Archives mensuelles : juillet 2012

Actualité: pétition « pour des chemises d’hôpital respectant la pudeur et la dignité des patients »

Pétition rédigée par @farfadoc, illustrée par @Sous_la_blouse, inspirée par le dernier billet de @Leya_Mk, le plus ancien de @Jaddo_fr et tous les patients qui montrent leurs fesses sans le vouloir […] Continuer la lecture

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Fiches de surveillance pour les traumatismes crâniens légers

Plaquettes éditées par l’association France Traumatisme Crânien(FTC) Documents à télécharger ou à commander sur le site FTC 1/surveillance enfant 2/Surveillance adulte 3/Et pour les médecins -plaquette destinée aux MG -plaquette […] Continuer la lecture

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Petits mots et lance-roquettes

Parmi mes choses préférées durant la mission au PaysDesRêves, les petits mots venant de l’hôpital occupent une place de choix. Un petit morceau de papier grisâtre, une enveloppe de gants stériles, ou un morceau de feuille de cahier ligné, avec la belle écriture de l’infirmière de PaysDesRêves et beaucoup de majuscules stylisées. A en rendre […] Continuer la lecture

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Traitement Hormonal de la Ménopause (THM)

Article très largement inspiré du travail du Dr RENAUDIE LATEULE Marie-Josée, intervenant en tant que gynécologue médicale à une session de FMC organisée par FMC-action en Juin 2012. Article lié: […] Continuer la lecture

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Grand écart

Ça fait 4 ans que je m’occupe de Denise. Au début, elle était chez elle, dans une maison de village, puis au foyer logement, et maintenant en maison de retraite. Faut dire que c’était pas toujours facile, quand elle attendait que le prince de Monaco accoste au bas du foyer logement pour venir la chercher […] Continuer la lecture

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Première fois

Je suis arrivée depuis quelques heures, et je ne sais pas pourquoi je ne suis pas déjà repartie. Comme ça, sans bruit, veuillez bien m’excuser pour tout l’argent que le billet d’avion a couté aux donateurs, et tout le dérangement, mais j’ai fait une erreur, au revoir et sans rancune. J’avais pris sur moi, depuis […] Continuer la lecture

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Equianalségie des opioïdes

1/par rapport à la morphine orale Tableau édité par l’OMedit-région Centre (Observatoire régional des Médicaments, des Dispositifs et des Innovations Thérapeutiques) cliquez sur le tableau pour accéder au document en […] Continuer la lecture

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Dignité, mes fesses !

« Je vous couvre, je sais vous êtes à l’hôpital mais tout de même… »
« Oh pardon, excusez-moi ».
Replaçons le contexte.
Jeanne, 85 ans et sa prothèse de hanche flambant neuve.
Son esprit vif et gai, sa gentillesse et son sourire.
Hospitalisée depuis sa malencontreuse chute d’un escabeau. Jeanne et son 1m59 d’antan, plutôt 45 aujourd’hui, ont eu une idée saugrenue: faire les carreaux. Pas les petits de la cuisine derrière leurs rideaux de dentelle hein. C’eut été trop simple. Non, les baies vitrées du séjour.
2m20 de haut, Jeanne avait les bras bien trop courts. D’où l’escabeau.
Bref.
L’opération s’est bien passée, le nombre de ses antécédents se compte sur les doigts d’une seule main, Jeanne est cohérente, orientée, antérieurement autonome, et pipelette comme pas deux, tout ce que j’aime.
Comme tous, je la découvre vêtue de l’informe chemise de nuit de l’hôpital.
Celle un peu courte, qui ferme derrière. Histoire peut-être d’empêcher les patients bien orientés de gérer eux-même habillage et déshabillage. Dignité, estime de soi ne tiennent là qu’à deux malheureux boutons pressions bien difficiles à fermer.
À l’aveugle et dans le dos. Même, ils ne sont que deux.
Un au niveau de la nuque, un à la taille.
Il suffit d’un peu trop de hanches sous une taille marquée pour que le patient passe l’intégralité du séjour les fesses à l’air. La taille couverte, le reste largement esquissé entre les pans écarté de ladite blouse. 
C’est comme ça et puis c’est tout.
C’est la santé qui prime ma bonne dame.
C’est vrai que dans certains cas, c’est assez pratique. Pour des patients alités, qu’il faut changer régulièrement ou qui ont du mal à se mouvoir dans un lit. Histoire d’éviter des acrobaties compliquées pour répondre à des besoins élémentaires. Mais pour les autres alors ? Ceux qui sont autonomes, qui veulent faire quelques pas dans le couloir ou prendre un proche dans les bras sans avoir à se soucier de leur image ? Parmi ces patients, certains sont venus sans prévenir, certains sont isolés, n’ont pas de famille proche pour leur apporter leur propres effets. Alors certes, on les couvre, c’est déjà bien. Mais pour certains, ça reste une épreuve.
Je commence doucement la mobilisation au lit pour évaluer ses douleurs en fonction du type de mouvement et ses possibilités initiales post-opératoires. Mais voilà, la blouse est un peu remontée et à la première flexion de hanche un peu élevée, j’ai une vue parfaitement dégagée sur les parties intimes de Jeanne. Qui ne dit rien. Comme beaucoup d’autres d’ailleurs.
Et ça m’énerve. Ça ne me fait rien à moi, soignante, de la voir ainsi dénudée. J’ai l’habitude, je n’éprouve rien de spécial, je ne juge pas, je m’en fous, pour moi.
Mais que ça ne lui fasse rien à elle, je n’y crois pas. Qu’elle ait l’air d’accepter me révolte. Elle a beau être hospitalisée, rien, rien ne justifie qu’elle soit ainsi exposée aux regards. Et qu’elle s’y plie.
« Je vous couvre, je sais vous êtes à l’hôpital mais tout de même… »
« Oh pardon, excusez-moi hein ».
Achevez-moi.
Pourquoi, pourquoi cette petite dame adorable éprouve le besoin de s’excuser ?
Pourquoi à chaque fois, tous s’excusent ?
A croire qu’ils se sentent coupable de leur nudité.
Depuis quand être à demi nu devant les soignants, les médecins et ses proches doit être une fatalité quand sur le plan médical rien ne le justifie ?
Depuis quand et comment apprend-on aux patients à accepter cet état de fait ?
Comment en sont-ils arrivés à être plus gênés pour nous que pour eux-mêmes ?
Un patient n’osera pas forcément dire qu’il est gêné. Parce que la dignité à l’hôpital, c’est la dernière chose à laquelle il pense. Peut-être. Mais pour ceux qui encaissent en silence, ne pourrait-on pas s’investir pour leur rendre aussi souvent que possible ce petit bout d’humanité.
« Ne vous excusez pas Madame, c’est pour vous que je le fais»
« Vous êtes bien gentille. J’ai l’habitude, vous savez. »
Putain.
Je suis gentille.
Et elle a l’habitude.
Alors ça va. 
On peut continuer comme avant.
Et moi j’ai la gorge serrée.
Et comme Jaddo, j’essaie de ne pas oublier. [A lire ici]

Cet article a maintenant une suite que vous pourrez lire ici ! Un peu plus de réflexions, d’interrogations quand à ce buzz médiatique, ses tenants et aboutissants !

