelque chose de très sérieux. De définitif. Ce jeune couple a vraiment l’air d’être… comment dire. Précis. Pas qu’ils soient habillés tailleur et costard cravate, non. Pas du tout. Mais il y a un étrange mélange d’urgence, de crainte et de résignation dans leur attitude. Je regrette de ne pas en avoir tiré les conclusions logiques avant d’agir.
Je porte leur chienne sur la table d’examen. Elle manque sérieusement de muscles sur son dos voussé, ses membres sont de traviole, son ventre pendouille. Son poil est clairsemé, sa peau plus ou moins lichénifiée, pleine de comédons. Elle sent la malassezia. Elle est vraiment moche, elle est tout à fait vieille, elle est adorable. Pas le temps de gagatiser, mais bien assez pour une caresse, un mot gentil. La rassurer. Je palpe son abdomen gonflé, manifestement pas douloureux.
– Elle a gonflé depuis qu’elle n’urine pas.
Pas le temps, pas l’envie de discuter. C’est vraiment une urgence. Que j’aurais du voir samedi. Un spéculum, et je place une sonde urinaire en la priant de m’excuser, en lui parlant gentiment. Je ne cesse jamais de parler lorsque je place un spéculum. Un vrai ronronnement, à la limite de l’hypnose. Ça a l’air tellement désagréable… J’enlève environ un litre d’urine en pressant sur l’abdomen de l’épagneule. Ce n’est pas franchement douloureux non plus. Elle se laisse faire sans trop ronchonner pendant la bonne quinzaine de minutes nécessaire. Cette urine a l’air normale. Elle ne pue pas trop le vieux pipi macéré, il n’y a pas de flocon dégueulasse dedans, pas de sang non plus.
Je repose la louloute par terre. Elle semble soulagée et se promène dans la salle de consultation en remuant sa queue pelée. Son abdomen a repris un profil plus normal, même si je suis certain de ne pas avoir fini de vider sa vessie. Je verse le seau dans l’évier, le haricot métallique s’étant révélé largement insuffisant.
Je souris.
Elle a vraiment l’air mieux.
Le jeune couple sourit aussi, mais avec tristesse.
Je n’ai pas le dossier de cette chienne. Et je ne sais pas pourquoi elle n’urinait plus. Mais eux le savent.
– C’est rare, une vessie qui se distend autant. Il y a peut-être deux litres d’urine là-dedans. Cela fait longtemps qu’elle a du mal à uriner ?
– C’est de pire en pire, répond la jeune femme.
– Un an qu’on voit qu’elle force bizarrement, précise son compagnon.
– Elle n’a pas l’air franchement malade, de ses reins en tout cas. J’imagine que la distension de sa vessie a été très progressive, et qu’elle ne doit plus être capable de franchement la vider de façon normale, elle doit pousser avec le ventre, mais pourquoi ?
– On a trouvé une tumeur dans son bassin, il y a huit mois. Un truc pas opérable, mais qui ne lui faisait pas mal. On nous a dit que ça grossirait.
C’est la jeune femme qui a repris la parole. L’homme cache ses yeux derrière ses cheveux bouclés. Il se passe sans cesse la main sur son début de barbe, remonte et redescend ses manches.
– Au début, il lui fallait juste du temps. Et puis elle a forcé de plus en plus. Des fois, on avait l’impression qu’elle n’y arrivait pas, mais ça finissait par aller.
Il y a une putain de tumeur là-dedans. Une saloperie qui appuie plus ou moins sur sa vessie, la pousse vers le bas de l’abdomen, comprime sans doute l’urètre. Quand elle se met en position pour uriner, le poids de la vessie qui descend vers le bassin doit aggraver sa compression, voire plier l’urètre, l’empêchant d’uriner.
Ça, je l’ai dit à voix haute. Plus pour moi que pour eux. Eux le savent déjà, même s’ils ne maîtrisent pas forcément les détails.
