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Méta
Archives mensuelles : janvier 2013
Our time’s running out.
J’avais dans l’idée d’écrire un billet, mi-Bisounours mi-PaysDesRêves sur mon nouveau poste en gynécologie. Et puis ce matin, un DocTwittos a attiré mon attention sur un article paru hier dans La Dépêche. Il s’agit d’un cas somme-toute assez banal : une … Lire la suite → Continuer la lecture
L’avis médical rendu par le médecin à l’issue de la visite médicale pour le permis de conduire n’autorise pas l’usager à conduire !
Que le conducteur soit examiné dans le cadre de la commission médicale des permis de la préfecture ou par un médecin agréé qui exerce hors commission, on lui remet à l’issue de la visite médicale, un avis médical sur le cerfa_14880*01 L’avi… Continuer la lecture
Tâches, compétences et protocoles entre professionnels de santé
Les protocoles de coopération entre professionnels de santé sont bien synonymes de nouvelles compétences pour ceux à qui sont transférées des tâches. Continuer la lecture
Soigner oui, mais avec des médicaments bien sûr.
« Maman pourquoi tu m’as pas soigné quand z’étais malade ? »
QUEUWA ?
Voilà comment la chair de ma chair m’a remercié voilà quelques semaines. Après avoir elle-même ramené de chez nounou une gastro fulgurante qui nous a tous bien taclé cette p***, après quelques nuits à ne pas dormir, occupée que j’étais à me faire vomir dessus, à changer des draps, changer des pyjamas, nettoyer des cheveux plein de débris alimentaires, re-changer des draps, remettre un… vieux Tshirt du 36 avec un caleçon trop petit (oui-ben-j’y-peux-rien-t’as-plus-de-pyjamas-propres-et-pis-regarde-ça-fait-comme-une-robe-t’as-vu-t’es-une-princesse-et-il-est-3h-du-mat’-alors-c’est-comme-ça-pis-c’est-tout)
… après avoir fait tout ça, voilà ce que je recevais.
Je ne l’ai pas SOIGNEE. Rappel, soigner = prendre soin de. On appréciera.
Pourtant si y’a bien un marmot qui n’a pas été élevé au médicament, c’est bien Tétarde.
Déjà parce qu’elle n’a jamais été bien malade. (enfin au moins autant que certains gamins qui sont tous les 2 mois dans nos salles d’attente cela dit).
Mais à part de régulières gastro sur lesquelles il n’y a pas grand chose à faire, et quelques rhumes qui sont tombés sur les bronches (et qui mériteraient un billet rien qu’à eux) Tétarde n’a jamais été suffisamment malade pour mériter le moindre médicament. La bouteille de sirop rose que j’ai en stock est la même depuis sa naissance.
Et ensuite parce que je lui ai toujours expliqué que ça ne servait à rien. Ou pas grand chose. Que les bobos et les petites maladies guérissaient tout seul, qu’éventuellement un câlin et un bisou ça pouvait aider. Et ça pas parce que je suis médecin « et que donc c’est plus facile pour moi, pas besoin de l’emmener consulter ». En 3 ans j’ai du sortir mon stétho une seule fois pour lui coller dessus. Juste parce que moi-même j’ai été élevée comme ça. Un peu de bon sens.
Alors qu’est-ce que c’est que cette idée de vouloir des médicaments ? Où est-ce qu’elle a pêché ça ?
Déjà… certainement chez nounou. Si sa petite copine fille de médecin également est aussi peu médiquée qu’elle, ses autres compagnons de jeux sont régulièrement sous antibiotiques ou aérosols « parce qu’ils sont malades ». Comme j’ai autre chose à faire que d’examiner les gamins de nounou quand je sors du boulot, je n’ai aucune raison de dire que ces prescriptions n’étaient pas justifiées. Surtout que comme je l’ai dit là, j’ai tendance – à état égal – à plus médicaliser les enfants des autres que les miens. J’espère que ça s’arrangera. Bref, tout ça pour dire qu’à 3 ans, il peut être difficile de comprendre pourquoi quand ils sont malades on fait des trucs pour les autres et rien pour elle.
Sans compter la fâcheuse tendance de nounou à leur fourrer des granules d’homéotruc dans la bouche dès qu’ils se font un gnon. Ou comment leur faire croire dès qu’ils savent marcher que le médicament, allopathique ou non, est le remède à tout.
(Mais à côté de ça nounou prend tout le monde tout le temps même avec 39° et du vomi partout donc on ne lui en tient pas trop rigueur. De toutes façons ma consœur et moi-même, on ne lui laisse pas vraiment le choix je crois)
De plus, comme beaucoup, Tétarde est abonnée à un magasine pour marmots avec des histoires de marmots dedans. L’un d’entre eux, c’est Piloui. Jusqu’à présent, il me dérangeait pas plus que ça ce Piloui. Mais voici donc ce qui lui est arrivé à ce bon vieux Piloui récemment.
Analyse image par image.
Piloui se lève, il a le nez qui coule et il se sent fatigué. Bon ben voilà, l’histoire pourrait s’arrêter là : Piloui, comme tous les marmots de 4 ans, enchaîne sa 5ème rhino de l’hiver. (pharyngite, rhino-pharyngite, rhinite, bronchite, peut-être même otite ou laryngite… ça reste un RHUME, Borée le dit très bien)
Mais non. Viiiiiiiiiite maman l’emmène chez le docteur.
Si on enchaîne sur la 2ème image, on voit que Maman Piloui n’a pas pris la peine de prendre un rendez-vous, visiblement ils se sont pointé sur une plage sans rendez-vous, avec une salle d’attente blindée à moitié de Piloui avec la goutte au nez qui pleurent et contaminent les autres.
Donc rhino J1 : Piloui fait le pied-de-grue chez le médecin. Ça sent la consultation productive. En plus à tous les coups Maman Piloui n’a pas donné de sirop pour le fièvre « pour que vous puissiez constater docteur. » Constater quoi en fait ? Pense-t-elle que si elle nous dit « ce matin il avait 38,3 » on ne la croira pas ?
3ème image, fin du suspens, la diagnostic tombe « c’est un gros rhume ! » Naaan seriously ???
Vache ils ont bien fait de venir.
4ème image, nous avons une explication. Maman Piloui avait besoin de ses 2 jours enfant malade, avec certificat à la clé. C’est la seule explication logique à cette histoire. Rendons grâce au médecin qui à priori ne prescrit pas 36 trucs inutiles.
Sinon franchement, soyons honnête, Piloui n’avait rien à faire chez le médecin avec sa rhino J1.
Au prochain numéro, nous aurons « Piloui retourne chez le médecin parce que c’est tombé sur les bronches » à tous les coups.
Comment voulez-vous qu’on s’en sorte si nos gamins sont formatés dès le début à cette surconsommation de soins ?
En attendant, Piloui va rejoindre ce gros niais de Tchoupi sur la liste des lectures à bannir.
Un peu de clientélisme
Apnées du sommeil : prise en charge du dispositif PPC ( pression positive continue), nouvelles modalités !
Un arrêté du 9 janvier 2013, publié au JO du 16 janvier 2013 modifie les modalités d’inscription et de prise en charge du dispositif médical à pression positive continue pour le traitement de l’apnée du sommeil .Cet arrêté précise entre … Continuer la lecture
Diane 35 et ses génériques : le principal risque, c’est la grossesse non désirée…
Dans la version précédente de cet article, mise en ligne en 2003, j’attirais l’attention sur ceci :
« Le risque de souffrir de phlébite (caillot dans une veine d’un membre) et/ou d’une embolie pulmonaire (caillot dans une artère pulmonaire, accompagné de troubles respiratoires et cardiaques) est quatre fois plus élevé chez les utilisatrices de Diane 35 (et de ses génériques : lumalia, holgyème, minerva35, evepar) que chez les utilisatrices de pilule de 2e génération. La direction canadienne (…)
Diane 35 et ses génériques : le principal risque, c’est la grossesse non désirée…
Dans la version précédente de cet article, mise en ligne en 2003, j’attirais l’attention sur ceci :
« Le risque de souffrir de phlébite (caillot dans une veine d’un membre) et/ou d’une embolie pulmonaire (caillot dans une artère pulmonaire, accompagné de troubles respiratoires et cardiaques) est quatre fois plus élevé chez les utilisatrices de Diane 35 (et de ses génériques : lumalia, holgyème, minerva35, evepar) que chez les utilisatrices de pilule de 2e génération. La direction canadienne (…)
Femmes en SF : Star Wars, la menace conjugale
Avant toutes choses, qu’on se le dise : les épisodes I, II et III de la saga Star Wars sont à mes yeux une disgrâce. Jar-Jar Binks, Watto, et le…
Lire la suite…
Article original rédigé par Stockholm et publié sur Le Blog de Stockholm
Reproduction interdite sans… Continuer la lecture
Pseudo-pilule Diane 35 : on se calme !