Mise à jour :
La pétition « Pour des chemises d’hôpital respectant la pudeur et la dignité des patients » créée par la talentueuse et très pragmatique Farfadoc (blog) est à signer par ici !
Et à faire tourner !

Les bloggeurs qui se mobilisent :
– Jaddo : Et mon cul, c’est du poulet
– Sous la blouse, en dessins : Strip-Tease 2
– Dzb17 en vers : La ballade des culs nus
– Docteurmilie : Les petits ruisseaux
– Biche, kiné de Réa : L’avocat du diable

A voir sur le même thème :
– Une vidéo sur un type de blouse alternatif 
– Un croquis sublime qui résume totalement le problème
– Serge Duperret. Droit subjectif et dignité. Le malade est-il en capacité de faire valoir son droit à la dignité ?
– Le Monde Santé
– BD géronto, sensibilisation au bien-soigner des personnes âgées.

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Peut-être que c’est ça, être fort.

Comme nous pouvions, mais ne voulions pas, nous y attendre, monsieur H est mort ce matin. Très agréable patient, mais aussi fort et robuste, puisqu’il n’avait jamais cessé de travailler jusqu’à son hospitalisation, il y a quelques jours, justifiée d’une perte de poids de 14 kilos. Les imageries découvraient alors un cancer de l’oesophage, et […] Continuer la lecture

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Peut-être que c’est ça, être fort.

Comme nous pouvions, mais ne voulions pas, nous y attendre, monsieur H est mort ce matin. Très agréable patient, mais aussi fort et robuste, puisqu’il n’avait jamais cessé de travailler jusqu’à son hospitalisation, il y a quelques jours, justifiée d’une perte de poids de 14 kilos. Les imageries découvraient alors un cancer de l’oesophage, et […] Continuer la lecture

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Dépassements d’honoraires des médecins : pas de solution simple

La situation actuelle est si tendue que l’on voit mal comment une solution consensuelle pourrait sortir des négociations en cours.


La médecine et le social

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Bag End

C’est un long couloir de trois fois cinquante mètres. Un bête tube souterrain clos d’une épaisse porte métallique et toute ronde, scellée de l’extérieur. Un simple boyau deux fois coudé à droite et borgne à son extrémité. Un interminable cylindre de béton armé contenant gaines et… Continuer la lecture

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Fiche-info patiente: prévention de la listériose pendant la grossesse

Rappel voir le cours rédigé par le CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français) : ICI Fiche: prévention de la listériose pendant la grossesse (rédaction : @armellegece) Continuer la lecture

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Visiteuse 2

Quand je suis sortie de mon bureau, vous êtiez accoudée au comptoir de la secrétaire. J’ai dit au revoir au patient sortant et appelé le suivant. Je vous ai dit
bonjour, je ne vous ai pas laissé le temps de répondre et j’ai suivi mon patient dans mon bureau. Timing parfait.

Quand je suis ressortie de mon bureau, vous êtiez encore là. Pas de chance d’avoir oublié le nom du patient d’après mais ça m’arrive tout le temps, mémoire de
poisson rouge. Vous en avez profité pour me dire « puisque vous avez un instant ». J’ai dit non, je ne reçois pas les laboratoires. Une première fois. Puis « oui je sais mais… » De nouveau un non
de ma part. Vous avez insisté avec « J’organise une soirée avec le Pr Bidule sur… ». Je vous ai coupé la parole : « non ». Ca ne vous a pas empêchée de suivre avec « Mais j’ai invité aussi les
infirmières et… ». De nouveau un « non » suivi d’un au revoir. Je suis rentrée dans mon bureau et j’ai fermé la porte. 

A ma sortie suivante, vous n’êtiez plus là, enfin! Supersecrétaire m’a expliqué qu’elle vous avait déjà prévenu que je ne recevais pas les laboratoires. Puis elle
m’a décrit cet air choqué-indigné accompagné du « mais il faut bien qu’elle rencontre les autres! » avant votre départ. Il faut croire que vous ne comprenez pas bien quand on vous parle, je vous
conseille de consulter afin de vérifier que vos conduits auditifs ne sont pas obstrués. Vous avez trop insisté madame.

Je rencontre mes confrères médecins, infirmières, kinés, dentistes… à d’autres occasions, au diner de la banque, autour d’un repas, au téléphone. Mais jamais dans
une réunion organisée par vous.

Je ne reçois plus vos collègues depuis longtemps. L’article de Prescrire sur les méfaits des petits cadeaux des laboratoires m’a confirmé que c’était un piège.
J’estime ne pas avoir besoin de justifier le fait que je ne vous reçoive pas. Je suis désolée que votre métier soit ingrat et difficile mais ça ne m’oblige pas à perdre mon temps avec
vous.
 J’ai toujours été aimable. Vous, vous ne respectez pas le non et vous auriez mérité un pied aux
fesses.

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Logiciel d’aide à la pratique des infiltrations

Découverte du site de la MASEF   (= Médecins Auteurs de Sharewares Et Freewares) avec plein d’outils à glaner ci et là, notamment ce logiciel d’aide à la pratique d’infiltrations en […] Continuer la lecture

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Fiches-patients/écoles : reconnaître une réaction allergique chez l’enfant, info sur le P.A.I., modèle de P.A.I.

1-Affiche éditée par L’AFPRAL (Association Française pour la PRévention des ALlergies) à destination des  écoles, cantines, centre de loisirs 2- Dépliant édité par l’AFPRAL sur le PAI (Projet d’Accueil Indivualisé) […] Continuer la lecture

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Association de lutte contre l’inceste et la pédocriminalité

Guide du droit des victimes en pdf merci à @Opale60 pour avoir partagé ces adresses Articles liés    Signalement et information préoccupante Dépister un mal-être chez l’adolescent(e) Continuer la lecture

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Posologies pédiatriques de l’Amoxicilline dans l’OMA

[En attendant les doses-kg à la pipette!] Dans L’OMA purulente, l’antibiothérapie de 1ère intention si nécessaire est l’AMOXICILLINE, à la posologie de 80-90 mg/kg/j en 2 ou 3 prises équidistantes, […] Continuer la lecture

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Médecine : « Vous reprendrez bien un peu de technocratie ? »

Pour Christian Lehmann, La récente contribution thématique « Après 10 ans de droite, remettre de la Gauche dans les politiques de santé », rédigée par des sympathisants ou cadres du Parti Socialiste, est indigente.


Coups de coeur, coups de gueule

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Loi universelle

« Quand on s’attend au pire, on n’est jamais déçu » (Les Monty Pythons)

Attention, dans les quelques lignes qui vont suivre, se cache l’un des plus grands secrets de l’univers.
Il s’agit d’une loi universelle qui fait que le monde est monde.
Une loi jamais contredite, toujours valable peu importe le lieu, le temps ou les personnes concernées.

