Archives mensuelles : novembre 2012

Ça dépasse

En général, s’occuper des femmes violées ce n’est pas très tripant, il paraît. Enfin plus exactement, médicalement parlant, ça ne fait pas frétiller beaucoup de monde. Au MerdierIntégral, « ma » consultation des femmes a pour objectif de soigner des femmes, enceintes, pas enceintes, en travail, accouchées, avec une infection sexuellement transmissible, avec un autre problème gynécologique, ou leur […] Continuer la lecture

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Moi si j’étais un homme

« Dans les bouquins ça fait bien de partir jeune, mais nous on te veux vieux » (Mec, Michel Fugain)

Un bague en plastique orange.
Elle m’avait dit « épouse-moi ». J’avais dit oui.
J’avais 14 ans, elle en avait 6 de plus.
Nous chantions dans la même chorale et nous entendions très bien.
Encore un délire d’adolescent, dans la bonne humeur.
Je lui avais offert cette bague kitschissime orange en plastique… juste pour continuer à avancer dans notre délire.

Nous avions eu un enfant. Suite logique, après une grossesse qui avait bien pu durer deux heures.
Nous avions choisi le prénom ensemble « CommeTuVeux » parce qu’on voulait un prénom original et qu’on le trouvait bien celui-là.

Elle chantait bien. Elle chantait très bien de sa voix chaude et suave d’alto.
Surtout « Si j’étais un homme » de Diane Tell.
Souvent, quand nous nous déplacions en car pour aller faire un concert, nous lui demandions de nous chanter cette chanson.
Après un ou deux refus de politesse, après une ou deux expression faisant croire qu’elle était timide, elle s’exécutait pour notre plaisir à tous.

Elle récitait aussi un texte à la fin de « Diego, libre dans sa tête ».
Je m’en souviens bien. Je l’ai encore quelque part sur une cassette qu’il faudra que je pense à convertir en format numérique un jour, pour ne pas perdre ce souvenir là.

Nous nous étions croisés quelques années après ces moments de jeunesse inoubliables, et tout était comme si nous nous étions quittés la veille, même si, entre temps, tu étais partie respirer le bon air alpin.

Loin des yeux. Pas loin du cœur.  Surtout en repensant à mes jeunes années et leur insouciance qui me manque tant maintenant, et que je sais avoir perdu à jamais.

« Et si la mort nous programme sur son grand ordinateur, elle ne prendra que mon âme mais elle n’aura pas mon coeur » (On se retrouvera, Francis Lalane)
 
42 ans. C’est tôt.

Il nous faudra attendre longtemps, je l’espère, égoïstement, avant de pouvoir chanter de nouveau ensemble.
Attendre que ma peine de ce soir soit plus supportable.
Attendre que je fasse tant de deuils;

Celui de ta vie, trop courte à mes yeux.
Celui de notre amitié ici bas.
Celui qui veut que je sois médecin, mais que je ne puisse pas être à chaque fois celui qui guérit.
Celui qui veut que pour mes proches, je suis aussi démuni qu’impuissant face à la nature.

« Where did I go wrong? I lost a friend, somewhere along in the bitterness. And I would have stayed up with you all night if had I known how to save a life » (How to save a life, The Fray)

Où me suis-je trompé ? J’ai perdu un ami, quelque part avec un sentiment d’amertume. Et je serais resté debout avec toi toute la nuit si j’avais su comment sauver une vie

Comment sauver ta vie, Sara. Continuer la lecture

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L’ombre d’un doute

« L’Ombre d’un doute » d’Alfred Hitchcock


Les yeux sur l’horizon, me dis-tu. Les yeux sur l’horizon.
Le jeudi est ma journée off.
Je plonge. L’eau est tiède. À cette heure matinale, le bassin extérieur est quasiment vide. Un brouillard épais flotte au-dessus de la lame d’eau que j’écarte du bout des mains. Encore un mouvement. Encore. J’expire sous l’eau. Encore.  L’apnée est interdite. Pourtant je plonge, touche le carrelage au fond, rugueux, et expire complètement. Je reste quelques secondes ainsi. Presque douloureuses. Des secondes brûlantes pour mes poumons. Et je remonte.
Vous n’en verrez pas souvent des patientes comme moi ! 
Un petit rire automatique traverse la paroi clairsemée de sa dentition. 85 ans. Veuve. Visite à domicile pour un renouvellement d’ordonnance. Probablement, je réponds. Je lui souris. Je n’en crois pas un mot. Je signe son ordonnance, un renouvellement en règle sous les yeux du praticien que je suis depuis presque un mois. Mon stage en médecine générale. Sur l’ordonnance, j’ai griffonné avec application un traitement contre la démence et une gliptine récente – anti-diabétique oral – parmi le reste d’une pharmacopée moins sujet à controverse. Je reconnais le nom de baptême de cette glipitine, son patronyme commercial. Le comprimé nous a été présenté par un des visiteurs médicaux qu’accueillent régulièrement mes praticiens, et qui n’a pas compris pourquoi je n’acceptais pas sa documentation. Je prends bonne note de votre avis, je lui ai dis, mais j’ai mes sources. 
L’internat. 
De l’importance de la confiance en ses pairs. Un sujet fâcheux. Sensible. 
La confiance. Un objet que je chéris en profondeur sous d’épaisses couches corticales ; un objet que je ne parviens décidément pas à céder à ces hôtes sympathiques, ces pairs accueillants. Trois praticiens que je suis depuis maintenant un mois. À pied, en cabinet ou en voiture. Trois praticiens dont un en particulier que j’apprécie pour ses qualités humaines.

Alors il m’en coûte d’admettre que la confiance passe d’abord par la qualité prescriptive.
Merde.
À qui la faute ? 
L’Évangile selon Prescrire qui a su séduire mes tendances paranoïaques et contestataires ?
La psycho-rigidité que je me découvre aujourd’hui, et dont la finalité serait un soin épuré de tout cet enrobage publicitaire qui a su se rendre indispensable aux besoins de médicalisation de la population ? 
Ou simplement la peur viscérale de l’échec, de l’erreur médicale, qu’a exacerbé chez moi l’enseignement hospitalier ? 
La prise de risque réduite à son stricte minimum.
Vous n’en verrez pas souvent des patientes comme moi ! 
Alors je plonge, profite de cette journée off  pour réfléchir, faire le point. L’eau est tiède. Une brasse lente, régulière, expiration immergée, qui m’apaise. Je décide de lâcher du lest. De baisser ces défenses qu’a probablement érigées une année douloureuse à l’hôpital. 
Je décide de leur faire confiance, les yeux fixés sur l’horizon. 
Pour le reste, et bien on verra.