Ne jetons pas Diane 35 avec l’eau du bain du Mediator. Arrêtons ce paternalisme médical qui manie l’absence de transparence ou la peur et nie la capacité des patient(e)s à prendre des décisions lucides concernant leur santé.
/
Politique de santé,
Médicaments à risque,
actucmb Continuer la lecture
On ne nous dit pas tout !!!!!
Avant de commencer et pour faire suite au billet de la semaine dernière , non content d’être sourds et aveugles, les gynécologues français le revendiquent . Je suis parfois atterré par ce que je peux lire à droite et à gauche . Des éléments pertinents côtoient des approximations, des éléments simples pour ne pas […] Continuer la lecture
Information des patients et citoyens, accès aux données… échanges au sein d’un groupe de réflexion sur la surmédicalisation
Alors que l’INITIATIVE TRANSPARENCE SANTE publie son manifeste et appelle à la signature d’une pétition réclamant pour la société civile l’accès en toute transparence aux données publiques de santé http://www.opendatasante.com/petition/ , le débat sur ce sujet s’enrichit de nombreuses contributions ( Jean de … Lire la suite → Continuer la lecture
Mutuelle de santé pour animaux de compagnie
Prendre une assurance-santé pour son chien, son chat ou tout autre animal de compagnie : l’idée n’est pas nouvelle, et creuse lentement son sillon en France. Elle peut sembler excellente, on peut imaginer ses limites…
De quoi parle-t-on ?
Une société d’assurance (il y en a plusieurs sur le marché, évidemment), vous propose de rembourser tout ou partie des frais vétérinaires de votre animal de compagnie. Vous payez une cotisation mensuelle, qui évolue, ou pas, avec l’âge de votre animal. Cette cotisation est plus ou moins élevée selon l’âge de l’animal, selon sa race, selon, éventuellement, le nombre de fois où vous avez fait appel à cette assurance santé.
Il y a en général une franchise, ou plancher : vous avez une facture de 100 euros, la franchise est de 20, l’assurance ne rembourse que 80.
Il y a en général un plafond, annuel ou par facture. Vous avez une facture de 2000 euros, un plafond de 1000, une franchise de 20 : l’assurance vous rembourse 2000-1000=1000 euros.
Les conditions définissent les actes ou produits remboursés ou pas : la liste peut être longue, il faut la regarder de près. Souvent, les vaccins ne sont pas remboursés, et les maladies qui auraient pu être vaccinées non plus (que l’animal soit vacciné ou pas, c’est aussi à vérifier). Bref, beaucoup de détails compliqués et essentiels.
Les cotisations mensuelles couramment rencontrées s’échelonnent entre 15 et 50 euros.
Le point de vue du propriétaire de l’animal
Les avantages semblent évidents : payer moins de frais vétérinaires, et avoir la possibilité d’offrir des soins plus onéreux à votre animal.
Mais il y a quand même quelques limites à garder à l’esprit :
Nous sommes tous pareils, et nous voulons qu’un investissement soit rentable. Ce n’est pourtant pas le but d’une assurance, par définition, et c’est un très gros frein à la motivation des maîtres. La plupart du temps, lorsque j’aborde le sujet, le dialogue est à peu près le suivant :
– Mais, docteur, est-ce que c’est rentable ?
– Rentable ? Non. L’idée, c’est de vous permettre de soigner votre animal en cas de coup dur. Mais s’il n’y a pas de coup dur, s’il ne tombe pas malade, s’il n’a pas d’accident, cet argent aura été investi « pour rien ».
– Pour rien ?
– En réalité, non : vous aurez acheté une sécurité, à vous de voir si cela en vaut la peine. Car par contre, si votre chien est renversé par une voiture et que le chirurgien orthopédiste fait un devis à 2000 euros, vous allez y gagner énormément.
Les assurances, c’est comme les vaccins : quand on n’en a pas besoin, ils ne servent à rien.
Pourtant, il ne me semble pas que ce soit une bonne façon de réfléchir…
Il faut également tenir compte des avantages et inconvénients de chaque contrats. Et là, c’est la jungle : ils sont tous différents, difficiles à comparer au vu du nombre de paramètres, l’augmentation des tarifs selon le nombre de « sinistres » est imprévisibles dans les contrats qui prévoient ce paramètre…
Le point de vue de l’assureur
Son but est de gagner de l’argent.
Mais…
Je note presque systématiquement une augmentation du nombre de consultations pour les animaux assurés. cela semble évident : on hésite moins à aller voir le véto si l’on sait que l’on ne perdra « rien » si l’on y va finalement « pour rien ».
La règle des trois jours, du coup, est faussée. Oui, vous savez, quand je demande depuis combien de temps l’animal est malade, en général, la réponse est « trois jours ». Le premier jour, se rendre compte que quelque chose ne va pas. Le second, se dire que cela ne semble pas être juste un pet de travers. Le troisième, aller chez le véto.
Et puis il y a les maîtres qui veulent absolument passer leurs 5 chiens sur le compte du seul assuré. Et qui ne voient pas du tout en quoi cela pose un problème.
Il y a également ceux qui font assurer leur chien en prévision d’une grosse tuile diagnostiquée par le véto : « votre chien est dysplasique, dans 6 mois au plus, il va avoir besoin, d’une chirurgie lourde ».
Vite, assurons-le.
C’est de la fraude, oui. Les assureurs sont conscients de ces limites, et certains se sont même retirés du marché en voyant la faible rentabilité de l’histoire. Une cliente, courtière en assurances, m’a un jour expliqué que lorsqu’elle assurait un chien de chasse, elle était sûre à 100% d’avoir un sinistre dans l’année. Elle a arrêté.
Je vous entends me répondre que les assureurs ne sont pas à plaindre. Ce n’est pas mon problème : je me contente de vous expliquer les enjeux. Il me semble que c’est un point essentiel lorsque l’on essaie de saisir les tenants et aboutissants de ces assurances-santé.
Et puis, cela incite à la réflexion sur notre assurance-santé, non ? je vous invite à écouter cette émission, avec ou sans rendez-vous, qui aborde bien le sujet.
S’il y a des assureurs qui me lisent, leur point de vue m’intéresse beaucoup.
Pour le vétérinaire
Au début, je ne voyais que des avantages à l’assurance-santé des animaux de compagnie.
Elles allaient me permettre de proposer un panel de soins complet, sans être bridé par des considérations financières. Depuis 2-3 décennies, l’offre de soin gagne énormément en qualité. Progrès de la science, progrès de la technologie, nous diagnostiquons plus de choses, avec beaucoup plus de moyens, nous pouvons également en traiter bien plus qu’avant.
Mais combien de chirurgies lourdes avortées faute de moyens financiers ?
Combien de chimiothérapies, d’immunosuppresseurs ou d’antiviraux laissés dans les frigos faute d’argent pour les payer ?
Quelle qualité de suivi pour les maladies chroniques lorsque le temps devient, forcément, de l’argent ?
Combien d’euthanasies pourrions-nous éviter ?
Ma clinique a investi lourdement. Bâtiments, renforcement de l’équipe (nombre d’ASV plus que doublé en moins de dix ans !), formation, matériel, temps. Et j’ai une conscience aiguë des limites financières de mes clients. Je sais que je ne peux pas faire correspondre les tarifs à l’offre de soin. Nous avons choisi de nous lancer à corps perdu dans la qualité, parce que c’est ce qui nous fait avancer, mes collaborateurs et moi, mais était-ce financièrement une bonne idée ?
En l’état actuel des choses, non. Nous gagnerions bien mieux notre vie si nous avions fait d’autres choix. Je ne pleure pas sur mon sort, soyons clairs, mais il n’y a pas de quoi pavoiser. Les vétérinaires ne sont plus du tout les notables qu’ils étaient dans les décennies 60-80, et nous trustons désormais les dernières places des classements en terme de rentabilité et de revenus dans les dossiers des organismes de gestion agréés. Des vétos font faillites, d’autres vivent décemment. Certains s’en sortent très bien.
Du coup, l’assurance-santé animale représente un espoir non négligeable pour notre profession.
Mais il n’empêche que cette problématique me file des nœuds à l’estomac.
De la pub ?