C’est la Loi de l’Emmerdement Maximum.

Toujours ironique, presque personnifiée tellement elle peut être parfois palpable.

Vous trouverez des exemples fréquents dans la vie de tous les jours.
On pourrait commencer simplement par la tartine de confiture (ou de nutella, c’est pareil). Elle vous glisse des mains et tombe… côté tartiné, forcément.
C’est la pluie qui se met à tomber à 16h30, pile à la sortie de l’école quand vous allez récupérer vos enfants sans parapluie.
C’est aussi le jour où vous êtes en retard que vous allez avoir un contre temps qui vous retardera d’autant plus.
C’est l’objet que vous aviez gardé des années sans jamais vous en servir et que vous jetez… et dont vous auriez eu besoin quelques mois plus tard.
Ou encore, le volet roulant qui tombe en panne en position ouverte la veille d’un départ en vacances…
Ou l’enfant qui tombe malade au beau milieu de la nuit, un soir de réveillon…

Avec les patients c’est pareil, malheureusement.
Les patients plus fragiles psychologiquement seront ceux à qui il arrivera un problème de santé plus important qui aggravera leur fragilité.
Ceux à qui nous oublierons de donner un conseil ou une recommandation qui leur aurait plus profité qu’à n’importe qui d’autre.
Ceux avec qui l’ordinateur tombera en panne alors qu’ils viennent pour renouveler leurs traitements mais qu’ils n’ont jamais réussi à retenir les noms (« vous savez Docteur, j’en prends un rouge puis un blanc rond »).

Certains parlent du destin pour résumer cette loi. Personnellement je n’aime pas trop cette idée. Parce que le destin a quelque chose d’irrémédiable et d’incontournable. Et surtout, il voudrait dire que nous ne sommes que de vulgaires marionnettes qui obéissons à je ne sais qui.
Alors qu’une loi, on peut essayer de la contourner, ou au moins d’en minimiser l’impact.

Il y a pas mal de petits trucs qui peuvent être mis en place pour cela.

D’un point de vue professionnel, déjà, je ne le dirai jamais assez, être maître de stage, ça aide beaucoup.
Un médecin est, je pense, d’autant plus vigilant quand il a quelqu’un à côté de lui. Et s’il ne l’est pas encore assez, bien souvent, ce quelqu’un, grâce à son regard extérieur, lui fera remarquer si quelque chose cloche.

Ensuite, dans la vie de tous les jours, éviter la routine, ou en tout cas la « mauvaise routine » : celle qui fait que l’on finit par faire nos actes par automatisme sans y réfléchir du tout.
Parce que justement, LE jour où l’on sera moins vigilant sera forcément LE jour où cela se passera mal.


« It’s like ten thousand spoons when all you need is a knife » (Ironic, Alanis Morissette)

Oui, il y a bien un peu d’ironie dans cette loi.
De toute façon, si cela doit mal se passer, ce sera toujours la fois où cela nous gênera le plus…
Comme je m’amuse à le dire « Sinon, c’est pas drôle ».
Bon d’accord, puisque j’ai créé mon blog en faisant référence à mes racines méditerranéennes, je me dois d’être franc : je ne m’amuse pas du tout à dire cela d’un ton stoïque. Non, je râle…
Ca ne sert à rien, ça n’arrange rien, ça ne rend pas cette loi moins vraie, mais si vous avez un antidote pour ça, je pense que mon entourage serait preneur.

Alors que bon… si on part du principe que cette loi est universelle, s’appliquera quoi qu’il arrive, autant s’attendre au pire… au moins on n’est jamais déçu Continuer la lecture

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Fiche-patient diététique/ Diabète de type 2

Une fiche entièrement réalisée par @armellegece Continuer la lecture

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Traitement hormonal en périménopause

Article très largement inspiré du travail du Dr RENAUDIE LATEULE Marie-Josée, intervenant en tant que gynécologue médicale à une session de FMC organisée par FMC-action en Juin 2012.   1-Rappel […] Continuer la lecture

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ACTUALITÉS : cotation MGC

C(s) + MGC = 26€ Y penser pour les touristes en ces périodes de vacances !  conditions d’application : extrait de l’article 13.2 de la convention 2011: « Majoration de coordination […] Continuer la lecture

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Papa

 

Longtemps, j’ai détesté mon père.

Longtemps, je nous ai crus différents.

Longtemps, j’ai cru que s’il disparaissait j’en serais contente parce que plus personne n’exigerait de moi ce dont je ne me sentais pas capable.

Longtemps, je me suis trompée.

Lourdement.

 

Le 12 juillet, je lisais les mots de quelqu’un qui relatait les circonstances dans lesquelles il avait perdu son papa. Je répondais que je n’imaginais pas perdre le
mien. Au même moment, ce dernier était justement hospitalisé depuis plus de 24 heures… et je ne le savais pas.

 

Entre nous, ça n’a pas très bien commencé. Le jour de ma naissance, il m’attendait pour
faire le bain. Et rien ne s’est déroulé comme prévu. Déjà, il a attendu longtemps. Pis un bébé qui nait tout bleu tout mort ne va pas directement dans les bras de son papa. D’abord on fait en
sorte qu’il redevienne rose. Alors le papa qui attend, il passe au second plan.

 

La suite n’a été qu’une grande liste d’incompréhensions.

 

Je suis toute petite, j’ai mal aux mains à force de tirer des câbles électriques. Des si petites mains et de si gros câbles. Parfois je déroule et je pousse les
câbles dans le mur. Je ne vais pas assez vite. Mais qui d’autre pourrait l’aider? Il faut bien que tout ça avance.


Je suis à l’école primaire, je n’ai pas cours le samedi. C’est le jour que je déteste le plus. Le jour où il va tenter de rattraper son absence de la semaine. Le
jour où je sais qu’il va falloir jouer du piano. Le jour où il va crier parce que je n’ai rien fichu depuis le samedi précédent, ce qui ne me motive aucunement pour la semaine suivante. Le jour
aussi où il va vérifier mes cahiers et constater que j’ai imité la signature de maman pour une remarque sur mes bavardages, puis il va voir l’instituteur pour que je sois punie à la maison et à
l’école. Double peine.

 

Vacances de Pâques à la mer. Il pleut, ça ne s’arrête plus. On décore des oeufs. Mon papa en peint un puis modèle une tête en pâte à modeler au bout d’un long cou.
Ce vautour ressemble à s’y méprendre à ceux de Lucky Luke, je suis subjuguée.

 

Je rentre de l’école. Mon bulletin contient beaucoup de 8 et 9. Il me dit qu’il ne faut pas se reposer et avoir de meilleures notes. Je fais des efforts. Mais j’ai
du mal à ne pas parler en classe, beaucoup de mal. Par la suite, au collège, j’ai fini au fond de la classe, j’ai fourni le minimum d’efforts. Evidemment, les notes étaient beaucoup moins
bonnes.