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Encore une histoire de café

Je vous passe tous les menus détails et tracas du quotidien quand on veut déménager aux antipodes, tels que se loger, brancher une ligne de téléphone, faire ramener sa voiture, changer sa carte grise…bref, armez-vous de patience. Mais ce n’est pas le propos.

Revenons à nos moutons. Je suis accueilli par le Dr Plouzennec, chef de service, une femme à poigne. Elle me présente toute l’équipe, mon Continuer la lecture

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Le gouvernement aux ordres du système financier mutualiste

Le gouvernement et le parti socialiste ont bradé notre système de santé aux financiers mutualistes en adoptant le projet de réseaux privés mutualistes , et ils ont rejeté la totalité des amende… Continuer la lecture

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Le gouvernement aux ordres du système financier mutualiste

Le gouvernement et le parti socialiste ont bradé notre système de santé aux financiers mutualistes en adoptant le projet de réseaux privés mutualistes , et ils ont rejeté la totalité des amende… Continuer la lecture

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Le gouvernement aux ordres du système financier mutualiste

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Ethique, numérique et santé

  Ethique, numérique et santé   Un colloque original, à l’instigation de l’Ordre National des Médecins, a été consacré au sujet suivant: « Ethique dans les usages numériques en santé ». Les […] Continuer la lecture

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Quatre hommes alcoolisés

La douleur est l’un des plus grands motifs d’hospitalisation en Unité de Soins Palliatifs. Lorsque les patients sont admis pour cette raison, c’est parce qu’ailleurs, rien n’a fonctionné. Il faut alors équilibrer le traitement en réévaluant les mécanismes de la … Lire la suite Continuer la lecture

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Quels sont les motifs des ruptures conventionnelles du contrat de travail ?

Dès sa création ce dispositif de rupture conventionnelle du contrat de travail ( rupture négociée du contrat de travail) a rencontré un vif succès  puisque c’est un
moyen simple de mettre un terme à un contrat de travail (CDI),  il suffit q… Continuer la lecture

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Démantèlement de la sécurité sociale : c ‘est les vacances, on en profite

 
 
Vous ignorez sans doute le vote récent de la proposition de loi déposée par M. Leroux, portant sur la création de réseaux de soins mutualistes.
 
Dans l’exposé des motifs, il est indiqu&e… Continuer la lecture

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Démantèlement de la sécurité sociale : c ‘est les vacances, on en profite

 
 
Vous ignorez sans doute le vote récent de la proposition de loi déposée par M. Leroux, portant sur la création de réseaux de soins mutualistes.
 
Dans l’exposé des motifs, il est indiqu&e… Continuer la lecture

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Démantèlement de la sécurité sociale : c ‘est les vacances, on en profite

 
 
Vous ignorez sans doute le vote récent de la proposition de loi déposée par M. Leroux, portant sur la création de réseaux de soins mutualistes.
 
Dans l’exposé des motifs, il est indiqu&e… Continuer la lecture

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Pathologies psychiatriques transculturelles

     Pathologies psychiatriques transculturelles Ce texte s’inscrit dans un effort pour déterminer les pathologies psychiatriques à partir d’un point de vue transnational. Il paraît très important de mesurer l’impact des […] Continuer la lecture

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Cube

C’était un soir d’automne sur une petite route dans la campagne de France. Le ciel était clair, le vent chaud poussait en larges grappes les nuages d’altitude vers les rayons roses du soleil couchant. Un temps superbe pour une invitation au voyage. Une visibilité si parfaite qu’on aurait… Continuer la lecture

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Je fais de l’humanitaire !

La disparition des astreintes de nuit profonde provoque une diminution brutale d’environ 10% de mon revenu libéral de l’an prochain, et met notre famille dans une grande précarité financière.
Ce blog a au moins un intérèt pour moi, c’est qu’il me met en relation avec d’autres médecins ruraux, qui se retrouvent déstabilisés par la disparition de ce paiement forfaitaire. C’est un problème dont personne ne parle, mais visiblement, je ne suis pas le seul !
Quoi qu’il en soit, il faut trouver d’autres sources de revenu, et fissa.
– Travailler plus longtemps ? difficile. Je ne prends déja que 3 à 4 semaines de vacances dans l’année et suis présent au cabinet de 9h a 19h30. L’hiver, ma semaine de travail se situe probablement autour de 70 h…
Non, difficilement envisageable !

– Voir plus de patients dans la journée ? Difficile d’augmenter l’activité en saison. On est au déjà au maximun! Hors saison, seulement 15 à 20 personnes par jour viennent me voir, mais il n’y a pas beaucoup plus de demande. Avec la crise, les touristes sont moins nombreux. Quant à la population locale, entre la lente dérive du tourisme et le naufrage du climatisme, elle a tendance à stagner, voire diminuer. J’ai bien pensé à « faire de la repasse », faire revenir les patients quand c’est inutile (ou faiblement utile) mais décidement, cela ne fait pas partie des choses que je sais faire. Probablement un reste d’honneteté dont je n’arrive pas à me défaire, ou plus simplement le sentiment d’échec procuré par « l’éternel retour des enrhumés ».

– Faire des gardes ailleurs ? 20 WE travaillés dans l’année, des journées qui se terminent rarement avant 20 h., et pas de structure de soins à moins de 100 km rendent cette possibilité bien illusoire. Il y a bien un hopital qui devrait ouvrir à environ 30 km, mais cela fait plusieurs année que l’on en repousse l’ouverture…

Cela me pousse donc à accélérer nettement mes projets de reconversion.
J’ai donc relancé les contacts que j’avais déjà établis il y a quelques semaines et, après quelques entretiens téléphoniques, j’ai accepté de partir travailler en Asie, pendant un mois, fin 2012, pour une grande entreprise internationale. C’est donc sous les bananiers que je rédige ce post.
Ce voyage m’a tenu éloigné de ce petit déjeuner ministériel avec les autres #privésdedésert. Dommage. J’aurais vraiment aimé les rencontrer « in real life ».
Quant aux discussions avec Mme Touraine, je n’en attendais rien. Je ne regrette donc pas de n’avoir pas pu y participer.
Et puis des croissants, il y en a également ici. (et du khaonom mokheng aussi, miam)
Et puis, tel que je me connais, malgré mes bonnes résolutions, j’aurais finis par perdre mon sang froid et ça ne se fait pas de perdre ses nerfs avec un ministre.