Je ne suis pas courtier en assurance. Les assurances ne me paient pas pour que je les vende, et il n’est pas non plus question que je distribue leurs flyers gratuitement. Je reçois très souvent des enveloppes pleine de pub à laisser en salle d’attente. Je fous tout à la poubelle.
D’ailleurs, chers assureurs, le code de déontologie interdit le courtage (article R242-62 du code rural). Je précise, car certains ont essayé, avec leurs gros sabots, en me proposant carrément un pourcentage. Youhou !
Tout courtage en matière de commerce d’animaux, la collecte ou la gestion de tous contrats d’assurance en général, y compris ceux qui couvrent les risques maladie, chirurgie ou mortalité des animaux, sont interdits aux vétérinaires exerçant la médecine et la chirurgie des animaux.
Et si je dois mettre la com’ d’un assureur dans ma salle d’attente, j’aimerais autant mettre la com’ de tous les assureurs. Distribuer ces pubs implique un message à mes clients : « cet assurance est bien foutue, allez-y ».
Je ne suis pas là pour ça.
Et je n’ai pas non plus envie que mes clients pensent que ces assureurs me filent un pourcentage, ou je ne sais quoi. Je n’ai pas envie de prêter le flanc à ce type de critique.
Par contre, quand un client me demande mon avis sur un contrat, si j’en ai le temps, je le donne. Je regarde avec lui, je discute ses besoins, et vérifie les pièges les plus courants. Ce n’est pas vraiment mon boulot, mais je suis là pour conseiller, après tout.
Inéluctable ?
Je n’apprécie pas non plus le discours ambiant : on nous vend ces assurances comme « inéluctables ». Une chance, une opportunité, et de toute façon une évolution nécessaire et souhaitable. Et si vous n’en voulez pas, vous l’aurez quand même.
Sans doute. Mais dois-je pour autant vendre mon stéthoscope aux assureurs ?
Je n’apprécie pas que certains assureurs s’appuient avec un message quasi-institutionnel sur la profession. J’ai l’habitude des messages du genre « formulé par un vétérinaire ». « Créé par des vétérinaires. » « Approuvé par des vétérinaires. » Les gens ont, je l’espère, assez d’esprit critique pour ne pas se jeter béatement dans tout ce qui porte ce genre d’étiquette. Mais cela commence à aller plus loin, de nouveaux assureurs communiquant assez finement sur le sujet avec les vétérinaires : « fondée par trois vétérinaires, blablabla, du coup nous sommes plus pertinents, plus indépendants, nous ne voulons que votre bonheur. » Sans déconner.
Et vas-y que j’installe mes fiches de remboursement dans ton logiciel vétérinaire, mais pas celles de la concurrence. Voilà un truc que je trouve profondément anormal : lors d’une mise à jour apparait un nouveau bouton qui permet de remplir automatiquement la fiche standard d’une mutuelle. D’une seule. je vous assure, vu comme c’est chiant de remplir ces fiches, ça donne forcément envie de pousser les clients vers cette mutuelle. Bien joué. Et puis, ça met son nom à l’esprit en permanence.
Vous trouvez ça normal ?
Pas moi.
Et après ?
J’en discutais il y à peu avec un dentiste, confronté à certaines de ces problématiques, mais avec beaucoup d’avances sur nous. Certaines mutuelles conseillent à leur client un cabinet plutôt qu’un autre, assurant un meilleur remboursement dans ce cas. Avons-nous vraiment envie de ça ? En tant que patients (ou clients pour les vétérinaires), ou en tant que praticiens ? La liberté, pour chacun, de choisir son vétérinaire (ou son dentiste, son kiné, bref…), remise en question ? Sur des critères financiers, puisque tout va se résumer à cela ?
Un vétérinaire anglais me décrivait un jour le système des mutuelles dans son pays, bien plus développé que dans le nôtre. Un détail m’avait frappé : la mise en place de protocoles liés à diverses situations médicales ou chirurgicales : si le protocole a été respecté, l’assurance rembourse. Sinon, allez vous faire foutre. Sans déconner ? Un assureur, m’expliquer comment je dois travailler ? Refuser de rembourser des soins, mettons, pour une parvo, parce que je n’ai pas fait le test-qui-va-bien en me contentant de traiter en fonction des symptômes observés, amplement suffisants dans la majorité des cas pour cette maladie ?
Et alors ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne suis pas enthousiaste. Je me réjouis de la « solvabilité nouvelle » de ma clientèle assurée. Je râle sur la paperasse, mais je sais que l’on n’a rien sans remplir de papiers. Je comprends bien que l’augmentation du coût des soins vétérinaires ne peut pas être assumée par tous mes clients, que la situation n’est plus celles des années 80.
Mais je suis foutrement inquiet.
Parce que mon indépendance risque, une fois de plus, d’être mise à mal.
Parce que l’argent vient un peu plus s’insérer dans mes problématiques quotidiennes.
Parce que j’ai l’impression que la profession s’en fout, ou ne réalise pas les dangers qui nous guettent.
Je ne veux pas jouer à l’oiseau de mauvaise augure, passer pour le vieux con qui refuse le progrès, pour un chantre du « c’était-mieux-avant ». Je suis persuadé que l’âge d’or est devant nous. Je ne suis pas un nostalgique.
Mais vous, mes confrères installés, les étudiants, les vieux briscards, les retraités, qu’en pensez-vous ?
Et vous, qui venez sur ce blog pour lire mon quotidien de vétérinaire, vous qui payez nos factures, quel est votre avis sur ces questions ?
Des sources pour aller plus loin
Union nationale d’associations de gestion agréées : vétérinaire 2008, consultez la ligne bénéfice tout en bas. Attention, ce bénéfice n’est pas le « net » d’un salarié : retirez 40-50% d’URSSAF, RSI et retraite pour avoir le net avant impôt. Notez la forte disparité entre les 4 quartiles de revenus.
UFC Que choisir ? : Dossier sur les tarifs des vétérinaires et sur les mutuelles de santé pour animaux de compagnie (pour abonnés)
AVERTISSEMENT : ce billet parle d’argent. Si vous venez troller en commentaire, pas la peine de venir crier à la censure, je virerai vos commentaires sans préavis. Je suis ouvert aux critiques et aux remarques si elles sont constructives. Le fiel n’est pas constructif.
Pr Vallancien : une confusion consternante.
J’ai lu hier le billet du Pr Vallancien, apellant à un nouveau pacte liant enfin les patients et l’industrie pharmaceutique en direct, évacuant les intermédiaires génants, voire nocifs : les médecins prescripteurs qui… Continuer la lecture
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10 choses à savoir pour lutter efficacement contre les conflits d’intérêts
À l’occasion de ma chronique du 25/1/2013 dans la Tête au Carré sur France Inter, je republie ce billet de 2011 en ajoutant des notes de lecture sur les mécanismes sociologiques du conflit d’intérêt et l’influence du don sur le comportement humain.
99 ans
Qu’est-ce qui m’arrive?
J’ai quatre ans. Ma mère pleure. Mes parents m’avaient dit qu’un bébé allait arriver. Maman avait un gros ventre et elle souriait beaucoup. Et puis hier, elle a arrêté de sourire. Elle a crié, beaucoup. le docteur est venu dans la soirée. J’étais dans ma chambre et je ne dormais pas, j’entendais ma mère crier. Et subitement il y a eu un grand silence. Ma mère ne criait plus. Elle pleurait, et mon père aussi. Le docteur est reparti. Le lendemain matin le ventre de maman était moins gros. J’ai demandé si le bébé était arrivé. « Oui et non ». Maman a passé une semaine au lit à pleurer, papa est retourné travailler. Je n’ai pas eu de petit frère.
J’ai soif. Bon Dieu que j’ai soif!
J’ai dix ans. Papa n’est pas rentré du travail. Le voisin est venu nous voir, il nous a parlé d’un accident. J’ai pas très bien compris. Maman pleure. Mamie aussi. Moi je ne sais pas ce que je dois faire, parce qu’on ne me dit rien. Je crois qu’il faut que je pleure aussi.
Si seulement je pouvais enlever cette barrière! Il faut que j’aille aux toilettes et je suis prisonnière de mon lit!
J’ai 15 ans. L’école est loin derrière moi. Maman travaille beaucoup mais son salaire ne suffit pas pour toute la famille, alors il faut bien que j’aille à l’usine moi aussi.
Mais pourquoi personne ne vient? Tout le monde dort? Si seulement je pouvais appeler. Cette fichue voix qui est partie depuis des années.