 

Vacances à Concarneau. Nous passons l’après-midi tous les deux. Ce jour-là, il est prêt à tout m’offrir. Je mettrai du temps à comprendre qu’il compense le temps
que nous ne passons habituellement pas ensemble. 

 

Week-end d’adolescence. Je suis vautrée sur le canapé à regarder des débilités. Il me fait des réflexions sur le fait qu’on ne regarde pas la télé dans cette
position. Et qu’on ne prend pas de bain le dimanche soir, ça ramollit pour la semaine. Drôles d’idées. Lui me donne l’impression de ne jamais se relâcher.

 

Préparatifs de départ en vacances. Il me montre, à moi, la cachette créée dans le meuble qu’il a fabriqué pour cacher les clés de voiture et papiers importants
parce qu’ « on ne sait jamais ».

 

Un soir, je me dispute violemment avec ma mère. Je trouve injuste qu’à moi, on ne laisse jamais rien passer. J’en ai marre. Je dis que puisque c’est comme ça, je
pars. Je claque la porte et je pars dans la nuit. Je me réfugie quelques centaines de mètres plus loin en m’asseyant sur un rebord de fenêtre condamnée. Je ne pleure pas mais je suis très
énervée. A ma grande surprise, c’est lui qui vient. Il s’assoit à côté de moi. J’attends. Il finit par me regarder dans les yeux et me dit « allez viens ». Je viens. 

 

Je suis en médecine. Il parle de moi avec une patate dans la bouche « ma fille, qui fait médecine ». Il me gêne. J’apprend par la suite qu’il aurait bien aimé être
médecin, mais qu’il n’a pas choisi.

 

Il est arrivé avant nous chez Hélène. Il a les yeux rouges. Je lui dis que non, il ne conduira pas jusqu’à l’église dans cet état. Il s’énerve, me dit que je pleure
aussi. Et finalement il abdique, c’est moi qui les emmène à l’enterrement. Il est malheureux d’avoir perdu sa maman.

  

Samedi après-midi. Je le cherche, je ne sais plus pourquoi. Il n’est nulle part. C’est la deuxième fois que je vais voir dans sa chambre et cette fois, je vois des
pieds qui dépassent de derrière le lit. J’ai des palpitations. Je crie « papa » et je me précipite. Et là, ses yeux sont grands ouverts, il mets son doigt sur ses lèvres et me dit « chut, ne dis pas
où je suis ». Il se cache, il veut continuer tranquillement ses mots fléchés…

 

Il m’appelle souvent parce que sa secrétaire a de la fièvre, elle ou son fils, ou autre chose… Je finis par lui dire qu’ils n’ont qu’à voir avec leur
médecin.

 

Il m’énerve, je l’énerve. On crie. Je ne sais même plus pourquoi. Je lui dis que de toute façon il n’est qu’un gros con. Il rougit, de la fumée sort par ses
oreilles, il hurle « on ne parle pas comme ça à son père ». Je crie « si, quand c’est vrai ». On se regarde, je pense qu’on a les poings serrés. La fumée finit par s’estomper. Ca se calme.

 

On s’appelle. Il me parle du GulfStream, de mes frères, des nuages de microparticules, des changements climatiques, du boulot, de sa secrétaire, du temps qu’il fait
et du temps qu’il fera, de nos vacances passées, de mes frères, encore…

 

Je n’habite plus la maison. Un jour qu’il a fini de refaire toute l’électricité du garage, il m’explique les systèmes de coupure automatique en cas d’urgence si
blessure sur une des machines. Il me montre le tableau électrique en m’expliquant tout. « Au cas où, il faut que quelqu’un sache ». J’ai pourtant deux frères.

 

Je parle de lui à mon psy. Je m’écoute raconter combien il est exigeant, combien il s’est enfermé dans des principes, combien il est perfectionniste, comme la
façade est rude avec des larmes qui jamais ne réussissent à sortir… et j’ai l’impression de me décrire.

 

Il m’offre une maquette de bateau. Je lui offre un livre de photos d’insectes. Je lui envoie une photo d’une cétoine dorée sur une fleur blanche, il m’en envoie une
posée sur une souche.

 

Mes parents sont en vacances chez nous. On va à la piscine. Après 40 minutes de route, mon père sort son sac à dos de la voiture et s’aperçoit qu’il est vide.
« Puisque c’est comme ça je vous attends dehors ». Je réponds du tac-au-tac : « Ah non, puisque c’est comme ça t’achètes un maillot et t’arrêtes tout de suite de faire du cinéma ». Ma mère s’est
permis d’ajouter « de toute façon tu dois en acheter un ». Il ronchonne un peu et finalement nous allons tous les 4 à la piscine. Sale gosse.

 

Terrasse du mobil-home. MrPoilu et papa font blague sur blague. Leur préférée : répondre « t’es de la police? » à toute question même « t’as faim? ». Ils rigolent comme
des baleines.


Il n’est pas quelqu’un de facile, il a été élevé durement, il est exigeant vis-à-vis des autres comme vis-à-vis de lui-même. Je ne me souviens pas l’avoir entendu
me dire un jour qu’il m’aime. Mais il est celui qui m’a appris à prendre le temps de regarder les tétards devenir des grenouilles. Il m’a emmenée dans des champs observer les iris sauvages. Il
m’a coupé des bâtons pour marcher. Nous avons construit des nids à oiseaux ensemble. Nous avons couru à travers un champs dans lequel était un taureau puis nous avons marché sur un arbre pour
traverser une rivière. Il m’a appris à ramasser des coques et à cueillir des crevettes en glissant mon épuisette sous l’algue. Il m’a montré comment retourner les cailloux pour voir ce qu’il se
passe dessous, en prenant toujours soin de les reposer comme ils étaient. C’est grâce à lui qu’aujourd’hui, entre deux visites, il m’arrive de garer la voiture sur le bord du chemin pour regarder
les oiseaux, ou les biches, les nuages et les champs.

 

 

Cabinet. J’appelle mon papa pour savoir comment il va. Je sais un peu hein, j’ai envoyé un espion ce matin pour avoir de vraies infos, un vrai regard de docteur, on
m’a rassurée. Je ne l’entends pas bien, il parle mal et la sonorisation dans les toilettes n’est pas excellente, je ne comprends pas pourquoi il s’y cache. Je ne sais pas vraiment quoi lui dire
mais je suis contente de lui parler. Lui me raconte qu’il aurait dû aller chez le coiffeur parce que là ses cheveux ne ressemblent à rien. Il constate que lui ne sonne jamais les infirmières.
Alors que bon il y a quand même cette boule là, sous le menton. Il dit qu’elle travaillent beaucoup les filles, la nana qui fait le ménage elle n’arrête pas. Et d’ailleurs est-ce que je saurais
comment il pourrait avoir du wi-fi parce qu’ils vont le garder encore un peu et il s’ennuie. 


 

 

Aujourd’hui, je suis une petite fille qui a peur que son papa ait mal.

Aujourd’hui, je suis une petite fille qui culpabilise de ne pas pouvoir aller lui tenir compagnie.