Ils savent par contre, mieux que moi, que c’est foutu. Que suspendre la vessie ou autre chirurgie à visée « mécanistique » est ridicule vue la cause. Ils culpabilisent, parce qu’ils n’ont pas pu la faire soigner – il n’y avait de toute façon probablement aucun recours, même il y a un an. Mais ils culpabilisent quand même.
Ils viennent pour demander une euthanasie. Et moi, j’ai balancé un bon gros rayon de soleil bisounours sur la scène, redonnant un peu de joie et de confort à leur chienne, pour laquelle je n’ai aucun espoir à offrir. Shiny, happy bordel de merde. Quel con.
Mon assistante s’éclipse discrètement.
Je soupire.
– En fait… commence-t-elle
– On pensait venir pour une euthanasie, achève-t-il.
Je me passe la main dans la barbe. Rattrape le coup, super véto.
– Nous avons une politique assez… heu… simple, pour les euthanasies. Si nous estimons qu’il n’y a pas moyen de soigner ou d’offrir un confort à un animal dans des conditions raisonnables, nous acceptons l’euthanasie. Nous les refusons quand nous les jugeons injustifiées. Dans le cas de votre chienne…
– Vous ne refuserez pas ? demande-t-il, résigné.
– Je suis désolé, non, malheureusement, je ne refuserai pas, je n’ai rien à vous proposer. Les mêmes causes vont produire les mêmes effets, et des complications vont survenir même si on choisit de gagner du temps avec un système de sonde urinaire… Il n’y a pas d’alternative, et il ne sert à rien d’attendre, pour se revoir après deux jours de plus passés sans uriner. Vous avez raison, c’est le bon moment pour l’aider à partir.
Je suis écœuré, et triste comme une pierre tombale.
Je m’accroupis. La vieille épagneule vient me voir, comprenant l’invite aux caresses.
Ce que j’écris sur mon ordonnance
J’ai 23 ans, je suis interne, je rédige ma première ordonnance à moi toute seule! Qu’est ce que j’écris? C’est mon premier stage, je suis en médecine interne/diabétologie. Je connais toute la médecine parfaitement sur le bout des doigts, ça … Lire la suite → Continuer la lecture
Robots gériatres
Avec les transitions et les carences familiales, les personnes âgées n’ont désormais plus que deux choix de lieu de vie : leur domicile ou les Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD). Les avantages des EHPAD étaient la surveillance et … Continuer la lecture → Continuer la lecture
Une histoire d’os, d’ongles et de rein, la réponse
Il fallait bien sur porter le diagnostic de Nail-patella syndrome, en bon français, ou onycho-ostéo-dysplasie héréditaire. Le patient avait une onycho-dysplasie, l’absence de rotule et une protéinurie glomérulaire. Je pense que le diagnostic clinique est sur. Nous avons fait partir … Continuer la lecture → Continuer la lecture
AA-VM
« J’veux pas d’visite. J’veux qu’on me traite de sauvage et que ça s’dise dans le voisinage. J’veux qu’on m’évite » (La visite, Lynda Lemay)
Bonjour, je m’appelle Matthieu.
C’est ma première réunion des médecins AA-VM : Médecins Ayant Accepté la Visite Médicale.
Oui, je suis installé depuis 7 ans maintenant.
Mon prédécesseur recevait la visite médicale. Je n’ai pas trouvé utile de changer les habitudes. Ne pas faire de vague. Faire une transition en douceur.
Deux rendez-vous le lundi, deux le mardi, deux le mercredi, deux le jeudi, deux le vendredi. Dix par semaine…
Et je n’ai quasiment rencontré que des gens charmants, sympathiques.
Une forme de coupure dans le planning habituel des journées bien remplies.
Un moment où je ne devais pas forcément réfléchir.
Les visiteurs médicaux flirtaient parfois un peu trop avec le cliché habituel : jupe courte, sourire et décolleté, et parfois tentaient un peu trop à mon goût une incursion « familière » qui faisaient en sorte de discuter au final un peu plus des vacances et des loisirs que de leur(s) produit(s) en tant que tel.