J’ai 20 ans. Je viens d’épouser Robert. C’est un bon garçon, gentil et travailleur. Maman l’aime beaucoup, elle trouve qu’il ressemble un peu à papa.
Trop tard, je me fais dessus. Je suis trempée. Je me sens sale.
J’ai 25 ans. Nos filles sont les plus jolies du village, foi de maman! Mais deux enfants, c’est du travail. Robert voudrait un fils. On va essayer encore.
Encore trois heures avant l’arrivée de l’infirmière. Trois heures avec cette humidité collée aux fesses. Impossible de me rendormir.
J’ai 32 ans. Quatre filles et un garçon, on pourra dire qu’il s’est fait désirer celui-là! Deux garçons en fait. Mais le petit Charles n’a pas vécu très longtemps, le premier hiver a eu raison de sa santé fragile.
Ma voisine est réveillée, j’entends sa radio. Je renonce définitivement à mon sommeil.
J’ai 45 ans. Je viens d’enterrer maman. Elle a passé sa dernière année de vie avec nous, à la maison. « Une longue maladie » comme on dit. Une sale maladie. Finalement sa mort est presque un soulagement. Elle était tellement fatiguée!
L’infirmière arrive enfin. Dommage qu’elle commence sa tournée par le début du
couloir.
J’ai 58 ans. Les enfants ont quitté la maison. Ils sont tous mariés, sauf Marie. Mais Marie, c’est différent. Elle a fait des études, elle n’avait pas le temps de trouver un mari. Mais maintenant, ça va, elle a un métier, elle va pouvoir se trouver un gentil garçon.
« Vous avez encore fait pipi au lit mamie? » Je déteste cette bonne femme. D’une part je ne suis pas sa mamie, d’autre part inutile de me rappeler ce que j’ai fait, je le sais très bien, merci!
J’ai 70 ans. Robert et moi venons de fêter nos noces d’or. On a fait une belle fête, avec les enfants et les petits-enfants. Le petit Adrien n’a que quelque mois et c’est le portrait craché de son père au même âge. Je pensais que Marie aurait profité de l’occasion pour nous présenter quelqu’un mais non. Elle dit qu’elle est bien comme ça, toute seule.
Et voilà, elle m’a encore collée dans ce maudit fauteuil devant la télé à fond. Elle le sait, pourtant, que je préfère rester dans ma chambre le matin. « Il faut voir du monde mamie, vous allez pas rester toute seule quand même? » Et si j’ai envie d’être seule moi? Et si j’ai pas envie d’être bloquée devant un écran que je ne vois même pas à écouter beugler les animateurs toute la journée?
J’ai 74 ans. Robert n’est plus là. Un matin, il ne s’est pas levé, il était mort. Aussi simple que ça. 54 ans de vie commune. 6 enfants, dont 5 vivants. 9 petits-enfants. Une vie bien remplie, comme dit ma voisine Louisette. Et maintenant, une vie sans lui. Vide. Les petits-enfants viennent de temps en temps, surtout pendant les vacances. Mamie-gâteau mamie-nounou, c’est bien commode. Le reste du temps, je ne vois pas grand-monde.
Quelle heure peut-il bien être?
J’ai 78 ans. Marie s’inquiète pour moi. Elle trouve que je ne mange pas assez, et puis le ménage, ça devient difficile non? Elle me parle d’aide-ménagère et d’infirmière. Si ça peut lui faire plaisir, pourquoi pas? Mais je ne vois pas ce qu’elles vont faire, je me débrouille très bien toute seule. Louisette a une femme de ménage, il parait qu’elle est bien. Marie va lui demander si elle pourrait aussi venir chez moi.
Qu’est-ce que c’est que ça? Ça a vaguement le goût de carotte mais ça n’en a pas la consistance. Et cette mégère qui veut faire entrer la cuillère de force, elle ne voit donc pas que j’en ai encore plein la bouche?
J’ai 82 ans. Je regarde Véronique s’affairer dans la cuisine. Elle renifle. Je crois que la mort de Louisette l’a beaucoup affectée, elle l’aimait bien malgré son caractère difficile. Les petits-enfants ne viennent plus. Ils ont grandi eux-aussi, la vieille mamie-nounou est devenue trop ennuyeuse. Quant aux enfants, ils ont leur vie comme ils disent. Heureusement que Marie n’habite pas très loin, elle passe tous les dimanches.
Quelle heure est-il? La mégère a décrété que je n’avais pas faim et ne m’a pas donné de dessert. C’est juste que je n’aimais pas la purée. Mais forcément, quand on ne peut pas parler…
J’ai 87 ans. L’an dernier je suis tombée dans la rue. Oh, rien de grave, mais il a quand même fallu appeler les pompiers, je ne pouvais plus me relever. L’ambulance, l’hôpital, Marie qui venait me voir tous les jours. Je suis restée deux semaines, tout le monde était très gentil. C’est Marie qui est venue me chercher à la sortie, mais elle ne m’a pas ramenée à la maison. Elle m’a amenée ici, à la « résidence du chêne », et elle m’a dit que c’était ma nouvelle maison désormais, que c’était mieux comme ça, que je n’allais plus être toute seule. Elle m’a montré ma chambre, mes nouveaux meubles, mes affaires pliées dans l’armoire. Elle était contente d’elle, elle n’arrêtait pas de sourire. Elle me disait que j’allais être bien ici. Mais de quoi elle se mêle? Et ma maison? Et mes meubles? Et Véronique?
J’ai soif. Et j’ai envie d’aller aux toilettes. Et puis j’ai mal au pied. Et à la tête. Est-ce que quelqu’un pourrait éteindre cette fichue télé?
J’ai 92 ans. Les enfants ont vendu ma maison pour payer la maison de retraite. Ils ont gardé quelques meubles et ont donné le reste. Ils ont donné mon lit. Le lit que j’ai partagé avec Robert pendant 54 ans. Le lit dans lequel ils sont nés. Le lit dans lequel leur père est mort. Personne n’en voulait, alors ils l’ont donné. Ils ne m’ont rien demandé, à moi, leur mère. Normal, je suis une vieille femme qui ne parle plus depuis la mort de son fils. Le deuxième, celui qui avait survécu. J’ai trop pleuré et trop prié, les mots n’arrivent plus jusqu’à mes lèvres maintenant. De toute façon, je n’ai plus rien à dire.
Quelqu’un bouge mon fauteuil, ça doit être l’heure du goûter. Un café tiède et une compote, comme tous les jours. Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça?
J’ai 99 ans. 100 ans dans un mois. C’est l’effervescence à la maison de retraite. Pensez-vous, une centenaire, ici, c’est quand même la preuve qu’ils sont bien traités nos ptits vieux! Il y aura le maire, la gazette locale, et puis la famille, ça fera bien sur la photo!
Je suis fatiguée, tellement fatiguée. La compote ne passe pas. Je n’entends plus la télé, quelqu’un a enfin eu l’idée de l’éteindre. Tiens, je n’ai plus mal à la tête, c’est agréable. Mais qu’est-ce que je suis fatiguée tout à coup! Je vais dormir un petit peu. Juste un petit peu avant le repas, une petite heure, dans le fauteuil.
J’ai 99 ans. Ma vie a été longue, surtout la fin. Je n’aurai pas 100 ans. Continuer la lecture
Faut-il faire signer un serment au patient ? Non.
L’écho récemment fait à la lettre d’un médecin généraliste répondant à la lettre d’une citoyenne qui se plaignait de ne pas pouvoir trouver de médecin a suscité des réactions diverses. La Charente Libre a intitulé cela « Lettre d’un médecin agacé par ses patients désinvoltes. » ICI
Voyons le texte de ce médecin dont l’objet était de faire signer un « serment » aux patients qui aurait été le pendant du serment d’Hippocrate.
Cette lettre est probablement un témoignage de la souffrance de ce médecin.
Souffrance de vivre dans une société qui ne le considère pas comme un chaman omniscient.
Souffrance d’un homme qui a besoin de reconnaissance.
Souffrance d’un homme qui a besoin de s’exposer pour justifier sa souffrance.
Souffrance d’un homme qui aimerait qu’on l’aime et qu’on le respecte.
Mais je peux me tromper.
Ce médecin en a assez.
Ce médecin devrait changer ses horaires.
Ce médecin devrait changer sa façon de fonctionner.
Ce médecin devrait s’interroger sur sa souffrance au travail.
Sinon, à moins que cela ne soit qu’une posture, il va droit dans le mur.
Dernier point : cette lettre agacée est quand même, par quelque bout qu’on la prenne, une manifestation de paternalisme médical…
Je me plains également.