Aujourd’hui, je suis une petite fille qui se rend compte que son papa est loin et qu’heureusement que cette fois-ci il sortira debout de l’hôpital.

Aujourd’hui, je suis une petite fille qui a peur de perdre son papa. Un jour. Et de ne pas être là.

 

 

 

PS : aujourd’hui mon papa va mieux.

 

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Toxoplasmose et grossesse

Rappel Risque de transmission et gravité de la toxoplasmose en fonction du terme Fiche-info patiente (rédaction : @armellegece) Cliquer sur l’image pour ouvrir en PDF et imprimer Continuer la lecture

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Que va faire Marisol Touraine ?

La situation actuelle ne laissant quasiment aucune marge de manoeuvre à la Ministre de la Santé et des Affaires Sociales, les mesures qu’elle va prendre sont hautement prévisibles.


La médecine et le social

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Généralologue

« Ne vous contentez pas de la médiocrité » (Bernard Théry, Professeur de français de mon lycée à Roubaix, sur mon bulletin en première)

Cette phrase, simple, a été un véritable électrochoc pour moi.
Je suis d’avance désolé si la suite de ce billet peut paraître prétentieuse alors que ce n’est pas du tout le but. J’ai juste besoin ce soir de dire ce que j’ai sur le cœur après ce que j’ai entendu aujourd’hui.

J’étais bon élève. Très bon élève même. Petite baisse de régime ce trimestre là… je me laissais porter par les flots…
J’avais une bonne moyenne, très bonne même, mais j’ai quand même hérité de cette appréciation.

J’ai été un peu vexé de la voir sur ce bulletin.
Sans doute parce qu’elle avait été écrite par un prof que j’admirais, et que j’avais déjà eu en seconde…
Mais surtout parce ce que je savais pertinemment qu’il avait raison.

Un électrochoc.
Je me la suis répétée sans cesse depuis. Elle a motivé le reste de ma scolarité.
Je suppose que je lui dois ma mention « Très bien » au bac.

D’accord, elle ne m’a pas empêché de repiquer ma première année de médecine. Même si la sélection avait été très rude.
J’ai travaillé encore plus dur l’année suivante. Je ne me suis pas contenté de la médiocrité, et j’ai réussi.

J’ai poursuivi mes études. Excellentes notes en stage (major ex-æquo pour la moyenne des stages de 2è cycle), notes plutôt dans la moyenne pour les examens écrits. J’ai toujours eu du mal avec les cours catalogues.
Je me suis même inscrit à un certificat d’Immunologie puisque j’adorais ça, et que le responsable nous disait « pour vous inscrire ici, vous devez réfléchir. Si vous savez retenir une information que l’on trouve facilement dans un livre, cela ne m’intéresse pas ».
Bon, le truc un peu discordant, c’est que finalement, je n’avais pas le droit de m’y inscrire, vu qu’en biochimie, j’avais en dessous de la moyenne en P2.
Je voulais faire médecine générale, je le savais, et comme je ne voyais pas à quoi cela me servirait de retenir la biochimie et bien… j’avais du mal à la retenir complètement.

Toutefois, en insistant lourdement auprès du grand Professeur, il avait fini par nous accepter pour le certificat (je dis « nous » parce que nous étions 3 dans ce cas là) en nous disant « Ne me le faites pas regretter ».

Résultat : major ex-æquo pour ce certificat à égalité avec l’une des deux autres repêchées à l’inscription.

Quand est arrivée l’heure de passer l’internat, je n’y ai vu aucune utilité. Je voulais faire Médecine générale. Pourquoi apprendre des cours catalogues qui ne me serviraient pas ?
Je ne l’ai donc pas fait.
Je prenais des gardes dans une pouponnière, et pendant mes gardes, je me préparais des choses qui, je l’espérais, me serviraient quand je serai généraliste. J’utilise encore certaines d’entre elles aujourd’hui.


« Tu es trop bon pour finir généraliste. Ne gâche pas ton talent »

Je l’ai entendue plusieurs fois cette phrase là. Je suppose qu’on me disait cela pour me faire plaisir, une sorte de façon de me flatter en me disant que j’étais « intelligent » et que je pouvais « réussir ».
En même temps, les mecs « intelligents » ça retient les cours de biochimie, non ?

« Ne vous contentez pas de la médiocrité »

Je voulais être généraliste.
Je n’ai jamais regretté ce choix.
Pour moi, être généraliste c’était la seule façon de ne pas me cantonner dans une sur-spécialisation. Etre le grand spécialiste de la maladie de Crohn, très peu pour moi. Je suis très content qu’il y en ait que cela passionne.
Je ne suis pas de ceux là.

Du coup, choisir la médecine générale, c’était aussi une façon me semblait-il de ne pas me contenter de la médiocrité. J’allais devoir être bon. Et être bon dans beaucoup de domaines.
Challenge accepté.

Je croyais alors que je n’allais pas être spécialiste, puisque la fac nous faisait comprendre qu’en dehors de l’internat, point de salut et que la spécialité n’existerait que deux ans plus tard. Alors imaginez… je n’ai même pas passé le concours, c’est dire…
Je croyais également que je n’allais pas faire de recherche, et que je ne serais pas enseignant (parce qu’enseigner j’adorais ça, si j’avais échoué en P1 j’aurais choisi cette carrière, mais bon, les enseignants de médecine générale étaient quasi inexistants à ce moment là).
Et comme choisir c’est renoncer, j’avais choisi d’être généraliste, et je croyais renoncer à tout cela.
Je devenais Interne en Médecine Générale.

Je suis devenu Médecin Généraliste, et je mets volontairement des majuscules.
Je ne suis pas le meilleur. Ce n’est pas l’un de mes objectifs.
Je repense seulement en permanence au fait de ne pas me contenter de la médiocrité. J’essaye de me remettre en cause, de ne rien considérer comme acquis. J’essaye de progresser. J’espère y arriver.

Alors, quand j’entends dire que je ne suis qu’un médecin « aiguilleur », que je sais peu de choses sur un petit peu tout alors que les grands spécialistes savent beaucoup de choses sur un domaine très pointu; quand j’entends comme aujourd’hui, dire à la télévision que je suis un bobologue… c’est comme si on piétinait une des phrases qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

C’est comme si on disait que ce professeur de français que je ne remercierai jamais assez, avait eu tort de croire en moi et de me dire cette fameuse phrase. Tort de croire en moi à un moment où je n’y croyais pas forcément moi-même.

Alors, je n’ai pas une spécialité qui finit en -ologue. Mais je suis le médecin de l’être humain dans sa globalité, excusez du peu.
Et j’en suis fier. Continuer la lecture

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Acerbe remarque.

Suite au retour des D4, des vrais d4, ceux qui passent l’ECN, au déménagement impromptu de mon service dans un autre qui nous ampute de quelques lits, au cruel manque de congés à poser (haha), suivre les patients devient, oserais-je dire, un jeu d’enfant. On ne pourrait pas croire mais avoir 2 patients, c’est usant. […] Continuer la lecture

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Ah ouais, t’es kiné toi ?