Bref, cette mission va nous apporter un petit ballon d’oxygène financier et elle va surtout nous ouvrir des opportunités. La fortune sourit aux audacieux, dit-on. C’est sûrement vrai (sauf en France).
De plus, s’il est haït en France, le « french doctor » est très demandé à l’étranger.
Il a donc fallu rédiger un CV en anglais, faire la preuve de mes diplômes et d’un anglais acceptable, passer une visite de médecine du travail, demander à des collègues de se porter garant de mes qualités professionnelles, faire des vaccinations, mettre mes affaires en ordre, prévenir mes associés, trouver un remplaçant, au moins pour une partie de mon absence…
Et deux semaines avant le départ, j’ai commencé à avertir les patients que j’allais m’absenter un mois.
Ils ont été très compréhensifs. Tout le monde m’a dit que j’avais bien raison de prendre des vacances, vu que je ne partais pas très souvent. J’ai envisagé un moment de laisser les gens dans l’ignorance mais, d’une part, ce n’était pas très fair-play, d’autre part, honnêtement, cela me faisait quand même un peu tarter, que l’on puisse penser que je nous allions nous dorer la pilule en famille, sous les cocotiers, alors que je partais tout seul, travailler au trou du cul du monde, en abandonnant mes (nombreuses) propriétés, mes femmes, mes enfants, mes toiles de maître, mes pur-sang, mes chiens de race, mes Ferrari…
Que voulez-vous, on ne se refait pas. Culpabilité judéo-chrétienne oblige…
J’ai donc annoncé à mes patients que … euh… en fait, je partais plutôt pour le travail, et que… ce ne serait pas des vacances. Et puis c’est tout !
Et la réponse qu’ils m’ont faite a été : « Ah ? vous allez faire de l’humanitaire ? Médecin sans frontière ? médecins du monde ?… »
Là, j’ai compris que j’en avais trop dit, ou pas assez, alors, au point où j’en étais, je leur ai déballé la vérité.
C’est quand même un peu humiliant de dire qu’on est dans la mouise. On passe pour un flambeur ou un mec qui  ne sait pas gérer son budget. Ça fait un peu : « Excusez moi de vous demander pardon, M’ame l’assistante sociale, je croyais que j’arriverais à rembourser ma maison et à aider en même temps, mes enfants qui font des études. J’aurais pourtant du le savoir, hein ? qu’en étant médecin il faut vivre en HLM, hein ? ».
Le plus fort, c’est que je le savais bien qu’il ne faut jamais compter sur les paiements forfaitaires, mais je me méfiais des forfaits à venir (P4P, NMR, option démographique…), pas de ceux déjà en place.
Mais je digresse.
Bref, en substance, voila ce que je leur ai dit :
– « Euh, …en fait …non, c’est pas ça. Euh… je vais à l’étranger euh… surtout pour gagner ma vie… Je fais le… travailleur émigré en quelques sortes, le… portugais de la médecine,… le maghrébins du soin… »
Je ne pense pas qu’ils m’aient cru. C’est trop énorme. Mais c’est vrai.
Ils me croiront quand je ne serai plus là.

Pourtant, depuis avant même mes études de médecine, je rêve de faire « de l’humanitaire », particulièrement depuis que j’ai vu « Tango », ce chef d’oeuvre du cinéma français ou Philippe Noiret proclame, péremptoire :  » Médecins sans frontières ? Infirmières sans culotte ! ».
Mais pour ça, il faudrait déjà vivre normalement de son travail.

Selon les critères internationaux de rémunération des médecins dans les pays développés, cette mission d’un mois, que j’ai acceptée, n’est pas très bien payée, puisqu’elle est rémunérée seulement 2 fois plus que mon revenu moyen mensuel de généraliste rural français et à peu pres 8 ou 9 fois plus que ce que je gagne sur les mois les plus creux, mais il ne s’agit que d’un remplacement. C’est ce qui explique la modicité du salaire.
Alors quoi ? je fais du « non humanitaire »? du « soin qui vise au mal-être de l’humanité » ?

Mais en fait, à y bien regarder, qu’est-ce que « faire de l’humanitaire » ?
Si je me fie à cette vidéo idiote de médecins sans frontières, « faire de l’humanitaire » pour MSF, c’est être un médecin  sans hésitation, sans renoncement, sans arme, sans rendez-vous et sans relâche.
J’ai tout bon, non ?
Sans hésitation ? Alors là, je n’hésite pas à répondre sans hésitation : Un docteur, ça n’hésite pas, sinon, c’est pas un bon docteur, tout le monde le sait.Y’a pas à hésiter. Le Dr House, il n’hésite pas, lui !
Sans renoncement ? Yesss ! Je ne renonce jamais. Je suis plus tenace qu’une mycose vaginale, plus opiniâtre qu’une constipation chronique.
Sans arme ? Non… je ne suis pas armé, non. En un sens, cela vaut sans doute mieux. Un soir de beuverie, je serais capable de faire du dégât. Il est plus sage, de ne pas être armé, finalement.
Sans rendez-vous ? C’est maââââl de proposer des rendez-vous ? ou doit-on comprendre qu’un médecin sans frontière prends aussi, sans rendez-vous ? Au bénéfice du doute, je choisis la deuxième possibilité et le critère est remplit. Apres tout, je prends aussi les urgences qui osent ne pas prévoir la date de leur prochaine colique néphrétique ou celle de leur accident de moto.
Sans relâche ? C’est sûr qu’en ce moment je bosse genre  J7 – H 24.

Travailleur humanitaire désintéressé en pleine action (et en plus, lui,  il n’a pas hésité à se démener à gauche et à droite pour remplir son devoir humanitaire !)

C’est vrai, quoi, plaisanterie mise à part, faire « de l’humanitaire », finalement, c’est renoncer à son confort et aller soigner pour une aumône, de pauvres gens, dans des endroits où il n’y a pas de médecins. C’est travailler dans des conditions précaires, dans des pays de misère et continuer envers et contre tout à s’acharner contre l’adversité, la maladie, les gouvernements corrompus, les administrations hostiles, le manque de budgets et ne pas renoncer car on sait que la population a besoin de nous, là, sur cette terre ravagée, au service des plus pauvres, de ceux qui souffrent…(Allez ! Envoyez la musique qui fait pleurer !)