Il m’arrive même de me laisser aller à être désagréable en cas de certaines demandes indues.
Mais, c’est peut-être dû à mon lieu d’installation, je suis un privilégié (j’entends déjà les confrères me traitant d’esclave content de son sort, d’exploité heureux ou d’aliéné du travail, je connais les arguments) et mes patients ont le plus souvent (95 % des cas ?) des revenus plus faibles que les miens, des boulots peu intéressants, non choisis et / ou répétitifs, des horaires peu enviables, le travail en équipe, des mi-temps non voulus, le chômage partiel, le chômage total, des difficultés financières, des difficultés psychologiques, les deux en même temps, des problèmes culturels (analphabétisme, mauvaise compréhension du français), un environnement difficile (des HLM bruyants, des halls d’immeuble occupés toute la nuit, des dealers au coin de la rue, des écoles de merdre, des collèges de merdre, des lycées de merdre, des rues peu sûres après une certaine heure…), des fins de mois compliquées, des formations foireuses, et cetera.
Je suis un privilégié qui gagne bien sa vie (oui, oui, je le dis), qui sait lire et écrire, qui s’exprime, qui lit des livres, qui voyage beaucoup, qui mange en famille. Je m’arrête là, je ne voudrais pas faire de l’exposition gratuite.
Donc, si j’avais une information à donner aux patients, ce serait ceci.
L’économie de ce cabinet médical composé de deux médecins et d’une secrétaire est fondée sur la consultation des patients. Une consultation signifie un paiement qu’il soit direct (espèces, chèque, carte bancaire) ou différé (dans le cas du tiers-payant partiel ou total) qui permet de disposer de locaux accueillants et de matériel médical adapté et de proposer des services utiles, dont l’adressage à des confrères.
Nous sommes ouverts du lundi 8 heures au samedi 15 heures.
Vous pouvez consulter sur rendez-vous et en accès libre (voir les horaires).
En dehors de ces horaires vous pouvez appeler le 15.
Le fonctionnement idéal de ce cabinet repose sur un temps moyen de consultation de 15 minutes. Mais il s’agit d’une moyenne. Les visites à domicile sont le plus souvent inutiles sauf dans le cas des personnes très âgées et en cas d’urgence absolue. Mais nous tentons de les les assurer.
Nous essayons d’assurer la prise en charge des affections aiguës et a fortiori des urgences dans un délai raisonnable.
Prendre un rendez-vous exige un engagement réciproque entre un médecin qui tente de recevoir le patient à l’heure et un patient qui arrive à l’heure et qui prévient s’il ne vient pas. Un rendez-vous correspond à un patient, pas à deux ou à trois, l’allongement du temps de consultation qui en résulterait entraînerait des retards qui pénaliseraient les autres patients et le médecin.
La médecine générale consiste à prendre en charge des patients de façon globale en tenant compte de leurs plaintes et de leurs symptômes mais aussi de leurs environnements familial et professionnel qui peuvent influer sur leur état de santé.
Un médecin généraliste est capable de prendre en charge, par exemple, une affection ORL aiguë (une otite), une affection dermatologique chronique (des verrues) et une pathologie cardiovasculaire chronique (suivi d’une hypertension). Mais pas dans le cadre d’un même rendez-vous de consultation de médecin généraliste qui aurait nécessité séparément une consultation chez un ORL, une consultation chez un dermatologue et une consultation chez un cardiologue, soit, au moins le triple de temps de consultation.
En revanche, le médecin traitant est le plus capable d’envisager efficacement et sans danger le traitement d’une otite aiguë en tenant compte du traitement anti hypertenseur et des autres traitements en cours, des allergies éventuelles et des valeurs et préférences du patient.
Cela dit, le médecin généraliste ne sait pas tout et il peut (et doit) adresser certains patients chez un confrère pour avoir un avis ou un conseil, pour effectuer un geste technique qu’il ne peut ou ne sait pas faire mais toujours dans le but d’améliorer la prise en charge du patient et toujours en accord avec lui. Le médecin généraliste dispose pour ce faire d’un carnet d’adresse pour décider d’envoyer tel ou tel patient chez tel ou tel confrère. Ce carnet d’adresse est fondé sur la confiance et l’expérience mais le patient peut avoir des préférences.
Le point particulier des certificats médicaux : ils sont une plaie administrative et, le plus souvent, ne sont pas justifiés médicalement. Nous savons que le patient n’y est le plus souvent pour rien, que c’est une demande d’un club de sports, d’une crèche, d’une école, mais il s’agit d’un acte à part entière puisqu’il engage la responsabilité médicale et administrative du médecin.
Les certificats médicaux demandés pour obtenir une invalidité, une aide personnalisée (handicap, âge) ou pour entrer dans un établissement de soins sont longs à remplir et exigent une consultation complète et parfois plus longue que les quinze minutes habituelles. D’une part, parce qu’ils engagent l’avenir du patient (médical, professionnel, de vie), d’autre part parce qu’ils permettent de faire le point sur l’état du patient…
Merci de prendre en compte tous ces éléments qui vous permettront de ne pas attendre quand vous avez rendez-vous et de consulter un médecin de notre cabinet en cas de semi urgence ou d’urgence dans les meilleures conditions de temps et de confort.
Bonne consultation.
(crédit illustratif : dentoscope ICI)
Armstrong, pour conclure
Gagner à tout prix Lire et relire l’interview de Lance Armstrong par Oprah Winfrey. Repérer le nombre de fois où figure l’expression « gagner à tout prix ». Comprendre que l’explication de la carrière et du dopage du cycliste nord-américain se trouve là. Chez Lance Armstrong l’équation « performance » s’écrit : Grosse cylindrée (qualités aérobies) + grosse anticipation (intelligence […] Continuer la lecture
Patchwork
Il y a ceux qui racontent leur vie, entrant dans les moindre détails. Comme s’il me fallait tout savoir d’eux pour pouvoir les soigner. J’ai droit à un curriculum vitae détaillé. Ça ne me dérange pas, sauf quand ils arrivent en retard. Alors ça m’agace. Il y a ceux qui restent le moins longtemps possible. […] Continuer la lecture
Hétéronomie et maltraitance
Je ferme les yeux sur le parking.
Non, je ne crois pas. Plutôt l’arbre qui cache la forêt. Parce que dans ce système pyramidal archaïque, qui ne laisse que peu de place à l’autonomie de pensée, l’erreur médicale n’est pas la plus grande menace. Elle n’est que la partie émergée d’un vaste monde gouverné par le lobbying, la dictature des idées reçues, et les arguments d’autorité.
L’hétéronomie, par contre
L’hétéronomie induite par la crise de l’altérité, elle-même résultante d’un système de performances et de compétitions. Les études médicales sont un système tout entier basé sur ces deux principes. L’erreur n’y a pas sa place, au sens où elle n’est qu’un stigmate dans ce réseau où l’autre se vit comme un danger. La marque honteuse d’un raisonnement ou d’une conduite inappropriée. Mais l’hétéronomie est à mon sens la vraie croyance limitante, celle du quotidien et de la tension qu’il génère dans ce processus de performances. Je suis ce que les autres disent que je suis. Lorsque j’étais en sixième année, une amie devenue interne de pédiatrie, à qui j’avais demandé pourquoi elle ne commençait pas sa maquette par le CHU, m’ avait dit : ici, c’est con un jour, con toujours, et comme c’est ici que je veux bosser…
Je me vois en fin de garde lire et relire mes observations de la nuit, mes stratégies diagnostiques et thérapeutiques, recherchant non pas la faute, mais ce qui pourrait me faire passer pour quelqu’un de moins compétent qu’un autre. Conclusion claire, prise en charge appropriée, sinon justifiée, etc.
Les études médicales françaises sont alimentées par un système aberrant qui commence par un concours stupide, se clôt par un concours stupide, le tout surnageant dans un hospitalo-centrisme qui devrait être une exception de cursus, pas une norme.
Alors j’imagine un autre système, avec ses propres failles et ces aberrations logistiques, mais un système où la maltraitance par l’hétéronomie peut être amendée.
Évaluation sur entretien anonyme dans la région de son choix, par un médecin généraliste, un spécialiste médical, et un spécialiste chirurgical. Pas de professeurs, mais des jurés sélectionnés au sein de la région, véritablement représentatifs de la médecine du plus grand nombre. Deux ans de théorie pure systématisée en organes. Évaluation au terme de ces deux années. Puis trois années d’externat disséminées dans les hôpitaux périphériques et chez les praticiens locaux, avec validation de certificats nationaux chaque année. Nouvel entretien et examen de dossiers à l’issue des cinq années pour le choix de la spécialité. Possibilité de se présenter dans toutes les régions de France.