Il y avait aussi le visiteur médical qui parlait du même produit que son collègue vu moins d’une semaine auparavant, mais dans une indication différente. Comme si mon petit cerveau était à ce point cloisonné pour ne pas associer à un même nom de produit les différentes raisons de le prescrire.
J’ai accepté des invitations au restaurant le soir, formations thématisées avec des collègues des autres spécialités.
J’ai pu mettre des visages sur des noms avec lesquels j’avais déjà échangé des courriers de patients.
J’ai pu recroiser mon directeur de thèse, cardiologue, et extrêmement sympathique avec qui je garde d’excellentes relations. J’ai parfois accepté des formations uniquement parce qu’il était là et que cela me permettrait de le recroiser et discuter un peu.
J’ai continué à me documenter. J’ai continué à lire Prescrire. Ou plus exactement, j’ai continué à le recevoir, mais ne prenais plus le temps de le lire attentivement.
Après tout, les nouveautés dans le domaine du médicament, à coups de 10 rendez-vous par semaine, j’étais bien informé.
Certains visiteurs médicaux maniaient très bien la prétérition. « Je ne vous ferai pas l’affront de vous parler de ce médicament que vous connaissez bien, et prescrit dans les indications… » Je les trouvais sympa de m’épargner leur discours. A bien y réfléchir, ils maniaient vraiment bien la prétérition puisqu’ils m’en parlaient quand même un peu.
Je restais pour ma part droit dans mes bottes. Je ne me laissais pas influencer par les messages. Je gardais mon libre arbitre. Je prescrivais quand cela me semblait indiqué. Des anti-arthrosiques, des gliptines, en respectant l’AMM.
Et puis j’ai eu envie de me lancer dans la maîtrise de stage.
Aucun rapport me direz-vous.
Effectivement, il n’y en a pas.
Pas à première vue.
Je me suis formé à la pédagogie (parce que recevoir un étudiant, c’est bien, mais savoir comment être un bon pédagogue, c’est beaucoup mieux me semble-t-il).
Et les visiteurs médicaux, restant charmants (et je ne manie pas le cynisme dans cette phrase, ce sont réellement des personnes charmantes pour la plupart d’entre eux), étaient très contents d’avoir des jeunes médecins devant qui dérouler l’ensemble de leurs explications.
J’ai commencé à prendre du recul à ce moment précis. Je regardais d’un oeil extérieur la discussion et les questions que pouvaient poser mes étudiants.
L’un deux était, et est toujours, un étudiant brillant. J’ai eu la chance de l’avoir dans mon cabinet au cours de sa 5ème année, puis de le revoir avec plaisir comme interne de médecine générale « malgré » un classement exceptionnel au concours de fin de 6ème année (et oui, on peut être brillant et choisir la médecine générale). Il est devenu un ami en plus d’avoir été un de mes étudiants, et j’ai eu l’honneur d’être son directeur de thèse. (Je lui adresse des « bisous » en private joke par l’intermédiaire d’un membre de sa famille que je sais lectrice de ce blog).
Bref, je disais donc que Julien, puisqu’il s’appelle Julien, a posé un jour une question d’une pertinence inouïe.
Une visiteuse médicale présentait alors un anti-arthrosique dont j’ai depuis oublié le nom. Et dans la superbe étude présentée sous nos yeux, on pouvait y lire que sur les radiographies, l’interligne articulaire du genou était préservé grâce au traitement (comprenez : l’articulation du genou était maintenue en bon état d’après les radios).
« – Ok, l’interligne articulaire est préservé. Mais les patients, ils ont moins mal ?
– Euh, ça ce n’est pas un critère étudié, je ne peux pas vous dire »
Le choc. Pour moi.