Au bout du compte, et en toute modestie, c’est exactement ce que je fais…                                                        

                                                                    ... en France !

PS : Je ne croyais pas si bien dire. Cet article vient de paraitre dans le monde juste au moment ou je publie ce post. Continuer la lecture

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Biscottes

Je n’aurais pas dû m’occuper de Mimi. Elle habitait un village bien trop éloigné de mon cabinet. Pas du tout mon secteur. Je connaissais son neveu et il m’avait demandé de prendre le relais pour elle après une hospitalisation. Elle était veuve, n’avait pas d’enfants, elle était sous tutelle. Moi, j’étais installé depuis à peine […] Continuer la lecture

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L’horizon des événements

J’ai eu envie d’arrêter médecine, vraiment. Passer mes journées à apprendre bêtement mes cours pour les recracher le plus fidèlement possible. Penser « points à l’Internat » plutôt que « utile pour ma future pratique » J’ai eu envie d’arrêter médecine, vraiment. Cette médecine des hôpitaux, c’est là où nous sommes sensés tout apprendre, si souvent protocolisée à l’extrême, Continuer la lecture

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Ready for (one of a kind) movie?

Je vous emmène au cinéma, si vous n’avez pas vu  Living in Emergency. Je ne sais pas expliquer un film mais je vais essayer quand-même, rapidement, parce que celui-là est nécessaire, même si il n’est peut-être pas parfait non plus. Tout est dit, passez à la vidéo ci-dessous. Il a été réalisé par Mark Hopkins. C’est […] Continuer la lecture

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Survivante ou victime du surdiagnostic ?

Dans le domaine du dépistage du cancer du sein, les buts fondamentaux ont tant été perdus de vue que les chercheurs en la matière en sont réduits à formuler des lapalissades et à revenir constamment au b-a ba : « Afin de … Continue reading Continuer la lecture

Publié dans Archie Bleyer, Dépistage, Divers, Gilbert Welch, mammographie, new england journal of medicine, Surdiagnostic | Commentaires fermés sur Survivante ou victime du surdiagnostic ?

L’effet papillon

« Car aujourd’hui, si l’existence ici, ne se résume qu’à la survie. Il faut savoir qu’une aile de papillon peut tout changer pour de bon » (Sa raison d’être, Ensemble contre le sida)

Si je devais définir l’une des philosophies qui m’anime, ce serait la finalité.
Je pense qu’une bonne partie de ce qui nous arrive n’est pas due au hasard.

Attention, je n’entends pas par là que nous ne serions pas maîtres de nos vies. C’est juste que je pense que nous faisons sans cesse des choix.
Même minimes, ces choix nous amènent à faire de nouvelles rencontres et font prendre à nos vies des directions que nous n’aurions peut-être jamais imaginées.

Après, chacun est libre de mettre derrière cette philosophie ce que bon lui semble : intervention divine, libre arbitre…

Mais rien n’arrive jamais vraiment sans une raison particulière. Sans une finalité bien précise.

J’ai choisi de faire de la Médecine Générale mon métier. Je me souviens qu’étant enfant, j’avais été un peu fasciné par mon médecin généraliste : j’étais arrivé malade, il m’avait examiné, griffonné des noms plus ou moins lisibles sur une ordonnance et m’avait soigné.
Cette consultation précise me revient souvent en mémoire. Elle n’avait rien de particulier. Une consultation pour une infection ORL banale. Et pourtant, elle a, je pense, pesé lourd dans mon choix de spécialité.

J’ai fait partie d’une chorale étant jeune.
Ma femme a une sainte horreur du téléphone. Surtout quand elle ne connaît pas l’interlocuteur.
Elle avait vu ma chorale en concert. Bon, je vous arrête tout de suite, elle n’a pas été subjuguée par moi… Elle a juste eu envie de nous rejoindre et chanter avec nous.
Mais pour cela, il a fallu décrocher le téléphone. Et là, elle est tombée sur un répondeur… Elle a quand même fait le choix de raccrocher, préparer le message qu’elle voulait laisser et a rappelé. Une deuxième fois.
Alors, qu’elle a horreur du téléphone…
Grâce à ce simple coup de fil, une quinzaine d’années et trois zèbres plus tard, je me dis qu’elle a rudement bien fait !

Quand j’ai fini mes études médicales, j’étais tellement content d’en avoir fini avec l’université et des études qui me semblaient inadaptées… de ne plus avoir à remettre les pieds à la faculté…
J’ai participé à une soirée de formation sur les vaccins. C’était une soirée à laquelle j’étais un peu allé avec les pieds de plomb… Une bonne dose de flemme associée à une petite touche de caractère casanier… Mais j’y étais allé quand même. Je ne sais pas pourquoi je m’étais décidé finalement.
La formation était expertisée par un médecin généraliste. Membre du Collège National des Généralistes Enseignants. Et enseignant à la faculté de Lille. Je suis allé lui parler à la fin de cette formation.
Je suis aujourd’hui vice-président du collège lillois des enseignants de médecine générale, président depuis quelques jours du syndicat national des enseignants en médecine générale…

Il y a quelques années, pour répondre à une énième sollicitation d’un ami, je me suis inscrit sur Facebook, en me disant que c’était un truc de jeune ado et que bon, je ne voyais pas trop l’intérêt de cela. Je me suis quand même inscrit, un peu pour me dire que je n’étais pas si vieux et faire plaisir à cet ami. Ce réseau m’a permis de renouer un peu de contact avec des amis de primaire, de collège ou de lycée que j’avais perdu de vue.
Du coup, quand j’ai commencé à entendre parler de Twitter, je me suis dit que je n’allais pas renouveler la même appréhension à priori.
J’ai crée un compte. Je n’ai pas tout compris au début. Et puis je ne comprenais pas comment ça marchait. J’y suis quand même resté. J’ai commencé à discuter avec quelques twittos… Un certain Borée, une certaine Jaddo…
J’ai même découvert que Gélule, dont j’avais connu le blog lors d’une présentation faite par un certain Dominique Dupagne au congrès de Nice, était aussi sur Twitter. Et même que tout ce petit monde me répondait quand je les interpelais.
Les discussions ont continué… jusqu’à la rencontre IRL (In Real Life, dans la vraie vie). Au congrès de Nice aussi. Une rencontre entre passionnés…
Il y a quelques mois, j’ai reçu un mail de DrFoulard. M’invitant à me joindre à un groupe de discussion et de réflexion.
En est né un manifeste pour proposer des solutions pour lutter contre les déserts médicaux. Puis l’opération #PrivésDeDéserts. Et une rencontre avec la Ministre de la Santé…

Et si cette rencontre était le battement d’ailes de papillon qui entraînera des changements et fera que le métier de Médecin Généraliste évoluera ?