J’avoue.
Quand j’ai choisi de faire ce métier dont je ne connaissais que peu de choses, ce n’était pas uniquement pour de bonnes raisons.
D’abord, il y avait ce beau gosse que j’avais réussi à coincer, inexplicablement, dans mes filets d’adolescente intello, ni belle, ni rebelle, acnéique et aux dents de travers. Tellement sexy qu’il était impensable que je puisse me le garder juste pour moi. Moi et mon boulet de pas-confiance de quatre tonnes suspendu à mes chevilles.
Mais si j’apprenais à masser comme une déesse, peut-être que…
Dans les réunions de famille, ras-le-bol de faire semblant de m’extasier sur le cousin du cousin, ingénieur qui vient de s’acheter une voiture. C’est quoi un ingénieur d’abord ? Moi, je voulais avoir la classe. La vraie. Poser mes mains de fée et guérir, prévenir ou rassurer, même le dimanche après trois verres de champagne. Soulager le tour de rein de Tatie Danielle, apprendre à une cousine à moucher son gosse pour qu’il dorme bien. La classe quoi.
Finalement, les choses se sont avérées bien plus complexes.
Le beau gosse est resté dans mes filets. Bizarrement. Et il s’accroche. Même si j’enfile rarement mon costume de masseuse. Parce qu’après avoir massé toute la journée en libéral, c’est moi qui ai les muscles noués. Et qu’à l’hôpital, à force de tirer à bout de bras des gens fatigués ou pas motivés, mon dos souffre. Et puis, zut, lui bosse dans un bureau, c’est moi et mes petits bras de poulette qui faisons un métier physique. Du coup, je joue les cobayes pour que Monsieur et ses mains de fée rattrapent leur retard question massage.
Oui, j’ai honte. Au moins un petit peu.
Question classe, c’est mitigé.
Les gens sont souvent surpris de savoir que je suis kiné. Fille, maigrichonne, pas bien grande et pas très sociable, on ne peut pas dire que je colle au profil. Hypochondriaque en plus. La loose.
Ça j’aime.
Mais mon potentiel classe s’effondre à la seconde suivante.
« Ah, t’es kiné, tiens, j’ai mal au dos/à la fesse/au gros orteil, tu peux pas faire quelque chose pour moi ». Suivi d’un bon gros rire gras et d’un regard de connivence entre mecs relou. Des coursiers par exemple. Au pif hein !
Et là, ça craint en fait.
Du coup, je fuis.
Et je n’ai plus la classe.
En famille, on me sollicite souvent, très souvent.
Et c’est la merde. Mais j’ai la classe. Enfin j’essaie.
Ma mère au téléphone : « J’ai mal sur le dessous du pied après le sport, oui là aaaaaieeee » [Mon père qui se charge de l’examen palpatoire] « Et ça a commencé quand ? » « Euh, là ! » Help.
Mon père, à d’autres devant moi : « J’ai financé les études de ma fille et elle ne veut même pas s’occuper de mon dos, c’est ingrat les enfants ». L’ingrate que je suis a essayé une ou deux fois. L’horreur totale. Il a le syndrome MGEN. Je n’ai pas le droit à trois minutes de silence. Il a déjà tout réfléchi, tout diagnostiqué, « plus haut, plus bas, plus profond », « c’est pas exactement cette zone là » et « c’est bon, ça ira, merci » avec un petit cinglant « ah ça m’a réveillé un peu ce que tu m’as fait, j’ai mal là » le lendemain. Ou le summum, le sérenissime « tu te rappelles, y a deux ans, en vacances, sur la plage, tu avais travaillé un peu mon épaule, ça m’avait bien soulagé, tu ne veux pas refaire pareil ? » Help. 
Il y a ma grand-mère qui me colle le nez sur le genou tout cagneux de mon grand-père qui a mal depuis qu’il a passé une après-midi à genoux dans la terre à jardiner. Ma tante qui a emmené son vaccin au repas de famille et me demande si je peux pas lui faire son intra-musculaire dans la fesse. « Tu bosses dans le médical non ? ». Help.
Finalement, avoir la classe en famille c’est lourd à porter.
Ils ne pourraient pas avoir besoin de moi pour des trucs où je suis douée? Ça tombe toujours sur des domaines où je suis nulle. Mais franchement nulle. Évidemment. Le dos. Du coup, je me renferme comme une coquille, je dis qu’il faut amputer comme Biche me l’a conseillé et je suis de moins en moins sollicitée.
Pas si classe en fait.
J’ai envie d’étrangler le brancardier qui se plie en deux en se tenant les lombaires et en gémissant quand il passe à côté de moi, trop souvent ces derniers temps et qui se marre bien.
J’ai envie de taper le chef de service qui me teste en réclamant des papouilles sur les épaules.
Et je suis dégoûtée car je n’ai même pas eu de réduction chez le boulanger après l’avoir écouté – l’air très concentré – me raconter ses problèmes de dos.
Tant pis pour la classe.
Être reconnue au boulot pour mon investissement me suffira.

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ABAMALADIX!

(Recette de potion magique pour devenir médecin généraliste) Dans une grande sacoche mélangez: 4 litres de sérum physiologique 10 cc de sang-froid 1 verre de larmes (toutes origines confondues: rage, joie, désespoir…) 5 poignées de points d’interrogation 1 cœur chaud encore palpitant (Fréquence cardiaque > 120/minutes de préférence) 2 trapèzes tétanisés 1 vertèbre déplacée 1 […] Continuer la lecture

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Premier jour de stage de Médecine Générale

Comme si c’était hier.


Une forme d’appréhension mêlée à une forme d’impatience.
Mon premier jour de stage de Médecine Générale.
Comment allait bien pouvoir se passer cette journée ?
Oh j’avais bien entendu parler de ce stage par d’autres. J’en connaissais les grandes lignes. Je savais plus ou moins comment cela se passait, et les échos étaient plutôt bons en général.


 Mais bon… toujours cette peur de début de stage. Devoir tout recommencer à zéro.
On va me poser des questions, mais je ne sais pas d’avance lesquelles ! J’espère surtout savoir y répondre. Imaginez que je sèche dès la première, cela ne ferait pas très sérieux…


De plus qui dit début de stage, dit nouvelles têtes. Va falloir s’apprivoiser, se connaître sans forcément devenir les meilleurs amis du monde; se côtoyer en sachant que cela ne durera forcément que six mois.


On a aussi chacun nos petites habitudes. Je vais devoir changer quelques unes des miennes, forcément. M’adapter à quelques unes des leurs, forcément.


Mais surtout, les patients : que vont-ils dire ? Accepteront-ils notre présence à tous les deux ? Parce qu’à l’hôpital, finalement, ils ont rarement le choix. Bien souvent, ils sont allongés dans leur lit, à moitié nus, et on débarque à 5 ou 10 dans la chambre, tous habillés de nos belles blouses blanches, comme autant d’armures et de boucliers. Ils osent rarement protester et acceptent quasiment tout ce qu’on leur propose.
Là, ils vont être habillés, en civil. Et nous aussi puisque nous nous sommes mis d’accord sur le fait que la blouse n’était pas nécessaire. Et ils vont discuter et donner leur avis. Et même parfois refuser ce qu’on leur propose. Quel changement !