…
La musique se déverse dans l’habitacle. Une onde brutale. Suprême NTM.
J’ouvre les yeux. Est-ce que j’ai rêvé tout ça ?
Je laisse derrière moi le CHU et son ombre gloutonne. Mon prochain semestre se fera là.
Je n’ai pas le choix si je veux faire de la médecine générale…
NdA :
Vous pourrez trouver des liens intéressants sur l’erreur médicale dans ces blogs (la liste n’est bien entendue pas exhaustive) :
Perruche en automne
Foulard
Borée
…
Un lien intéressant sur la maltraitance qu’infligent les médecins à leurs patients :
Martin Winckler
Bonne lecture !
L’erreur
En tant que remplaçante, une des principales difficultés, et donc une des choses qui me pèsent le plus, c’est d’avoir difficilement des nouvelles des patients que j’ai vu.
Que ce soit pour savoir si le diagnostic que j’avais posé était le bon, ce que le spécialiste auprès duquel j’avais envoyé mon patient avait trouvé, si mon traitement avait marché… mais aussi les conneries que j’ai pu faire.
Nous apprenons énormément de nos erreurs, même si c’est jamais très agréable. D’autres de mes confrères en ont remarquablement parlé, l’erreur en médecine est un tabou qu’on nous apprend dès le début de nos études à nier, cacher, étouffer et quand bien même nous aimerions en parler, le peu d’oreilles prêtes à entendre nos épanchements nous oblige plus ou moins à les taire et à tenter de les oublier. Je pourrais largement m’étaler sur cette question, et ptet ben que je vais le faire, un jour.
Ainsi donc l’absence de retour sur ma pratique me gêne beaucoup. Oh absence est un grand mot, j’ai de temps en temps des nouvelles. Parfois je pense à noter le nom des patients, et je profite du remplacement suivant pour ouvrir le dossier et voir ce qu’il est devenu, lire les comptes rendus des spécialistes quand il y en a, ou simplement le contenu de la consultation qui a suivi.
Souvent, je ne trouve rien de concluant. De temps en temps un compte rendu d’hospitalisation me confirmant que j’ai bien fait d’envoyer ce patient à l’hôpital, ou au contraire que j’aurais dû m’abstenir. Parfois, et ça me fait grogner intérieurement, la consultation d’après indique « ne va pas mieux » ou « aucun effet du traitement » voire « c’est encore pire ». Bon je ne suis pas meilleure que les autres, même si je m’efforce de faire au mieux.
Je suis encore plus attentive aux remarques directes qui peuvent m’être faites par les patients ou par mes remplacés. Oui j’aime qu’on m’aime, j’avoue.
Bien sûr c’est biaisé. La plupart des patients qui n’ont pas été satisfaits de moi (guérison trop lente d’une rhinopharyngite fulgurante, non prescription d’un pshit-à-nez salvateur par exemple) soit s’arrangent pour ne pas me revoir, soit s’ils n’ont pas le choix, s’abstiennent de commentaires négatifs durant la consultation. Ceci dit, certains ne s’abstiennent pas, et malgré le côté désagréable de la chose, je les en remercie.
Quant à mes remplacés, je suppose que s’ils font de nouveau appel à moi, c’est qu’ils ont été satisfaits, à moins qu’ils ne soient vraiment désespérés et qu’ils ne trouvent personne d’autre.
…
Oh wait.
Bref la plupart des remarques que j’ai, quand j’en ai, sont plutôt positives (« Ah Docteur merci, le traitement que vous m’avez donné ça a été miraculeux ! » Ah oui de la cortisone sur une trachéite, j’eusse aimé qu’on me félicitât pour une prescription moins honteuse…) mais j’essaie de les prendre en ayant conscience du biais, et je suis plus attentive encore aux remarques négatives.
De choses que j’ai faites, pas faites, mal faites, ou même plus ou moins volontairement oublié de faire.
Oui je dois me battre contre un ennemi perpétuel : la flemme, la procrastination. La flemme d’appeler un patient à 20h parce que son INR est (juste-un-tout-petit-peu) trop haut et que comme il est sourd ça va me prendre 10 min pour lui expliquer qu’il faut baisser (juste-un-tout-petit-peu) ses doses d’anticoagulants, et qu’en plus la prochaine fois il va être trop bas, alors bon est-ce qu’il ne vaut pas mieux ne rien faire et attendre le prochain contrôle puisqu’il y a des chances que ça rentre dans l’ordre tout seul… Par exemple.
Ou se rassurer (ou se convaincre?) que ce patient au bilan si catastrophique est de toutes façons suivi toutes les semaines à l’hôpital pour ce problème, et qu’ils reçoivent forcément les résultats, donc ils vont bien s’en occuper hein. La patate chaude. Encore un inconvénient de la remplaçante : le remplacé le sait bien lui, si l’hôpital gère ou pas d’habitude. Moi je fouille le dossier, essaie de récupérer le numéro de téléphone noté une fois sur deux (selon les remplacés) pour finir par m’entendre dire au bout d’1/4h que « c’est gentil docteur mais c’est prévu avec l’hôpital, j’y vais demain pour ma transfusion ! » Bon valait mieux s’en assurer, mais je lutte continuellement contre la petite voix qui me dit de fermer les yeux, que quelqu’un s’en occupera bien.
Comme ELLE. Je m’étais bien dit en début de rempla qu’il faudrait que je vérifie comment elle allait dans la semaine. Mais ça pouvait attendre.
Et pis elle ne disait rien, ne se plaignait pas alors bon. Et puis une chose en chassant l’autre j’ai zappé. Elle n’a rien dit, personne dans son entourage pour prévenir.
Et puis, un des inconvénients d’une maison médicale : on se dit toujours que sur le tas, quelqu’un s’en occupera. La collaboratrice a zappé aussi.
Et c’est mon remplacé, en rentrant de vacances, qui a constaté les dégâts. Déshydratation majeure. Pronostic vital engagé. Je n’en menais pas large.
Il a fallu 2 jours de réhydratation prudente pour être sûr qu’elle s’en sortirait.
A priori sans trop de séquelles.
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort il paraît. Enfin c’est ce que dis l’Ours. Pour elle je ne suis pas sûre que ça sera le cas.
Grosse remise en question de ma part. Certes je ne risque plus de passer à côté maintenant mais est-ce qu’il me refera confiance ? Est-ce qu’il partira en vacances tranquille, en sachant que j’en ai la responsabilité, comme de tous ses patients ?
Parce que quand même, la plante a failli mourir. A cause de moi.
5 ans dans le retro (25)
J’avais passé une nuit de merde, cahoté dans les ressauts d’un train corail. Je partageais ma cabine avec trois autres jeunes mecs qui et deux filles qui descendait un peu plus loin. A travers le store défoncé du wagon la lumière crue du soleil de mars dégorgeait des plages de blanc et de marron informe. […] Continuer la lecture
Mémoire vive
Faut Oublier, M Lilas, 5 mois, entre dans mon bureau, bien calée dans son cosy qui se balance au bras de sa maman. Celle-ci vient vérifier que tout va bien, la petite a un reflux qui l’inquiète un peu. Je les ai déjà vues à plusieurs reprises, je remplace souvent leur médecin. La maman […] Continuer la lecture
Maladite
Les gens, quand ils sont malades, ils aiment avoir un beau diagnostic. Si ce n’est pas un mot compliqué, si ça ne provient pas du grec ou du latin, si ça ne finit pas en « ite » et que ça ne contient pas assez de « h » ou de « y », ça […] Continuer la lecture
Communication médecin-malade : Du bon sens au bon soin
L’organisation actuelle de notre société de production et de consommation conduit à une médecine de plus en plus spécialisée et les actes techniques sont la partie la plus valorisée financièrement. Le malade n’est plus une entité mais il est découpé en segments. Chacun des nombreux acteurs du soin se voit contraint de « faire avec » son petit morceau de malade. Cette fragmentation hiérarchisée des soins se veut coordonnée, avec des modes de prise en charge variés (filières, (…)
Au boulot!
Et une nouvelle semaine de remplacement. Et un nouveau cabinet. Coup d’essai avant d’accepter les autres propositions de ce remplacé. Reviendrai-je? Argument de poids : il y a eu du boulot. Beaucoup. Des consultations, évidemment. Et des visites. Plus ou … Continuer la lecture → Continuer la lecture
Martin Winckler : quelques conseils et quelques erreurs.