Pas uniquement sur la base de nos propositions.

Mais juste le battement d’ailes qui amorcera un changement.

Juste l’effet papillon… Continuer la lecture

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Les réseaux socionumériques et la médecine

Les réseaux socionumériques et la médecine Les réseaux sont un maillage des personnes et des éléments.. Je poserais tout d’abord quelques questions: 1) Quel est le passé et le futur […] Continuer la lecture

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Privés de déserts, épisode 2

Bonjour. Moi, c’est Dr Sachs Jr, médecin généraliste. Ne vous arrêtez pas au pseudo, je l’ai choisi il y a longtemps, sans penser qu’il ferait peur à certains, croyant que j’étais aussi idéalement bon que mon père spirituel, sans imaginer qu’il en irriterait d’autres, me reprochant d’usurper cette filiation avec mes nombreuses failles. Je ne […] Continuer la lecture

Publié dans Amitié, Confraternité, Déserts médicaux, Divers, installation | Commentaires fermés sur Privés de déserts, épisode 2

fiche info-patients : danger des colliers pour enfants

Merci à anitalabaleine @tellinestory de m’avoir permis de découvrir la revue Médecine et enfance, avec cette fiche téléchargeable et imprimable destinée aux parents concernant les colliers et autres colliers de […] Continuer la lecture

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Rencontres

« Who watches the Watchmen ? « 
Le réveil sonne. Il est 4 heures du matin. 
Avec l’alarme, la promesse de deux rencontres aujourd’hui.
Un matin froid de novembre. Il est 5 heures du matin. Le train est déjà à quai. Il gronde, fulmine sur les rails glacés de cette petite gare de province.
C’est sur cette ligne ferroviaire que j’ai fait mes premiers pas d’interne, parachuté pendant près de six mois au-dessus des urgences d’un hôpital périphérique régional. Une angoisse corrosive se rappelle à moi, quelque part entre mes côtes. Le burn-out de l’interne ?, a dit un jour un médecin palliatologue qui m’a été donné de croiser au semestre dernier, le burn-out de l’interne, une mode ! Parce que de mon temps... Six mois suffisent à  une impression indélébile. Je l’écarte pourtant. Ce matin, c’est le terminus que je vise. La capitale. Le ministère de la santé. Et à cette angoisse pavlovienne s’enchaîne aussitôt une curiosité gourmande, doucereuse. La promesse de deux rencontres. L’une nécessaire, l’autre essentielle.
Un matin froid de novembre. L’horizon se déroule dans le noir. Et puis la silhouette massive, lumineuse de la capitale. Les vapeurs chaudes du métro, les effluves humaines qui imprègnent le décor mouvant. Tous ces regards épais, encore éteints, agités par des soubresauts irréguliers.
À la sortie du métro, il fait jour et il est presque 8 heures du matin.
Nous sommes près d’une vingtaine autour de la table. Cette première rencontre, essentielle, parce que je ne les avais encore jamais rencontrés. Eux, ces médecins que des pseudos paraphent sur les réseaux sociaux. Ils sont là ce matin, en chair, en os. IRL.
Madame la Ministre nous fait face. Cette seconde rencontre, nécessaire. 
Une vaste salle de conférence. Elle. Eux. Un journaliste aussi. Son cahier grand ouvert est déjà noirci, et il griffonne en souriant les bons mots de Docteur V.
Près d’une vingtaine de co-signataires parmi les 24 engagés sur la plateforme de réflexion Médecine Générale 2.0 sont présents dans cette salle, et à ce moment précis, nous ne représentons aucun syndicat, aucun organe factuel de contre-pouvoir.
Je ne répéterai pas ce qui a été très bien dit par le Docteur Milie sur le site Egora. Mais il me paraissait important d’insister sur le caractère éclectique de notre groupe, et sur la disparité qui le compose. D’autant plus important que la virulence des commentaires me glace. Parce que c’est justement l’absence de représentativité au sens politique du terme, comme certains détracteurs ont pu nous le reprocher, qui a concrétisé notre démarche. 
Loin du débat d’idées ou des bras de fer sociaux, je me retrouve assis en face de la ministre dans ce même état d’esprit qui me fait m’attarder sur mon blog : poussé par le désir viscéral de témoigner de mes inquiétudes, ce besoin intarissable de partager une expérience, la mienne, pourtant si peu singulière. 
Mais que me faut-il dire de plus ? 
Que répondre à cette dictature de la bonne conscience médicale qui oppresse l’absence de représentativité, que répondre aux sombres hérauts de cette autorité qui ne cessent de relayer l’idéologie obscurantiste du si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi !
Je crois la pluralité des opinions indicateur primordial de la qualité d’une démocratie. Une pluralité qui est difficile à assumer en période de conflit où le préjugé de l’union faisant force est de bon ton. Mais si nous ne parvenons pas à sortir de ce carcan autoritaire que briguent les leaders d’opinion, nous sommes perdus. Ne restera dès lors plus qu’un pouvoir, un contre-pouvoir, et nous, quantité anonyme, écrasée entre les deux lames puissantes de cet étau. 
La médecine générale me passionne. Je suis un interne de médecine générale parmi des milliers, et je ne représente ni leurs intérêts, ni ceux d’une organisation syndicale à petite ou grande échelle. 
Je ne suis qu’un témoignage. Un parmi des milliers. Ma seule prétention est de croire que mon expérience n’est en rien unique.

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Nouveau conseil d’administration du Formindep

L’assemblée générale du Formindep qui s’est tenue le 18 novembre dernier à Paris a formé son nouveau conseil d’administration en élisant ou réélisant 4 de ses membres : Anne CHAILLEU Charles DUPAGNE Philippe MASQUELIER Philippe NICOT Ces nouveaux élus pour 3 ans rejoignent les 9 autres en cours de (…)


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Réseaux de soins pour les nuls : comment contraindre le soin aux exigences des marchés.