Voilà, ça y est, je stresse.
En plus, comme nous ne serons que deux en face du patient, je vais forcément me faire observer. Et tous mes petits tics vont être passés au crible. Et je vais devoir être en mesure de tout justifier « Pourquoi avoir prescrit ça ? Quelle(s) hypothèse(s) diagnostique(s) ? »…
Et je sais même pas si nous allons nous vouvoyer ou nous tutoyer. Je ne vais sûrement pas oser en parler d’emblée comme d’habitude. J’attendrai sûrement qu’il ou elle m’en parle.


Oh là… quand je commence toutes mes phrases par « Et » c’est que je vraiment je stresse.


Pourtant, je sais bien que dans six mois, je serai un meilleur médecin. Enfin, je l’espère. En tout cas, je suis certain que j’aurai appris pas mal de choses.


Bon allez, je me lance… La porte du cabinet s’ouvre. J’entre.


On se serre la main. Ca y est… le stage commence… Et c’est mon premier jour.


J’espère que je serai un bon maître de stage… Continuer la lecture

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Thèse 13 : épilogue de la saison 1

Le soleil se lève paresseusement en ce matin de décembre. Il fait froid. Je me réveille dans le canapé de Milène avec une douce musique brésilienne à mes oreilles. Ça sent le sucre et le café chaud : elle m’attend avec un mille-feuille sur lequel elle a planté une unique bougie :
_ Joyeux anniversaire !
J’ai pris ma meilleure amie dans mes bras et lui déposa le plus tendre des baiser sur les Continuer la lecture

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JE CRISE

Phénomène au visage par trop familier, la crise s’invite partout et n’oublie pas les cabinets médicaux. Héroïne de nos entretiens (« Mon  entreprise a fait faillite. Depuis je me suis mis à boire et ma femme va voir ailleurs…»), elle nous dicte nos gestes (Mr Chaumedu interrompt sa plainte, attrape un mouchoir en papier qu’il […] Continuer la lecture

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J’ai peur.

C’était un samedi après-midi. En l’espace de deux heures, on s’était déjà raconté la moitié de nos vies. Etudiant infirmier, c’était un homme du sud, de mon âge, qui laissait entrevoir au travers d’un fine barbe d’étincelants sourires, lâchés par mégarde. Tout de suite, on s’est plus, et on parlait comme de vieux amis, connaissances […] Continuer la lecture

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J’ai peur.

C’était un samedi après-midi. En l’espace de deux heures, on s’était déjà raconté la moitié de nos vies. Etudiant infirmier, c’était un homme du sud, de mon âge, qui laissait entrevoir au travers d’un fine barbe d’étincelants sourires, lâchés par mégarde. Tout de suite, on s’est plus, et on parlait comme de vieux amis, connaissances […] Continuer la lecture

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La presse médicale va mal, c’est parfait !

La presse médicale gratuite constitue une force promotionnelle intense pour les médicaments inutiles, dangereux ou trop chers. Il suffirait de réexaminer quelques dossiers de commission paritaire pour faire un ménage salutaire dans la presse médicale professionnelle.


Des économies qui ne coûtent rien

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Windows

« Le docteur, il a encore oublié de me noter un médicament »

 Il paraît que je ne sais pas faire deux choses en même temps.
Enfin, ça c’est ma femme qui s’amuse à me le répéter. J’en rigole moi même, parce que parfois c’est vrai… et parfois non.


Je peux écouter une musique, entendre les différents instruments, avoir des idées pour harmoniser le chant, penser aux paroles et prendre des notes. Donc je sais faire plusieurs choses en même temps.


D’ailleurs en consultation, finalement, c’est pareil.
Je parle avec le patient, le téléphone sonne, je réponds, parfois je termine une ordonnance en même temps que je donne des conseils et une fois raccroché je reprends la discussion avec le patient.
C’est bien la preuve que je sais faire plusieurs choses en même temps ! (Haha ! Tu vois ma chérie, je suis multitâche !).


Mouais… pas si sûr finalement. Parce que si le patient a plusieurs motifs de consultation (classiquement entre 2 et 3 par consultation, c’est la moyenne nationale), qu’il me demande ce que je pense de son bilan, que le téléphone sonne, que l’ordinateur plante et que mon portable s’y met aussi… là… j’avoue, j’ai du mal.


Quand je sais que je peux plaisanter avec le patient que j’ai en face de moi, je lui dis souvent « Stop ! Je suis monotâche ! Ma femme me répète que je ne sais faire qu’une chose à la fois, alors ne m’en demandez pas trop d’un coup ».
Oui, oui… je mets ça sur le dos de ma chère et tendre… C’est lâche mais j’assume… Et puis, comme elle ne sait pas encore que j’ai un blog, je suis encore tranquille…


N’empêche que du coup, il arrive que je parle d’une chose avec un patient, et vu tout ce qu’il se passe entre le moment où j’en ai parlé, et le moment où effectivement je le note sur l’ordonnance, j’oublie régulièrement des choses.


J’ai essayé pas mal de choses pourtant : un petit bloc note près de l’ordinateur, écrire tous les motifs dès qu’ils me sont annoncés, mais non, il m’arrive encore d’oublier certaines choses.


Ca peut aller de l’ampoule de vitamine D que j’annonce que je vais prescrire, à l’ordonnance de prise de sang que j’oublie de rédiger…
Alors comme ça, à postériori, je me dis « oh t’es trop nul, franchement, c’était pas si difficile de penser à tout ».


Bref, à chaque fois, quand je m’en rends compte, je m’en veux.
De ne pas être infaillible.
De montrer au patient que je ne suis pas infaillible.


Mais après tout, est-ce que je m’en veux d’être humain ?
Ce serait tellement plus simple si j’étais vraiment multitâche…