«


- Qui présentent une thrombophilie (2 à 5 % de la population) et dont l’interrogatoire n’a pas retrouvé d’antécédents T / E personnels ou familiaux (car en ce cas cela contre-indiquerait définitivement l’utilisation des pilules combinées) car le risque T / E artériel ou veineux est possible et grave, thrombophilie que l’on ne recherche pas systématiquement pour des raisons de coût quel que soit leur âge OU
- Qui fument, quel que soit leur âge, mais a fortiori si elles ont plus de 35 ans : le tabac, chez une femme prenant la pilule et fumant, multiplie par 9 le risque T / E veineux et artériel, cet effet est cumulatif (nombre de paquets / années) et augmente avec l’âge. OU
- Qui prennent la pilule depuis moins d’1an : les données sources de l’étude danoise (ICI) indiquent que le risque est maximum avant un an et non avant deux ans. OU
- Qui prennent une pilule contenant un dosage d’éthynil estradiol supérieur à 20 microgrammes.
Des assurances acceptent désormais d’assurer les médecins qui réalisent du téléconseil, publient de l’information santé sur le web, etc
La plupart des compagnies d’assurances refusaient jusqu’à récemment de couvrir les médecins dans leur activité de téléconseil via internet, ou de publications d’information santé sur le web. Le droit évolue […] Continuer la lecture
Patch contraceptif : quel intérêt ?
Le patch contraceptif » Evra » a été commercialisé en France en 2004. J’en avais décrit les caractéristiques, telles qu’elles étaient connues à l’époque dans les pays où il était commercialisé (les Etats-Unis, quelques pays d’Europe) dans Contraceptions mode d’emploi, édition 2003. En 2004 La revue Prescrire, revue indépendante sur le médicament et destinée aux professionnels du soin, lui consacre cinq pages, en concluant qu’il » n’apporte rien de nouveau « .
L’article qui suit tire de ces (…)
Certifichiure
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J’ai fait médecine et ça fait du bien |
Je dédie ce post au vaste peuple des besogneux épiciers de la médecine qui, ayant du premier au dernier jour de leur carrière soigneusement évité tout effort de réflexion sur leur exercice, encouragés en cela par leurs maîtres, leurs syndicats, leurs confrères, leurs conjoint(e)s et l’avide poursuite du niveau de vie auquel ils pensent avoir droit compte tenu de leur niveau d’études et de responsabilité (alors qu’ils sont intellectuellement médiocres n’ayant « fait » médecine générale que parce qu’incapables d’être spécialiste, c’est à dire se remplir les poches avec moins d’efforts encore), ne voient aucune différence entre la médecine et le petit commerce, et donc érigent en compétence professionnelle l’art du baissage de froc devant leurs patients clients, les labos, la sécu, les leaders d’opinions, les autorités et surtout devant leur propre dignité, et ont ainsi rendu au fil des années et de leur pratique cette histoire possible, fréquente et reproductible, et contribuent de façon métenculeuse à l’humiliation de la médecine générale, à son mépris, et à sa fin.
Ce hier matin je vois madame et sa fifille, 11 ans. Elles ont le rhume, ou la grippe je m’en fous; ça se soigne pareil. Le médecin traitant habituel est aaaabsolument oveurbouqué, accaparé sans doute à renouveler les statines chez ses vioques et déboucher les nez à grandes giclées de pseudoéphédrine chez les autres. C’est donc moi qui m’y colle.
Le soir du même jour, madame m’appelle pour la fifille. Elle a compétition de gimastique ce dimanche et il lui faut un certificat médical, dixit l’entraineur, et qu’elle passera demain pour le prendre. Gloups… Ah bon ?… Et avec ceci ?.. Ce sera tout ?… Y-en-a-un-peu-plus-je-vous-le-mets-quand-même ?… Et vous avez vu notre promotion sur la nouvelle pilule bio ?… Je vous en mets une pour l’essayer… Vous me direz.
Oui, la mère dit, parce que l’entraineur elle a dit que si elle est pas à la compétition le club doit payer l’amende.
J’essaye avec souffrance de me restreindre dans l’enclos d’une civilité que les restes d’une éducation bourgeoise fondée sur la soumission aux cons supérieurs peinent de plus en plus à maintenir debout, essayant de faire passer le message que c’est pas mon problème, que cette demande c’est n’importe quoi, et que je fais pas de certificat à la con, déjà les autres, c’est peine. Je raccroche, précisant ma désolation, pensant que c’est pas encore comme ça que je vais les fidéliser ceux-la.
Je reprends la consultation interrompue et le téléphone sonne au bout de deux minutes. La voix d’une vieille sure sûre d’elle même : « Je suis l’entraineur ET la prééésidente du club de gimastique, et il me FAUT un certificat sinon le club paye une amende de 160 euros si l’enfant est pas là. »
« Et en quoi ça me concerne, ça concerne un médecin et la médecine ? C’est votre problème, mais ce que je peux vous proposer c’est de vous le faire à 200 euros ce certificat. Quelle idée, à la mesure sans doute de votre titre d’entraîneuse, vous faites vous de la médecine et des médecins, chère madame ? » – « Mais à 23 euros la ça passe habituellement, je ne comprends pas. »
Au commencement
19 janvier 2013
Au commencement, j’ai déjà un blog. D’ailleurs si vous êtes arrivé ici, c’est sans doute en venant de là. Et si vous avez lu ce blog, vous savez que ma situation du moment est précaire. Pas diplômée (du moins pas dans mon domaine), sans emploi ou presque, bref l’avenir s’annonce plutôt sombre. 2012 était une année difficile, j’efface et je ne retiens que Georges, le plus beau petit garçon du monde! 2013, nouvelle année, nouveaux projets : et si je devenais aide-soignante? (oui parce que médecin c’est trop long quand même!)
Alors voilà, un nouveau blog pour écrire, parce que j’ai pas envie d’en parler pour le moment, mais j’ai quand même envie de l’écrire, pour avoir une trace. Un blog secret donc, que je suis la seule à lire. Et selon l’avancée du projet, ce blog sera ouvert au public. Prochaines étapes : Évaluation en Milieu de Travail à partir de lundi dans un domicile partagé, concours oral AS le 30 janvier et le 11 février (je tente deux écoles, sachant que certains en font cinq ou six…), résultats le 4 avril. En attendant, tentatives de révisions entre deux tétées/couches/trajets/courses et j’en passe et tentatives de zen attitude entre deux, non, trois interrogations métaphysiques (D’où viens-je? Où suis-je? Où vais-je?).
Y’a pas grand-monde au courant, parce que je suis tellement sûre de rater ce concours que je préfère ne pas avoir à dire « oh ben zut, j’ai raté ». Si je l’ai, ce sera super méga chouette, sinon, ben tant pis… je retenterai l’année prochaine!
Bon allez zou, Georges dort (enfin!), je retourne à mes révisions!
4 avril 2013
Jour des résultats
14 juin 2013
Et voilà, j’ai fait ma pré-rentrée. Rencontre avec la promo, essayage des tenues de stage, découverte du planning de formation. Effervescence. Et premières questions. Les lieux de stage, le financement, l’organisation familiale… J’avoue que tout ça n’est pas très clair pour moi.
Hâte et peur en même temps. Hâte de commencer, d’apprendre, de découvrir… Et peur. Peur parce que les stages peuvent être assez loin de chez moi, avec des temps de trajet assez conséquents. Je le savais en passant le concours, pas de mauvaise surprise là-dessus, mais ça ne m’empêche pas de stresser un minimum. Par rapport à Georges et Amélie, par rapport aux frais de route, par rapport à… Mon âge! Oui oui, mon âge! Est-ce que j’apprendrai aussi facilement à 36 ans qu’à 20 ans? Comment se passera l’intégration en équipe pour une « vieille » débutante? Comment vais-je appréhender les rapports de hiérarchie?
Je vais découvrir un métier, mais aussi une autre façon de travailler. J’ai pris l’habitude d’être seule, je vais travailler en équipe. Travailler sous le regard des collègues, voilà quelque chose dont j’ai perdu l’habitude. Travailler avec des filles. Beaucoup de filles. Avec des histoires de filles.
Hâte et peur donc.
Mais surtout hâte!