Tout d’abord il faut un volontaire pour le faire : les assureurs, la securité sociale ne peuvent pas jouer ce rôle, trop gros, ça ne passerait pas ; d’ailleurs les instituts de prévoyance et les assureurs pourraient dé… Continuer la lecture

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LA GAUCHE CANIARD* (co auteur Benjamin Bajer)

Le candidat Hollande a promis le changement, mais il est difficile de comprendre le sens des politiques de santé ainsi que les messages délivrés par l’éxécutif.
Comme dans d’autres domaines, on peut craindre que … Continuer la lecture

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Le candidat Hollande a promis le changement, mais il est difficile de comprendre le sens des politiques de santé ainsi que les messages délivrés par l’éxécutif.
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PRIVATISATION DE LA SANTE : le cheval de Troie mutualité

Par le DR Y Le Flohic Médecin GénéralisteLe terme « réseau de soin » utilisé par la Mutualité est un élément de langage, un « coucou » : il s’applique normalement à une organisation à bu… Continuer la lecture

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Par le DR Y Le Flohic Médecin GénéralisteLe terme « réseau de soin » utilisé par la Mutualité est un élément de langage, un « coucou » : il s’applique normalement à une organisation à bu… Continuer la lecture

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TAXE SUR LA PUBLICITE DES MUTUELLES : RECUPERONS L’ ARGENT DU SOIN

Je proposais dans un échange informel mail i l y a une quinzaine de jours avec l’s ARS, le CISS Bretagne, l URPS ….l’instauration d’une taxe à 75 % sur la publicité des mutuelles (sur le même principe que la taxe support&ea… Continuer la lecture

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TAXE SUR LA PUBLICITE DES MUTUELLES : RECUPERONS L’ ARGENT DU SOIN

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Œillères

L’idée d’actionner la manette sous mon siège pour descendre et rapetisser progressivement face à lui me traverse l’esprit. Je souris intérieurement. Pas longtemps. Je me demande bien comment je vais pouvoir me dépêtrer de cet embrouillamini. Pendant ce temps là, il continue. Il a mal à peu près partout, il a perdu 10 kg en […] Continuer la lecture

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Le rapport du Genou des Alpages sur les déserts medicaux

Encore un week-end d’astreinte.
Début novembre. Il pleut d’une pluie froide mêlée de neige. Le ciel est bas, la lumière, parcimonieuse, les rues sont désertes. Il n’y aura pas de touriste ce samedi. Un temps à rester en famille, à la maison.
Au lieu de ça, j’entame mon 15ème samedi d’astreinte depuis le début de l’année.
Depuis ce matin, je reçois au compte gouttes les quelques « urgences » que m’envoie le SAMU.
Une rhino-pharyngite  1 gastro-entérite, une entorse de la cheville chez un jeune sportif, une gamine de 4 ans qui aurait avalé (ou inhalé ?) une pièce de monnaie.
La gamine aurait toussé après avoir mis une pièce de monnaie dans sa bouche. L’auscultation semble normale. On ne peut quand même pas éliminer ce que nous craignons tous : que le morceau de métal soit passé par la trachée pour aller se positionner dans une bronche. Le premier risque serait qu’une quinte de toux fasse remonter la pièce dans la trachée ou le larynx avec un risque d’asphyxie mortelle.
En ville, elle se serait retrouvée aux urgences.
Ici, nous pouvons encore la prendre en charge. Cela évitera aux parents 100 km de route de montagne (aller et 100 km pour le retour) et des heures d’attente.
L’examen clinique est normal, mais malheureusement, cela ne nous rassure pas complètement.
Une radio du thorax et de l’abdomen va nous rassurer de suite, en montrant la pièce dans le bas fond gastrique. J’explique en plaisantant à la fillette le chemin que sa pièce va suivre et où elle va être obligée de la chercher si elle veut la récupérer. Regard coquin, puis éclat de rire.
Le moment de détente passé, nous discutons gravement du risque de mettre des objets dans sa bouche.
Au moment d’établir la feuille de soin électronique je réalise que la Radio Pulmonaire est moins bien « honorée » que la consultation (ZBQK002 : 21,28 euro. Facile c’est le même tarif depuis 25 ou 30 ans) .
Comme je ne peux pas associer les deux actes : consultation et radio pulmonaire (même s’ils ont été réalisés) je ne cote que la consultation.
Le temps passé, les films radio, les produits de développement, l’amortissement de la table de radio,… tout ça, c’est pertes et profits. Mais, c’est bien connu, les médecins ne travaillent pas pour l’argent, alors, on s’en fout.
Jusqu’à la fin de l’après midi, je resterai en attente au cabinet, sans être plus rémunéré car les samedi après midi ne sont toujours pas indemnisés sur notre secteur. Mais, c’est bien connu, les médecins ne travaillent pas pour l’argent, alors, on s’en fout. Et puis d’ailleurs, il suffit qu’il me prenne l’envie de rentrer chez moi, dans la vallée, a 15 km, pour que le téléphone sonne et que je doive remonter.
Pour passer le temps, je m’acquitte des taches administratives et je reprends les courriers qui s’accumulent sur le bord du bureau.

Sur le dessus de la pile, une lettre de l’URSSAF concernant le groupe médical et paramédical. Avant même de commencer la lecture, les poils de mes bras se hérissent : « Monsieur, il apparaît que … blablabla… le contrat de travail de Mme Secrétaire  votre employée, ne soit pas en adéquation avec l’article gnagnagna du code du travail… blablabla. En conséquence  vous êtes redevable de la somme de 800 euro au titre de cotisations sociales non versées pour l’année 2010 et de majorations de retard. Soyez assure, docteurs, que nous allons également examiner votre déclaration 2011 et que nous nous ferons un plaisir de mettre en recouvrement des suppléments de charges sociales… blablabla… salutations distinguées… »
Enc…!
J’explique : Nous avons embauché une nouvelle collaboratrice à temps partiel, en janvier 2010. Cette jeune femme bénéficie du statut de travailleur handicapé en raison de graves problèmes de colonne vertébrale. Nous bénéficions donc normalement d’une réduction de charges sociales.
Comme, en saison, nous avons besoin de plus de temps de secrétariat, elle effectue des heures complémentaires ce qui nous arrange et qui l’arrange également. Mais au delà d’un certain nombre d’heures complémentaires, la loi prévoit visiblement que l’employeur perde les avantages de la réduction de charge sociale. Et comme elle fait super bien son boulot et que nous avons eu besoin d’elle, elle a dépassé le seuil fatidique. C’est du moins ce que j’ai cru comprendre. Renseignements pris auprès du comptable, qui établit les feuilles de paye et à qui la subtilité avait également échappée, c’est effectivement légal. Idiot, mais légal.
Toujours selon notre comptable, selon la personne en charge de notre dossier à l’URSSAF, la situation aurait pu ne donner lieu à aucun redressement, mais dans notre cas, nous aurons droit à un « réajustement »…
Mais, c’est pas grave, c’est bien connu, les médecins ne travaillent pas pour l’argent, alors on s’en fout.