Mouais, j’en connais une qui avait encore raison…

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Fausse note

Le ciel est bleu, moucheté de quelques nuages blancs éblouissants. Le soleil se faufile entre les bâtiments. Il fait bon. A l’ombre, je frissonne un peu, il fait encore frais. Dans l’air, il y a le goût de la vie. Cette odeur de fraîcheur des premiers jours du printemps a tenu jusqu’en ce début de Juillet. Qu’à cela ne tienne, j’adore ça.
Sur le parking de l’hôpital, une jeune femme se penche, les mains sur les genoux, le souffle court. Son homme lui caresse doucement le dos, une valise en bandoulière, une liasse de papiers dans la main. Elle prend une longue inspiration, se redresse, sourit tant bien que mal et suis son énorme ventre dans les quelques marches qui l’orientent vers la maternité. Je leur souris en passant eux qui attendant sagement l’ascenseur après lequel leur vie va changer. Ils sont jeunes, ils me sourient. Ça doit être le premier. Un jour, ça sera mon tour. 
La journée est belle. J’ai le sourire de ce matin collé aux lèvres, une jolie chanson en tête. Ma candeur de gosse est exaltée par ce temps idéal, et ma bonne humeur fait quelques miracles chez mes patients. Peu de galères au rendez-vous, quelques beaux instants de complicité en équipe.
Je termine par un appel pour un bout de chou en pédiatrie. Pas de précision, je rêve d’un petit 4 à 8 mois, avec une belle bronchiolite. Ma collègue parie, elle, sur une crise d’asthme.
La réalité est toute autre. L’enfant, deux ans, est malade depuis sa naissance. Une vague maladie neurologique dont je n’ai pas retenu le nom, pas envie peut-être. Un regard absent, une motricité faible et discrète mais de vraies dents de crapules qui auraient garni un sourire de pirate, si elle avait pu sourire. Et aujourd’hui, une hospitalisation pour explorer une pathologie respiratoire a priori bénigne. 
Le pédiatre me remercie de ma séance, me questionne aussi beaucoup, lui et moi ne comprenons pas certains éléments du bilan, rassurant au demeurant. Il me regarde d’un air peiné. La pathologie de base est trop grave, la petite a une espérance de vie en année qui se compte sur les doigts d’une main, et encore, si tout va bien.
Dans l’escalier où j’ai croisé les futurs parents ce matin, je refoule quelques larmes. Parce qu’aujourd’hui, quand d’autres se préparaient à accueillir un premier né, il y a une maman, quelque part qui a habillé une petite fille au regard vide comme une princesse, qui a soigneusement coupé ses ongles minuscules et qui l’a emmené, une fois de plus à l’hôpital en espérant que cette fois ne serait pas encore la dernière. Mais une maman qui sait que sa fille ne fêtera jamais un anniversaire à deux chiffres.
C’était une belle journée au goût délicat mais un peu amer. 

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Dark Passenger

Je connais cette patiente par cœur. On a eu des débuts difficiles, on s’est beaucoup engueulées, et puis on s’est apprivoisées petit à petit. On s’est faite chacune au franc-parler de l’autre, et c’est maintenant presque cette mésentente initiale qui fait notre complicité. Je la connais par cœur parce que c’est une de mes premières […] Continuer la lecture

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Magnum

« Je n’ai pas le temps ».

Je sais que le présent n’existe pas, car sitôt on l’évoque il appartient déjà au passé.
Je sais aussi que le temps passe toujours trop vite.

Mais le temps est ce que nous en faisons.
Nous sommes toujours maîtres du jeu. Je ne peux pas concevoir qu’il en soit autrement.

Sans rentrer dans des considérations théologiques, s’il existe quelqu’un « là-haut » (et je suis de ceux qui le pensent), j’ai quand même du mal à croire qu’il ait tellement de temps à perdre qu’il s’occupe de nous téléguider tous.
Nous ne serions donc que des pantins ?

Non, franchement, je n’y crois pas une seconde. Nous avons eu le plus beau cadeau qu’il soit : celui de l’autonomie. Nous nous gérons seuls, nous faisons de bons ou de mauvais choix, mais nous les faisons.

« La vie est une question de priorité » (Magnum)

Pour en revenir au temps : je reste persuadé que nous faisons le choix de la façon dont nous allons occuper notre temps.
Quand je conseille à mes patients de faire du sport et qu’ils me répondent « je n’ai pas le temps », je suis tellement énervé intérieurement que je sais que je vais leur dire que moi je joue au squash (courir après la balle, taper dedans… un minimum de règles, un maximum de défoulement, ça me va bien), et souvent j’y joue le soir vers 21h30 – 22h.
Je sais bien que je ne devrais pas en parler, je ne dois pas les faire culpabiliser de ne pas faire ce que je fais moi.

De même, dans la chorale que je dirige, je demande aux choristes de travailler, un peu, d’écouter les fichiers que je leur donne. Ça ne dure pas très longtemps, ce sont en général des titres de 3 minutes, guère plus. Nous répétons tous les quinze jours. 3 minutes à caser sur quinze jours, on a vu plus difficile.
Et pourtant, la phrase revient sans cesse.

Non, vraiment, je n’aime pas entendre « je n’ai pas le temps ».

Le temps est ce que nous en faisons. Nous hiérarchisons, nous priorisons, nous accordons du temps à une chose plutôt qu’une autre.

« Je n’ai pas pris le temps »

Oui, là d’accord. Vous avez priorisé ce que vous aviez à faire et la proposition ne fait pas partie du haut de la liste.
Je peux entendre ça.

« Je n’ai pas voulu prendre le temps »

 

Encore d’accord. Vous avez priorisé, et la proposition ne fait même pas partie de la liste. Je peux entendre ça. Je ne vais pas sauter de joie, mais je peux entendre.

Parce que quand on me dit « je n’ai pas le temps » et que je visualise ce que je fais de mes journées, du temps que je peux consacrer au travail, à l’enseignement, au sport, aux loisirs et à quelques futilités aussi, je me dis que cette phrase est au mieux du foutage de …. au pire du mépris.

Bon… en écrivant ça je me rends compte que je passe pour un vieux réac… Je ne suis pas si vieux pourtant…
Je suis juste un mec bourré de principes. Et puis, j’ai une réputation d’homme poulpe hyperactif à défendre (je le dis avant que ma femme ne découvre mon blog et ne me le note en commentaire).

En fait, je suis un passionné. Trop passionné peut être. Passionné par beaucoup de choses. J’aurais aimé faire tellement de métiers en plus du mien.

« Vivre sa vie, rien que sa vie, crever d’envies, un petit tour et fini. Ca fait trop mal, c’est pas moral. Vivre même à demi, tant pis, mais vivre cent vies » (Jean-Jacques Goldman)

Je ne l’avais pas comprise cette chanson quand elle est sortie. Oui, je suis un fan de Goldman, tout comme je suis fan des chansons qui ont des choses à raconter. Mais pour celle-là, si j’avais compris les mots, je ne voyais pas trop ce qu’il voulait faire passer comme message.
Maintenant je comprends. Je le vis.

Et puis c’est ma solution anti « burn-out » à moi. Je ne veux pas en avoir le temps.

Seul souci : pour faire tout ce que j’aimerais pouvoir faire, je dois prioriser. Je n’ai pas le temps de tout faire. Ah là pour le coup j’utilise cette phrase ? Oui, par esprit de contradiction, sans doute. Ou juste pour dire que j’aimerais tant que les journées soient plus longues…
Il faut donc choisir.

« Choisir c’est renoncer » (André Gide)

Alors, je dois renoncer à certains rêves. Mais j’en ai tellement. Et je n’ai qu’une vie.
Et puis, il paraît qu’après, il y a un truc qui s’appelle le repos éternel. 
Va être bien chiant ce moment là dites donc… 

Autant en profiter maintenant alors. 

Parce que quand ce jour là viendra, que je le veuille ou non, je n’aurais plus le temps.

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