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Méta
Archives quotidiennes : 2 septembre 2012
Mais de mort lente…
« Enjoy life ! Don’t try to live forever, you will not succeed »
Pour des tas de raisons qui nous appartiennent, nous sommes tous confrontés à la mort.
Dans mon métier de médecin un peu plus souvent que dans d’autres métiers, cela paraît évident.
Mais ce sujet est toujours très délicat à aborder.
Les cimetières historiquement étaient en centre-ville. De plus en plus, ils sont relégués à l’extérieur. Loin des yeux.
Loin des yeux, loin du cœur ?
En tout cas, en la côtoyant moins souvent, la mort devient moins « visible ». Et de ce fait moins « naturelle ». Moins « normale ».
Faites le test autour de vous : avec combien de personnes avez-vous parlé de vos volontés concernant vos funérailles ?
Pourtant la mort fait partie de la vie de façon indissociable.
Alors, bien sûr, dans nos rêves les plus audacieux, nous envisageons de vivre jusqu’à 120 ans dans la même condition physique qu’à 20.
« J’aimerais mieux mourir dans l’eau, dans le feu, n’importe où. Et même à la grande rigueur ne pas mourir du tout » (Les funérailles d’antan, Georges Brassens)
Il paraît qu’un rêve que l’on raconte ne peut pas se réaliser. Alors, honte à moi, je viens d’en parler !
Tout comme il ne faut pas vivre en ne pensant qu’à notre dernier jour, il ne faut pas non plus s’illusionner en l’occultant.
Se dire que ce jour arrivera, forcément.
Espérer qu’il arrive le plus tard possible, forcément.
Faire en sorte de minimiser une venue prématurée de la grande faucheuse : avoir une vie plutôt saine, faire de l’exercice physique… bref une bonne hygiène de vie.
« Car enfin la Camarde est assez vigilante, elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux » (Mourir pour des idées, Georges Brassens)
Oui, c’est difficile à admettre parfois, mais il y aura un avant et un après nous-mêmes. Le monde ne s’arrêtera pas le jour de notre mort. Il continuera je l’espère encore longtemps.
Par contre, ne pas vouloir y penser nous fait aussi omettre quelques aspects bassement matériels comme prévoir les assurances qui permettront de ne pas ajouter des problèmes financiers à la peine vécue par ceux qui nous survivront.
Mes patients me parlent parfois spontanément de la mort.
J’avoue, je suis admiratif de certains. L’un d’entre-eux me disait par exemple il y a deux jours « Vous savez docteur, à notre âge, on n’a plus peur de mourir, on n’a juste peur de souffrir. Parce que mourir, finalement, ça fait partie de la vie ».
Vraiment, sincèrement, cet état d’esprit m’inspire le plus grand respect.
Parce que, bon, de mon côté, LA mort ne me fait pas peur, je la côtoie régulièrement.
Mais Ma mort, elle, m’inquiète.
Je n’ai pas très envie qu’elle arrive maintenant… j’ai encore beaucoup de projets que j’aimerais réaliser…
Mais j’en parle.
Ici.
Autour de moi.
Et j’espère petit à petit en arriver à l’état d’esprit dont je parlais.
Pouvoir accueillir la Camarde l’esprit tranquille.
Pourquoi pas même avec le sourire, histoire de lui gâcher le plaisir de m’emmener à un moment qui me semblera forcément beaucoup trop tôt. Continuer la lecture
Dilemme
Elle n’a que trois ans, elle est couchée depuis deux jours, un mois après son vêlage. En réalité, elle a un défaut de contrôle de ses postérieurs. On aurait pu penser à une chute, à une compression nerveuse liée au chevauchement. Le genre de trauma pas évident à récupérer. Il veut la faire partir à l’abattoir, mais lors de l’examen obligatoire avant l’envoi d’animaux couchés, je lui découvre une fièvre à 41°, qui interdit l’abattage. J’ouvre mon panel d’hypothèses, il le referme et choisit. Euthanasie.
Elle s’est barrée au fin fond d’un vallon, dans les bois, pour s’isoler et vêler. Il l’a cherchée jusqu’à la nuit tombée, a du passer à côté d’elle une fois ou deux, elle n’a pas bougé. Il ne l’a retrouvée qu’au matin, l’utérus renversé et déchiré. État de choc modéré, bonnes réactions à la perf’. J’ai découvert les dégâts au fil de mon intervention, les ai géré les uns après les autres, malgré le pronostic qui se dégradait. On s’est posé la question de l’euthanasie, nous avons choisit d’essayer. Deux heures de boulot et les médicaments. Elle est morte trois heures plus tard.
Toutes considérations affectives évacuées, les choix en médecine vétérinaire « bovine » (mais c’est valable pour tous les animaux dits « de rente », c’est à dire élevés pour dégager un revenu à leur propriétaire) se heurtent rapidement à une barrière financière.
Poser un diagnostic pour traiter un animal, cela a un coût.
Coût du déplacement et de la visite, à peu près fixes.
Coût des éventuels examens complémentaires. Les analyses, ça revient vite cher.
La médecine rurale, en tout cas individuelle, repose souvent sur un diagnostic clinique simple. On examine l’animal, on en tire des conclusions, et on traite à partir de ça. Pour aller vite et réduire les coûts. Bien entendu, il existe des tas d’examens complémentaires simples ou complexes, bon marché ou très onéreux. Nous réalisons nous-même les coproscopies parasitaires. Les analyses biochimiques, les sérologies ou recherches virologiques ont un coût « raisonnable » et sont facilement réalisables. L’imagerie, oubliez. De toute façon, on se sert finalement assez peu de tout cela. Nous avons deux mains et cinq sens (on va dire quatre, parce que bon, le goût…). Des gants de fouille, un thermomètre, un stéthoscope, et pas mal d’astuces dans nos manches.