J’attrape un deuxième courrier. Il est frappé de la devise : liberté, égalité, fraternité : Maman, j’ai peur !
J’avais raison d’avoir peur. Il s’agit de l’avis d’imposition sur la taxe professionnelle. Pardon, la taxe professionnelle a été supprimée. Maintenant, on dit : la cotisation foncière des entreprises (CFE), et comme elle avait tendance a être moins élevée que l’ancienne taxe professionnelle, le fisc s’est débrouillé pour nous la faire payer deux fois. La première en tant qu’entreprise, le groupe médical vient donc de la payer. La deuxième, en tant que travailleur indépendant. On me la réclame donc maintenant à titre individuel. Ce ne sont que 600 euros de plus et au total ça coûte plus cher qu’avant…
@#&;*@%%$ !!!
Mais, c’est bien connu, les médecins ne travaillent pas pour l’argent, alors on s’en fout.

Tiens, encore un courrier de l’URSSAF ! adressé à moi-même, en nom propre, celui-ci : « Monsieur, l’examen de votre déclaration de revenu libéral de l’année 2011… blablabla… hausse du chiffre d’affaire… blablabla… nous allons donc vous prélever dans 8 jour, la modique somme de 3466,00 euro… blablabla… »
gloups …
Euh, j’ai déja les plus grandes difficultés à faire vivre le centre médical et ma famille. Je les trouve où, les 3500 euro, M. URSSAF
Mais, c’est bien connu, les médecins ne travaillent pas pour l’argent, alors on s’en fout.

A ce stade du dépouillement du courrier, c’est une grande lassitude qui s’empare de moi. Compte tenu de l’activité saisonnière, en octobre ou novembre, mon chiffre d’affaire ne dépasse guère 8500 ou 9000 euro, et encore, en faisant beaucoup de présence au cabinet. Sachant que les frais du cabinet s’élèvent en moyenne a 2500 euro, qui s’ajoutent aux charges sociales personnelles habituelles, ces prélèvements supplémentaires réduisent mon revenu d’octobre et novembre au SMIC… ou moins…
Mais, c’est bien connu, les médecins ne travaillent pas pour l’argent, alors on s’en fout.

Bon, hauts les coeurs, on se rattrapera (peut-être) en janvier, février et mars.

Courrier suivant : Une enveloppe frappée du logo du conseil départemental de l’ordre des médecins. Objet : Permanence des soins. Ah ? : « Cher confrère… le comité départemental de l’aide médicale urgente et de la permanence des soins (CODAMU-PS) a décidé, dans son immense sagesse et sa bonté infinie, de supprimer l’indemnisation des astreintes de nuit profonde (minuit – 8h) à partir du premier décembre 2012. Par conséquent vous ne serez plus indemnisés pour cette partie de la nuit. Vous serez donc bien gentils de vous asseoir sur la somme forfaitaire de 600 a 700 euro que la CPAM vous versait en moyenne chaque mois pour assurer les nuits profondes et qui concourrait à l’équilibre de vos cabinets de montagne… »
La, j’ai diverses remarques a faire :
D’abord, le 1er décembre, c’est dans moins d’un mois. Merci de m’avoir prévenu à l’avance, pour que je puisse m’organiser !
Ensuite, t’es bien gentil, toi aussi, coco, mais cette somme, c’était le seul paiement forfaitaire qui représentait une part significative de notre revenu. Avec sa disparition je perds 6 à 7 % de mon chiffre d’affaire et environ 10 % de mon revenu net. C’était déjà chaud avant, là, ça va devenir carrément bouillant, de boucler le budget !
Enfin, c’est un très mauvais signal, à l’heure ou l’on veut favoriser l’exercice dans les déserts médicaux et ou l’on choisit les paiements forfaitaires pour cela.
Eh oui, les forfaits, c’est comme cela que ça marche. Tu comptes dessus et ça s’arrête du jour au lendemain. Et ce n’est pas les médecins ayant choisi à l’époque, l’option médecin référent qui me contrediront…
Mais bon, c’est bien connu, les médecins ne travaillent pas pour l’argent, alors on s’en fout.
Last but not least. Nous sommes ici dans une région isolée. Certes, le SAMU détache un médecin sur les hauts cantons, pas très loin d’ici. Il travaille peu en basse saison et est souvent débordé en haute saison. C’est pour cela qu’on nous a demandé d’être médecins correspondants du SAMU.
Maintenant, c’est donc le SAMU qui va assurer l’ensemble de la demande de soins de nuit profonde (Au passage, j’espère qu’il a été consulté, lui !).
Quoiqu’il en soit, je suis à peu près certain que ça va coincer en hiver. Pour la population, je ne suis pas sûr que le service soit le même. J’imagine assez bien qu’on va continuer à m’appeler en pleine nuit, quand le médecin effecteur du SAMU (qui couvrira 3 secteurs de garde, touristiques) sera déjà occupé. Je vais donc, prenons-en le pari, être sollicité en nuit profonde, sans être indemnisé, au prétexte que je suis médecin correspondant SAMU. Je sens que je vais aimer ça et que ça va être sport cet hiver !