Je m’étais donc fait anesthésier tranquillement, doucement, à coup de visites sympathiques, de prétéritions, au point de ne plus avoir le recul suffisant pour poser cette question simple, qui avait prononcée par Julien.
J’ai repris la lecture de Prescrire. Et d’Exercer aussi.
J’ai diminué la fréquence de la visite médicale. Cela me laissait un peu plus de créneaux libres pour mes patients. J’ai choisi ce métier pour eux, pas pour la visite médicale après tout.
Je me suis inscrit à mes frais à des congrès de médecine générale.
J’ai refusé de participer aux formations. Poliment d’abord. Prétextant ne pas être disponible aux dates proposées. Petit à petit, en m’investissant à la faculté et dans l’enseignement, j’avais un peu plus de réunions et n’étais de toute façon plus disponible « pour de vrai ».
Et j’ai arrêté totalement de recevoir la visite médicale. Je suis le seul dans mon cabinet actuellement. Pour blaguer, mes associés me disent que je ne reçois plus depuis que je lis mes revues. Ils n’ont pas totalement tort.
Mais depuis ce moment, je me rends compte que moi qui me croyais droit dans mes bottes, moi qui gardais mon indépendance, j’étais complètement sous influence.
Je suis sincèrement désolé pour les hommes et les femmes dont c’est le métier et qui restent toujours sympathiques. Je sais que leur emploi est désormais précaire.
Mais, quand je lis l’excellent billet de Farfadoc ici ou de B. ici avec son triptyque sur la visite médicale et sa pétition, je sais que c’était le bon choix. Et ces deux Twittos, ainsi que beaucoup d’autres, je les admire. J’aurais aimé être « irréprochable » depuis mon installation ou même depuis mon internat comme ils le sont.
Je reste actuellement sous influence. J’en suis conscient.
Mais maintenant il s’agit de la leur. Et cette influence j’en suis pleinement conscient et fier.
Mon lien d’intérêt (parce qu’on ne peut parler de conflit) est d’être leurs amis. Et j’espère qu’ils vont encore beaucoup déteindre sur moi.
Parce que, grâce à eux, je pense, du moins j’espère, qu’au final, ce seront mes patients qui seront mieux soignés. Continuer la lecture
Votre médecin, vous le voulez avec ou sans pub?
Mettons nous en situation. Vous devez acheter un siège auto pour votre tout nouveau bébé. Pour le choisir, vous avez plusieurs options. Vous pouvez choisir le dernier sorti, avec sa double page de pub dans le magazine MeilleurSiègeAutoDuMonde. Il est … Lire la suite → Continuer la lecture
Un petit jeu très simple
Il y a quelques semaines, un collègue m’a demandé mon avis sur un syndrome néphrotique étiqueté lésions glomérulaires minimes corticorésistant. Je n’avais jamais vu le patient d’une vingtaine d’années. En consultant le dossier, j’ai été surpris pour une néphrose de … Continuer la lecture → Continuer la lecture
Des endroits sans désert médical. Histoire de consultation 143.
- La patiente a été opérée du coeur en 2001 (remplacement d’une valve aortique) et elle consulte « son » cardiologue tous les trois mois car il contrôle échographiquement (clichés merdriques) des plaques carotidiennes « préoccupantes » selon la patiente. Il rédige tous les trois mois une ordonnance « cardiologique »: Tahor 80 mg, pradaxa 150, et, cinq anti hypertenseurs différents : loxen, furosémide, micardis, sectral, et hyperium (la PA est à 120 / 80)
- La patiente est suivie par « son » endocrinologue pour insuffisance thyroïdienne (thyroïdectomie totale en 1990) et diabète de type II et rédige une ordonnance tous les trois mois comportant levothyrox, januvia, hemidaonil et metformine (HbA1C à 7,2) et de mande des dosages d’HbA1C et de TSH tous les trois mois sans contrôler le reste.
- La patient voit « son » médecin généraliste tous les mois qui lui vérifie « la tension ».