Et il y a évidemment le coût du traitement.
Les antibiotiques et les anti-inflammatoires, pour des animaux de 50kg (veaux) à 1200kg (les gros taureaux), avec une moyenne à 600kg, ça coûte cher. Une bête association pénicilline/streptomycine, ça revient à quelques euros par jour. Un anti-inflammatoire performant avec un antibiotique récent et de longue action, et le prix du traitement peut s’envoler à 100 euros par tête de pipe. Plus le traitement et long, plus il coûte cher.
Et il y a les coûts indirects : ils n’apparaissent pas sur la facture du véto, mais ils sont bien réels.
Pour tout traitement médicamenteux, il y a des temps d’attente : la durée pendant laquelle les produits issus des animaux ne peuvent être consommés. Jeter le lait pendant 4 traites après la dernière injection, ça peut vouloir dire une semaine de lait à la poubelle. Une injection de pénicilline longue action, c’est deux mois d’interdiction d’abattage de l’animal. Pour un veau qui devait partir, c’est difficilement acceptable. Si c’est une vache qui vit sa vie de vache allaitante, ça passe très bien. Il faut, en plus, tenir compte du risque d’échec.
Cette limousine qui s’est blessée un membre, blessure non infectée, pas de fièvre, on peut décider de l’envoyer à l’abattoir (moyennant un examen sanitaire renforcé avant et après abattage), ou de la soigner. Mais si je la soigne et que ça se passe mal, je n’aurais plus la possibilité de la faire partir puisqu’elle aura de la pénicilline plein les muscles.
Cette vache laitière qui s’est cassée la gueule en salle de traite juste après le vêlage à cause d’une hypocalcémie, je peux la soigner, c’est facile. Une perf’ de minéraux, et puis des anti-inflammatoire, parce qu’elle s’est bien amochée. Même dilemme, si elle n’arrive pas à reprendre le dessus.
Et même sans molécules avec temps d’attente. mettons que je n’ai utilisé que des minéraux qui n’entraînent pas de temps d’attente. Que le gars décide de s’y mettre, soigner la vache à part, la traire couchée, la lever à la pince, quatre, cinq, huit fois par jour. Pendant, disons, 5 jours. Et que nous constations que, non, elle n’y arrive pas, que l’hypocalcémie, ok, c’est passé, mais qu’elle a mal, qu’elle est peu motivée à se lever. Une vache, ça s’ankylose et se démuscle à une vitesse hallucinante. Et maintenant, même sans temps d’attente, elle est si faible que c’est foutu. Elle n’est pas présentable pour l’abattoir… Ce sera une euthanasie. On aurait mieux fait de l’envoyer à l’abattoir dès le début, elle serait passée.
Il y a aussi le coût caché du temps passé, de la charge de travail : bichonner des veaux en diarrhée, leur faire prendre des lactoremplaceurs, les attraper, leur faire des injections, les isoler du troupeau avec leur mère. Lever une vache couchée, la retourner régulièrement pour qu’elle ne soit pas tout le temps couchée sur le même côté. Faire des injections à un lot de taurillons tousseurs mais peu coopératifs. C’est non seulement pénible, mais dangereux. Avec les années, les médicaments sont devenus plus pratiques, mais… n’empêche, s’il y a 10 veaux en diarrhée à gérer en plus de la traite bi-quotidienne, c’est l’enfer, tout simplement. Et quand on pense que ces veaux peuvent valoir moins de trente euros, il y a de quoi désespérer…
On peut philosopher à l’envie sur les choix de l’élevage, sur le coût de la viande et du lait, sur le prix que les consommateur sont prêts à investir dans ces produits. J’entends déjà les végétariens me sortir leur couplet habituel. Cela ne m’intéresse pas : face à moi, j’ai des éleveurs qui doivent raisonner leurs choix en fonction d’une balance coût/bénéfice qui devient, de plus en plus souvent, défavorable à l’animal. Et je dois les aider dans leurs choix, leur présenter le plus honnêtement possible les risques et les chances de succès.
Nous ne soignons pour ainsi dire plus les ovins, ou les veaux laitiers mâles. Leur valeur est si faible que le déplacement d’un vétérinaire la dépasse, sans même parler de traitement. Alors on nous les amène parfois à l’arrière du C15, parce que bon, merde. On pourrait me dire que je suis trop cher. C’est une critique que j’accepterai quand je gagnerai bien ma vie. J’en suis loin… et mes tarifs « rurale » n’ont quasiment pas évolué depuis 10 ans.
Alors on conseille au comptoir, on met en place des protocoles de soins, on essaie de réduire les coûts des traitements – la meilleur protection contre la survenue d’antibiorésistances liées à l’utilisation débridée de molécules de dernières générations repose dans leur prix.
On essaie de faire le boulot. Pas au mieux, mais au moins pire.
Et ça me casse les couilles.
Soyons honnête : j’aime les contraintes de la médecine rurale. Il faut faire le boulot au moins cher et au plus simple. Ça oblige à aller à l’essentiel, et à garder les pieds sur terre. Ma chance de vétérinaire mixte, c’est de garder les bottes dans le fumier tout en m’offrant le confort d’une médecine canine « de pointe ». Les deux s’influencent mutuellement, pour le meilleur à mon avis. Mais ces contraintes sont acceptables tant qu’elles restent « équilibrées ». Tant qu’on n’est pas obligé de baisser trop souvent les bras.
Dans ma région où l’agriculture périclite, où les éleveurs s’enfoncent dans la morosité, on ne nous appelle parfois plus du tout. Ou juste pour euthanasier une vache. Je n’ai pas fait vétérinaire pour euthanasier des animaux.