Et pour fêter ça, nouveau blog. Parce que je ne suis plus auxiliaire de vie mais élève aide-soignante. Vieux et merveilles continue sa vie, parce que j’ai encore plein de choses à y écrire, et surtout parce que mine de rien, j’y suis drôlement attachée à ce blog, et encore plus à tout ce qu’il m’a permis de faire. Je serai donc tantôt ici tantôt là-bas… En attendant le diplôme! Continuer la lecture
Déclaration de conflits d’intérêts
J’aimerais pouvoir déclarer que je n’ai pas de conflits d’intérêts. Que je travaille dans l’intérêt-de-mes-patients-et-puis-c’est-tout. Comme à peu près tout le monde, j’ai subi la visite médicale pendant mes études. J’en garde une réglette à ECG et un disque à … Lire la suite → Continuer la lecture
Émotion, un non-dit au sein de notre exercice
Post-it #2
« Vous pourriez aussi me noter une boîte de pastilles Loïc ? » « … » . « AAAAH !!!!!! LOYC !!! Des Spasfon® Lyoc !! » Continuer la lecture
De nombreux médecins sont aveugles et sourds
Je vous ai déjà parlé de la problématique des conflits d’intérêts . La polémique sur les pilules de dernières générations et l’article magnifique du Monde a entrainé des réactions violentes des spécialistes mis en cause. J’ai ainsi tout récemment visionner l’interview du Pr Nizan . Je dois dire que cette interview montre la cécité et […] Continuer la lecture
Patients
Note de lecture Une fois n’est pas coutume, et de toute façon, étant donné le nombre d’articles sur ce blog, on ne peut pas dire non plus qu’il y ait vraiment des coutumes. A propos d’un livre, intitulé Patients… C’est au cours d’une journée d’étude consacrée aux traumatisés crâniens, il y a quelques années, que […] Continuer la lecture
Contraception hormonale : les experts nous racontent beaucoup de mensonges et d’approximations.
Je n’étais pas un spécialiste de la contraception comme je n’étais pas un spécialiste de la grippe ou du dépistage du cancer de la prostate ou du dépistage du cancer du sein et je ne le suis toujours pas, j’écris des posts avec prudence, je tente de vérifier mes sources, j’essaie de regarder la littérature et, autant que faire se peut, de la lire et, à chaque fois qu’un nouveau sujet s’offre à moi, je me rends compte que le plus souvent « on » nous raconte des histoires.
Je voudrais vous signaler, mais des commentaires de ce blog l’ont déjà évoqué, un article emblématique des croyances concernant la pilule. Il est paru dans Libération : ICI. Lisez le ou relisez le. Il n’est pas inintéressant de voir que les 4 signataires sont, dans l’ordre, épidémiologiste, sociologue – démographe, médecin épidémiologiste et gynécologue.
- L’article commence par dramatiser en feignant de croire que la pilule est le seul moyen contraceptif « moderne » : « Au Royaume-Uni, en 1995, la médiatisation d’un rapport sur les risques des pilules de troisième génération s’était ainsi accompagnée d’une baisse du recours à la pilule et d’une augmentation des grossesses non prévues et des IVG. » Ainsi, des grands experts issus de la Faculté et / ou de l’Inserm sont contre la divulgation des risques éventuels de la pilule.
- Puis l’article entonne les trompettes de la renommée : « …la pilule contraceptive est une des plus grandes avancées médicales et sociales du XXe siècle. » Oubliant sans doute dans cette affaire les deux points les plus fondamentaux du vingtième siècle : La diminution de la mortalité infantile et la découverte des antibiotiques.
- Et l’article nous dit que la pilule, c’est bon pour la santé : « Elle a aussi des effets bénéfiques sur la santé en diminuant globalement la mortalité et la morbidité (kystes ovariens, douleurs liées aux règles, acné) ainsi que la fréquence de certains cancers (ovaire, endomètre) » Nous y reviendrons plus loin.
- L’article continue avec une comparaison ignominieuse sur le risque thrombo-embolique de la grossesse qui serait plus grand qu’en utilisant une pilule contraceptive : « Ce risque reste toutefois inférieur à celui qu’encourt une femme enceinte, et plus encore au risque enregistré juste après l’accouchement. » Nous avons déjà répondu LA, le point 11, à cet argument et nous y répondons un peu plus bas dans ce post (cf. infra).
- Puis, gros bla bla sur le rôle néfaste de l’industrie pharmaceutique (nous lisons, pour ceux qui l’ont oublié, un journal de gauche), sur la légitimité des interrogations sur les P3G et P4G, sur les preuves qui manquent, un petit chapitre social sur le fait que dérembourser les pilules P3G ou P4G serait catastrophique et entraînerait des inégalités sociales (on est de gauche, quoi), une touche de formation des médecins indépendante… Cette partie que je critique, je pourrais assez la partager s’il n’y avait eu les mensonges du début….
- La conclusion est à l’image du début de l’article : idéologique et sentimentale. Voir là : « la pilule, moyen de contraception qui a incontestablement sauvé des vies et permis aux femmes d’améliorer très sensiblement leur vie sociale, professionnelle, affective et sexuelle.«
On peut considérer que cet article est une sorte d’argumentaire, de feuille de route, de vade-mecum pour les différents experts qui s’exprimeront dans les médias.
Et maintenant, envisageons les différents arguments qui nous ont été serinés par les « experts ».
Les Françaises n’utilisent pas assez le stérilet et c’est dû à l’influence de Big Pharma et à l’esprit non anglo-saxon.
Comme on le voit, la GB est au dessous de nous, et les USA itou, sont-ce des pays anglo-saxons ?
Maintenant, voici une vision plus mondiale de l’utilisation du stérilet avec des références de 2011 (ICI)
L’interprétation peut être faite de plusieurs manières : le stérilet, c’est moins cher, mais aussi en raison des politiques anti natalistes, notamment chinoises, la politique de l’enfant unique (mais ce n’est pas ici que nous en discuterons) est quand même une mesure « totalitaire » conduisant à des infanticides féminins de masse, politiques anti natalistes qui englobent la notion de contraception involontaire si chère au professeur Israël Nisan… Mais il faut aussi replacer l’utilisation des stérilets par rapport à la contraception définitive (stérilisation) et au fait que dans certaines régions du monde la fameuse transition démographique ne s’est pas encore enclenchée.
On le voit, la stérilisation, méthode « définitive » est peu utilisée en Afrique où la transition démographique ne s’est globalement pas faite (et où les données culturelles sont fortes, la fertilité masculine et féminine étant très forte) et très utilisée en Asie (vraisemblablement en Chine et en Inde pour des raisons politiques).
La pilule évite les phénomènes thrombo-emboliques de la grossesse.
Quand l’ANSM dékhonne : « Mais contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, ce n’est pas la pilule, mais bien la grossesse qui entraîne le plus grand risque de thrombose veineuse, soit 6 cas pour 100.000 femmes contre 4 cas pour 100.000 pour les femmes utilisant des contraceptifs de 3e ou 4e génération, et 2 cas pour 100.000 pour les contraceptifs de 2è génération, comme le rappelle l’ANSM. » Voir ICI
(Il est possible de cliquer sur le graphique pour le rendre plus lisible)
Comme on le voit, si on compare les effets indésirables sur un an dus aux différents progestatifs combinés, la grossesse entraîne, en théorie, moins de phénomènes Thrombo-emboliques veineux que certains progestatifs comme ceux contenus dans les pilules Yaz, Jasmine, Jasminelle (drospirenone) ou Diane 35 et génériques (cyproterone). Quant au desogestrel tant vanté, il est juste un peu en dessous.
Les femmes qui prennent la pilule ont une meilleure espérance de vie que celles qui ne la prennent pas.
C’est gentil tout plein. Les arguments sont les suivants (comme développés dans l’article de Libération) : diminution des cancers de l’ovaire et de l’endomètre. on ne dit pas qu’il s’agit de cancers rares. Mais, surtout, ces arguments pourraient éventuellement tenir si les contre-indications de la pilule étaient respectées : thrombophilie (que l’on ne recherche pas pour des problèmes de coûts) et qui touche 2 à 5 % de la population féminine et, surtout, tabagisme qui, comme on l’a vu dans un post précédent (ICI, point 5) multiplie par 9 le risque thrombo-embolique veineux par rapport à une femme qui ne fume pas et qui ne prend pas la pilule… Il semble que 35 % des femmes qui utilisent une pilule combinée fument et en sachant que le risque est cumulatif avec l’âge et le nombre de paquets-années. Nous avons par ailleurs appris (nous ne nous en doutions pas…) la sous déclaration des effets indésirables graves liés à la pilule, ce qui permet d’augmenter… l’espérance de vie des experts (ICI).
Je m’arrête là.
A trop vouloir prouver.
(J’en profite pour vous recommander la lecture tonique du dernier livre de Marc Girard « La brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne. » A commander ICI.