Glissons. Courrier suivant.
Ahhhh! la CPAM m’écrit pour me proposer l’option démographique.
« Voila un truc qu’il est bien l’option démographique !!! »
Résumons. On est en zone assez bien dotée pour ne pas avoir d’aide à la construction d’une MSP mais assez déficitaire pour bénéficier de l’option démographique. Cherche pas, y’a rien a comprendre ! Passons.
Alors l’option démographique, qu’est-ce-que c’est ?
L’option démographique, c’est un truc Supayr qui permet d’inciter les jeunes médecins à aller exercer à la campagne en bonifiant de 10 % leur chiffre d’affaire annuel ce qui permet de couvrir un peu l’excès de charge nécessaire à l’exercice en milieu rural.
Bon enfin, je dis 10 %, en fait c’est 10 % sur les C et les V (consultations et visites). Malheureusement pour moi qui suis un « médecin couteau suisse », je fais beaucoup d’actes techniques (radio, écho, platres, infiltrations, sutures, ECG, spirométries, actes de petite chirurgie…), actes techniques qui ne bénéficient pas de la même bonification. Mais, c’est normal qu’ils ne soient pas bonifiés. Ils ont été revalorisés il y a a peine 30 ans !
Bon, c’est bien connu, les médecins ne travaillent pas pour l’argent, alors on s’en fout.
Les consultations et les visites ne représentent donc qu’environ 60 % de mon chiffre d’affaire.
Attends, bouge pas. 10 % de 60 % de 125 000 euros = 7500 euro. cela compenserait presque ce que je vais perdre sur les astreintes de nuit profonde…
Mais nooonnn ! t’as rien compris. C’est 10% sur les C et les V. Pas sur les déplacements, ni sur les kilomètres, ni sur les majorations nourrisson, ni sur les majorations enfant, ni sur les majorations de dimanche ou de nuit…
Ah bah oui, mais alors, si on ne prends en compte que les 23 euro, alors, cela ne fait plus que 4,5 % de mon chiffre d’affaire. Bon, 4,5 % de 125 000 = 5625 euro.
Dit donc M. de l’option démographique, tu ne serais pas encore en train d’essayer de m’entuber, des fois ?
Ah, ne quittez pas. Mon confrère Jean Pierre me glisse dans l’oreillette que je n’ai pas encore bien compris. Après avoir téléphoné à la CPAM, il semble que cette majoration de 10 % ne s’appliquerait qu’aux patients dont la résidence principale se situe sur les hauts plateaux, code postal faisant foi.
Adieu veaux, vaches, cochons, couvées. Adieu touristes, saisonniers, résidents estivaux, sportifs en séjour d’entrainement et asthmatiques en « cure de bon air »… et c’est un bon 40 % de plus qui ne bénéficie pas de la majoration de 10 %. La bonification pour option démographique ne représentera donc plus que 2,7 % du chiffre d’affaire… soit une somme (royale) d’environ 3300 euro (!) que je devrait toucher mi 2014 pour l’année 2013 (si je signe de suite et si les règles du jeu ne changent pas entre temps).
Bien évidemment,ces 3300 euro seront soumis à charges sociales (- 20 %) soit  2650 euros environs puis à impôts sur le revenu (- 30 % sur la tranche d’imposition marginale) soit…environ 1855 euros (seulement si je n’utilise pas cette somme à entretenir l’outil de travail ce qui se traduirait de toutes manière par aucune revalorisation de revenu).
Et pour toucher cette somme, il ne suffit pas de travailler en zone déficitaire. Non ! ils n’ont pas jugé que c’était une condition suffisante ! il faut aussi s’engager à y rester 3 ans, sous peine de devoir rembourser les sommes perçues.
Remarquez que pour rembourser, il faudrait déjà avoir touché quelque chose. Là, c’est pas gagné !
Mais, bon. C’est bien connu, les médecins ne travaillent pas pour l’argent, alors, on s’en fout.

Bon, je sais pas vous, mais moi, tout ça, ça me fatigue grave !
De duperies en coups de Jarnac, il y a bien longtemps que ma colère a dépassé la cote d’alerte. Il en faudrait beaucoup pour que je fasse un peu confiance aux gens qui nous gouvernent.
Alors comme tout le monde y va de sa petite usine à gaz, plus ou moins coercitive, pour repeupler les déserts médicaux, avec une bonne couche d’incitation en trompe l’oeil et des bouts de culpabilisation dedans, j’ai nommé un expert de terrain, moi, et j’ai décidé, après avoir fait de multiples réunions de travail avec moi-même, que nous allions (je, moi et moi-même) faire des propositions pour que les déserts médicaux refleurissent.
Ce sera : « Le rapport et les propositions du genou des alpages pour la revitalisation des déserts médicaux« .
Bien sur, cela n’engage que les experts qui ont planché sur le sujet, c’est à dire, en toute modestie, je, moi et moi-même. (mais il n’y a pas de copyright sur ce document hautement technique et il va de soi que nous serions heureux de faire connaitre ce travail de fond le plus largement possible)
Vous aller voir, c’est concis, bien troussé, et sommes toutes, assez simple à comprendre. Même les énarques pourraient en saisir la substantifique moelle si seulement ils arrêtaient de se prendre pour le sel de la terre, se sortaient la tête du cul et regardaient simplement le monde autour d’eux.

Proposition n° 1 : Arrêtez de m’aider ! Visiblement, gauche et droite confondues, vous ne comprenez rien aux problématiques sanitaires. Vos usines à gaz empoisonnent l’ambiance de travail et compromettent un peu plus chaque jour le fonctionnement du système de soin. Vos soi-disant aides aux professionnels de santé sont au mieux d’aimables plaisanteries, au pire des insultes. De subventions aux syndicats, en concessions aux lobbys pharmaceutiques, de reculade devant la mutualité en décisions électoralistes, la médecine de base a toujours été et reste le dindon de la farce. C’est à la profession de s’organiser pour proposer une offre de soin de premier recours digne de ce nom, dans un pays développé, au 21ème siècle. Mais elle n’en n’a plus les moyens. D’où la deuxième proposition.

Proposition n° 2 : Laissez moi tranquille avec vos règlements idiots et iniques, et cesser de me taxer toutes les 5 minutes! Je courrais surement plus vite sans tous ces boulets à chaque pied ! Nous en sommes à un tel point de paralysie administrative et de ponction financière qu’il n’est plus possible de faire en France une médecine générale de qualité en zone de montagne. Foutez moi la paix. Laissez moi fixer moi-même des honoraires qui soient en rapport avec le service que nous devons fournir aux gens. Je me fais fort d’assurer avec les autres professionnels de santé, un service médical de premier recours accessible et de qualité, où même les jeunes médecins auraient plaisir à s’investir.
Et en plus, je suis sûr que cela coûterait moins cher que d’envoyer tout le monde à l’hôpital comme cela va immanquablement se terminer.

Conclusion : Comme tous les rapports sérieux méritent une conclusion sérieuse, je dirais comme le génie des alpages :

 » Barre toi de mon herbe !!! »

                                                                  

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